Dans des mails piratés de chez Sony Pictures, il a été révélé que le studio n’était déjà pas satisfait de la comédie L’Interview qui tue, avant même qu’elle ne soit menacée par les hackers et annulée de toute sortie en salles.
Selon Reuters, Peter Taylor, le directeur de la branche britannique du studio, a écrit dans un email : “Le point de vue unanime ici c’est que le film est un nouvel échec du duo [James Franco et Seth Rogen].” Il qualifie par la suite le film “désespérément pas drôle et répétitif”. Taylor s’en prend également à James Franco : “Il prouve une fois de plus que l’agacement est son point fort, ce qui est dommage parce que le personnage aurait pu être attachant et drôle s’il avait été joué par un autre acteur.”
Selon lui, le fait que le film ne soit pas assez drôle n’est pas son principal problème. Plusieurs dirigeants étaient d’accord sur le fait que la première demi-heure du film, qui comprend une interview satirique du rappeur Eminem, était amusante, mais a été éclipsée par “une violence réaliste qui serait choquante dans un film d’horreur.”
Le studio craignait à l’époque que le film fasse un flop à l’international. Des membres du studio aux Pays-Bas ont jugé ce film “déséquilibré”, tandis qu’un dirigeant Français a estimé que la comédie était allée trop loin, “L’humour de Seth Rogen ne passe pas vraiment.” Quand aux Sud Coréens, ils n’étaient pas plus satisfaits et ont soulevé des problèmes potentiels politiques, mais également de nombreuse inexactitudes, en mentionnant que les acteurs principaux étaient “faibles”. Pour Taiwan, le film n’avait aucune chance sur leur marché.
Cela continue avec le Royaume Uni, “Concernant une tournée promotionnelle, notre choix serait de ne pas en avoir. Toutefois, si ce n’est pas un choix (et je suspecte que c’est le cas), alors nous souhaiterions l’ensemble [du casting]. Pas seulement Rogen et [le scénariste Evan] Goldberg, mais, que Dieu nous vienne en aide, Franco également.” L’Australie au contraire était réjoui du film et a demandé à ce que James Franco vienne faire un tour promotionnel dans le pays.
Pour le moment, le film est toujours annulé et aucune sortie en salles n’est programmé. Beaucoup de personnalités ont réagit à l’annulation de la sortie du film, comme George Clooney qui a lancé une pétition pour lutter contre cette censure. Malheureusement pour lui, la majorité des dirigeants de studio Hollyswoodiens ont refusé de signer, de peur de mettre leur nom et de subir les représailles des hackers.
Les représentants de la Maison Blanche prennent la question très au sérieux, en qualifiant l’affaire de “question sérieuse de sécurité nationale”. Un porte-parole a fait savoir que les Etats-Unis envisage une “réponse proportionnelle” au piratage une fois que les enquêteurs auront pu déterminer l’identité des responsables. Toutefois, les représailles pourraient ne pas être dévoilées publiquement.
Selon certaines sources, le film pourrait sortir en début d’année 2015. Jeff Bock, analyste du box office, a déclaré à NBC News : “Une fois que tout se sera calmé et que les coupables seront amenés devant la justice, le film pourra sortir.”