Note : Pour plus de clareté, j'ai modifié légèrement la première partie de manière à y faire apparaître clairement que je ne suis pas de ceux que je fais parler. Le Front Antiaméricain a été renommé F.A.C.H.O (Front Antiaméricain Contre les Hordes Obèses)
Remercions le F.A.C.H.O pour ce discours d'une rare éloquence.
D’une manière générale, les membres de cette fronde, comme une partie conséquente de la population française, sont atteint du syndrome du « j’établis moi-même dans ma chambre des théories politiques et des scénarii de l’avenir mondial sur la base, non pas du peu que je sais, mais plutôt du tout ce que je ne sais pas ».
Cette attitude trouve son explication dans l’état actuel de la société de communication : l’objectif originel et défendable qui consistait à permettre à chacun, à travers la mine d’informations auxquelles il pouvait accéder, de se forger une opinion, est devenu sans s’en rendre compte l’obligation tacite, pour tout citoyen, d’avoir un avis sur tout.
Nous voulons tous savoir la vérité — bien légitimement — ; nous oublions toutefois au passage que le doute n’est pas un état de faiblesse mais au contraire un état de force, et que celui qui doute est toujours plus malin que celui qui ne doute pas. Pour nous, il est absurde de douter, parce que tout dans les médias nous permet de penser quelque chose de ce que nous voyons. Et nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avoir d’avis sur telle ou telle chose, parce qu’il est inconcevable, dans une discussion, qu’un interlocuteur puisse déclarer « Désolé, mais je préfère ne rien dire parce que je ne m’y connaît pas assez » ; ce serait de sa part une preuve de lâcheté, un défilement honteux, une trahison qui lui interdirait toute prise de parole dans un quelconque autre débat — n’oublions pas pourtant que son avis, comme le nôtre, ne changera jamais rien à la face du monde.
L’hypocrisie des médias consiste à nous faire croire qu’ils nous aident à avoir une opinion ; en réalité ils nous y obligent, parce qu’eux mêmes, ne doutant jamais de ce qu’ils avancent, nous convainquent que le doute ne peut pas être permis, et au final les cons vainquent.
L’exemple le plus symptomatique et révélateur de cette démagogie est le concept des ralentis lors des matchs de foot. En nous repassant la même action cinq fois sous tous les angles, nous sommes plus à même de savoir s’il y a faute ou pas que l’arbitre lui-même, sur le terrain. La télévision flatte notre volonté de connaître la vérité en nous disant « c’est à vous de juger », sous-entendu l’arbitre ne peut pas le faire. Et il est évidemment impossible, en regardant un match avec des gens, de ne pas avoir d’avis sur la vidéo que l’on voit de voir et sur la vérité de la faute.
Ce cas s’applique à l’ensemble des images et sons que nous diffuse la télévision. Lorsque le gouvernement américain nous sort sa vision officielle des attentats du 11 septembre, nous sommes en droit de douter, comme face à toute déclaration de tout gouvernement. Mais nous haïssons le doute, et plutôt que de rester ne serait-ce qu’une semaine dans l’incertitude de ce qui s’est passé là-bas, nous préférons avaler sans réfléchir tout documentaire se proposant pour commencer de démonter la thèse gouvernementale, et de donner sa propre thèse — dès lors considérée comme certainement vraie — en remplacement. Car aucun documentaire n’aura les couilles de se contenter de démontrer les contradictions du rapport officiel et de s’arrêter là en disant « voilà ce dont nous sommes certains, restons-en là ». Non, il faut aller plus loin, et pour frapper fort et être le plus vu possible, il faut à tout prix avoir sa propre théorie, même si on n’a pas encore de quoi l’étayer.
Nous sommes victimes du même aveuglement que celui que nous reprochons à ceux qui gobent tout ce que dit un gouvernement : nous gobons tout ce que dit quelqu’un qui est contre le gouvernement.
Notre désir de vérité se transforme en une dangereuse occultation du devoir de douter.
Le doute est le seul radeau auquel nous pouvons nous raccrocher en étant certains qu’il ne chavirera jamais.
Il ne doit pas pour autant être une fin en soi, car ce serait faire de lui une vérité par défaut également.
Il doit juste être l’intermédiaire nécessaire qui nous aide à rester à notre place plutôt qu’à parader pour clamer fièrement ce qu’on ferait à celle des autres.
posted the 09/26/2006 at 09:49 PM by
franz
Première partie juste en dessous. Celle-ci s'adresse toujours autant à Ox.
Les Américains (seconde partie)
''De toute façon Bush est un fasciste. Et qui d’autre qu’un peuple fasciste peut élire un président fasciste ? Nous au moins on n’est pas comme ça. C’est pas comme si Le Pen avait eu 20% aux dernières élections. (Chez nous, le seul vrai fasciste est Sarkozy. Je sais pas pourquoi en fait, j’en ai pas la preuve, mais je le sais, c’est tout, c’est trop évident. De toute façon tout le monde le dit, hein, donc ça doit être vrai.) Et puis Bush est aussi un sale catho extrémiste. Ces gens-là ne connaissent pas la laïcité, et la religion catholique, comme l’Islam, pousse naturellement au fanatisme.
La preuve que Bush est un fasciste, c’est que la liberté d’expression est bâillonnée là-bas. Je le sais, personnellement j’ai jamais pu dire un seul mot aux Etats-Unis. C’est pas une preuve ça ? Je sais que je n’y suis jamais allé non plus, mais ne chipotons pas, s’il vous plaît.
Car en effet, personne ne peut parler ! Aucun artiste n’ose s’attaquer au gouvernement ! à part peut-être Michael Moore, Sean Penn, Woody Allen, Lou Reed, Neil Young, et des centaines d’autres, mais au final c’est très peu. Et la télévision est censurée ! A-t-on vu une seule série là-bas qui ose véhiculer la théorie — ou plutôt la vérité — du complot gouvernemental ? Certes il y a X-Files — mais qui est une toute petite série, pas très regardée — et beaucoup d’autres, mais finalement c’est peu.
Qui plus est, le peuple américain a des habitudes débiles que je ne supporte pas, pour ne pas avoir à les subir au quotidien. D’abord ils bouffent comme des porcs jusqu’à devenir obèses. Et puis surtout, ils n’ont aucun recul sur eux ; pas seulement à cause de cette obésité, mais aussi et surtout parce que les artistes là-bas n’ont pas de talent ; aucun film ou livre ne s’attaque au mode de vie américain. Little Miss Sunshine, les films de Woody Allen, American Beauty pour le cinéma ; American Psycho, Glamorama, Fight Club pour la littérature, ne sont que des petits exemples parmi des toutes petites centaines, ridiculement minuscules.
Je suis pas xénophobe, mais j’ai aussi du mal à supporter l’impérialisme américain. C’est vrai qu’ils s’imposent chez moi sans que je puisse rien faire ; je suis prêt à renier ma liberté de consommateur pour avancer l’idée que tout est américanisé autour de nous. C’est vrai, il n’y a plus rien de français en France, et tous les Français pensent comme moi. (Ce qui est quand même relativement fou, puisqu’au final on est dans un pays où les gens sont tous américanisés tout en étant fiers d’être français.)
Et c’est vrai que nous sommes envahis par les Ricains ! On se tape tous leurs bouquins et leurs auteurs minables — enfin tous minables à l’exception de Dan Brown, parce que lui il attaque le Vatican, et j’aime bien aussi qu’on attaque le Vatican, c’est aussi bandant que d’attaquer les Etats-Unis —. On se tape tous leurs blockbusters, comme on dit quand on ne parle pas français — et en français on dit grosse machine, ce qui est autrement plus élégant —, que je vais quand même voir parce qu’ils sont divertissants, mais bon.
Je pense avec tout ça vous avoir convaincu que les Américains doivent mourir.
Je suis contre la guerre, mais je pense qu’il faut envoyer une bombe nucléaire là-bas.
Il faut aussi en envoyer une sur Mariods. Ca devrait être interdit d'aimer ce peuple comme lui les aime ; il faut vraiment être con. Détester les Américains pour ce qu'on pense qu'ils sont, c'est beaucoup plus intelligent et bien moins primaire, et sutout ça fait du bien à tout le monde (alors que, je veux pas dire, mais généralement quand on dit qu'on aime quelque chose c'est en quelque sorte une déclaration de guerre, tout de même). Et puis c'est tellement drôle de lyncher quelqu'un dans la joie et l'alégresse, non pas pour des propos méchants qu'il pourrait tenir envers une personne ou un groupe de personnes, mais pour des propos gentils qu'il tient envers des cons contre lesquels nous sommes décidés à lutter sans fin.
Pour l’extermination des Américains, race infâme, et contre le racisme qu’ils diffusent !''
Troisième et dernière partie demain
posted the 09/25/2006 at 10:13 PM by
franz
Si le membre pseudonymé Ox lit ceci, je veux qu'il sache que ça lui est en partie dédié
En vertu de la liberté d'expression, je vous propose ici une déclaration du F.A.C.H.O (Front Antiaméricain Contre les Hordes Obèses).
A mort les Ricains
''De tous les peuples décadents, depuis les Juifs jusqu’aux Juifs, un seul parvient depuis maintenant plus de 200 ans à battre sans cesse les records de connerie.
Ce peuple est celui des Américains.
Comment peut-on aimer les Américains ? Et que l’on ne vienne pas dire que l’on n’a juste aucun avis sur eux ; quelqu’un qui ne hait pas les Américains les aime et leur voue un culte sans fin, un point c’est tout.
D’abord les Ricains sont obèses. Premier signe de connerie. C’est comme le nez crochu chez les Juifs ça.
Ensuite ils sont cons. Deuxième signe de connerie.
Nous, le Front Antiaméricain Contre les Hordes Obèses, allons démontrer ici et maintenant pourquoi les Ricains sont des débiles et doivent subséquemment être exterminés.
Pour commencer, ils élisent des cons. Bush est un con, donc le peuple qui l’a amené au pouvoir est un con. Le peuple américain soutient évidemment toutes les décisions de son Président ; tout le monde là-bas adore aller faire la guerre et est aveuglé par la religion.
Pourtant, le peuple américain a tort d’aimer son Président. N’oublions pas que c’est ce dernier qui a organisé les attentats du 11 septembre. C’est brillamment démontré dans un documentaire, Loose Change, réalisé par un étudiant dans sa chambre — pour vous dire que tout ça est bien plus crédible que tout —.
Si adhérer à la version officielle du gouvernement au sujet de ces attentats est bel et bien une preuve d’aveuglement, il ne faut en voir aucun dans le crédit sans limite que nous accordons à ce documentaire qui analyse des images floues et prouve ce qu’il veut prouver — comme le gouvernement américain peut le faire également, sur la base de ces mêmes images.
L’administration américaine a sciemment détruit le WTC et tué 2000 personnes dedans ! Aucun avion ne s’est écrasé dans le Pentagone ! Je peux vous le dire moi-même, vu que j’y étais pas.
D’ailleurs j’ai jamais foutu les pieds là-bas. Oh mon Dieu non. C’est trop pourri ce pays, j’irai jamais. La preuve que c’est pourri, c’est que j’irai pas voir moi-même si ça l’est vraiment.
Moi, j’ai le courage de critiquer les Etats-Unis impérialistes et de dénoncer les manipulations de l’administration Bush depuis mon ordinateur, à 5000 kilomètres de New York.
De toute façon j’adhère par défaut à toute théorie qui remet en cause le gouvernement américain. Cette théorie peut déclarer qu’Armstrong n’a jamais foutu le pied sur la Lune, que la CIA a abattu Kennedy ou que Bush est en réalité un Roswell ; peu importe, moi je la suis et la défends parce que les Etats-Unis m’exaspèrent et je veux lutter contre eux.
Au départ, j’ai dit que les attentats du WTC étaient bien fait pour leur gueule, à force de se prendre pour les gendarmes du monde ; j’ai pu cracher sans sourciller sur la mort de 3000 personnes. Aujourd’hui, je sais que ces 3000 pauvres victimes ont été assassinées au nom de la barbarie du gouvernement américain, qui voulait faire sa pub.''
Seconde partie demain soir
posted the 09/24/2006 at 10:08 PM by
franz
Le bon français : concept linguistique élitiste établi par une poignée de gens auto-proclamés détenteurs de la culture française.
Toute personne ne sachant pas parler le bon français n’est pas un bon Français.
Les défenseurs du bon français se repèrent immédiatement dans un débat : à cours d’argument, ils en viennent nécessairement à reprocher à leur opposant d’écorcher la langue française. Car il est vrai que qui n’emploie pas le subjonctif plus-que-parfait est inconditionnellement un moins-qu’imparfait.
La maîtrise du français de ces membres de l’élite est proportionnelle à leur pauvreté intellectuelle : fermeture d’esprit, xénophobie, réactionnarisme, logorrhée qui étouffe toute discussion sous des monts d’une diarrhée verbale adipeuse.
Conséquence : une auto-culpabilisation à outrance des gens qui pratiquent le français. Combien sont-ils, quotidiennement, à s’excuser et expliquer, après avoir dit « malgré que », que cette expression n’est pas française ? Auto-culpabilisation qui n’est finalement que peu importante face à la culpabilisation que les uns font ressentir aux autres.
(Cela dit, « malgré que » c’est très moche.)
On montre sa connaissance du français comme son cul ; et cette connaissance — qui ne repose que sur les décisions de quelques centaines de personnes — est la preuve indéniable que ce qu’on dit est plus intelligent que ce que dit l’autre, parce qu’on le dit de toute manière mieux que lui, pauvre petit impotent linguistique que l’on ne reprend même pas sur ses erreurs simplement pour l’aider, mais plutôt pour l’enfoncer et le traiter implicitement de con.
Cette attitude se nomme pédanterie ; pire encore, elle est une dictature culturelle imposée au peuple par des gens qu’il n’a même pas choisis.
Il y a peut-être derrière ça une bonne volonté, comme il a pu y en avoir une derrière la colonisation ; mais, comme dans le cas de la colonisation, cette bonne volonté camoufle l’idée que l’on appartient à une race supérieure et que c’est un devoir d’aider les inférieurs, sans oublier de les convaincre avant tout qu’ils sont bel et bien inférieurs.
Les défenseurs du bon français sont en outre, parce qu'ils ne se touvent pas encore assez cons avec ce qu'on vient de dire, des réactionnaires patentés. Pas touche à mon français, ou mon dico dans l'nez.
(La phrase précédente est un alexandrin, avec en plus une césure à l'hémistiche, svp. J'en suis fier alors je le dis, même si ça a autant d'intérêt que la récolte des mirabelles — et pourtant les journaux parlent plus de cette récolte que de mon alexandrin ; mais que fait la police ? et qu'est-ce que c'est que cette justice à deux vitesses ? et il faut réformer le système de retraites, et on s'est beaucoup amusés ce soir sur M6 dans le marathon du Rire — quoique personnellement j'ai plutôt fait le marathon du vomi jusqu'à mes chiottes — avec le miraculé mais pas miraculeux — sauf dans le ridicule — Laurent Boyer — dont j’espérais que son accident lui eussent (tiens les emmerdeurs grabataires, le voilà votre subjonctif passé) — et ses invités de choix, en particulier le loser qui a chié Zidane il a frappé entouré de ses pétasses et portant une guitare dont il ne se servait même pas et accompagné d’une chorégraphie honteusement stupide, et ses images inédites déjà vues, allez, peut-être un millier de fois partout ailleurs ; bref rien ne va plus dans le petit écran depuis que la cigarette y est interdite d’apparition. Ca y est, je suis plus dans le sujet là, hein ? )
Ahem.
Donc les règles de la langue française ont été fixées au XVIIIe siècle, à une époque bien plus glorieuse que celle que nous vivons actuellement, où les jeunes ne savent plus parler et où les immigrés font baisser le taux d’alphabétisation — sans pour autant que les intellectuels ne fassent descendre le taux de bétisation tout court —, et personne n’osera remettre en cause toutes ces vérités. D’ailleurs, il estoit tenstant de reviendir au bon vieux françois. Aux gogues le verlan ; et à bas les anglicismes !
La langue française peut bien elle-même dire les choses avec la beauté de ses propres mots, et transformer ainsi faire du shopping en magasiner –terme ô combien plus élégant et joli —. Pas un mot d’origine anglaise n’échappe à l’œil aigu des crevards baveux perdus dans une cause qui l’est autant qu’eux et qui ne mérite pas plus qu’on se batte pour elle que Patrick Bruel ne mérite la Légion d’Honneur — la Lésion d’Horreur, à la limite, pourquoi pas —.
L’anglais n’aura jamais sa place dans notre vocable ! N’oublions pas que la perfide Albion a brûlé Jeanne d’Arc ! Le français c’est le français, c’est la langue de la France et des Français, qui n’ont pas intérêt à se mettre à parler une autre langue, sinon cornegidouille et fichtre. Laisser l’anglais s’infiltrer dans notre langue, c’est laisser le système de pensée Anglais, dégénéré et inhumainement imbécile, prendre le contrôle de nos esprits.
Le Français est une langue qui n’a jamais subit la moindre influence étrangère.
75% de notre vocabulaire est issu du latin ? Bah, c’est une belle langue ça au moins. Belle parce qu’elle est morte. Ce qui ne sera jamais le cas du français.
Le français ne doit pas changer ? Les Français non plus. Vouloir qu’une langue stagne c’est vouloir que ceux qui la parlent stagnent ; c’est désirer que tout se fige, que plus rien n’évolue, que rien ne soit inventé.
Pour les défenseurs du bon français les plus cons, victimes d’une nostalgie qui leur fait apparaître le XVIIe comme une utopie à atteindre, et fermés aux néologismes et tous les termes issus de langues étrangères, ce n’est pas le peuple qui doit faire évoluer la langue qu’il parle ; c’est la langue qui doit empêcher le peuple d’évoluer.
La seule chose vraie est la suivante : toute expression comprise par tout ceux qui parlent le français est française. Le français, c’est les Français ; de l’état de l’un dépend celui des autres, parce que la qualité de la langue que l’on parle détermine la qualité de notre pensée ; et le français tel qu’il était il y a encore 10 ans manque de qualités pour suivre la pensée actuelle.
Personnellement, je m’efforce, assez bêtement peut-être, de respecter dans la mesure du possible toutes les règles à la con, à part peut-être les subjonctifs autres que présent, qui donnent toujours l’air snob.
Je crois qu’il est temps pour moi d’oublier ces règles.
Malgré qu’elles contribuent à rendre la langue plus belle à écouter et à parler que ce qu’elle est sinon sans elles, ces règles sont peut-être possiblement inutiles.
Je croit con peu même fère fit de l’orthographe. Encor que là ça complik quelqu’un peu les choz..
Bon, en fait ça me demande trop d’efforts ; j’abandonne.
Je voulais dire avec ce billet rempli de vacuité — et c’est un paradoxe que j’affectionne — que d’une, je n’emmerderai jamais personne pour une faute ou une formulation dite inconvenante ; que de deux, le petit un ne s’appliquera qu’avec les gens sympas — toute personne qui m’insulte avec des fautes subira les conséquences desdites fautes dans ma réponse, a fortiori si cette personne m’a reproché des fautes ; et que de cinq je ne supporte pas le langage SMS et toute phrase incompréhensible — faut pas exagérer non plus hein.
Voilà.
Tout ça s’avère donc bien inutile, mais j’ai un blog à remplir, moi.
posted the 09/22/2006 at 10:20 PM by
franz
« I’ve got nothing to say », nous explique le chanteur des Strokes.
C’est un peu pareil avec moi, là.
J’ai vraiment rien à dire.
Mais bon, faut que je parle quand même — la liberté d’expression, tout ça, vous savez —.
Déjà, je vous explique que pendant les quatre prochains jours vous ne trouverez rien de neuf sur cette page d’infortune de mes couilles.
Je pars, avec ma Muse amoureusement amuseuse, à la maison de campagne qui a inspiré celle du début de l’Aventure Nocturne, dans le village qui a inspiré celui de la suite de ladite aventure nocturne, dans le pays qui a inspiré l’essentiel des textes parcourant ce lieu de débauche ou des Boches tentent parfois de m’embaucher.
Ceci est un appel à vot’ bon cœur, m’sieurdames. Si vous pouviez me trouver des idées pour mon retour, je crois que je vous aimerais comme jamais je ne vous ai aimés (comme si ça allait les convaincre, tu parles qu’ils s’en foutent que je les aime, c’est pas ça qui va leur rapporter de l’argent. Société matérialisto-capitalisto-libéraliste de merde va, où même les gens dont on a pu faire l’erreur de penser qu’ils nous appréciaient s’avèrent être des félons et des radins incapables d’apporter un peu de générosité à leur plus tendre compagnon. Pouah.).
Bon.
Ben voilà.
On fait quoi maintenant ? La bise ?
Vous voulez la météo peut-être ?
Oui ?
Pas de problème.
Demain, il fait froid partout sauf en Irak, où il ne tient qu’à vous de vous rendre si vous voulez vous réchauffer un peu (appel caché à Patrick Bruel).
Oui, je ne supporte pas Patrick Bruel.
Je suis passé par une période chanceuse pendant laquelle la providence m’aidait à ne pas allumer la télé quand sa tronche occupait l’écran, et où sa tronche n’occupait pas l’écran quand je regardai la télé — une sorte d’entente cordiale, en somme.
Mais mardi dernier, je voulais voir pourquoi Fogiel avait quitté FR3 pour M6, donc je devais regarder sa nouvelle émission pour constater, pensais-je, une liberté de ton bien plus grande et une intelligence développée.
Fatale erreur. Personne ne quitte FR3 pour M6 avec dans l’idée de faire une émission plus intelligente.
Et donc, dans ce nouveau toc-cho, qu’y avait-il de neuf ? Rien.
Mêmes invités, même plateau, même public bêtement enthousiaste sans raison, même consensualité, même démagogie, mêmes sujets à la con ; y a que la pub en plus, et la cruche qui gère les SMS et MMS depuis son ordi, et André (ou Alain, je ne sais jamais) dans une chronique en lieu et place de Carlier qui, pour sa part, s’était démagogisé de manière alarmante dans ONPP.
Le titre ? T’empêches tout le monde dormir.
Enfin bref. Donc Bruel était l’invité de cette grande première, avec son fils spirituel Raphael (encore que spirituel ne soit pas le mot qui convienne pour définir le genre de musique que ces deux types-là pratiquent).
Bruel fut comme à son habitude énorme de ridicule. Après un discours démago du genre « Les gens ne doivent pas se faire de souci, s’il arrive un drame aux élections de 2007, les artistes seront là, nous on sera là ». Genre les gens savent pas quoi foutre donc votent Le Pen, mais heureusement Patriiiiiiiick ! est là avec ses amis artistes pour rétablir l’ordre en France.
Après, il nous sort sa nouvelle chanson, sur le thème pas du tout à la mode du 11 septembre. Texte insignifiant, pleureur, dans la veine de Qui a le droit (de faire des chansons comme ça ? certainement pas toi Patrick), et Bruel qui nous déclare, fier de lui : « J’ai voulu me place du côté des victimes, pour une fois ». C’est vrai que pas mal de gens ont fait des chansons avec le point de vue des terroristes, et des textes comme : « J’ai pris l’avion / J’ai pas fait le con / J’ai visé les tours / Leur ai joué un tour ».
Bruel, échaudé par la standing ovation d’un public magnifiquement chauffé par le panneau Standing Ovation, enchaîne donc sans sourciller avec On avait dit 10 ans plus tard même jour même heure (le titre me revient pas) et Qui a le droit , pendant que Cécile de France essuie des larmes dont on ne saura pas si elles traduisaient son émotion ou son désespoir.
Le truc cool avec Bruel, c’est qu’il te fait en deux minutes une chanson sur n’importe quoi. C’est pas compliqué, dès qu’il voit un truc ça lui inspire une chanson. Appliqué à moi, je pourrais vous chanter dès maintenant, en impro sur deux accords : « Clavier, joli clavieeeeer / Sur toi je tape des mots / Je chante la beauté / De mes mauuuuuuux » ; ou bien, sur mon téléphone portable : « Téléphone, phone / Quand tu sonnes, sonnes / C’est mon cœur qui chantonne, tonne / Et ça m’étonne, tonne». Tout, vous dis-je, est bon pour être chanter : « C’est mon lit / Je vais me coucher / Dans mon lit je souris / Parce que je vois les choses en beauté ».
Bref, vous voyez le tableau.
Venait donc ensuite Raphael, somptueusement statufié, puisqu’il n’a pas changé sa position d’un millimètre en quinze minutes : la tête tournée vers Marc-O, le regard mystérieux ou qui tente de l’être, le t-shirt en V ouvert jusqu’à la poitrine, la main droite appuyée sur la hanche, la gauche sur la table, et voilà un Raphael si faux qu’on aurait cru qu’ils avaient posé un présentoir en carton sur la chaise.
Et comme écrire ce truc m’empêche moi aussi de dormir autant que vous qui le lisez, je quitte lâchement mon clavier et raccroche ce que vous voulez tant que je n’ai pas à chercher une fin décente, même si c'est même pas l'heure de dormir d'abord.
posted the 09/16/2006 at 02:51 PM by
franz
Quand Marsha ouvrit la porte, il l’aida à transporter le paquet à l’intérieur. Il lui fit signer son bout de papier jaune et son bout de papier vert et partit avec un pourboire de 15 cents que Marsha avait pris dans le portefeuille beige de sa mère, dans son repère.
« Qu’est-ce que ça peut bien être, à ton avis ? » demanda Sheila.
Marsha se leva, les poignets croisés derrière le dos, et observa la boîte en carton brun qui trônait au milieu de la pièce.
« J’en sais rien. »
Dans le colis Waldo tremblait d’excitation en entendant les voix étouffées. Sheila caressa de son ongle le sombre ruban de papier adhésif qui courrait sur tout le centre de la boîte. « Pourquoi ne regardes-tu pas l’adresse de retour pour savoir de qui ça vient ? » Waldo pouvait sentir son cœur battre et les vibrations des pas se répercuter dans le carton. Bientôt on y serait.
Marsha tourna autour du carton et lu le sigle imprimé-encre. « Hé, c’est de Waldo ! »
« Cette queue », dit Sheila.
Waldo n’en pouvait plus d’attendre. « Bon, ben tu ferais peut-être mieux de l’ouvrir », dit Sheila. Elle tentèrent toutes les deux de soulever le rebord agrafé.
« Rah, merde », dit Marsha en grommelant. « Il l’a certainement cloué. » Elle tirèrent à nouveau sur le rabat. « Mon dieu, il faut une perceuse électrique pour ouvrir ce machin. » Elles insistèrent encore. « Y a pas de prise. » Elles se levèrent toutes deux, respirant lourdement.
« Pourquoi n’essayes-tu pas avec des ciseaux ? », dit Sheila. Marsha se précipita dans la cuisine et y prit une petite paire de ciseaux de couture. Puis elle se rappela que son père avait une collection d’outils dans la cave. Elle se hâta de descendre, et quand elle revint, elle tenait dans ses mains un grand coupoir.
« C’est le mieux que j’aie pu trouver», dit-elle à court de respiration. « Voilà, fais-le ; moi je suis morte. »
Elle s’affala dans un grand canapé moelleux.
Sheila tenta de créer une fente entre la bande de papier adhésif et le bord de la boîte, mais la lame était trop grosse et il n’y avait pas assez d’espace. « Putain de truc ! », dit-elle exaspérée, avant de sourire : « J’ai une idée… »
« Quoi ? » interrogea Marsha.
« Contente-toi de regarder », dit Sheila en touchant son crâne du doigt.
A l’intérieur du paquet, Waldo était empli d’une telle excitation qu’il pouvait à peine respirer. Sa peau était si brûlante qu’elle le piquait, et il sentait remonter dans sa gorge les battements de son cœur. Cette fois on y était. Sheila resta debout et contourna le carton jusqu’à son autre côté. Puis elle s’agenouilla, agrippa le coupoir par ses deux poignées, prit une profonde inspiration, et plongea la longue lame à travers le milieu du colis, à travers le milieu du ruban adhésif, à travers le milieu de la boîte, à travers la mousse et en plein à travers le centre de la tête de Waldo Jeffers, qui éclata doucement et qui créa de petits arcs rouges s’expulsant en rythme dans la lumière matinale du soleil.
Lou Reed.
Ecoutable sur l'album White Light / White Heat du Velvet Underground, sous le titre The Gift.
posted the 09/15/2006 at 10:04 PM by
franz
[Suite de ma traduction de cette excellente nouvelle de Lou Reed, véritable maître, comme vous allez pouvoir le constater.]
Dès le vendredi après-midi, Waldo était entièrement paré. Il s’était minutieusement empaqueté, et le bureau de poste avait donné son accord pour le prendre chez lui à 15 heures tapantes. Il avait marqué le paquet d’un gros « FRAGILE », et en se pelotonnant dedans, installé dans la mousse caoutchouteuse amortissante qu’il avait disposée en prévention, il essaya de visualiser le visage de Marsha où se mêleraient frayeur, admiration et joie au moment où elle ouvrirait la porte, verrait le colis, donnerait un pourboire au livreur et ouvrirait ensuite le paquet pour y trouver son Waldo finalement là, en chair et en os. Elle commencerait par l’embrasser, et puis ensuite, qui sait, ils iraient peut-être voir un film. Il pensait à tout ça, impatient de revoir sa Marsha, et se disait qu’il aurait véritablement dû y penser plus tôt, quand des mains empoignèrent rudement son paquet et le portèrent jusqu’à un camion dans lequel il atterrit avec un bruit sourd avant de se sentir prendre le large.
Marsha Bronson venait juste de finir l’arrangement de sa coiffure. C’avait été un week-end particulièrement dur : elle devait se rappeler de ne plus boire autant. Quoique que Bill avait été très gentil avec elle. Après qu’ils eurent conclu, il lui avait dit qu’il la respectait encore et qu’après tout c’était la nature, et que s’il ne l’aimait pas, il ressentait tout de même de l’affection pour elle. Et puis après tout, ils étaient des adultes. Oh ! tout ce que Bill pouvait apprendre à Waldo ! — mais tout ça, son histoire avec lui, semblait remonter à des années. Sheila Klein, sa meilleure amie parmi les meilleurs, traversa la véranda jusqu’à la cuisine. « Dis donc, il fait très bizarre dehors aujourd’hui ».
«Ah oui, je vois ce que tu veux dire ; je me sens toute poisseuse.»
Marsha serra dans ses poings la ceinture de sa robe de coton, celle avec le revers de soie ; Sheila fit quant à elle courir son doigt à travers quelques grains de sels qui se trouvaient sur la table de la cuisine, le lécha et fit une grimace.
« Je suis censée prendre ces pilules de sel, mais — elle secoua le bout de son nez — elles me donnent envie de gerber .»
Marsha se mit à se caresser sous le menton, un exercice qu’elle avait vu à la télévision.
« M’en parle même pas. »
Elle se leva de table et se dirigea vers l’évier où elle s’empara d’une bouteille de vitamines bleues et rouges pour en avaler deux, une rouge et une bleue.
« T’en veux ? C’est sensé être meilleur qu’un steak. »
Après quoi elle tenta de toucher ses genoux.
« Je pense que je ne toucherai plus jamais à un daiquiri. »
Elle lâcha l’affaire et s’assit, cette fois plus près de la table où était posé le téléphone.
« Peut-être que Bill va appeler », lança-t-elle en réponse au coup d’œil de Sheila qui se grignotait une peau d’ongle.
« Après la nuit dernière, je me suis dit que peut-être tu en aurais fini avec lui .»
« Je vois ce que tu veux dire. Mon Dieu, ce mec est comparable à une pieuvre : les mains partout à la fois .»
Elle gesticula, levant ses bras comme pour se défendre.
« Le truc c’est qu’au bout d’un moment, on en a marre de le repousser, tu vois, et comme après tout il n’a pas fait grand chose vendredi et samedi, je lui devais ça en quelque sorte, enfin tu vois ce que je veux dire. »
Elle commença à se gratter. Sheila riait bêtement avec les mains devant la bouche.
« Je vais te dire, j’ai ressenti la même chose, et même, après un petit moment, — elle se pencha en avant et chuchota — j’en avais envie », et elle se mit cette fois à rire très fort.
C’est à ce moment que M. Jameson du bureau de poste de Clarence Darrow actionna la sonnette de la large porte de bois enduite de stuc qui faisait l’ouverture de la maison.
posted the 09/12/2006 at 09:22 PM by
franz
Ceci est une excellente nouvelle de Lou Reed.
Je l'ai traduite, à l'origine pour y mettre mon style, et puis je me suis rendu compte que le style de Lou Reed était parfait, donc dans l'ensemble cette traduction se veut fidèle.
Amusez-vous bien avec ça.
Pour écouter cette nouvelle chantée (enfin, lue plutôt), il faut se reporter à l'album White Light/White Heat du Velvet, à la deuxième chanson, intitulée The Gift, donc.
Le Cadeau (The Gift)
Waldo Jeffers avait atteint sa limite. Nous étions à la mi-août, ce qui signifiait qu’il était séparé de Martha depuis plus de deux mois. Deux mois pendant lesquels leurs contacts s’étaient limités à trois lettres elliptiques et deux appels longue distance foutrement chers. Quand elle était retournée au Wisconsin et lui à Philadelphie après la fin de leurs études, elle avait juré de maintenir une certaine fidélité : elle sortirait avec un mec de temps à autre, mais seulement pour s’amuser ; elle resterait fidèle à sa parole et à Waldo.
Mais récemment ce dernier avait commencé à s’inquiéter ; ce n’était pas tant ses difficultés à s’endormir qui le désobligeaient, mais surtout les cauchemars qu’il faisait quand il parvenait à trouver le sommeil. La nuit, éveillé, il se secouait et se tournait en tous sens sous son édredon protecteur, tandis que les larmes emplissaient ses yeux. Il s’imaginait Martha, ses promesses pulvérisées par la liqueur et les paroles susurrées de quelque Neandertal, s’offrant finalement aux douceurs de l’oubli sexuel. C’était bien plus que ce que l’esprit humain pouvait supporter.
Des visions de l’infidélité de Martha le hantaient ; des fantasmes d’abandon sexuel pénétraient ses pensées ; et le truc, c’était que personne ne comprendrait ce qu’elle était vraiment ; Waldo était le seul à pouvoir la comprendre. Il connaissait chaque coin et recoin de sa psyché ; il l’avait faite sourire, et elle avait besoin de lui, et il n’était pas là.
L’Idée lui vint le jeudi précédant la parade des Mimes. Il venait juste de finir de tondre la pelouse des Edison et d’en fignoler les bords au sécateur pour un dollar cinquante, et de vérifier sa boîte aux lettres dans l’espoir d’y découvrir ne fût-ce qu’une lettre de Martha. Il n’y avait trouvé qu’une circulaire de l’ Amalgamated Aluminum Company of America, qui s’enquerrait de ses besoins en auvents et stores. Eux au moins se souciaient suffisamment de lui pour prendre la peine de lui écrire. C’était une société américaine, et ils pouvaient envoyer n’importe quoi par le courrier.
Il fut alors frappé d’une révélation : il n’avait certes pas assez d’argent pour aller au Wisconsin par les modes habituels, mais pourquoi ne s’enverrait-il pas lui-même par la poste ? C’était incroyablement simple : il s’empaqueterait lui-même, et s'expédierait par avion, en recommandé. Le jour suivant Waldo alla au supermarché pour se procurer l’équipement nécessaire à la réalisation de son projet. Il acheta un rouleau de papier adhésif, une agrafeuse de tapissier, et une boîte en carton de taille moyenne, tout juste assez grande pour une personne de sa taille. Il jugea qu’avec un minimum de secousses il pourrait voyager tout à fait convenablement. Quelques aérations, un peu d’eau, une sélection de barres vitaminées, et il se sentirait certainement aussi bien qu’un touriste.
(Partie II demain soir)
posted the 09/11/2006 at 10:50 PM by
franz
(Bonjour, je suis une merde, partie III, petit 2)
Première raison : c’est moins beau qu’annoncé, donc c’est tout moche. Regardez par exemple les plis du personnage de droite sur ce screen, ne sont-ils pas un peu trop flous et plats ? Quelle horreur ! une telle horreur qu’on se demande comment on a pu, dans le passé, toucher à la N64 et à la PS.
Seconde raison : au lieu d’avouer simplement que je préfèrerais que la Wii soit un peu plus puissante, mais que ce n’est pas trop grave si sa puissance est inférieure à celle des autres et que je m’en accommoderai, je fais preuve de la plus grande mauvaise foi en disant : « Ha ha ! Non seulement la PS3 sera larguée au niveau du gameplay, mais en plus ses graphismes seront laids ! Cette console n’aura rien pour elle, j’vous le dit ».
Bilan : la next-gen me décevra forcément. Soit je regretterai secrètement de n’avoir pas sur Wii les graphismes de la PS3 (mais ne l’avouerai jamais, évidemment ; je ne dois pas concéder un avantage à l’adversaire), soit je craquerai tout de même pour une PS3 (mais je n’y compte pas, quelle horreur), et je serai déçu de ces graphismes très inférieurs à ce qui était prévu et que j’ai cru.
Autre note sur les next-gen : les jeux de la PS3 et de la Xbox 360 seront forcément laids sans le HD. (Certes ils seront laids sur Wii même en HD, mais chut ! ) J’ai oublié que depuis une dizaine d’années je jouais sur un petit écran pourri avec un son mono dans ma chambre, et que ces conditions me convenaient amplement. Aujourd’hui, je pense sincèrement que le jeu vidéo n’a pas d’intérêt sans l’équipement nécessaire, donc sans un investissement de 2000 €.
Aujourd’hui j’appartiens à la vague populaire de ceux qui crachent sur Sony pour n’importe quelle raison.
Sony reporte une console en Europe ? c'est inacceptable, ils ne tiennent pas leurs promesses et nous dénient, nous la France, avec nos 60 millions d’acheteurs potentiels et notre modernité héritée du siècle des Lumières, il y a, euh, 300 ans.
Donc Sony ignore l'Europe ? Eh bien tant pis pour eux, ils vont perdre sur les next-gen ! Les marchés américain et japonais ne sont pas suffisamment importants pour compter dans la bataille ; seule l'Europe compte, et ce report est si énorme (4 mois ! ) qu'aucun homme sensé ne saura attendre la PS3, même celui qui comptait l'acheter le 17 novembre, et que tous achèteront une 360 ou une Wii, voire les deux ! Et ce n’est pas la PS2, morte avec les jeux tout riquiquis qui sont encore prévus dessus : FF XII, Okami, etc., qui fera passer un bon noël à Sony. $ony, pardon.
Oui, j’ai adopté cette habitude de mettre des $ à $ony et Micro$oft, pour bien dénoncer leur désir unique de gagner du fric sur notre dos. Je n’en mets pas à Nintendo, parce que c’est derniers n’arnaquent jamais personne, et aussi parce qu’il n’y a pas de s dans leur nom.
En fait, ce qui me fait détester Sony, c’est l’affrontement entre la vision particulière du jeu vidéo qu’ils symbolisent et ma vision étriquée héritée de Nintendo.
Sony ne fait pas de jeux, et ça m’insupporte ; pour moi ils n’ont aucune légitimité. On ne fait pas de console si on n’a pas de jeu, je suis désolé. Et Sony n’a jamais fait de bons jeux, pour le peu qu’ils ont créés : Ico, Shadow of the Colossus, God of War… rien de bien intéressant.
Sony est une société sans image. Mieux que ça, elle s’est tout simplement effacée derrière le nom ridicule dont ses consoles sont affublées : PlayStation (Station de jeux, non mais… Car oui, je traduis tous les noms anglais et c’est leur traduction française qui détermine leur qualité. Peu importe que PlayStation sonne bien, c’est Station de jeux qui ne va pas, même si personne n’appelle cette console comme ça. A contrario, Garçon de jeu ça sonne super bien, non ? Ou même Cube de jeu, ou encore Système du maître. Que des noms géniaux, loin devant Station de jeux.)
Ainsi donc, ce qui fait que les comparaisons futiles que je fais quotidiennement entre Nintendo et Sony sont ridicules, c’est que ces deux sociétés n’ont en fait strictement rien à voir. Là ou Nintendo symbolise une conception du jeu vidéo particulière, en ne faisant des consoles que pour publier leurs jeux dessus, Sony provoque en n’ayant aucune conception, en faisant des consoles pour la thune et en payant des millions pour avoir des exclusivités dont je ne veux même pas de toute manière puisque GTA ou MGS sont des jeux de merde. Ils n’en sont pas quand ils sortent sur des plateformes Nintendo, évidemment, mais sur PS ce sont des arnaques.
Sony a plein de moutons à sa solde, qui se jettent sur ses consoles dès qu’elles sortent. Je ne suis pas dans ce cas là, moi, puisque acheter la Wii dès sa sortie dès l’ouverture du magasin en ayant pris soin de venir trois heures à l’avance pour être le premier est juste la caractérisation de mon adoration pour Nintendo. Ca n’a rien à voir avec les moutons pro-Sony, qui n’adorent pas Sony puisqu’ils sont le grand public, ce dernier étant donc, par le plus grand des paradoxes, à la fois le plus fidèle acheteur de Sony (donc connaisseur de ce qu’il achète) et celui qui ne sait jamais ce qu’il achète (donc non-connaisseur de ce qu’il achète).
Je suis donc un adolescent, oui, mais simplement un adolescent vidéoludique. Parce que je pense qu’il faut que j’aie une vision précise et chaste du jeu vidéo, je ne peux pas tolérer qu’un constructeur arrivé il y a 10 ans vende 100 millions de consoles.
Pour moi, succès = truc pourri, et échec = truc génial, sauf pour la DS où succès = encore un truc génial, et ce sera évidemment toujours le cas pour la Wii, qui, et son succès en sera la preuve, sera un truc supra-génial, tandis que le succès de la PS3 sera la preuve que c’est un truc supra-pourri.
Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre avant de pouvoir prendre du recul sur nous — moi et ma connerie. Et ce ne sont pas les autres, adorateurs de Sony ou de Microsoft qui gueulent à qui veut l’entendre que Nintendo va mourir et qu’ils ne font que des jeux pour gosses qui m’aideront.
D’une manière générale, toutes les personnes qui disent : « Cette console est nulle donc je ne l’essayerai même pas » sont celles qui, toujours volontairement mais de manière parfois inconsciemment forcée, s’obligent à ne connaître du jeu vidéo qu’une mineure partie de ce qu’il représente. Elles sont comparables à ceux qui pourraient dire, tout aussi bêtement : « Je ne lis que des romans français » ou « Je ne veux connaître aucune autre musique que la musique classique ». Bien mal leur en prend.
posted the 09/10/2006 at 10:05 PM by
franz
(Bonjour, je suis une merde, partie III, petit 1)
Bonjour, je hais Sony.
Pourquoi ? Je sais pas trop.
Je crois que je suis dans l’adolescence, et qu’être adolescent signifie se rebeller contre l’autorité. Et comme Sony c’est l’autorité du monde vidéoludique actuel, ben j’me rebelle quoi.
Mais comme tous les adolescents comme moi se rebellent contre Sony en ce moment, forcément je commence à avoir du mal de me sentir à la pointe du combat contre la charogne.
Ca n’empêche que Sony c’est des connards. Déjà, ils ont tué Sega, donc ils méritent de mourir. Ensuite, ils ont pris la place de Nintendo le génie sur le trône du maître du monde vidéoludique.
Et puis ils ne pensent qu’à l’argent. Alors que Nintendo et Sega sont tout ce qu’il y a de plus philanthropiques, Sony ne pense qu’au fric.
En fait, Sony n’est pas une entreprise de jeu vidéo. Ils font des consoles, mais pas de jeux, ou bien insignifiants. Que valent des titres comme God of War, Ico ou Shadow of the Colossus, hein ? Pas grand chose. Et puis ils ne pensent qu’aux graphismes et n’innovent pas, alors que le gameplay est le plus important.
Car un beau jeu a un mauvais gameplay, et inversement, un jeu laid a un super gameplay. Notez aussi que depuis le dévoilement de la manette de la Wii, c’est officiel : les jeux PS3 et 360 n’ont pas de gameplay. Ah ben oui, ils se jouent avec une manette classique, comment voulez-vous qu’il soient bien ? L’arrivée de la Wii et de sa Wiimote permet de renier immédiatement la qualité de 20 ans de jeu vidéo.
Donc les jeux de la PS3 n’auront pas un gameplay intéressant. C’est certain parce que premièrement ils seront beaux, et on ne peut pas tout avoir, et deuxièmement ils auront le même gameplay que ceux de la PS2, qui n’a jamais eu d’intérêt. Car il faut bien avoir conscience que le gameplay est entièrement déterminé par la manette. Manette originale comme la Wii = super gameplay ; manette classique comme la PS3 = gameplay pourri.
Mais bon, graphiquement les jeux de la PS3 seront beaux, paraît-il. Là encore, Sony nous a menti. La vidéo de Killzone 2 était une supercherie ! Et dire que je croyais cette entreprise franche depuis toujours, en ayant oublié qu’ils avaient fait le même coup pour la PS2.
Depuis, je suis très blasé par les graphismes qu’on me présente sur PS3, et ce pour plusieurs raisons.
(A suivre demain soir)
posted the 09/07/2006 at 10:21 PM by
franz