Entre deux épisodes de la saga
The Dark Pictures, celle qui en trois épisodes n’a jamais tenté d’aller beaucoup plus loin que
Until Dawn, encore aujourd’hui considéré comme le pilier du CV de
Supermassive, le studio nous a pondu
The Quarry en passant cette fois par la branche annexe de
2K Games. Et qu’en dire si ce n’est que changer de licence n’apporte ici aucune grande différence à l’expérience :
The Quarry est juste une version longue d’un
The Dark Pictures, avec en principal argument la volonté de revenir aux sources premières du slasher de base.
Après ce n’est pas non plus si grave tant le slasher, c’est quand même toujours quelque chose de très efficace si on cherche à troquer son cerveau par un besoin soudain de gore. Il ne faut juste pas tomber dans la surdose mais
Supermassive a déjà dépassé ce stade depuis longtemps, et
The Quarry ne va jamais chercher un instant à renouveler la formule jusqu’au casting vu et revu depuis des décennies à travers la totalité des médias. Coté « héros », vous prenez donc le pseudo beau-gosse un peu con et impulsif, la blondasse qui n’a en tête que de satisfaire ses followers (la touche de modernité), le black posé qui intervient pour calmer le jeu, le petit malin qui aime la provoc, l’autre un peu dark, l’asiatique qui semble avoir un QI au-dessus du lot, et la pucelle de service. Vous saupoudrez cela de deux autres personnages secondaires mais en fait non, dont la nana badass, vous ajoutez une pointe de nudité, une pincée de LGBT, et c’est bon, vous avez votre équivalent d’une nouvelle production Netflix censée vous occuper le temps de deux soirées avant de passer à autre chose.

Les clichés coulent comme la sueur un mauvais jour de canicule et à de rares exceptions près coté « méchants », et on l’avoue un scénario qui part dans une direction assez inattendue vu le point de départ (malgré une fin un peu expédiée), pas grand-chose ne permettra de marquer l’histoire en terme de narration, avec en plus les habituelles tares propres au studio notamment des visages en gros plan qui filent le malaise (le reste du jeu est en revanche très beau, et même parfois superbe), de rares mais notables gros soucis de mixage audio, et une VF globalement satisfaisante mais entachée de problèmes de synchronisation labiale.
En soi, l’histoire vaut n’importe quel slasher qui ne se contente pas de juste placer un Némésis à fuir. Passé une introduction un peu mystérieuse dans sa finalité, on va donc découvrir une petite bande de moniteurs de camp de vacance (en plein milieu des bois), bagages bien prêts pour le retour avant que Jacob le beau gosse très con se décide à abîmer de x façons le véhicule à disposition pour feindre la panne, et ainsi permettre à la bande de faire une ultime soirée (et si possible tirer un dernier coup), chose qui est loin de ravir le chef local du dit camp, allant jusqu’à péter un câble, prenant sa propre voiture pour se barrer non sans ordonner aux « jeunes » de se barricader dans la maison principale le temps de la dite-nuit. Inquiétant ? Pas quand nous sommes des clichés sur pattes vu que le petit groupe va oublier tout avertissement pour plutôt aller faire mumuse autour d’un feu. Et ensuite, ça se sépare, et blabla, vous connaissez les bases.

Encore une fois, le coté grand classique avec d’ailleurs tout un tas de références aux différentes œuvres de l’horreur (dont quelques surprises avec l’espèce de manoir, et un clin d’oeil appuyé à
Resident Evil), ça peut-être très cool, et ça l’aurait d’ailleurs été davantage si
The Quarry n’avait pas un rythme tout simplement infernal. Que le début soit lent, ok, c’est le propre du genre avant une lente montée en puissance qui ne s’estompe qu’une fois le générique de fin lancé. Mais ici, non seulement il faut environ deux heures avant qu’il commence à se passer quelque chose, le début se perdant dans l’inutile et le blabla pour essayer que le public s’attache à des personnages qu’on a vu 1000 fois, mais même quand les choses démarrent enfin, on n’échappe pas à de grosses retombées avec de l’exploration d’une lenteur extrême, le tout garanti sans la moindre dose de flippe.
The Quarry ne tente rien. On sait qu’on l’a déjà dit mais il faut bien comprendre que les seuls changements apportés à la formule viennent de modifications plutôt que d’évolutions. La mort peut intervenir par pur hasard même si on peut la contrer avec un système de « vies » néanmoins à débloquer en finissant le jeu une première fois (ou si vous avez craqué pour la version Deluxe), les QTE ont été ultra simplifiées non pas pour aider le grand public mais juste parce qu’on a appris entre temps que c’était un jeu Stadia de base, la mécanique de discrétion assez stressante a été remplacée par un truc où il est impossible d’échouer et on a de nouveau droit à des flashforwards toujours aussi abscons, sauf qu’ils interviennent entre deux chapitres, et qu’il est désormais devenu beaucoup plus simple d’en trouver la quasi-intégralité.