Proche du président Nicolas Sarkozy, Alain Gardère, actuel directeur adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur, a été nommé le 24 août en conseil des ministres à la place de Gilles Leclair, arrivé à Marseille en décembre, lui-même en remplacement de Philippe Klayman, resté moins de 18 mois.
L'Elysée s'était, selon la presse, montré très agacé par une série de faits divers ayant cet été marqué la ville et fait les titres. A commencer par l'affaire d'
un parking abandonné par le concessionnaire Vinci à des délinquants exigeant un "droit" de passage aux automobilistes.
Le préfet Leclair relevait récemment le travail de la police et la hausse du taux d'élucidation, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de zone de non-droit à Marseille". Mais "je ne suis ni le sauveur, ni Jésus Christ!", disait-il dans cet entretien à la Provence, qui a visiblement déplu. "
Je ne résoudrai pas à moi tout seul les difficultés liées à une ville pauvre, qui souffre de 50 ans d'immigration et de tradition de banditisme".
Selon les dernières statistiques, publiées par la presse et confirmées par la préfecture, au premier semestre 2011,
les cambriolages ont augmenté de 14% dans les Bouches-du-Rhône par rapport à la même période l'an dernier, les vols à main armée de 18%, et de 40% à Marseille.
Dans ce contexte déjà présent fin 2010, un drame avait particulièrement marqué les esprits, quand en novembre un adolescent de 16 ans avait été tué dans un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.
Au lendemain, le ministre Brice Hortefeux lançait une succession d'opérations de police menées dans les cités par des effectifs policiers renforcés.
Mais après une pause des incidents, liée à l'arrestation d'une bande près d'Aix-en-Provence, les règlements de comptes ont repris, y compris au sein du grand banditisme. Tandis que cet été l'affaire du parking précipitait une conférence de presse des maire et préfet, l'envoi sur place d'un détachement de policiers puis l'évacuation de dizaines de roms du quartier.
De la droite à la gauche, les élus réclament les policiers manquants, 400 selon eux dans la ville de 680.000 habitants.
A gauche, l'annonce de l'arrivée d'un nouveau préfet de police a été accueillie jeudi avec scepticisme.
"On fait sauter un fusible alors que toute l'usine électrique est à refaire!", déplore le maire de secteur socialiste Patrick Mennucci, qui "salue le travail de Gilles Leclair, un homme ouvert et sérieux".
"Chaque fois que M. Leclair a eu les moyens d'une politique de sécurité, il les a mis en oeuvre", ajoute-t-il. "Regardez le littoral", doté cette année de 80 CRS.
La ville a pour sa part annoncé le recrutement de cent policiers municipaux supplémentaires, et le développement de la vidéosurveillance.
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On terminera par la bonne blague d'un sociologue qui croit avoir tout compris :
"Ville la plus pauvre de France", "Marseille est dans une période de transition, où les réseaux de pacification sociale sont en train de se dissoudre.
De plus en plus de gens se sentent lésés. Alors ils passent en roue libre, et s'attaquent aux personnes", analyse pour sa part le sociologue Raphaël Liogier, qui prône avant tout des filets sociaux et une formation des policiers.
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Donc non Sangokan. Si je gagne à l'Euromillion, je ne viendrais pas dans ta "magnifique" ville.