Le bon français : concept linguistique élitiste établi par une poignée de gens auto-proclamés détenteurs de la culture française.
Toute personne ne sachant pas parler le bon français n’est pas un bon Français.
Les défenseurs du bon français se repèrent immédiatement dans un débat : à cours d’argument, ils en viennent nécessairement à reprocher à leur opposant d’écorcher la langue française. Car il est vrai que qui n’emploie pas le subjonctif plus-que-parfait est inconditionnellement un moins-qu’imparfait.
La maîtrise du français de ces membres de l’élite est proportionnelle à leur pauvreté intellectuelle : fermeture d’esprit, xénophobie, réactionnarisme, logorrhée qui étouffe toute discussion sous des monts d’une diarrhée verbale adipeuse.
Conséquence : une auto-culpabilisation à outrance des gens qui pratiquent le français. Combien sont-ils, quotidiennement, à s’excuser et expliquer, après avoir dit « malgré que », que cette expression n’est pas française ? Auto-culpabilisation qui n’est finalement que peu importante face à la culpabilisation que les uns font ressentir aux autres.
(Cela dit, « malgré que » c’est très moche.)
On montre sa connaissance du français comme son cul ; et cette connaissance — qui ne repose que sur les décisions de quelques centaines de personnes — est la preuve indéniable que ce qu’on dit est plus intelligent que ce que dit l’autre, parce qu’on le dit de toute manière mieux que lui, pauvre petit impotent linguistique que l’on ne reprend même pas sur ses erreurs simplement pour l’aider, mais plutôt pour l’enfoncer et le traiter implicitement de con.
Cette attitude se nomme pédanterie ; pire encore, elle est une dictature culturelle imposée au peuple par des gens qu’il n’a même pas choisis.
Il y a peut-être derrière ça une bonne volonté, comme il a pu y en avoir une derrière la colonisation ; mais, comme dans le cas de la colonisation, cette bonne volonté camoufle l’idée que l’on appartient à une race supérieure et que c’est un devoir d’aider les inférieurs, sans oublier de les convaincre avant tout qu’ils sont bel et bien inférieurs.
Les défenseurs du bon français sont en outre, parce qu'ils ne se touvent pas encore assez cons avec ce qu'on vient de dire, des réactionnaires patentés. Pas touche à mon français, ou mon dico dans l'nez.
(La phrase précédente est un alexandrin, avec en plus une césure à l'hémistiche, svp. J'en suis fier alors je le dis, même si ça a autant d'intérêt que la récolte des mirabelles — et pourtant les journaux parlent plus de cette récolte que de mon alexandrin ; mais que fait la police ? et qu'est-ce que c'est que cette justice à deux vitesses ? et il faut réformer le système de retraites, et on s'est beaucoup amusés ce soir sur M6 dans le marathon du Rire — quoique personnellement j'ai plutôt fait le marathon du vomi jusqu'à mes chiottes — avec le miraculé mais pas miraculeux — sauf dans le ridicule — Laurent Boyer — dont j’espérais que son accident lui eussent (tiens les emmerdeurs grabataires, le voilà votre subjonctif passé) — et ses invités de choix, en particulier le loser qui a chié Zidane il a frappé entouré de ses pétasses et portant une guitare dont il ne se servait même pas et accompagné d’une chorégraphie honteusement stupide, et ses images inédites déjà vues, allez, peut-être un millier de fois partout ailleurs ; bref rien ne va plus dans le petit écran depuis que la cigarette y est interdite d’apparition. Ca y est, je suis plus dans le sujet là, hein ? )
Ahem.
Donc les règles de la langue française ont été fixées au XVIIIe siècle, à une époque bien plus glorieuse que celle que nous vivons actuellement, où les jeunes ne savent plus parler et où les immigrés font baisser le taux d’alphabétisation — sans pour autant que les intellectuels ne fassent descendre le taux de bétisation tout court —, et personne n’osera remettre en cause toutes ces vérités. D’ailleurs, il estoit tenstant de reviendir au bon vieux françois. Aux gogues le verlan ; et à bas les anglicismes !
La langue française peut bien elle-même dire les choses avec la beauté de ses propres mots, et transformer ainsi faire du shopping en magasiner –terme ô combien plus élégant et joli —. Pas un mot d’origine anglaise n’échappe à l’œil aigu des crevards baveux perdus dans une cause qui l’est autant qu’eux et qui ne mérite pas plus qu’on se batte pour elle que Patrick Bruel ne mérite la Légion d’Honneur — la Lésion d’Horreur, à la limite, pourquoi pas —.
L’anglais n’aura jamais sa place dans notre vocable ! N’oublions pas que la perfide Albion a brûlé Jeanne d’Arc ! Le français c’est le français, c’est la langue de la France et des Français, qui n’ont pas intérêt à se mettre à parler une autre langue, sinon cornegidouille et fichtre. Laisser l’anglais s’infiltrer dans notre langue, c’est laisser le système de pensée Anglais, dégénéré et inhumainement imbécile, prendre le contrôle de nos esprits.
Le Français est une langue qui n’a jamais subit la moindre influence étrangère.
75% de notre vocabulaire est issu du latin ? Bah, c’est une belle langue ça au moins. Belle parce qu’elle est morte. Ce qui ne sera jamais le cas du français.
Le français ne doit pas changer ? Les Français non plus. Vouloir qu’une langue stagne c’est vouloir que ceux qui la parlent stagnent ; c’est désirer que tout se fige, que plus rien n’évolue, que rien ne soit inventé.
Pour les défenseurs du bon français les plus cons, victimes d’une nostalgie qui leur fait apparaître le XVIIe comme une utopie à atteindre, et fermés aux néologismes et tous les termes issus de langues étrangères, ce n’est pas le peuple qui doit faire évoluer la langue qu’il parle ; c’est la langue qui doit empêcher le peuple d’évoluer.
La seule chose vraie est la suivante : toute expression comprise par tout ceux qui parlent le français est française. Le français, c’est les Français ; de l’état de l’un dépend celui des autres, parce que la qualité de la langue que l’on parle détermine la qualité de notre pensée ; et le français tel qu’il était il y a encore 10 ans manque de qualités pour suivre la pensée actuelle.
Personnellement, je m’efforce, assez bêtement peut-être, de respecter dans la mesure du possible toutes les règles à la con, à part peut-être les subjonctifs autres que présent, qui donnent toujours l’air snob.
Je crois qu’il est temps pour moi d’oublier ces règles.
Malgré qu’elles contribuent à rendre la langue plus belle à écouter et à parler que ce qu’elle est sinon sans elles, ces règles sont peut-être possiblement inutiles.
Je croit con peu même fère fit de l’orthographe. Encor que là ça complik quelqu’un peu les choz..
Bon, en fait ça me demande trop d’efforts ; j’abandonne.
Je voulais dire avec ce billet rempli de vacuité — et c’est un paradoxe que j’affectionne — que d’une, je n’emmerderai jamais personne pour une faute ou une formulation dite inconvenante ; que de deux, le petit un ne s’appliquera qu’avec les gens sympas — toute personne qui m’insulte avec des fautes subira les conséquences desdites fautes dans ma réponse, a fortiori si cette personne m’a reproché des fautes ; et que de cinq je ne supporte pas le langage SMS et toute phrase incompréhensible — faut pas exagérer non plus hein.
Voilà.
Tout ça s’avère donc bien inutile, mais j’ai un blog à remplir, moi.

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posted the 09/22/2006 at 10:20 PM by
franz
ta deja ecrit un livre? ces pour savoir tu metrises bien l'ecriture
Comme l'anglais qui utilise certains mots français !
(eh, ho, un alexandrin en Sms avec Caesar à la Moustache, ça se respecte, ok ?)