Si vous avez manqué le début : Casimir cherche un trésor de gloubiboulga sensé se trouver sur une île mystérieuse. Un pendule semble toutefois en mesure de le guider vers le trésor, mais pour cela Casimir doit passer deux épreuves. Ce qui vient d'être fait au moment où démarre le générique de cet épisode voyageur
Dernier épisode avec la liste des précédents
Pourquoi Casimir est-il allé sur l'île au Trésor ?
EPISODE 6
Ca y est, j’ai passé les deux épreuves ? demanda Casimir éberlué au Pendule. Oui, et tu peux être fier de toi, car écouter son cœur n’est jamais chose aisée, lui répondit le Pendule avant d’enchaîner visiblement surexcité, seul un esprit pur et libre pouvait y parvenir, et tu as fait preuve de cette pureté et de cette liberté de ton esprit, et ainsi ce dernier, libre et pur comme la liberté et la pureté, se réjouira d’apprendre que je vais dès maintenant te mener au… TRESOR ! (Des cymbales retentirent dans toute l’image.)
Tsoin, tsoin, robolombolombolombolom — tutut, une musique festive se mit en route et les deux compères, Casmir et le Pendule, se mirent à chanter,
La vie c’est fait de surprises !
Parfois bonnes… parfois mauvaises !
Mais si tu ne profites pas des bonnes !
Comment veux-tu gérer les mauvaises !?
Toudoudoudou lalalala tu vois !
Le trésor est dans ton cœur !
Y a qu’à chercher au fond !
Tout au fond !
Plus profond que l’âme !
Plus profond que l’amour !
Et à la fin de cette superbe composition Casimirette les rejoint ; avec elle ils dansèrent en chantant, puis montèrent dans la Peugeot 403 qui démarra en musique, et se mirent en route, joviaux et musicaux, vers le tant convoité trésor.
En route Casimir et le Pendule partagèrent tout : leurs souvenirs d’enfance — les premiers pas de Casimir à cinq ans et demi —, leurs souvenirs d’amour — la première copine du Pendule, une mouche qui se servait de lui comme d’une balançoire —, leurs bonheurs et leur malheurs, leurs joies et leurs peines.
Casimirette conduisait tandis que Casimir et le Pendule buvaient de la 1664 tiède en roulant des joints et en écoutant du Charles Trenet remixé en heavy death metal hardcore symphonique et siphonné. A un moment Casimir demanda au Pendule, au fait où nous emmènes-tu ? Où se trouve l’île au Trésor ? Fait moi pendre et je te montrerai le chemin, répondit l’objet sacré. Aussitôt dit aussitôt fait, au bout de deux secondes il apparaissait clairement que la direction à suivre était le sud. On se mit donc en route vers Lille, avant de se rendre compte que Marseille serait un choix plus judicieux. Là on pourrait trouver un bateau. La route fut longue mais bondissante, faite de rires et de sourires complices. On prit les photos qui devaient être envoyées à Paris Match, Casimir et le Pendule autour du cou, le Pendule volant au gré du vent tenu par la main de Casimir par-dessus la fenêtre entrouverte, Casimirette regardant amoureusement ses deux compères. On arriva à Marseille le lendemain à 11 heures du matin, la ville était encore endormie. Mais arrivés au port nos trois amis attirèrent l’attention sur eux. Ils sollicitèrent une embarcation qu’ils obtinrent sans mal grâce à la célébrité de Casimir, qui en profita pour signer quelques autographes à des fans venus assister au grand départ. La presse était là, les journalistes se pressaient pour immortaliser l’événement et les sourires complices des trois héros du jour.
On embarqua vite dans un iachte de M. Bolloré malgré les réticences de Casimirette qui trouvait cette embarcation un peu bas-de-gamme, il n’y avait pas de temps à perdre pour trouver le gloubi-boulga ambitionné et ce n’était pas le moment de renâcler à prendre ce bateau, aussi médiocre fut-il. Une fois en mer Casimir interrogea de nouveau le Pendule, vers quelle direction devons-nous orienter notre navire d’infortune, chez ami ? Vers le sud-ouest semblait signifier le mouvement du Pendule, plus précisément donc vers l’Océan Pacifique.
A nouveau des souvenirs d’enfance revinrent à l’esprit de Casimir. Il se rappela son père lui disant qu’un jour, si le monde devenait invivable, ils déménageraient pour une petite île, une petite île de l’Océan Pacifique. Mobilisant de toutes ses forces sa mémoire, Casimir réfléchit plusieurs minutes au nom de cette île paradisiaque dont son père lui avait tant parlé, mais comment s’appelle-t-elle bordel de merde, me voilà dans une foutue détresse, ne cessait-il de se répéter en sirotant du Dom Pérignon dans le jacuzzi qui ornait le pont du Rivierkouaille — c’était le nom du iachte.
Soudain lui revint l’image du planisphère sur lequel son père lui montrait l’île en question — et les noms et les dessins affluèrent dans son esprit comme les vagues de la mer déchargeant leurs restes sur les plages mégottées de la côte normande. Cette île était un atoll, et cet atoll ne s’appelait pas Les Opticiens mais Pom Pom Galli.
Pom Pom Galli… à l’oreille de Casimir ce nom poétique sonnait comme les mille clochettes de l’innocence carillonnant dans le cœur d’une petite enfant très excitante.