Omega Strike vient de débarquer sur Switch après sa version PC l’année dernière et PS4/X.One en juin. Run’n Gun metroid-like développé par un seul homme (sous le nom de studio Woblyware, déjà responsable de League of Evil ou Devious Dungeon), le dev’ nous avait fait l’honneur de répondre à quelques question en nous conseillant de jeter un œil à son jeu si l’on était fan de Metal Slug, Contra et autres classiques du genre. En tant qu’amateur des références mentionnées, je me devais donc de tester ce petit jeu.

Le titre vous place dans un univers où un savant, le Dr Omega, a transformé les soldats en zombies violents soumis à sa volonté. Nous ne parlons pas ici des forces de l’ordre françaises pour ceux qui chercheraient une critique politique dans le jeu, mais bien d’un poncif surreprésenté dans les nanards. Heureusement pour l’humanité, la Résistance s’organise (sans gilets jaunes) et vous allez donc devoir remonter à la source du mal pour réinstaurer un peu d’humanité dans tout ce fatras, en libérant quelques uns de vos compagnons et en investissant 5 niveaux différents (6 avec le dernier stage). Base militaire, bois, mine et décharge seront vos terrains de jeux favoris, avec nécessité d’y repasser plusieurs fois au fil des nouvelles capacités acquises.
Se présentant comme un
metroid-like, le jeu ne l’est en effet pas vraiment : le monde n’est pas interconnecté, vous ne pourrez le traverser intégralement sans effectuer de nombreux changements de lieu via un hélicoptère rapidement mis à votre disposition.
Une poignée d’environnements en tout et pour tout.
Vous incarnerez 3 personnages aux capacités différentes, interchangeables à tout moment via pression d’un simple bouton.
Sarge, le soldat de base et premier héros, possède un fusil d’assaut, acquerra la possibilité de faire des roulades dans les passages étroits et de se suspendre aux barres métalliques disséminées dans les niveaux ;
Bear sera votre Mister T, est équipé d’un « fusil » lançant des balles « rebondissantes » soumises à la gravité et est avec sa force capable de pousser les gros blocs vous barrant le chemin. Ses explosifs vous permettront aussi de faire sauter les pierres vous empêchant d’accéder à des niveaux inférieurs ;
Dex sera quant à lui porteur d’un efficace fusil à pompe, est capable d’effectuer des doubles sauts et à terme de
dasher vers l’avant.
Votre équipement offensif pourra être amélioré en portée et efficacité grâce aux pièces d’or amassées durant vos aventures, en repassant par le quartier général de la résistance, une petite ville du nom de Thumbleweed. Vous pourrez aussi y acheter des objets de soin, des balises de retour (à usage unique mais bien pratiques, surtout sur la fin du jeu) et améliorer vos points de vie si vous avez trouvé suffisamment de « cubes de vie » dans les niveaux traversés.
Les nombreux boss présents ne devraient pas vous poser de difficultés
Les niveaux comprennent les classiques de la plateforme et du
run’n gun : lasers, mines, piques, ascenseurs, dalles temporaires, ennemis lents et peu dangereux mais placés pile-poil pour vous gêner, adversaires aux comportements offensifs réglés pour limiter votre bourrinage, ça n’ira pas chercher midi à quatorze heures ou des pièges peu rencontrés dans les autres titres du genre mais le joueur aura tout de même suffisamment l’impression de montée en « difficulté » (en sachant que le titre est très simple dans son mode normal), surtout via les différents comportements ennemis, même si le dernier niveau se contentera d’empiler les adversaires plutôt que d’imposer une maitrise optimum des capacités ou synergies possibles de/entre vos protagonistes.
Des emplacements de sauvegarde seront disponibles à intervalles réguliers, les capacités acquises suite aux boss occis (au nombre de 12, plutôt rigolos bien qu’assez simples) débloqueront des raccourcis vers la « sortie » (à savoir votre point de départ et l’hélico) ou de nouvelles zones. Vous devrez malheureusement effectuer de nombreux retours dans des zones déjà arpentées : les deux principaux niveaux (à savoir la mine et le bois) seront par exemple traversés 3 fois. On regrettera donc une construction pas suffisamment « organique » et un manque de renouvellement des environnements : une paire supplémentaire de ces derniers aurait fait du bien au rythme et renouvellement du jeu, dont le début est bien plus réussi que sa fin.
Les graphismes et les musiques sont un franc point fort du titre, à fortiori lorsqu’on sait que c’est le travail d’un seul homme. Le
pixel-art d’Omega Strike, s’il n’est pas au niveau d’un
Iconoclasts, est en effet plus qu’efficace : les seconds plans bénéficient d’une douce colorimétrie permettant une lisibilité de l’action au premier plan optimum et rien de grossier ne viendra vous faire pleurer la rétine. Le style de Woblyware passe avec ce titre dans la catégorie supérieure.
Le jeu bénéficie aussi d’une maniabilité optimale : à aucun moment les masques de collisions ne viendront entraver l’action du joueur et ça répond au doit et à l’œil. Une petite merveille sur ce point. Pas de latence, pas de frustration, simplement la sensation de souplesse et une inertie calculée au mieux, pour garantir un plaisir de jeu constant (bon «
gamefeel » donc

).
La durée de vie est quant à elle de 6h (pour un taux de complétion de 93%), les chargements sont ultra-rapides (grattez vous l’oreille et hop c’est chargé !) et aucun bug n’a été rencontré durant l’aventure. On pourra regretter l’impossibilité de pouvoir marquer la carte pour les plus complétionnistes d’entre nous.

Omega Strike ne comporte aucune surprise pour qui s’est déjà essayé aux classiques du genre et n’a pas l’humour d’un Metal Slug, la folie d’un Contra III ou l’architecture d’un Metroid. Assez linéaire dans son déroulement, certains regretteront cette structure en niveaux vous demandant de repasser de nombreuses fois aux mêmes endroits et une sous-utilisation des capacité de vos personnages. Malgré ce manque d’inventivité, le jeu se laisse tout à fait jouer grâce à ses mignons graphismes et une jouabilité excellente, avec des persos qui répondent parfaitement. On ne s’ennuie pas et le titre est tout à fait honnête, à défaut de marquer les esprits. Un bon 6/10 sur lequel vous pouvez sans souci investir quelques euros à l’occasion de soldes ou si vous voulez vous faire un petit trip dans le genre du run’n gun.
Les points alpha :
- Graphismes efficaces
- Nombreux boss
- Maniabilité au poil
Les points omega :
- Assez court (6h)
- Classique, manque de folie
Captures faites sur Switch. Jeu acheté et non offert par l'éditeur, comme d'hab' 