Depuis septembre 2018, Nintendo a rejoint Microsoft et Sony au club du online payant. Jusqu'alors proposé gratuitement aux joueurs, le jeu en ligne sur la plupart des titres de la Switch est depuis soumis à un abonnement mensuel compris dans l'offre de services du Nintendo Switch Online. Le constat est similaire du côté de Microsoft avec l'offre Xbox Live Gold et de Sony avec l'abonnement au PS Plus. Cette pratique est aujourd'hui devenue une norme dans l'industrie des consoles, un prérequis quasi-obligatoire pour le joueur souhaitant profiter de ses jeux en mode multijoueur. Justifié par des impératifs financiers du côté des constructeurs, empaqueté dans des formules proposant des contreparties, le online payant a néanmoins bien du mal à conserver sa légitimité lorsque l'on se penche sur la réalité du marché.
Difficile aussi de constater la supériorité du online payant des jeux en ligne sur consoles face à leur contrepartie gratuite sur PC.
Aucun des revenus générés par les abonnements online mensuels n'est directement reversé au studio ou ne participe aux frais de maintenance de ses serveurs et autres déploiements de mesures anti-triche.
Le jeu en ligne payant sur consoles évolue entre plusieurs paradoxes. Pourquoi la plupart des titres free-to-play sur ces supports ne nécessitent pas d'abonnement online mensuel ? Si la raison se trouve bien évidemment dans leur besoin d'attirer vers eux un maximum d'utilisateurs afin de générer du profit via leurs transactions ingame, offrent-ils une qualité de service moindre que celle des jeux au mode mutli soumis à abonnement ? Fortnite est-il moins stable que Destiny ? Le joueur perd-il toute sa progression en se déconnectant de Warframe ? Il n'y a tout simplement aucune différence de services entre les deux modèles.
Face à la difficulté à démontrer les avantages d'un abonnement en ligne payant aux allures de barrière arbitraire pour le joueur, les constructeurs ont emballés leurs offres avec différents bonus supplémentaires.
Malgré la fragilité des argumentaires en leur faveur, ces abonnements représentent aujourd'hui une source très importante de revenus pour les constructeurs, un moyen direct de générer du profit basé sur une pratique identique à celle du paywall. Sony revendique en juillet 2019 36,2 millions d'abonnés au PS Plus, Microsft se félicite d'avoir dépassé les 64 millions d'utilisateurs Xbox Live et Nintendo a déjà atteint la barre des 10 millions d'abonnés à son service Switch Online. Pourquoi stopper de telles pratiques lorsque les consommateurs acceptent de payer sans remettre en question le bien fondé de l'offre ? Reste à savoir combien de joueurs continueraient à payer pour ce type d'abonnements si la partie concernant le jeu en ligne était proposée gratuitement sur consoles ?
JVC
PS : Un article que j'ai lu en Aout et que j'ai trouvé intéressant.