J’imagine que tout le monde a lu la note et pour les quelques courageux qui prendront le temps de lire ce test (merci à eux), il est de bon ton de dire que même un maximum d’objectivité dans le travail quotidien ne peut empêcher la présence d’une pointe de goût totalement personnel. Et personnellement, je me suis bien ennuyé durant ces quelques sessions de test sur
Sushi Striker, et j’en suis le premier surpris, car aucunement réfractaire au puzzle-game, tout du moins à petites doses. Mais là, ce n’est pas passé, même avec de la bonne volonté.
Déjà avant même d’aborder mon avis, on ne peut que soupirer devant cette nouvelle tentative de placer dans l’univers « consoles » un produit purement « smartphone » à quasiment plein prix, soit 50 balles, même si je sais qu’une horde viendra me brailler qu’on peut l’avoir pour moins cher je ne sais où avec une carte adhérent et en réduisant le bon d’achat bonus. Toujours est-il que quel que soit la somme crachée, vous aurez quand même l’impression de faire face à un jeu mobile rapidement maquillé avec une progression reprise des
Candy Crush & co, donc avec cette petite map où l’on se déplace de cercle en cercle pour des sessions courtes qui peuvent vous offrir x rang, et même des bestioles d’appoint à collectionner, leveler et évoluer. Tout y est, la seule différence pour justifier le prix étant qu’il n’y a évidemment pas de micro-paiements, qu’on peut y jouer à deux (il faut d’abord finir une vingtaine de stages solo) et des dialogues généralement avant et après chaque stage, assez rigolos on le reconnaît.

On ne va pas revenir en détails sur le gameplay puisque la démo sera suffisamment éloquente à ce sujet, pour juste signaler que le titre parvient à offrir ce qu’on attend de base en terme de profondeur, particulièrement par ces fameuses bestioles qui demanderont de faire les bons choix autant dans les pouvoirs qu’ils peuvent offrir que dans les types d’assiettes qui apparaîtront sur vos différents tapis. Et dans un jeu qui impose de faire des chaînes, autant dire qu’il faut miser sur une team qui a des points communs afin de garantir de bons taux d’apparition et ne pas se contenter de pauvres piles de trois ou quatre couverts.
Mais malgré tout, je n’ai pas accroché à cause d’un style bien moins fun et chronophage que peut l’être un
Puyo Puyo Tetris sur le même support, et même un
Tumblestone pour ce qui est du multi. Qui plus est, si on peut pardonner des aléas de gameplay dans bien des genres, ce n’est pas concevable dans un puzzle-game qui impose une précision absolue dès lors que l’on souhaite se la jouer un minimum sérieux. Et disons-le clairement :
Sushi Strikers n’aurait pas dû sortir sur Switch de cette façon. Le jeu est totalement conçu pour la précision et la dextérité apportée par un stylet (celui de la 3DS en l’occurrence) et sans ce petit bout de plastoc, il faudra faire deux choix : le stick qui est totalement foireux pour viser correctement (surtout que ça va vite), ou votre grosse main, devant faire avec trois phalanges à droite de votre index qui vont masquer une partie de l’écran, ce qui est tout sauf conseillé ici. Si toujours intéressés, procurez vous un stylet spécial pour la Switch, ou tournez vous au pire vers la version 3DS.