Conditions de test : effectué sur Xbox Series à partir d’un accès review, en ayant pris le temps de faire la majorité des quêtes annexes.
Depuis 10 ans,
MachineGames nous invite à buter un tas de nazis dans le cadre du reboot de la franchise
Wolfenstein fait de deux épisodes très efficaces, un spin-off moins glorieux et une tentative VR très moyenne. Nous attendions d’eux la conclusion de la trilogie car affronter à nouveau Mécha-Hitler, ça n’aurait pas de prix, et alors que les plus utopistes continuent de se demander ce que donnerait une licence comme
Duke Nukem aux mains de spécialistes de l’action et des cinématiques volontairement nanardesque (du genre une meuf enceinte à poil qui mitraille le 3e Reich), la surprise fut totale d’apprendre que les mecs bossaient en fait sur une adaptation toute neuve d’Indiana Jones près de 15 ans après le très mauvais
Spectre des Rois (et en mettant de côté les jeux
LEGO, toujours sympa dans leur genre).
Et il faut reconnaître que contrairement à du
Star Wars par exemple, s’attaquer à
Indiana Jones n’est pas de la plus grande facilité. Commercialement j’entends. Il y a bien longtemps que l’âge d’or de la franchise est derrière nous, au point que la majorité des fans continuent de déclarer qu’il n’y a eu que 3 films et que personne n’a intérêt à lever le doigt, et surtout, le genre même comme son héros n’invitent pas à tomber dans la non-originalité « boom boom ». En gros,
Indiana Jones et le Cercle Ancien ne pouvait être un «
Uncharted avec un lasso », même en vue FPS, et qu’importe si l’archéologue partage avec Drake son divin goût de l’aventure, des situations rocambolesques et accessoirement une belle gueule. Indy sait distribuer des coups et se servir d’une arme à feu, mais jamais il n’a atteint un quelconque trésor en laissant 500 cadavres derrière lui.
D’ailleurs, c’est justement parce que
MachineGames connaissait très bien le sujet qu’ils ont tenu impérativement à offrir une écriture digne des films. Aucun problème à ce niveau tant la fidélité est de mise entre un Indy aussi cultivé que beau-parleur (avec une modélisation très correcte de Harrison Ford), quelques nanas sur son chemin, plein de vilains nazis dont l’ordure au-dessus du lot, et bien entendu un mystère qui va l’emmener d’un bout à l’autre du monde. On mettra de belles mentions pour le scénario qui réserve quelques surprises et la présence au casting du très charismatique et regretté Tony Todd. En revanche, si le doublage FR fait parfaitement le taf et il y avait intérêt puisque obligatoire à moins de changer les paramètres de la console, il faut malheureusement rester honnête en avouant que le travail de Richard Darbois est loin d’être éclatant. Alors oui, le mec est la VF officielle de Harrison Ford, mais tenter de faire du Indy jeune à plus de 70 ans, c’est assez particulier et on sent que l’homme force clairement le ton pour tenter de redonner une voix d’époque qu’on ne retrouve en fait que très rarement…
Pour rester dans les contours de l’expérience, il faut également parler du rendu qui lui aussi ne va pas convaincre tout le monde. Ce n’est jamais moche et c’est même parfois franchement joli en fonction des situations, mais ce n’est pas du tout « New Gen » 60FPS mis à part. Les cinématiques sont à la hauteur et heureusement tant elles sont NOMBREUSES (en fait, quasiment chaque dialogue est limite une cinématique, ce qui explique qu’on arrive facilement aux 4h de scènes pour le 100%) mais pour le reste, entre animations parfois particulières, visages in-game pas toujours glorieux selon l’éclairage et clipping à gogo, on sent que l’idTech n’est pas le moteur le plus adapté aux expériences qui s’écartent des couloirs. Ni aux visages. D’où le fait qu’on s’en tamponne joyeusement dans un
Doom.
Bon le jeu maintenant. Passé une introduction que l’on vous laisser découvrir, on est vite plongé dans le bain avec une première zone semi-ouverte au Vatican. Il y a bien entendu le fil rouge mais vous serez vite libre de vous attarder sur les à-côtés, entre collectibles/photos pour le lore et bénéficier de « points d’aventurier », des bouquins vous octroyant des bonus (plus de force, de vie, d’endurance…) justement à échanger contre les « points d’aventurier » et surtout ce que le jeu appelle les « Travaux de Terrain » qui sont en fait des quêtes secondaires dont on félicitera pleinement le taf tant elles offrent ce que la majorité réclame aujourd’hui : pas forcément nombreuses (une dizaine) mais TOUTES sont tellement bien intégrées scénaristiquement qu’elles peuvent sans problème passer pour des missions principales. Là on dit bravo. A part cela, quelques micro-puzzles à base de codes et trucs du genre (souvent faciles, parfois beaucoup moins) pour gratter un peu de pognon dont l’essentiel servira à acheter des bouquins affichant les collectibles sur la map. Tout se rejoint parfaitement.
Il y a en fait 3 zones semi-ouvertes au milieu de séquences beaucoup plus linéaires pour faire avancer le scénario, et pour ceux qui tenaient une manette il y a une vingtaine d’années, on sent un petit côté
Chroniques de Riddick dans ce genre d’expérience pleine d’à-côtés jamais déplaisant et en vue FPS. Ce qui n’a d’ailleurs rien d’illogique vu que ce dernier a été développé par
MachineGames en collaboration avec
Starbreeze. Vous ne saviez pas ? Maintenant oui. Bon par contre, durant nos nombreux allers-retours dans les zones dédiées à l’exploration, on reprochera deux petites choses d’ailleurs susceptibles d’être mis à jour si la communauté le fait davantage savoir que moi-même. Déjà, le fait que la map ait plusieurs sous-menus pour chaque type de collectibles au lieu de tous les afficher directement, c’est chiant. Aussi, le système de téléportation est nul. Il y a en fait des sortes de panneaux pouvant nous conduire dans n’importe quel endroit déjà visité, mais pourquoi devoir se rendre à un panneau pour se TP au lieu d’ouvrir la map et directement sélectionner l’endroit ? On n’est pas dans un Souls hein…
Bref, pour revenir à l’expérience, si on devait résumer bourrinement les choses, essayez d’imaginer
Uncharted mais sans l’action. Enfin sans trop d’action, on distribue quand même quelques coups avec ou sans arme contondante trouvée sur le chemin (les bruitages ont une sacré patate, on tient à le dire) en misant si possible sur une infiltration très commune dans l’industrie (« Scheisse, j’ai perdu de vue le mec à chapeau qui vient de buter 4 de mes potes, tant pis, je reprends ma ronde. »). Toujours plus fun que dans
Star Wars Outlaws diront les cyniques (sans avoir tort), mais c’est quand même dommage que comme ce dernier avant sa MAJ, on lâche notre arme de fortune à la première grimpette. Le reste comme on l’a dit fait essentiellement la part belle aux puzzles, entre chose à déplacer, à remettre dans le bon sens ou à décoder le temps d'environ 25h avec quelques restes à terminer (en endgame si vous souhaitez)… Rien de jamais extraordinaire mais encore une fois, c’est le vice de ce genre de proposition grand public qui n’allait pas proposer des énigmes à la
Myst ni un game-design à la
Dishonored. Il se contente d’être efficace dans ce genre, rien de plus, et c’est déjà cool pour les fans de la licence.
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J'attendais pas plus de MachinesGames de toute façon.
Autant pour un doom ou cod, aucun problème autant là…
Ça a marché pour Cyberpunk pourtant.
Et je suis loin d'être un fan de la vue à la première personne.
On incarne le personnage , et pour des jeux de tir, c'est toujours plus logique et simple...
Faut que je l'essaye, merci gamepass
Allez j'y retourne!