En 2003,
Infinium Labs avait surpris un certain nombre de joueurs en annonçant
l'arrivée d'une quatrième console sur le marché censée concurrencer les PlayStation 2, Xbox et Game Cube avec
la Phantom,
"la première console haut débit" selon les dires du constructeur.
En y repensant maintenant, on se rend compte finalement que l'idée des consoles connectées et des jeux entièrement dématérialisés ne date pas d'hier et que
Infinium Labs y pensait déjà il y a 12 ans.
Effectivement,
la Phantom était censée proposer aux joueurs de jouer en téléchargeant les jeux qu'ils souhaitaient sur Internet par le biais de services en ligne tout en demandant une connexion haut débit permanente, et en moyennant évidemment une somme d'argent étant donné que
la console ne disposait d'aucun support physique.
Il était prévu que le téléchargement de jeux se fasse par le biais du
PhantomNet Game Service dont le prix d'accès était fixé à
8 euros par mois.
Elle avait la configuration suivante :
OS dérivé de Windows XP
Processeur Athlon Xp 2500+.
Mémoire vive pouvant aller jusqu'à 256 Mo de DDR.
Carte vidéo nVidia GeForce FX5700 Ultra
Son Dolby Digital 7.1 Surround.
Disque dur de 40 Go.
Carte mère avec un chipset nForce 2 Ultra 400
Support sans fil (manettes, clavier, souris sans fil).
Carte réseau 10/100BASE-T Ethernet.
Support S-Video, PAL et RCA Component.
2 ports USB et 4 ports de manettes.
Infinium Labs avait également annoncé qu'il était possible d'upgrader la machine en changeant certaines pièces. Il prévoyait également de commercialiser plusieurs modèles dont
les prix annoncés allaient de 240 à 400 euros. Le prix changeait surtout selon la taille du disque dur :
le modèle standard embarquait 80 Go d'espace, tandis que nous pouvions monter à des modèles allant jusqu'à 320 Go.
Si elle proposait bien une manette (sans fils), la console devait également être proposée avec le combo clavier/souris.
La console devait être compatible avec tous les jeux PC et certains éditeurs intéressés par le projet prévoyaient de développeurs de jeux exclusifs.
Au début des années 2000 dans la période 2000-2005, il est vrai que nous imaginions mal comment ce type de console et de politique pouvait marcher auprès du grand public étant donné que nous n'avions pas encore véritablement la notion de jeux dématérialisés et même si il était possible de connecter les consoles de l'époque à Internet, ce n'était pas aussi courant qu'aujourd'hui. L'ADSL venait également d'être lancé et n'était encore très répendu.
Sur la toile, peu de personnes croyaient en cette console et à son succès. Elle arrivait comme un invité indésirable où certains joueurs y allaient à coeur joie pour la troller. Beaucoup la considérait surtout comme une blague en fait.
Mais aujourd'hui nous pouvons tout de même nous demander si finalement la
Phantom n'était pas une console un peu trop en avance sur son temps étant donné que les différents constructeurs se dirigent de plus en plus vers des offres similaires à ce que la politique d'
Infinium Labs visait. Et il faut dire que ce qu'elle proposait n'était pas si éloigné de ce que fait
Valve avec
Steam aujourd'hui.
Finalement après son annonce, la console finit par bien porter son nom puisqu'elle devient un vrai fantôme :
Infinium Labs ne cesse de retarder la sortie sans pour autant communiquer davantage de détails en annonçant seulement qu'ils attendaient d'avoir de nouveaux partenaires et au final c'est pendant l'été 2006 que nous apprenons que
le projet est abandonné en raison du peu d'intérêts qu'ont montrés les éditeurs envers la console mais également pour des problèmes d'ordre interne.