C’était dans l’air, c’est désormais un fait : Sony semble avoir discrètement refermé le cercueil de son univers cinématographique Spider-Man… sans Spider-Man. Après une série de plantages critiques, et parfois commerciaux, avec Morbius, Madame Web ou encore Kraven, le studio abandonne progressivement l’idée d’un univers partagé en live action sans tête d’affiche crédible. Une forme de lucidité tardive, mais bienvenue.

À la place, Sony semble recentrer son énergie sur le seul terrain où il a encore une légitimité artistique : l’animation, en lien avec le Spiderverse. Et ce n’est pas un hasard si l’un de ses nouveaux projets est un film d’animation centré sur Spider Punk, coécrit par Daniel Kaluuya (qui prête déjà sa voix au personnage) et Ajon Singh (Primetime, A24).



Le projet en est à ses débuts, aucun réalisateur ni deal n’a encore été officialisé, mais tout laisse penser que Kaluuya reprendra son rôle de Hobie Brown, alias Spider Punk (ce Spider Man alternatif venu de la Terre 138, plus anarchiste que justicier, créé en 2015 par Dan Slott et Olivier Coipel). Propulsé sur le devant de la scène grâce à Across the Spider Verse, où il a volé la vedette à bien des personnages, Hobie représente une incarnation plus radicale, plus politique, de l’homme araignée. À voir si le long métrage saura rester fidèle à cette essence, ou s’il se contentera d’un vernis punk dans un cadre narratif bien sage.

Mais ce n’est pas tout. Selon le leaker bien connu DanielRPK, Sony aurait également dans ses cartons deux autres films d’animation du Spiderverse : l’un centré sur Spider Women, et un autre sur une version animée de Venom. Autrement dit, le studio entend bien capitaliser sur ce multivers animé au succès critique et financier incontestable plutôt que de s’entêter dans un univers live incohérent et sans public.

Pendant ce temps, Beyond the Spider Verse est attendu pour juin 2027, Brand New Day (le prochain film avec Tom Holland dont le tournage a débuté hier) est prévu pour juillet 2026, et Spider-Noir avec Nicolas Cage devrait débouler sur Prime Video dans le courant de l’année prochaine. Mais dans l’ensemble, l’orientation est claire : Sony mise désormais sur ses forces. Mieux vaut tard que jamais.

Reste à espérer que cette transition ne transforme pas le Spiderverse en usine à spinoffs formatés. Parce que même en animation, on n'est pas à l'abris d'une overdose.

Aujourd’hui, je vous propose un détour par l’un des projets les plus tordus et fascinants jamais sortis parmi les productions de Nintendo : Eternal Darkness. Entre ambitions démesurées, galères de dev et coups de poker psychologiques, c’est un cas d’école pour tout amateur de coulisses vidéoludiques.

Kevin Feige s’est exprimé en profondeur dans Variety pour faire le point sur l’avenir du MCU, à l’occasion de la sortie prochaine de The Fantastic Four : First Steps. L’entretien confirme que Marvel traverse une phase de transition majeure, avec des choix très clairs : réduire drastiquement la cadence, assainir la construction narrative, et préparer un redémarrage en bonne et due forme d’ici deux ans.

Une production devenue ingérable

Feige reconnaît que Marvel est allé trop loin dans l’expansion post-Endgame. Entre 2007 et 2019, l’univers comptait environ 50 heures de contenu. Depuis 2019, on est déjà à plus de 127 heures (films, séries et animation confondus) le tout produit en moitié moins de temps. Un rythme qu’il juge aujourd’hui excessif, surtout pour une équipe dirigeante restée relativement réduite. Résultat : certains projets ont été lancés sans pouvoir bénéficier du même niveau d’attention, et le public a fini par décrocher.

Le problème n’est pas le genre superhéroïque

Contrairement à ce que certains évoquent, la direction de Marvel ne considère pas que le public soit fatigué du genre. Le vrai souci, c’est l’accumulation, la surabondance de projets et la complexité croissante à tout suivre. Feige observe que d’autres films de super-héros récents ont bien fonctionné, en citant notamment le récent exemple de Superman, ce qui confirme que le genre en soi n’est pas rejeté mais ce sont les méthodes qui devaient changer.



Moins de séries, et surtout, des récits indépendants

La production télévisuelle Marvel va être largement réduite. L’objectif est désormais de ne proposer qu’un seul projet live action par an dans la plupart des cas. Surtout, il n’est plus question de forcer des liens avec les films. Chaque projet doit pouvoir exister seul. Les séries ne seront donc plus des extensions obligatoires du MCU, et n’auront pas d’impact systématique sur les événements des films, même si certains personnages continueront de circuler d’un support à l’autre.

Les films aussi ralentissent et deviennent plus abordables

Marvel prévoit de ne pas dépasser les trois films par an. Les budgets sont désormais mieux encadrés, avec des économies importantes par rapport à l’époque post Endgame. La méthode Marvel reste inchangée sur un point : les projets continueront d’évoluer jusqu’à tard dans leur développement, via des ajustements constants, mais dans un cadre plus maîtrisé. L’idée est de conserver la souplesse créative sans tomber dans la dérive financière.

Fin de l’ère Kang, place à Doom

Le personnage de Kang, qui devait être l’ennemi central de la Multiverse Saga, a été abandonné. Officiellement, la rupture avec l’acteur est intervenue après sa condamnation judiciaire. Mais Feige précise que des doutes sur le potentiel du personnage existaient bien avant. Marvel ne le considérait pas comme une menace assez forte pour soutenir une nouvelle saga. Feige ne voyait pas en Kang un antagoniste qui rivaliserait avec Thanos en terme d'ampleur. Le choix s’est donc porté sur une figure bien plus emblématique : Doctor Doom. Ce rôle a été confié à Robert Downey Jr., dont le retour dans le MCU est ainsi officialisé, mais sous un nouvel angle.



Secret Wars marquera une forme de reboot pour le MCU

Le film Avengers : Secret Wars, prévu pour 2027, ne servira pas seulement de conclusion à l’arc actuel. Il est conçu comme un vrai point de redémarrage. L’univers sera en partie rebooté, et certaines franchises emblématiques, comme les X-Men, repartiront de zéro avec de nouveaux visages. Le but est de simplifier la structure globale du MCU pour permettre à une nouvelle génération de personnages de s’imposer sans dépendre de tout l’héritage narratif accumulé. Feige n'exclut pas pour autant que certains personnages iconiques pourraient faire leur retour sous les traits d'un nouvel acteur, comme notamment Iron Man ou Captain America.

Avenir flou pour certains héros récents

Des personnages comme Ms. Marvel, Clea ou Starfox ne sont pas abandonnés, mais aucun projet spécifique n’est annoncé pour eux pour l’instant. Le studio souhaite laisser la porte ouverte, sans pour autant s’engager à tout faire revenir à court terme. Cela vaut aussi pour des constructions comme les Young Avengers, qui restent à l’état de possibilité.

Miles Morales : pas avant 2027

Des plans sont prévus concernant le personnage de Miles Morales, toujours en collaboration avec Sony, qui est le détenteur de tout ce qui peut toucher de près ou de loin à Spiderman au cinéma. Marvel confirme ne pas pouvoir introduire de version live action de Miles Morales tant que Sony n’a pas terminé sa trilogie animée. Le troisième opus est prévu pour 2027, ce qui bloque toute initiative de ce côté là d’ici là.

Fantastic Four : un film autonome, hors MCU

Le prochain film Fantastic Four introduit les personnages dans leur propre monde, sans aucun lien direct avec les productions précédentes du MCU. L’idée est de proposer un point d’entrée sans avoir besoin de connaître les dizaines de projets précédents. Le film adopte également un ton rétro-futuriste pour marquer une vraie singularité dans le paysage Marvel actuel.



Vers des films à nouveau centrés sur un seul héros

Après Secret Wars, Marvel souhaite alterner entre grosses productions collectives et films plus resserrés, recentrés sur un seul personnage. Certains de ces futurs projets seront même conçus comme des films de genre affirmés, ce qui rappelle l’approche plus expérimentale de certains titres de la Phase 4, mais avec une exécution plus rigoureuse.

Pour conclure, avec cette prise de parole, Kevin Feige acte un vrai changement de cap. Marvel reconnaît s’être trop dispersé et cherche désormais à retrouver une dynamique plus claire, plus sobre et plus lisible. Réduction de la cadence, mise en retrait de certaines figures, simplification des liens entre projets, recentrage budgétaire… Le chantier est vaste, mais il est lancé.

Secret Wars ne sera pas juste une conclusion, mais une opportunité de relancer l’univers sous une forme nouvelle. Il reste à voir si le public suivra cette reconstruction et si elle suffira à redonner au MCU l’élan qu’il a perdu ces dernières années.

Ubisoft a visiblement trouvé sa principale explication au lancement décevant de Star Wars Outlaws : ce ne serait pas le jeu, ni ses choix de conception ou sa stratégie de lancement, mais tout simplement… la marque Star Wars elle même, jugée "moins populaire" par le PDG Yves Guillemot lors de la dernière réunion des actionnaires.

Le titre lancé en août 2024 n’a écoulé qu’un million d’exemplaires lors de son premier mois, bien loin des attentes fixées par l’éditeur. Pour justifier ce revers, Guillemot évoque un "contexte compliqué pour la marque" et des soucis techniques qui auraient été corrigés après la sortie. La recette semble connue : quand ça ne marche pas, c’est d’abord la faute du contexte, jamais des choix internes.

Pourtant, ce discours surprend quand on constate que, dans le même laps de temps, Star Wars Battlefront II signait un retour fracassant dans les meilleures ventes. Et toujours chez Electronic Arts, la licence Star Wars Jedi (avec Fallen Order puis Survivor) continue de s’imposer comme un succès critique et commercial, prouvant que la marque n’a rien perdu de son attractivité quand le contenu et la proposition sont au rendez vous.

Le contraste est flagrant : d’un côté, une remise en question limitée et un constat facile ("c’est la licence qui ne fait plus vendre"), de l’autre, une franchise qui continue de performer quand elle est portée par une vraie vision créative. Ubisoft promet une version peaufinée d’Outlaws sur Switch 2... Reste à savoir si la leçon sera enfin retenue ou si la Force de l’autojustification restera trop puissante chez l’éditeur français.