Suite directe du premier excellent "Sans un Bruit", la survie continue, les enfants ont peut-être les meilleurs rôles, même si la maman (Emily Blunt) est toujours aussi habitée entre la peur et le courage, il n'y a plus l'effet de "surprise" (du concept), mais l’atmosphère (décor et bande son -quand il n'y a plus de son du tout et que dans la salle, tu n'entends pas le moindre bruit, cette osmose, montre que c'est réussi) et le rythme (entre action tendu et calme relatif) du premier sont toujours présent (toujours aussi efficace, jamais dans la surenchère, ça donne au film un coté "taille humaine", par moment l'impression d’être devant "the last of us" !), le film se divise en deux parties, la première c'est entre la famille et un homme qui essaye lui aussi de survive (l'intro montre que nous le connaissons déjà) et la deuxième partie c'est de comprendre qu'il y a encore des survivants sur une "île" (suite à une chanson qui passe à la radio)...mais voilà, ça serait trop simple si ça se finissait "comme ça", en trouvant l'ile, ils vecurent heureux...c'est la bonne idée d'avoir gardé le même réalisateur (qui est aussi le scénariste), si vous n'avez pas vu le premier, vous comprendrez avec la scène d'intro qui rappel "le début du déclenchement de l'événement ou tout a basculé", la conclusion est parfaite si elle se termine réellement de cette manière (ça change de beaucoup de film "américain"), mais si il y a une suite, j'aurais peur que ça soit la suite de trop...
L'action se situe Au XVIIe siècle durant la peste (drôle d'effets quand nous sommes dans une période de pandémie) en pleine période chrétienne, le film parle du rapport à la « foi » et du rapport au « corps » (entre souffrance et plaisir, sachant que dans la religion chrétienne, la souffrance c'est « Dieu qui te parle », si tu souffre c'est que tu le mérite et tu dois prendre ça comme quelque chose de positif et si tu es guérit « c'est un miracle » et c'est Dieu qui t'aime..., il y a un rapport « sado-masochiste » avec le corps, mais voilà, Benedetta va découvrir les plaisirs sexuels avec une femme, sans passer par le souffrance...du coup, doit elle se punir pour ça ou être punis pour ça...c'est un questionnement que l'église -patriarcal- se pose), la force de Paul Verhoeven, c'est qu'il reste ambiguë, en nous faisant suivre une partie de la vie de Benedetta (elle a vraiment existé) qui dit parler à Jésus directement, aussi d'avoir des stigmates mais toute la question, est-ce qu'elle fabule ou est-ce que c'est vraiment ce qu'il lui arrive, ils ne réponds jamais à la question, je pense que par contre en fonction du fait que l'on soit rationnel ou pas, nous verrons le film différemment. La réalisation essaye d’être à la fois réaliste (ce qui fait qu'il y a peu d'effets dans la mise en scène, mais c'est bien filmé, de plus le rythme est bon) et en même temps un peu baroque. Le film passe par l'humour -pour mieux faire passer l'absurdité, c'est encore plus efficace, par exemple à un moment donné elle dit que jésus lui a dit qu'il devait fermer la ville pour protéger de la pester et un mec envoyé par le pape qui dit que c'est dieu qui demande à entrée dans la ville pour voir si elle fabule sur le fait qu'elle parle avec jésus- En fait, plus la religion est installé de manière "institutionnel", tout ce qui est "irrationnel" devient "la norme" et le rationnel devient "suspect"...comme l'une des scènes ou une des bonnes sœurs pense que Benedetta manipule, mais elle ne peut pas le prouver, du coup, c'est à elle de s'autoflageler car c'est un péché de mentir...Les comédiens se donnent à fond, V.Efira avec son coté « belle femme lisse » assume son corps, assume sa jouissance mais aussi son coté « illuminé qui paraît sincère » (parfois tu te demandes si elle ne manipule pas en permanence...) Charlotte Rampling et Lambert Wilson sont au top. Par contre, en voyant le film, j'ai jamais réellement ressentie d'émotion, alors que vu ce qui se passe, ça devrait être le cas, c'est un film qui m'a pas bousculé outre mesure (je m'attendais par exemple à plus violent, il y en a, mais j'ai vu plus rentre dedans de la part du réalisateur), mais qui est intéressant dans son approche.