Cette année encore, et en dépit d’un N-Direct qui ne restera pas dans les mémoires (ou alors pour les mauvaises raisons), Nintendo nous a au moins refait le coup appréciable des sorties surprises avec pour cette semaine trois morceaux : une nouvelle démo d’
Octopath Traveler, le lancement de
Hollow Knight, et la mise en ligne de la fameuse extension solo de
Splatoon 2, délivrée pour une vingtaine d’euros.
Bonne nouvelle que fut l’annonce de ce gros DLC en mars dernier. A l’instar d’un
Arms, et par l’orientation online dans les deux cas, la série
Splatoon n’avait jusque là jamais bénéficié d’une véritable attention du coté de son solo, ce qui est tout sauf une habitude pour l’éditeur qui aime crée des univers, et d’autant plus triste que derrière, il y avait une vraie volonté pour proposer de plus en plus de personnages atypiques.
Octo-Expansion incarnait donc l’espoir de rétablir ce manque, et autant dire de suite que l’objectif est bien loin d’être atteint faute de grande ambition. Car non, pas de grande aventure (alors que c’est parfaitement possible) mais juste un ensemble de défis à la forme bien maquillée.

Le scénario se tient sur un ticket de métro, ce qui tombe bien puisque le Hub est justement un métro. Vous incarnez en effet un Octaling (garçon ou fille) qui se réveille près d’une rame, au coté d’un vieillard très causant (Anastase Macalamar pour ceux qui connaissent) et d’une espèce de téléphone qui vont indique que la seule porte de sortie est « la terre promise », dont l’accès ne peut être débloqué qu’avec quatre éléments à retrouver. Pour voyager, un métro donc avec une map sous forme de plan ferroviaire où chaque arrêt signifie un défi. Vous terminez un défi, ça débloque un nouvel arrêt et parfois, une nouvelle jonction pour plein de nouveaux challenges pas tous obligatoires puisque, encore une fois, seuls les quatre éléments (bien indiqués sur le plan) sont nécessaires pour atteindre les crédits de fin.
Donc plutôt que de chercher à concevoir une grande aventure en zones semi-ouvertes, les développeurs se sont plutôt attardés sur les possibilités offertes dans le gameplay Splatoon-ien pour ainsi concevoir un ensemble de défis à accomplir dans des micro-niveaux qui peuvent se terminer en deux ou trois minutes (sur le papier, mais on va y revenir). Simple progression, élimination de ballons, affrontement d’ennemis sur un sol fait de caisses (donc destructibles), reprise d’un mode multi, niveau en jet-pack, séquence sans arme, boule de billard à pousser… C’est assez varié même si avec 80 niveaux, il ne faut pas croire que chaque stage est une nouvelle idée, mais il y a néanmoins de bonnes choses comme le fait de devoir « payer » pour chaque accès et chaque continue (obligeant à bien jouer), ou encore dans certains niveaux un choix des armes où les moins pratiques sont celles qui offrent le plus d’argent en récompense.

Mais outre le fait que ça manque clairement d’ambition et qu’on ne ressent quasiment jamais un éclair de génie dans les situations comme les décors visités (sauf quelques rares comme celui en hommage à la GameCube), le problème qui risque d’en affecter beaucoup et plus particulièrement les plus jeunes, c’est la difficulté. La campagne du premier
Splatoon était une promenade de santé (le boss de fin mis à part) et celle du deuxième épisode commençait à légèrement rehausser le challenge mais là, ça commence à grimper haut et même parfois beaucoup trop haut, au point que certaines épreuves deviennent de l’anti-fun par excellence, à rager comme pas permis là où l’on souhaitait juste passer un bon moment, sans demander une trop grande facilité.
Alors il y a toujours l’astuce propre à Nintendo (nous proposer de passer le niveau automatiquement à force de perdre) mais c’est tout sauf gratifiant et de toute façon, débloquer le vrai boss final vous demandera de terminer obligatoirement les 80 épreuves. Si ce n’est l’ambiance très drôle, surtout dans les dialogues à débloquer, et la possibilité de débloquer l’Octaling dans le multi, on ressort quand même assez mitigé de cette expérience qui a au moins le mérite de proposer une durée de vie convenable pour un simple DLC, soit dix à quinze heures pour le 100 % selon votre skill.
En bref :
+ Durée de vie convenable
+ Octaling et du matos à débloquer
+ Les dialogues très drôles
+ Quelques efforts de narration (début et fin)
+ L'univers se développe doucement
+ Du challenge ouais…
- … Mais aussi énormément de rage
- Juste une suite de défis au final
- Avec beaucoup de redite
Ceux qui ont adoré les campagnes solo de Splatoon 1 & 2, car j’imagine qu’il y en a, trouveront probablement leur bonheur dans cette extension à condition d’avoir les nerfs suffisamment accrochés vu la difficulté de certains défis. Si par contre, vous en êtes toujours à souhaiter une vraie aventure digne de ce nom, avec ce qu'il faut d'exploration, alors retournez squatter le multi et croisez les doigts pour que Nintendo ait un peu plus de volonté envers un probable mais évident futur Splatoon 3. Quel que soit son support.