Il y a des jeux que l’on a aimé mais qu’on ne peut que punir dans la note dans un soucis d’objectivité. Guacamelee 2 fait partie de ceux là. Car j’ai adoré cette suite comme j’ai aimé le premier, qui mérite encore aujourd’hui d’être fait et je continue d’être surpris en voyant que beaucoup n’y ont jamais touché alors qu’il a été refilé gratuitement sur PS4 & One. A moins de n’avoir qu’une Switch (seul support où il n’est pas sorti, étrangement), allez jetez un œil à votre bibliothèque dans le dashboard. Vous savez, l’endroit où vous accumulez la brouette de jeux indés récupérés gratuitement depuis des années en vous disant « Je les ferais un jour », jour qui n’arrivera jamais car vous avez deux douzaines de AAA en retard et qu’il en reste plein à venir. Vérifiez, téléchargez-le si vous l’avez et jouez-y bordel.
Donc quel est le problème avec Guacamelee 2 ? Dans les faits pas grand-chose puisque le titre reste toujours aussi excellent à jouer en plus d’être un Metroidvania incroyablement carré, proposant un sens de rythme rarement aussi bien maîtrisé où il est difficile de lâcher la manette. C’était l’un des points forts du premier et il se trouve renforcé dans cette suite : d’un bout à l’autre du jeu, il n’y a jamais le moindre temps mort (on remercie au passage les temps de chargement très courts) et le titre arrive à proposer un équilibre divin entre l’action et ce que l’on pourrait appeler les phases de plates-formes, exploitant comme le reste vos multiples capacités.

On remarque d’ailleurs que le jeu est un poil plus difficile d’entrée que le premier même si cette notion est pleinement relative : ce constat vaut pour ceux qui débuteraient la série directement avec cette suite. Dans le cas inverse, exploiter la fonction interdimensionnelle dès les premières heures (alors qu’elle arrivait tardivement dans le premier) ne vous posera pas trop de problème, juste histoire de reprendre le coup. A ce propos, le retour de Juan se faisant quelques années après, l’homme a pris de l’âge et surtout du bide, excuse toute trouvée pour lui avoir fait perdre ses pouvoirs (grand classique du Metroidvania) que l’on devra retrouver avec le temps.
Au rayon des nouveautés, deux principales sont à signaler avec tout d’abord de multiples arbres de compétences qui sont une occasion de dépenser du pognon, et donc une vraie motivation à retourner fouiner les maps déjà visités à la recherche des coffres. Le genre de détail habituel dans le genre mais on préfère le noter puisqu’un des derniers représentants, Iconoclasts pour le citer, avait omis cet aspect. Le deuxième point, c’est la transformation en poulet. Présente dans le premier, cette forme gagne ici grandement en intérêt avec des pouvoirs qui lui sont propres pour encore plus pousser les possibilités d’exploration, et ajouter quelques séquences un peu WTF qui ne sont aucunement de trop dans cette aventure toujours teintée d’humour et de références.

Et ensuite ? Hé bé c’est là le problème : il n’y a rien à signaler. Cinq ans après l’original, Guacamelee 2 ressemble plus à une grosse extension qu’une véritable suite. La progression est similaire tout comme les décors, la plupart des pouvoirs sont repris à l’identique, le bestiaire aussi… On est clairement dans le coté 1.5 et ça en est presque triste tant les développeur avaient matière à aller beaucoup plus loin, particulièrement dans le scénario et les situations.
Les mecs nous font un pitch façon « Mexiverse » (un multivers mexicain quoi), on nous montre des mondes parallèles qui auraient pu changer totalement la donne… et ils ne sont là que pour le fun, soit le temps de quelques secondes, soit le temps d’une simple épreuve annexe de cinq minutes. Frustrant, et on termine donc l’aventure en 7h30 avec la nette sensation d’avoir eu affaire à un rendez-vous loupé alors qu’on attendait énormément de cette suite. Petite consolation tout de même avec la présence d’une vraie quête secondaire qui m’a permis de rajouter deux heures supplémentaires au compteur, et si la récompense ne m’a pas été d’une grande utilité (ayant déjà atteint le 100%), la route pour l’atteindre fut hautement satisfaisante en terme de challenge.
Nous ne sommes pas en 2020 ? Damn.