La start-up Wakanim a été pionnière dans la diffusion numérique de séries japonaises.
Elle dispose d'un portefeuille de 250.000 inscrits et 650.000 visiteurs uniques chaque mois.
En France, deuxième pays du manga, la semaine prochaine, la 16e Japan Expo se tiendra à Paris avec ses 250.000 fans de manga rivalisant d'audace dans leurs déguisements. La création française s'y est mise aussi, au point d'attirer les géants japonais.
Aniplex, filiale de Sony Music Entertainement, vient de prendre le contrôle de Wakanim, start-up créée en 2009 et implantée à Tourcoing. Elle est la première société en France à diffuser des séries d'animation japonaise sur sa plate-forme communautaire, moins d'une heure après leur diffusion au Japon. Elles sont aujourd'hui quatre sur ce marché en France. Olivier Cervantès, spécialisé dans le dessin animé, Ludovic Alcala, développeur informatique, et Jonathan Fontaine, spécialisé dans le design - qui, depuis, a quitté l'aventure -, tous trois passionnés de dessins animés japonais, se sont dit qu'il y avait quelque chose à faire dans ce domaine, quand en 2006 est apparu YouTube.
« A l'époque, il y avait beaucoup de piratage, il fallait deux ou trois ans pour voir arriver ces séries asiatiques sur le Vieux Continent », se rappelle Olivier Cervantès. Après plusieurs voyages au Japon et beaucoup d'énergie, ils lancent Wakanim, « waka » signifiant « connaissance » en japonais.
En plus de télécharger, la plate-forme permet aux fans de discuter du programme, de partager leurs avis. Elle a des partenariats de diffusion avec une trentaine d'acteurs au Japon, diffusant 80 % de ce qui sort au pays du Soleil-Levant. Après avoir levé en 2010 180.000 euros en amorçage auprès de l'IRD, fonds d'investissement régional, de Yellow Finance et d'Autonomie et Solidarité, les fondateurs avaient besoin d'accélérer leur croissance.
Aniplex, qui travaille depuis plusieurs années déjà avec Wakanim, a été séduit par son approche innovante et son nombre de visiteurs. (250.000 inscrits et 650.000 visiteurs uniques chaque mois).
Sony va lui permettre de développer la production, d'innover dans de nouvelles technologies pour diffuser des vidéos de meilleure qualité et conquérir le marché européen.
D'ici à deux ans, Wakanim, qui diffuse déjà dans tous les pays francophones, espère conquérir cinq nouveaux pays. La start-up, installée dans l'accélérateur de la Plaine Images, réalise un chiffre d'affaires de 750.000 euros en 2014 et emploie 9 personnes aujourd'hui - auxquelles il faut ajouter moins d'une dizaine d'indépendants.
Elle compte recruter des profils marketing, mais aussi des développeurs, des traducteurs et des adaptateurs.