J-RPG sorti dans le quasi-anonymat sur Apple Arcade, Fantasian de Mistalwaker fut enfin porté sur consoles et PC grâce à Square-Enix, sonnant ainsi le grand retour de Hironobu Sakaguchi, le papa de Final Fantasy, chez la firme japonaise.
Est-ce qu’après Lost Odyssey, le vrai Final Fantasy XIII pour beaucoup, Fantasian peut être considéré comme le vrai Final Fantasy XVI ?
Avantages
- Le rendu en diorama
- Le charadesign
- L’OST par Nobuo Uematsu
- Histoire qui fait le job
- Une worldmap et un airship !
- Quelques références à FF
- Du tour par tour pas chiant
- Des boss très bien pensés
- Grosse durée de vie (environs 60h)
- Le coté ouvert de la seconde partie
Inconvénients
- En anglais uniquement
- Quelques imperfections techniques
Au niveau des points forts, on ne peut pas passer à côté du style original des décors en Diorama. En effet quasi tous les décors sont des photos de maquettes, ce qui rend l’ensemble des environnements assez photos réalistes. Le charadesign de Takatoshi Goto grandement inspiré par Fujisaka Kimihiko (Drakengard) avec qui il a bossé sur Terra Battle 1 et 2 est plutôt réussi et l’histoire à un coté old school plaisant.
Coté musique, on retrouve Nobuo Uematsu sur l’ensemble du jeu et bien qu’on ne soit pas au niveau de son travail sur Final Fantasy, certaines pistes sont plutôt réussies. De plus, on a la possibilité de mettre des musiques de plusieurs Final Fantasy durant les combats ce qui permet de varier un peu (puis elles sont meilleurs, avouons-le).
Les combats au tour par tour sont plutôt funs et si vous n’avez pas envie de tous les faire, vous pouvez les mettre de côté jusqu'à un certain nombre pour les faire plus tard en un seul coup.
Les boss sont pour une bonne partie bien corsés, et certains bénéficient d’une mise en scène bien particulière ou d’un gimmick propre. Je pense notamment à ce boss qui vous posera des questions a chaque tour (ses attaques étant liées à vos réponses) ou celui qui a un météore qui tourne autour de lui, ce qui fait qu’il faudra anticiper avant d’attaquer (le météore se brisant au fur et à mesure du combat, ça deviendra plus dur).
Et les combats de boss sont vraiment difficile même en normal et il faudra optimiser à fond votre équipe sans quoi vous risquerez de vous manger mur sur mur sachant qu'il est tout chiant de farmer dans Fantasian pour passer en force puisque les ennemis sous votre level ne donne quasi aucun XP.
Dernier point fort et non des moindres : sa structure. Si la première partie qui correspond aux 15 premières heures est assez linéaire, le jeu s’ouvre à partir de la seconde et c’est là que ça devient vraiment intéressant. À vous d’aller retrouver vos compagnons ou non, de faire les donjons/Boss optionnels ou non, de faire les quêtes annexes, d’explorer à droite et gauche… la seconde partie est juste 3 fois plus longue et meilleure que la première, et c’est aussi à ce moment-là que vous débloquez l’arbre de compétences des personnages.
Niveau défauts, Square-Enix a dû se dire que faire des doublages japonais et anglais seraient plus vendeur que de traduire le jeu dans le plus de langues possibles... en résulte plus de dynamisme durant les dialogues et les combats, mais cela restreint le jeu au plus grand nombre même si ce n'est pas un anglais trés difficile à comprendre.
Coté technique si le jeu tourne parfaitement en 60fps sur une PS5 (encore heureux), on notera que certains décors ne sont pas toujours très bien découpés, (exemple: le personnage qui disparaît à travers les feuillages alors qu’on devrait le voir à travers) et certains mouvements de caméra un peu trop brusques qui ne plairont pas à ceux qui ont la cinétose facile (UP: ajustable dans les options, si j'avais su...).
Bref Fantasian est clairement le J-RPG au tour par tour qui m’aura le plus accroché ces dernières années et qui se rapproche le plus de l’expérience des RPG old school qu’on aimait sur PS1.
Un jeu long et varié sans remplissage, équilibré tout en étant exigeant, blindé de bonnes idées et laissant une grosse liberté au joueur passé ses premières heures.
À l’heure où on porte Clair Obscur comme le sauveur d’un genre que les japonais ne savent plus maitriser, Hironobu Sakaguchi montre qui est toujours le patron. Malheureusement pour lui il n’a pas eu le même budget et SE fut (encore) trop stupide pour le rendre accessible à tous en ne le traduisant pas.
On sait qu’un Fantasian Dark Edge est dans les cartons, vivement.