Eh oui, vous étiez très euh... très beaucoup de gens à l'attendre, et bien la voilà enfin, la tant espérée biographie du grand poète Zinédine Cambronne ! Avant de nous lancer dans cette chronique qui nous fera parcourir une bonne partie du XX ème siècle, rappellons le génie de Zinédine par ce poème, déjà publié sur cette page d'infortune qui, telle le radeau du blaireau ou de la méduse, bref je ne vous raconte pas.
Le bleu de tes yeux
Ressemble au rouge de ma queue.
Il est beau dans la souffrance
Je veux m'acquitter de ma quittance
De loyer.
Le noyer ;
J'aime me reposer sous son aile, la nuit ;
Laisser mon coeur rêver à l'amour que je n'ai pas.
Mais je me prends des noix dans la gueule.
Ca fait mal.
Pourtant je ne cesse de t'aimer,
Tout en me rendant compte que tu es un thon
Et en plus très con.
Mais je t'aime.
Les étoiles de tes yeux scintillent comme les étoiles du ciel qui scintillent en scintillant.
Et je sautille,
En pensant à notre prochain rendez-vous.
C'est demain.
Je me ferai beau.
Ou moins moche.
Tout ça pour te dire une chose mon ange :
Je t'aime.
J'en ai les larmes aux yeux et la boule au pantalon ; c'est vous dire.
Revenons donc sur la vie exceptionnelle de Zinédine Cambronne, ici contée dans Secrets d'Actualité par Emmanuel Chain (photo d'Emmanuel Chain ci-dessous)
Allons-y donc, pour
La biographie officielle de Zinédine Cambronne
Ô maître des mots,
Ô roi du show,
Ô maître des mottes,
Ô roi du chiotte
Resplendis !
Ces sublimes vers que Lilian Mallarmé a dédié à Cambronne juste après sa mort suffisent à faire comprendre à quel point Zinédine était respecté de ses confrères. Ceux-ci le surnommaient d'ailleurs amicalement ''le casse-couilles''. Comment cet enfant de la mort et du malheur a-t-il pu, alors que tout le prédestinait à mener une piètre vie de fonctionnaire des Pétété, accéder au statut de maître de la poétique ? Comment a germé en lui cette idée de créer un genre totalement nouveau, et surtout comment a-t-il pu l'imposer ? Portrait d'un génie. Portrait du génie. Portrait d'Eugénie.
Zinédine Cambronne est né Eugénie Dlalampe en 1895 ; à l'époque la guerre fait rage dans les Balkans, comme d'habitude, mais lui s'en fout puisqu'il est né en France. Preuve de son talent d'acteur très précoce, il arrive à dissimuler pendant deux semaines son sexe, faisant ainsi croire à ses parents trisomiques qu'il est une fille ; d'où un enregistrement à l'Etat Civil sous le sexe féminin avec un prénom féminin. Cette vocation pour les planches se confirmera dès l'école primaire ; de fait il brûlera les planches de l'estrade de sa salle de permanence. Il brille ensuite dans un premier rôle où il interprète brillamment un spermatozoïde aveugle cherchant désespéremment l'ovule à féconder.
Sa scolarité pourrait être qualifiée de moyenne, avec une demi-douzaine de redoublements, mais l'école n'est pas ce qui intéresse Eugénie (qui s'est fait renommer Zinédine entretemps, pour bien montrer qu'il est un homme). Il veut écrire. D'où sa première production, supervisée par sa maîtresse d'alors, Mme Sande.
Papan Mama Zaza Cici Prout Gla.
On sent déjà le génie poindre, avec cet ajustement syntaxique qui fera la gloire de notre poète.
Les années estudiantines de Zinédine sont parsemées de révolutions qui échoueront toutes lamentablement, notre homme voulant faire mai 68 cinquante ans trop tôt. Une fois majeur, il choisit comme nom de scène Cambronne, en référence à... en référence à Cambronne. C'est le début de la gloire.
Il est repéré par Jean-Pierre Mariellabellatchitchix, qui dirige alors la collection de La Pliade. Jean-Pierre accepte de publier Zinédine, dont il dira plus tard ''L'avait pas de talent l'petiot, mais l'avait une fort belle langue, ça oui''.
Zinédine publie son premier recueil de poèmes, nommé sobrement ''Mes poézies à moi''. C'est le carton : 50 millions d'exemplaires s'écoulent à Brussac, le village natal du petit Zinédine, qui ne compte pourtant que 12 habitants.
Suivront moult ouvrages, dont plusieurs essais pendant la guerre parmi lesquels ''Apprenons à démasquer le Juif'' , qui connaîtra le plus vif succès et permettra à Cambronne, face aux revenus octroyés par le livre, de finir paisiblement sa vie et d'assurer la pérennité de sa famille pendant quelques générations. En 1950, il est au top.
Mais un incident vient gâcher le magnifique ciel bleu azur couvrant sa demeure, et brise le bonheur fragile de cet être écorché vif par la mort de ses parents (il avait 9 ans quand ils sont morts en tombant du lit lors de l'expérimentation d'une figure inédite du Kamasutra). Alors qu'il coule des jours paisibles avec sa famille et son berger allemand, il meurt empoisonné par le beurre que sa femme a mis dans les tagliatelles de la veille, pensant que ce serait sa mère qui les mangerait. C'est le drame.
L'enterrement se passe dans le recueillement et dans l'intimité ; seules 10 000 personnes y assistent. Après la déchirante cérémonie, tout le monde s'en va boire un pot en l'honneur de celui qu'ils ont surnommé amicalement dans le village ''Tartuffe''. Nous sommes en 1968.
Aujourd'hui, Zinédine Cambronne est mort, mais continue de vivre dans nos coeurs. Poète et acteur accompli, il avait su redonner à ceux qui l'avaient perdu le goût de la vie et des choses simples. A travers ses écrits, il dénonçait déjà l'euphorie de consommation, le matérialisme et l'égoïsme latents qui pèsent aujourd'hui sur nos lugubres sociétés, annonçant la vague des groupes de Metal Hardcore et leur dénonciation virulente de ce qui va mal, de ce qui ne va pas bien, des choses intolérables où y a pas de tolérance, et des injustices injustes. Zinédine, tu es mort, mais nous t'aimons toujours ; puisses-tu un jour pardonner à ceux qui ne t'ont pas compris.