Shin Zerø propose une relecture intéressante du genre du Sentai en utilisant les codes du manga , et avec un tome 1 qui a su captiver et un tome 2 qui sortira en 2026 , Le journal du Japon a pu interviewer Mathieu Bablet et Guillaume Singelin les deux créateurs de cette série en 3 tomes à l'occasion de la dernière Japan Expo.
Comment est née l’idée de Shin Zerø ? Était-ce un projet que vous aviez en tête depuis longtemps ?
Mathieu Bablet : Alors en fait, l’idée de Shin Zerø date de 2016 donc ça fait vraiment quelques années qu’elle avait germée dans mon esprit. En fait, c’était à la base un simple concept, il avait ni personnage ni histoire, c’était vraiment des sentai uberisés. C’est vraiment ce concept qui me paraissait intéressant que j’avais présenté au Label 619 en 2016. Et puis après je n’en avais plus rien fait puisque j’étais parti sur d’autres projets. Et j’avais mis ça dans les tiroirs. Et je comptais même pas spécialement le réutiliser vraiment, mais en fait Guillaume, quand il a terminé son roman graphique Frontier (sorti en 2023), était en recherche de nouveaux projets.
Guillaume Singelin : Donc moi, après Frontier, je réfléchis à un nouveau projet et souvent je fais une phase où je réfléchis un peu à ce que j’ai envie de dessiner, quelle ambiance, quel type de dessin. Et j’avais déjà en tête ce côté un peu manga, personnages plutôt réalistes, avec un côté un peu dynamique, mais aussi en même temps un peu spleen mélancolique de jeunesse. En faisant mes recherches, il y a cette idée-là de Mathieu dont il nous avait parlé il y a quasiment 8 ans auparavant, peut-être même un peu plus. Et là, ça re-pop dans ma tête et je recontacte Mathieu en lui demandant s’il a toujours cette idée-là en tête, si ça peut l’intéresser de travailler à deux, lui au scénario et moi au dessin, et s’il a toujours une histoire car effectivement à la base, c’était vraiment un concept pur.
Vous explorez un monde post-kaiju où les sentai sont précarisés, presque oubliés. Pourquoi avoir choisi ce point de départ plutôt qu’une approche plus classique du genre ?
MB : Parce que ce qui nous intéressait, c’est de montrer un monde plein de désillusions, un monde où l’héroïsme n’existait plus, parce qu’on pensait que c’était une traduction assez bonne du monde réel dans lequel on vit où effectivement on a moins de repères. L’héroïsme d’antan nous paraît bien manichéen et tout est beaucoup plus gris et difficile. Voilà, c’est un monde dans lequel on a plus de complexités à trouver sa voie, à trouver les codes et à le comprendre. Et donc montrer un monde où il y avait eu une phase d’héroïsme, une phase assez simple où les méchants étaient très identifiables vu que c’étaient les kaiju et les gentils étaient très identifiables, vu que c’étaient les sentai qui les combattaient. Ce monde étant révolu, on se retrouve avec une jeunesse complètement désemparée qui cherche un avenir au milieu de tous ces questionnements. Ç’avait du sens de créer ce monde où l’héroïsme avait disparu.
Le genre sentai/tokusatsu est très codifié. Comment avez-vous jonglé entre hommage, satire et réinvention ?
GS : Le tokusatsu est très codifié et effectivement, il existe déjà des réinventions, des œuvres en continuité et des pures satires. Moi l’approche que j’en ai eu, du moins graphiquement, et puis après dans l’atmosphère du récit, c’est que je ne suis pas forcément un grand fan de tokusatsu. Par contre, je sais que ça a vraiment parsemé ma culture, que ce soit dans les films, des bouts de séries que j’ai vus… Donc j’y suis allé avec une approche où je n’étais pas forcément un fan de première heure, donc ça m’a permis de m’approprier le sujet de manière assez fraîche. Car lorsqu’on est super fan d’un univers, c’est hyper dur d’être vraiment dans l’hommage. Des fois, tu peux être trop dans l’hommage. Donc le fait d’avoir un peu de distance avec le sujet a fait que je me suis vraiment approprié le truc et finalement, même si le tokusatsu est codifié, il est aussi assez libre. On voit toute la diversité des créations qui sont autour du tokusatsu, il y a de tout. Donc il y avait vraiment cette approche de se l’approprier comme ça, avec cette distance. Et pour le coup, par contre, d’apporter toujours un petit d’hommage en étant un peu respectueux de toute cette histoire. On a par exemple cité des petits noms qui sont un peu des petits easter egg pour les fans. Mais on a jamais voulu faire une satire pure et dure, parce que je ne pense pas que ce soit notre approche de nous moquer de ce qui nous plait. Même si des fois la satire peut aussi être bienveillante, mais nous le ton du récit est plutôt sérieux donc ça n’allait pas avec. Donc voilà, je pense que c’est que ces 2 façons de faire qui font qu’on s’est approprié le tokusatsu de cette manière-là.
La dynamique entre les cinq héros est très marquée, presque générationnelle. Comment avez-vous construit ce groupe ? Y a-t-il des archétypes que vous vouliez casser ?
MB : Effectivement. Déjà, nous avons beaucoup discuté entre nous. Il s’agit d’un groupe de vingtenaires et on essaie de se remémorer nos 20 ans, mais aussi quelles étaient nos aspirations, comment on se projetait, quelles étaient les galères, les envies. Et ça a beaucoup construit les cinq personnages principaux, puisque finalement il y a un peu de nous en chacun d’entre eux. L’idée, c’était aussi de montrer comment on projetait le monde. Nous, on était à une époque où on ne parlait pas encore de dérèglement climatique, ou en tout cas beaucoup moins. Le monde était plus stable économiquement et politiquement parlant. Et nous, on a vécu ça, mais on était aussi dans un moment de bascule. Et c’est un peu ce que vivent nos personnages principaux qui sont en train de se chercher, qui ont les modèles de leurs parents et qui en même temps voient que le monde dans lequel ils vivent est un peu différent et un peu plus galère et un peu plus anxiogène. Finalement, il y a beaucoup de nous dans ces personnages là. Et après effectivement, dans le genre du sentai, il y a des codes à respecter. Il y a un qui est plus évident que les autres que l’on a respecté : il n’y a pas quatre personnages, car au Japon le chiffre 4 porte malheur. Pour autant, on a trois personnages féminins et deux personnages masculins afin d’offrir une narration un peu moderne. Alors que traditionnellement, il n’y a qu’un ou deux personnages féminins, mais on s’est dit que ça ne posait pas de problème que les personnages féminins soient majoritaires. D’autant plus qu’on s’est aperçu qu’on avait plus de choses à raconter au travers de ces personnages féminins, à contrario des personnages masculins qui sont un peu monolithiques (NDLR : qui sont un peu rigides), en tout cas dans ce premier tome, dans leurs objectifs.
Visuellement, Shin Zerø est explosif. Guillaume, comment as-tu abordé l’esthétique des armures, des kaiju et de ce Tokyo futuriste ?
GS : Pour les costumes et pour les kaiju, là pour le coup, j’ai vraiment ressorti des livres que j’avais. Parce que autant je n’ai pas regardé beaucoup de séries, autant j’ai pas mal de livres de photos, de tournages, de trucs comme ça. Car c’est quelque cgose que j’aime beaucoup l’esthétique pure du sentai. Donc voilà, j’ai un peu ressorti toutes ma doc. Et j’ai un peu creusé, notamment sur l’intérêt d’un costume, ce qui me plait aussi en termes de formes et d’esthétique. Et il y a également eu l’idée de Mathieu concernant l’univers de l’histoire dont on a beaucoup discuté. C’est-à-dire qu’on a vraiment trois générations : les grands-parents, les parents et les jeunes actuels. Et on aura même après la future génération. Et avec ces trois générations et demi, Mathieu avait déjà posé des types un peu d’esthétique et ça, c’était super intéressant. Car les premiers, on s’inspire d’éléments réels, mais aussi des vieux costumes des premières séries Ultra Man.
La deuxième génération s’inspire des Metal Heros avec davantage d’armures avec des marques sur leur costume. C’est un peu comme ça qu’on a composé le design des personnages et c’est vrai que le groupe de héros a les costumes les plus simples qu’on puisse imaginer lorsqu’on pense aux sentai. C’est-à-dire ce collant de couleur avec le casque, qui a une place importante, mais assez sobre. Il y avait deux raisons pour expliquer ce choix. En terme technique, c’est plus facilement gérable d’avoir des personnages qui ont des costumes assez simples à dessiner. Surtout pour les scènes de baston. Et en plus, il s’agit d’une génération qui est un peu entre deux, qui n’a pas beaucoup d’argent, qui se cherche. Le sentai est désormais un truc ubérisé, qui n’est pas glorieux, pas valorisé. On ne peut pas les imaginer avec des costumes super clinquants, avec des bouts d’armure, des trucs un peu cool. C’est plutôt des costumes assez basiques que tu achètes sur Le Bon Coin. À la rigueur, tu customises ça avec une veste en plus ou en ajoutant un petit truc. Finalement, on les a plus pensés par rapport à l’univers en utilisant les bases existantes.
Mathieu, ton écriture a souvent une tonalité mélancolique (comme dans Carbone & Silicium). Qu’as-tu voulu insuffler de différent dans Shin Zerø ?
MB : Il faut savoir que sur Shin Zerø, officiellement, c’est moi le scénariste et Guillaume le dessinateur. Mais l’univers, on y a pensé quand même à deux, voire même à quatre. Avec Run et Florent Maudoux pour les bases vraiment structurelles et la logique du monde. Mais sur les personnages et ce qu’ils vivent et les moments de vie, il y avait quand même cette envie commune de telle sorte que l’écriture soit un peu une synthèse de nos deux styles d’écriture à nous, de nos deux manières d’écrire les personnages. Et alors, je pense qu’il y a tout de même de la mélancolie dans Shin Zerø. De toute façon, qui n’est pas inexistante dans ton propre travail, Guillaume. Mais en tout cas, moi, ça m’allait aussi d’essayer de me confronter à l’écriture de Guillaume et ses envies pour avoir des personnages un peu plus positifs, possiblement un peu plus vivants et exubérants. Et parce que ça collait bien en plus avec le sujet, parce que des personnes de 20 ans, elles sont possiblement dans cette exubérance et des fois dans des explosions d’émotions. Et donc ça, c’était un challenge intéressant. Et voilà, ça permettait de se confronter aussi un peu à une manière de faire différente. Il y avait un petit challenge qui était intéressant.
Vous avez tous deux un univers très personnel. Comment s’est passée la collaboration sur un récit aussi dense ? Qui fait quoi ?
MB : Donc ce qu’on a fait, c’est qu’au début, on voulait que notre univers soit vraiment cohérent. Et c’est pour ça que je parlais de travail à quatre, parce qu’on a fait plusieurs réunions, donc avec Run, Florent Maudoux, Guillaume et moi-même, où le but, c’était de rendre l’univers logique. C’est-à-dire de quoi on s’inspire par exemple Ultraman et les personnages qui grossissent. Ultraman, on ne va pas le reprendre tel quel, mais les personnages qui grossissent, c’est quelque chose d’intéressant, comment on les intègrent, etc. Donc cette phase là, c’était vraiment un ping-pong permanent d’idées. Quand il a été question d’écrire, à proprement parler, le scénario et les personnages, là, vraiment, on était tous les deux. Donc c’étaient ces discussions sur comment on voyait notre jeunesse, comment on voyait la jeunesse aujourd’hui, quelles sont les évolutions, quelles sont les craintes. Et avec toujours en ligne de mire, ce côté, nous, ce qu’on veut faire, c’est de la tranche de vie, avec pour décor l’univers tokusatsu et un peu de combat. Mais vraiment, on veut voir des jeunes dans leur appart, vraiment le côté coloc, les petits boulots, les moments sympas, les sorties ensemble. Et une fois qu’on était un peu calés là-dessus, moi, de mon côté, j’ai commencé à travailler. J’écrivais un chapitre que je donnais à Guillaume. Je n’écrivais pas tout d’un coup. Parce qu’on se laissait aussi l’opportunité de faire des changements au regard, déjà des idées qui pouvaient arriver au fur et à mesure, que ce soient les siennes ou les miennes, mais aussi au regard de l’évolution logique des personnages. C’est-à-dire qu’à un moment, les personnages, on commence à les avoir bien en main, ils ont presque leur propre existence. Et de telle sorte, qu’on se dit : “j’avais prévu ça pour tel personnage, mais en fait, ça ne lui ressemble pas”. Et finalement, on va plutôt aller dans cette direction.
GS : Oui, c’était vraiment un travail de ping-pong. Et sur la façon de bosser, c’est sûr qu’on peut complètement dire que moi, j’ai fait le dessin, et Mathieu a vraiment fait l’écriture. Mais c’est vrai qu’on échange beaucoup là-dessus, parce que c’est vrai qu’avec Mathieu, on a des univers qui sont différents dans nos projets persos, même s’il y a quand même beaucoup de liens qui se font. Parce que quand on a un peu échangé au niveau des références, on avait plein de choses en commun, on a un peu près les mêmes codes, on est vraiment de la même génération, on est nés la même année, donc on partage très facilement des choses ensemble, alors ça, c’est fait très simplement. C’est vraiment en faisant le ping-pong que l’histoire a pu être créée. Et comme dit Mathieu, on apprend aussi les personnages au fur et à mesure. Au début, il y a un peu de Mathieu, il y a un peu de moi, et on navigue un peu sur les premiers chapitres. Puis à un moment, les personnages commencent vraiment à prendre une existence limite hors de nous, et ils prennent leur vie, puis on leur donnait un peu une intrigue et tout, mais après, ça défile plus en plus naturellement.
Le Label 619 a toujours défendu une liberté artistique forte. Quelle place cela a-t-il joué dans la réalisation de Shin Zerø ?
GS : C’est à 100%. Parce que quand on a proposé de faire un manga en noir et blanc, tout le monde a dit oui directement. Avec le label, bien sûr, on n’est pas non plus libre à 100% dans le sens où il y a un marché, on ne peut pas faire non plus n’importe quoi. Mais globalement, si on a une envie artistique qui colle au récit, on va tout faire pour que ça aille dans ce sens-là. Et c’est vrai que ce récit-là, il collait bien à une série, il collait bien à ce format un peu noir et blanc, parce qu’il a ce côté un peu quotidien, tranche de vie, donc c’est vrai que ça n’aura pas été la même chose si on l’avait fait en grand format, en couleur, ça n’aurait pas été du tout la même énergie. Là, on voulait vraiment un côté un peu lancinant du quotidien.
Le premier tome a été un vrai succès critique et public. Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans les retours ?
GS : La grande crainte que j’avais à la sortie du bouquin, c’est que justement, être très libre artistiquement, c’est que des fois, on peut aller un peu dans nos délires persos sans réfléchir aux gens autour. Et à un moment, je me suis dit,: “est-ce que ça va vraiment toucher les gens ?” Parce qu’à la fois, ça parle de sentai, tout le monde n’est pas forcément au courant de ce que c’est et pas forcément client de ça. Il y a plein de gens qui n’aiment pas non plus vraiment la tranche de vie, il y a des gens qui n’aiment pas le noir et blanc. Les petits formats, ça peut aussi coincer. Donc, à un moment, je me suis dit : “on a peut-être fait un projet un peu trop pour nous, et pas pour les gens”. Et finalement, ce qui est cool au niveau des retours, surtout public, c’est qu’en fait, on a plein de gens qui ont des approches différentes et des gens qui n’aimaient pas le sentai qui nous ont dit : “j’ai quand même testé parce que c’est vous, parce qu’on me l’a conseillé, et finalement, j’ai bien aimé l’histoire”. Il y en a qui ont découvert le sentai, d’autres qui étaient fans de sentai et qui se sont dit : “ah tiens, c’est une réécriture intéressante”. Donc, tout le monde a un peu trouvé son chemin vers ce qui l’intéressait dans le projet. Alors, il y a sûrement des gens qui n’ont pas aimé, on ne nous l’a pas dit. Mais en tout cas, c’est le fait qu’il n’y a eu plein de petites niches différentes de lecteurs qui se sont trouvées dans le projet. C’est ça qui a été vraiment agréable.
MB : C’est vrai que ce qui est chouette, ce qui m’a rassuré, c’est que les experts y ont aussi trouvé quelque chose. Effectivement, on avait le risque éditorial de : “bon, en fait, il y a Guillaume Singelin et Mathieu Bablet qui ont fait leurs délires, et ça n’intéresse qu’eux”. Mais quand on avait dépassé ça, j’étais rassuré de voir qu’en plus, on n’avait pas raconté trop de conneries sur le tokusatsu, parce que, comme tu disais, en préambule, Guillaume, on n’est pas experts. On l’a fait avec sincérité, mais en plus, les gens qui ont une connaissance incroyable sur le sujet y ont trouvé quelque chose d’intéressant. Ça, je ne m’y attendais pas.
Le tome 2 est attendu pour 2026. Que pouvez-vous nous dire – sans spoiler – sur ce qui attend les personnages ?
MB : C’est pas vraiment du spoil. Mais effectivement, en fait, comme on est sur de la tranche de vie et que ce qui nous intéresse, c’est l’aspect générationnel, après le tome 1 il y a une ellipse de 5 ans. Donc le tome 2, commencera 5 ans plus tard, où on n’est plus sur des jeunes adultes, mais on est sur des travailleurs qui ont déjà compris ce qui était le milieu du travail et ce qui les attendait pour le reste de leur vie jusqu’à la retraite. Ça, ce sont des étapes par lesquelles on est passés aussi, sur lesquelles on a un peu de recul. Et donc, ça nous intéressait d’évoluer, de ne pas rester que sur des tranches de vie adolescente, parce que c’est chouette, mais en trois tomes, il faut arriver à être un peu efficace. Et on a des choses à raconter. Il faut donc s’attendre déjà à ce que le statu quo ait un peu changé et qu’on ne retrouve pas les personnages comme on les a quittés.
Au-delà de la série, pensez-vous que Shin Zerø a ouvert une voie pour d’autres récits sentai/kaiju en franco-belge ?
MB : Je ne sais pas s’il a ouvert une voie, parce que j’ai l’impression que le sentai et le tokusatsu ça fait quelques années notamment via le marché américain que c’est présent. Et même en France, il y a un mangaka en français qui fait aussi du sentai (Ripper, de Jeronimo Cejudo, chez Ankama Editions). C’est assez étonnant, parce qu’il y a toujours aussi peu de monde, je pense, qui est intéressé par le sentai et le tokusatsu. Mais en fait, il y a quand même des choses qui en sont extraites, notamment les Godzilla pour les films américains, des séries à succès comme Kaiju n°8. Et donc, je pense qu’on doit pouvoir contribuer à élargir un petit peu le champ d’action de cette culture très spécifique, ce qui est plutôt chouette, parce qu’elle gagne à être connue et malheureusement, on n’est pas partis sur de bonnes bases en France, donc c’est bien de pouvoir y revenir et recontextualiser un peu tout cet héritage.
Enfin, si vous deviez décrire Shin Zerø en une seule phrase à quelqu’un qui ne lit jamais de BD, ce serait quoi ?
MB : Shin Zerø, c’est le récit de jeunes losers costumés dans un monde ubérisé.