Conditions de test : effectué sur Xbox Series X à partir d’un code review délivrée peu de temps avant la sortie, avec beaucoup de courage et heureusement les deux patchs de lancement.
Ce test ne sera pas comme les autres, et contrairement à plusieurs collègues du milieu, non pas pour une soudaine envie de faire preuve d’un minimum de laxisme vu le contexte même de développement (studio ukrainien donc inutile de vous faire un dessin), mais bien parce que l’on va parler d’une version encore clairement non achevée, dont il faut bien faire état du résultat au moment où ces lignes sont écrites. Qui plus est et parce que parait-il, il faut de tout pour faire un monde, sachez également que chacun ne peut être du même avis et qu’importe si la licence est de grande stature. Car je n’ai pas vraiment aimé
STALKER 2, au-delà de ses problèmes de lancement, et je me dois d’expliquer pourquoi.
Déjà pour ceux qui n’ont pas suivi,
STALKER est une franchise qui va tourner autour de la catastrophe de Tchernobyl, ou plutôt un « après » bien fictif, celui de la découverte de phénomènes et de diverses formes de mutation prétextes à une bonne ambiance comme savent si bien les proposer les développeurs d’Europe de l’Est. Depuis le premier épisode, tout s’articule au cœur de « la Zone », une grosse portion du territoire où les différentes factions tentent de faire leur beurre là où personne ne voudrait y mettre les pieds. Non, il ne fait pas bon y vivre dans la Zone et pourtant, nombreux sont ceux qui y ont trouvé une raison de vivre. Ce n’était pourtant pas le cas de Skif, un mec sans trop d’histoire qui pour x raison va se retrouver en possession d’un artefact (des trucs qui apparaissent dans la zone maudite), artefact qui va d’ailleurs faire exploser son appartement tout en maintenant sa puissance d’origine.
Skif sent qu’il tient un truc, mais n’a plus un toit ni un rond en poche, et va accepter l’espoir d’une bien meilleure vie avec un job particulier : se rendre dans la Zone pour effectuer quelques analyses primordiales. Bien évidemment, ça ne va pas se passer comme prévu, on va vous trahir et laisser pour mort, soit un bon prétexte pour la vengeance et en point de départ une rencontre avec une équipe de stalkers afin de retrouver la trace de la petite ordure qui n’aurait jamais dû vous la mettre à l’envers. Vous allez rencontrer du monde, voir le gigantesque terrain de jeu s’ouvrir peu à peu au fil des missions principales et secondaires, bénéficier de plusieurs choix qui auront des conséquences parfois très importantes sur un scénario qu’il sera parfois difficile de suivre pour les nouveaux-venus : si la mise en place est simple, on a très vite l’impression de prendre un train en marche. Pour les gros fans, ce sera le bonheur et encore plus par la redécouverte de certaines zones métamorphosées depuis quelques années mais pour les autres… on va dire qu’on tente de suivre les grandes lignes.
Ceux qui apprécient l’expérience depuis quelques jours le diront ouvertement, ce qu’il y a bien avec
STALKER 2, c’est qu’on retrouve tout le feeling d’époque sans artifice de la pseudo-modernité. Des sensations brutes, voyez. Le problème à mon sens, c’est que cette qualité s’avère en fait être tout autant un défaut pour bien du monde. Pour comprendre, petit instant Histoire. En 2004, Ubisoft qui souhaitait encore à l’époque changer totalement le game lançait la franchise
Far Cry, démocratisation du FPS en monde ouvert et véritable claque « à l’époque ». Les guillemets étant là pour dire qu’aujourd’hui, c’est en fait surtout le fossile d’une grosse démo technique désormais impossible à apprécier. 3 ans plus tard sort
STALKER, moins ouvert mais un peu quand même, que vous pouvez d’ailleurs redécouvrir depuis peu (avec ses extensions) sur consoles pour vous rendre compte que malgré l’évidente poussière, cette vieillerie parvient à maintenir une certaine aura par une vraie proposition de game design. Âgée, mais présente.
Seulement voilà. Nous sommes bientôt 20 ans plus tard, et
Far Cry pour le citer de nouveau (et ce n’est pas innocent car la structure n’est pas si éloigné) a peu à peu évolué. Pour stagner depuis le troisième, on sait, mais on va dire que ça a quand même évolué. Alors que
STALKER non.
STALKER 2, c’est le premier, en forcément plus beau, en beaucoup plus massif dans son monde ouvert, avec davantage de choix, mais la proposition première est strictement la même et si encore une fois, certains pourront y voir une bonne chose, pour d’autres et en mettant de côté le rendu (en tout cas sur PC), vous pouvez faire croire que c’est sorti avant
Metro et même
Chernobylite. Ça passera crème. Il y a cette volonté comme dit plus haut d’expérience old-school un peu à l’état brut, d’accord, mais encore faudrait t-il que ce type d’objectif soit peaufiné au mieux.
Car le problème de STALKER 2 est que chacune de ses qualités se trouve entachés par des défauts. L’exploration par exemple. Cette suite se veut beaucoup plus libre, et fournie en nombreux recoins à explorer, mais on comprend assez vite que l’intérêt se montre très relatif, déjà parce que de nombreuses portes sont fermées et on ne peut jamais déterminer au départ si c’est à cause d’une clé bien cachée aux alentours, ou parce que ce qu’elle cache est liée à une quête principale ou secondaire. Et il y a aussi l’envie de fouiner. Ici, pas de modernité façon xp et points de compétences, donc on se rabat sur le loot mais 90 % du temps, ce qu’il y a à trouver n’a pas grande valeur autre que celle de vous encombrer très rapidement pour traîner la patte sur le chemin du retour, tout cela pour vendre quelques armes et récupérer de la thune qui s’envolera aussi vite devant le prix des réparations.
La recherche des artefacts est en revanche plus motivante par le côté kinder-surprise bien qu’il faudra attendre du temps pour vraiment en profiter à cause des problèmes de radiation que l’on pourra combler peu à peu. En bref, si au départ, la motivation est bien là, elle s’estompe petit à petit pour nous pousser à essentiellement nous focaliser sur les objectifs annexes et surtout principaux, les véritables quêtes offrant de bel élan narratif et parfois quelques surprises dans les situations rencontrées, pouvant passer de séquences infiltration à un massacre de masse face à des soldats semi-zombifiés dans un complexe labyrinthique. Vive le fusil à pompe. Il y aussi les petits événements aléatoires sur le chemin, du genre un groupe qui a besoin d’aide contre des bestioles, ou deux clans qui se massacrent pendant que vous faîtes la hyène à récupérer du matos sur les cadavres, mais difficile de juger de cette promesse A-Life pour l’heure à moitié buggé et causant parfois du spawn (ou re-spawn) d’ennemis à 10m à côté de vous.
Mais certains me hurleront dessus en disant que la grande valeur de
STALKER (2), c’est en quelque sorte la survie ou plutôt la brutalité de sa proposition, celle de nous pousser avant chaque départ du camp à bien réfléchir à son paquetage, ni trop lourd ni pas assez, car on ne sait jamais vraiment ce que l’on va rencontrer sur le chemin, que les ennemis font vraiment très mal et que nous ne sommes pas à l’abri de la faim, de saignements et de problèmes de radiation. Alors oui, c’est vrai d’une certaine façon, mais cet aspect à la dure, on l’apprécierait surtout si la difficulté n’était pas autant artificielle, et cela vaut autant pour l’état du jeu actuel que pour le support. L’état du jeu, parce que l’IA est pour le moment proche du n’importe quoi en terme de réactions et si ça fait plaisir qu’elle prenne de vraies initiatives en nous contournant dès que l’occasion se présente et n’hésite pas à balancer des grenades dans le doute, il ne faut pas abuser : aimbot proche du tipiak Call of où l’ennemi peut nous toucher à 500m avec une mitrailleuse (de nuit) même si l’on est caché entre deux obstacles, en plus de nous repérer sans problème avec sa vision d’aigle (de nuit, toujours) et en bonus, sa superbe capacité à savoir où on est même à travers les murs (et on peut tirer à travers certains murs…).
Donc c’est déséquilibré, et encore plus dans cette version Xbox Series où le feeling n’est clairement pas adapté à la manette, renvoyant à des heures lointaines de notre histoire (ou plus récemment avec des portages tout aussi brutaux) par une aide à la visée très aléatoire ou l’absence d’adaptation de la sensibilité en fonction des situations. Autant dire qu’une attaque de rats mutants peut vite devenir un enfer alors que c’est censé n’être qu’un obstacle parmi d’autres, et on se retrouve avec un mode « Facile » sur console plus difficile que le mode « Normal » sur PC. On passera outre le rendu technique pas très glorieux pour les capacités de la console (mais on a au moins l’option 60FPS), des bugs aléatoires comme une arme qui refuse de tirer pour x raisons, du soudain clipping dans des zones précises sans trop de raison, et des animations d’une autre époque en dehors des cinématiques elles très réussies dans le genre. On veut bien se montrer magnanime quand on sait d’où vient le développement, mais en dehors du Game Pass, ça reste 80 balles à dépenser.
Pas comme certains sites qui mettent des 8 ou 9 pour une Grosse Early Acces bourré de bug et de problèmes d'optimisation en tout genre.
Après, je sais que certain sites et joueurs veulent être gentils avec le studio au vu de leur situation, mais il ne faut pas oublier que le jeu est payant, il n'est pas gratuit. (hors gamepass)
Perso, je recommande la Saga des Metro qui est, "pour moi", bien meilleur.
Sinon à part ça, y'a juste quelques système du A-Life qui bug qui font chier (le spawn soudain des ennemis) et pour moi c'est un Stalker 1.5 donc pas de surprises.
Un bon 15-16/20
Au final la serie des Metro reste au dessus niveau qualité technique et meme de la narration.
Etant fan, l'univers est là, mais je mets le jeu de côté pour mieux juger.
Ca a un effet Cyberpunk. Décidément les studios de l'est bordel....
Mais tous les Metro ont toujours été mieux fini en général , le seul qui accusait une optimisation à la ramasse c'était 2033 il me semble, c'était un jeu pour benchmark tellement il demandait de ressource.
Exodus était sympa mais on sent la aussi ce côté old school. Jen avais espéré plus...
Enfin perso je suis plus fan de Metro, j'ai les romans aussi, Stalker ca m'emballe moins avec leur delire bizarre de sorte de foudre ou evenement meteo surnaturels.
Mais c'est pas comparable, stalker c'est un open world survie où tu fais ce que tu veux, metro c'est un jeu d'action linéaire (et je parle même pas des semi zones ouvertes d'exodus qui sont sans interet à part briser la narration justement très linéaire)
Après chacun ses gouts, mais ca reste 2 grandes sagas FPS, et stalker 2 est tout aussi bon qu'avant même avec les bugs (et j'ai eu aucun bug dans stalker 2 à part un écran bleu et des textures qui freezent dans certaines zones précises)
Stalker 2 faudra par contre des mois avant qu'il soit potable niveau bugs et problemes.