Dune de David Lynch est un film « culte », il sa propre patte, difficile de passer derrière (il me mettait mal à l'aise, comme souvent avec Lynch, mais ça faisait ça particularité) et de « deux », quand la version de Denis Villeneuve a été annoncé, je ne savais pas qu'il y aurait deux parties, ce qui fait que je me demandais à quel moment il allait « couper » l'histoire, évidemment, c'est aux meilleurs moments, quand les événements vont prendre une tout autre dimension...
La force du film, il a sa propre identité, des costumes en passant par les décors (pour le coup, il y a une réelle cohérence, un petite coté monacale et militaire, "très pratique", pas de place aux superflus, facile à identifier, même traitement avec les différents moyens de locomotion, qui vont à l'essentiel), sa lumière (il y a un plan juste éclairé par une lumière « ronde » en fond -comme si c'était la lune-, que j'ai trouvé magnifique, l'un des plus beaux que j'ai vu de ma vie, qui d'une simplicité pourtant), son rythme (je me suis pas ennuyé, pourtant il y a pas de grosse scène d'action à proprement dite, mais il y a toujours quelque chose en « mouvement » pour ne pas ennuyer l’œil) et sa bande sonore (pas avec un thème précis, mais avec des « plages » musical qui renforce le coté « pesant » et « mystique »). Je retrouve l'approche de Villenneuve, un mélange de science-fiction (l'histoire est dans un lointain futur) et de rationnel, ce qui donne quelque chose qui impressionne (les attaques) mais avec une forte austérité (les lieux), comme pour Premier Contact et Blade Runner 2049.
Le film est proche du didacticiel (qui dure 2h30) qui explique tous les enjeux, parfois un peu trop explicites, mais ça a le mérite d'être clair (il permettra à beaucoup, je pense, de bien comprendre le roman et de le lire si vous l'avez jamais lu !)
Ce que je trouve « raté » ce sont les combats (entre humain), je comprends que le but était d'avoir un système de « combat » inédit, mais du coup je ne ressens aucune tension lors des affrontements, encore une fois le côté « austère » et « réaliste » donne quelque chose d'artificiel paradoxalement.
En fait, j'ai envie de voir la suite, mais j'espère que l'émotion sera plus présente (par exemple, je n'ai ressentie aucune émotion par rapport à ce qui arrive au père de "Paul" qui est pourtant un des événements les plus forts et intense émotionnellement "normalement"), car mon plus gros souci pour l'instant, j'ai vu les enjeux (avec « l'épice » qui est une sorte d'allégorie de la «pierre philosophale» et tout le coté "politique" qui va avec), mais je n'ai jamais cru réellement à ce que je voyais à l'écran, beaucoup trop premier degré (j'ai dû esquisser un sourire durant tout le film).