Pour commencer, je n'attends pas la même chose d'un film et d'un jeux vidéo, un jeu vidéo, le cœur c'est le gameplay (disons les possibilités d’interaction) avec le level desing qui est le prolongement du Gameplay, après il faut un but, mais pas forcément d'un scénario complexe, alors qu'un film, le cœur d'un film c'est l'histoire et la narration visuel qui est son prolongement, après, il faut des personnages qui ont de la profondeur, mais pas forcément d'un scénario complexe, mais de quoi quand même être surpris (par un twist final réussi, par exemple La Grande Aventure Lego, j'ai adoré).
La licence des jeux Mario (en plateforme) n'est pas connu pour son scénario (encore moins pour ça complexité narrative), c'est connu pour son gameplay et le level desing avec des personnages avec des archétypes précis, pour le coup, dans le film les personnages archétypes sont là (donc forcément ça manque un peu de profondeur et de subtilité sur ce point), maintenant, pour le scénario du film, ils ont été à l'essentiel, Mario et son frère Luigi se retrouvent dans un monde parallèle pour sauver, non pas la princesse (déjà une différence par rapport au jeu, mais disons que le film est dans l'air du temps, donc ça surprends pas, je trouve que la révélation de Samus était pour le coup en avance sur son temps dans le jeu Metroid), mais le royaume Champignon, qu'un certain Bowser (un metaleux qui essaye de fendre sa carapace, car il est éperdument amoureux de Peach, la princesse du Royaume Champignon, mais il est prêt à lui forcer la main au lieu d'y aller piano piano), ils feront des rencontres pour essayer d'aller à l'encontre des intentions de Bowser.
Sur le plan visuel, c'est l'un des plus beaux films d'animation 3D que j'ai vu voir (j'ai pu le voir avec des lunettes 3 D, ça n'apporte pas grand-chose, j'ai même eu mal aux yeux dus à certains effets, mais ça permet de mieux voir les détails, là-dessus, c'est nickel, par exemple l'eau dans les caniveaux, là tu vois que ça en met pleins les mirettes). Les bruitages, ils s'en sont donné à cœur joie. Le film regorge de clin d’œil, en même temps, ça fait partie du charme du film. L’animation est parfaite, là dessus aussi rien à redire. C'est le rêve éveillé de tous ceux qui aime Mario, ce film, c'est d'abord pour eux qu'il a été fait, là dessus, ils ont mi les moyens et ça se voit. Je me disais parfois « donner moi la manetttttte », c'est ça le plus frustrant quand j'ai vu le film, je me disais "elle est magnifique cette cinématique, mais je peux pas jouer"....snif.
J'ai jamais été surpris (le fait que les bandes annonces montrent trop le film, ça aide pas, la première suffisait, tout était déjà là pour voir le film) ça me gène un peu, certes, ça respecte l’œuvre original, mais il n'y a pas de prise de risque, pour ça que je suis content que le film à du succès, car il est bien réalisé, mais qu'il devient le plus gros succès de film d'animation, là c'est plus embêtant, j’aimerais pas qu'il soit le nouveau standard à suivre.
L'avantage, c'est qu'il décevra moins qu'un Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit au cinéma, car c'est difficile de résumer en 1h30, des heures de jeux (surtout avec des jeux avec moult personnage et histoire plus « dense », alors que là nous avons un "scénario" plus important que nombre de Mario plateforme réunis).
Pour comprendre mon « soucis », pendant des années j'ai été, comme beaucoup nourris aux biberons Disney, puis un jour, quand j'étais pourtant jeune, vers 11 ans, j'ai vu AKIRA, un choc, un des films les plus marquant de ma vie, la première fois que j'ai vu le film, j'ai pas tout comprit (j'ai vu en VOST, ça aide pas), mais je sentais que le metteur en scène voulait me dire quelque chose, j'aimerais que ce genre de « prise de risque » ne soit pas écarté au profit de production comme Mario.
Bref, un film sympa, honnête, techniquement au top, qui se regarde sans prise de tête, mais qui caresse dans le sens du poil le « fan », mais comme pour les jeux en fait, nous sommes paradoxaux, on aime un nouveau épisode mais qui bouscule pas trop la formule, tout en espérant qui renouvelle le genre, un exercice d'équilibre dur à trouver, là ils ont choisi, une approche sans prise de risque, ça rassure le « fan » et le trentenaire/quarantenaire (car dans la salle il y avait plus d'adulte que d'enfant) qui préfère rester dans une « douce nostalgie », mais si vous voulez la "subtilité" d'un PIXAR (dont l'humour par exemple, là rarement double lecture, même si j'ai souris deux ou trois fois, comme la scène du chien ou encore quand j'ai vu Toad avec son véhicule, ou encore l'absence de questionnement métaphysique), je pense que vous pourriez être déçus, mais si vous aimez Mario, vous allez passer un moment agréable, par contre, il aurait pu prendre leur temps, là ça enchaine un peu trop à un moment donné, comme tout, il faut "ni trop", "ni pas assez".
Si j'osais, je dirais "Un Super Mario Bof" (mélange de "super" -techniquement/forme- et de "bof" -scénaristiquement/fond-, c'est un peu cette ambiguïté que j'ai eu en sortant).
PS : Par contre, je suis curieux, si nous avions une suite, plus besoin de poser le décor, nous pourrions avoir quelque chose de plus intéressant et peut-être, un peu plus osé.