Conditions de test : effectué avec une dizaine de jours d’avance donc sans éventuel patch Day One. Aucun bug rencontré de toute façon. A également bien rigolé des polémiques où le même clan peut prôner la sexualisation à outrance par « mon corps, mon choix », tout en s’offusquant de voir la modélisation d’une paire de fesses.
Faut bien dire en même temps qu’elle est sacrément jolie cette paire de fesses, et les développeurs ne se sont pas fait prier pour multiplier les tenues hautement éloquentes, au point de pousser l’œil fin de votre serviteur à se demander pourquoi sur certaines, le string n’est pas apparent sur ses hanches alors qu’elle en porte bien un. Le peuple réclame des réponses. On remerciera tout de même la générosité de voir une telle garde-robe quand d’autres auraient eu le sourire jusqu’aux oreilles devant la potentielle manne financière de DLC payants mais faut croire qu’il y a encore du bon en ce bas-monde. Restera le souvenir d’une conjointe qui s’arrête 5 secondes dans votre dos pour admirer les courbes de l’héroïne en s’exprimant par un
« Ah quand même ! », n’obtenant que de piètres justifications de votre part.
« Ouais bah… c’est dans le désert, y doit faire chaud... »
Maintenant que l’on a évacué cet aspect néanmoins très important sur lequel on pourrait également évoquer des plans de cinématiques particulièrement bien choisis mais aussi l’absence ô combien scandaleuse de mode Photo, attardons nous quand même sur ce qu’offre cette anciennement nommé
Project EVE au résultat très surprenant et sur ce nombreux points, exception faite du rendu graphique pas vraiment mémorable (mais ça tourne très bien) et son scénario assez banal dans ses rebondissements comme ses personnages (j’ai dit banal, pas « mauvais »), avec bien entendu qui laisse déjà clairement entendre un 2 si tout se passe bien dans les ventes. Bref, le résultat classique d’un jeu d’action et d’ailleurs, ça m’arrange vachement que ce terme existe tant sans lui, il serait difficile de qualifier
Stellar Blade. Car
Bayonetta est un jeu d’action, Dark Souls III également,
Uncharted aussi et si ces trois jeux n’ont finalement aucun rapport, les regrouper sous une même bannière est une bonne occasion d’indiquer que
Stellar Blade est un peu tout cela à la fois.
Ceux qui ont suivi l’actualité de loin y voyait un nouveau beat’em all mais l’arrivée de la démo à montrer des intentions claires de s’approcher du sous-genre Souls en néanmoins plus accessible par la proposition d’un unique personnage et une seule arme, tout en étant moins punitif avec le maintien des acquis à chaque trépas (et il y en aura). Le reste est pour autant proche dans les affrontements, la gestion constante des patterns, les esquives et contre si possible parfait, d’autres styles d’esquive pour les frappes imparables, les simili feux de camp où l’on pourra récupérer ses fioles de soin et mettre ses points de compétences (mais du coup un respawn des ennemis) et enfin un level-design certes moins tentaculaire que chez
FromSoftware mais avec néanmoins l’obligation de bien analyser les décors pour ne pas se perdre faute de maps et surtout débusquer un maximum de secrets/coffres (on a une sorte de scanner qui aide bien), sans oublier les habituels raccourcis à débloquer. Terrain conquis comme on dit.
L’indéniable grande réussite de
Stellar Blade est son gameplay. On peut reprocher le fait de ne bénéficier que d’une seule arme principale mais ici, cela ne m’a aucunement dérangé vu que cela aide à une maîtrise parfaite sans empêcher l’augmentation en puissance par le déblocage de nouveaux combos mais aussi trois types de compétences qui viennent s’ajouter au fil de la progression : les bêta skills déjà dévastatrices que vous pourrez exploiter à foison tant la jauge d’exploitation se recharge rapidement avec les bonnes perks (n’hésitez surtout pas à les valider en priorité dans l’arbre de compétences), les « Burst Skills » plus limités mais en bon apport particulièrement celle qui buff EVE et enfin une sorte de Limite Break permettant de se transformer temporairement pour devenir invincible pendant une vingtaine de secondes et déchaîner les enfers. Enfin en théorie car j’ai personnellement trouvé que cette capacité manquait sérieusement de puissance et je ne l’ai exploité que pour gratter quelques miettes de vie de boss assez ardus.

Bref, les combats sont une réussite globale, suffisamment viscéraux, suffisamment prenants et encore plus contre les boss, imposant une attention de tous les instants tant les ennemis font sérieusement mal à chaque attaque. Tous les éléments étaient réunis pour en faire un nouveau bon représentant du genre Souls, sûrement pas la référence, mais une licence concurrente à surveiller de près… mais ça, ce serait un avis limité uniquement aux premières heures de jeu. Car
Stellar Blade va totalement changer d’orientation après une période disons équivalente au double de la démo jouable. Une cinématique, et une arrivée à Xion, une ville peuplée (relativement, doit y avoir moins de 20 habitants) où on nous offre une map. Oh. Et des quêtes secondaires façon Fedex. Et un tableau plein d’autres quêtes Fedex. Hep hep hep, il se passe quoi là ???
La surprise est de taille, pas très bonne pour le coup, mais la stupeur explose quand on sort de la ville pour tomber… sur une grande zone ouverte pleine d’annotations (les objectifs de quêtes fedex donc) jusqu’à nous faire risquer l’évanouissement quand on nous parle de FOUTUES TOURS à activer. Mais ça va, il n’y en aura qu’une. Peut-être que ce n’était qu’un petit troll pour nous faire peur. Mais reste qu’à ce moment précis, le jeu n’a plus rien à voir avec ses débuts et se transforme en
Rise of the Ronin avec moins d’infiltration mais plus de fun. Et croyez bien que vous ne serez pas au bout de vos surprises quand on se tape ensuite une longue séquence linéaire dénuée d’épée avec à la place un gros gun pour donner des allures de
Gears/Dead Space, des passages grand spectacle plein d’explosions et de scripts à la
Uncharted, pour de temps en temps revenir à la sauce Souls à nouveau sans maps mais jamais de manière plus profonde que le début du jeu.
En bref du touche-à-tout comme nous disions au début, ce qui comme trop souvent dans ce genre de cas empêche le jeu de briller dans chacune des catégories qu’il tente d’effleurer. Ce n’est jamais désagréable si ce n’est quelques séquences plates-formes où l’imprécision des déplacements peut faire rager, mais on sent que
Shift Up a voulu toucher un public large, ce qui n’est peut-être pas le bon choix à l’heure où
FromSoftware peut vendre 20 millions d’un jeu n’essayant pas d’avoir le (joli) cul entre trois sièges. En résulte une expérience qui souffle entre le chaud et le froid (pareil pour la musique), où l’on est parfois à fond dedans même dans les séquences ouvertes qui parviennent finalement à allier fil principal, quêtes annexes dont certaines tout de même intéressantes scénaristiquement, et même des zones à énigme sans la moindre indication pour laisser le joueur comprendre comment obtenir la récompense. Mais au milieu, des séquences parfois pauvres et même des allures de remplissage, où je pense notamment à un chapitre au level-design très très moyen uniquement fait de zones à nettoyer, ou encore le fait de nous envoyer faire des quêtes annexes dans des zones sans map (c’est très chiant, faîtes moi confiance).
Je pointerais également l’équilibrage qui est ici lié à une erreur de jeunesse de la part du studio. Car il est tout sauf facile dans un jeu dit « exigeant » de maintenir le même degré de challenge tout au long du jeu, encore plus quand on offre diverses possibilités d’augmentation en puissance. Et forcément, avec un début très Souls-esque, le premier réflexe même à l’arrivée de quêtes Fedex, c’est de tout faire pour améliorer au mieux son personnage. Hé bien résultat, à partir du premier tiers, j’ai littéralement roulé sur le jeu, ne mourant contre des random que par manque d’inattention tout en first-strike l’intégralité des boss sur mon chemin sans jamais utiliser le moindre accessoire ou type de potions autre que celles de base. Enfin… jusqu’au tout dernier quart du jeu où soudainement, un pic majeur se fait ressentir, notamment contre les trois derniers boss qui ont usé mon âme. On serait presque tenté de dire qu’il vaut mieux zapper une partie des annexes pour maintenir le défi mais ce serait passé à côté de plusieurs éléments du lore, et même parfois de nouveaux pans entiers de zones déjà visitées. C’est vous qui voyez...