Depuis la présentation officielle de la Nintendo Switch 2, les débats sont intenses sur la toile concernant la politique des prix affichés par Nintendo.
Si le tarif annoncé pour la console avait d'abord fait grincer des dents certains joueurs, beaucoup ont finalement semblé accepter la pilule, même si l'ensemble reste perçu comme élevé, particulièrement avec les frais supplémentaires liés aux accessoires et autres abonnements, des points que nous avions déjà largement abordés depuis plusieurs jours.
En revanche, là où le débat reste tendu, c'est sur le prix des jeux :
l'annonce d'un Mario Kart World à 80$ a surpris, voire choqué de nombreux joueurs, rappelant immédiatement les discussions que nous avions déjà eues sur la justification réelle de ces hausses tarifaires.
Interrogé cette semaine lors d'une session de questions-réponses sur les résultats financiers de
Nintendo,
le président Shuntaro Furukawa est revenu sur la stratégie tarifaire adoptée par la firme :
« Les prix des produits Nintendo Switch 2 sont déterminés en prenant globalement en compte l'environnement du marché dans chaque région. En plus du coût de fabrication, le prix du hardware est fixé après avoir considéré divers facteurs tels que la perception qu'ont les clients du prix, les taux de change qui ont énormément varié depuis la sortie de la Nintendo Switch originale, ainsi que le contexte économique local.
Concernant les jeux, en plus de ces mêmes facteurs, le prix est établi en considérant l'augmentation des coûts liée à la hausse des capacités techniques des jeux et des durées de développement plus longues.
Pour notre politique future, nous continuerons à déterminer le prix approprié de chaque jeu au cas par cas, comme auparavant. Concernant la console elle-même, malgré certains facteurs spécifiques comme les droits de douane, nous prendrons soin d'analyser attentivement tous ces éléments pour fixer son tarif. »
Mais au-delà du prix,
Nintendo a aussi dû répondre à des interrogations sur ses objectifs de vente :
la firme vise les 15 millions de consoles pour l’année fiscale en cours, un chiffre calqué sur la première année de la Switch, malgré un tarif bien plus élevé.
Furukawa reconnaît lui-même qu’il y aura un certain cap à franchir pour convaincre massivement, même s’il espère s’appuyer sur la rétrocompatibilité et des bundles comme celui de
Mario Kart World pour séduire dès le départ.
Côté production, Nintendo assure qu’aucune limite n’est imposée à ce jour, et que la cadence pourra suivre la demande.
Même les droits de douane, récemment alourdis aux États-Unis, ne viendraient pas freiner la stratégie globale. D’après
Furukawa, la console est majoritairement produite hors de Chine, dans des pays comme le Vietnam, pour limiter l’impact des hausses tarifaires.
Enfin, si l’engouement semble au rendez-vous,
avec plus de 2 millions de demandes rien qu’au Japon lors de l’ouverture des précommandes,
Nintendo reste prudent. L’euphorie du lancement, aussi forte soit-elle, devra tenir sur la durée, et surtout passer l’épreuve des fêtes de fin d’année.