Limited Run Games, qui a bâti tout son modèle économique sur la publication de jeux indépendants en boîte dans des tirages très limités de quelques milliers d'exemplaires, se retrouve aujourd'hui confronté au nouveau réglement de l'ESRB qui pourrait bien empêcher certains titres de voir le jour dans ce format prisé des collectionneurs.
Créé en 1990 pour maintenir le Congrès éloigné du jeu vidéo quand celui-ci s'invitait dans les débats politiques quant au niveau de violence affiché, l'ESRB (Entertainment Software Rating Board) applique depuis plus de 25 ans ses évaluations d'âge et de contenu (violence, sexe, drogue) sur les jeux distribués sur le territoire américain, comme le fait le PEGI en Europe pour aiguiller les familles dans l'achat des jeux. Tous les jeux commerciaux sont concernés par les évaluations de l'ESRB, du plus gros AAA au plus petit collector de niche vendu sur une boutique en ligne indépendante.
Il y a encore deux mois, il était possible de lancer un jeu indépendant en boîte sans avoir besoin de payer pour obtenir une évaluation additionnelle de l'ESRB, celle-ci figurant déjà sur l'édition dématérialisée du jeu. Mais depuis septembre, l'ESRB a introduit un nouvelle règle qui stipule que les jeux déjà disponibles en téléchargement doivent faire l'objet d'une évaluation payante de 3 000 dollars lorsqu'ils prennent le chemin d'une sortie en boîte. Une règle validée par Sony, Microsoft et Nintendo.
À l'origine, l'intention derrière ce changement est avantageux : pour les gros ou moyens éditeurs qui sortent un jeu dont le budget de développement ne dépasse pas le million de dollars, le coût de l'évaluation est désormais de 3 000 dollars au lieu de 10 000 dollars. Mais cette même règle handicape désormais les plus petits créateurs, qui doivent désormais ouvrir leur portemonnaie s'ils veulent publier une copie boîte de leur jeu chez Limited Run Games, iam8bit ou Special Reserve Games, qui a d'ailleurs été obligé d'annuler la sortie du collector de Ruiner sur PS4 à cause de cette taxe.

Sur le papier, il n'existe aucune loi qui force les développeurs à passer par l'ESRB pour commercialiser un jeu. Dans les faits, la situation est plus complexe puisque les magasins refusent généralement de vendre des jeux qui n'ont pas obtenu la validation de l'organisme. Limited Run Games, qui vend ses éditions limitées sur sa propre boutique uniquement, avait jusqu'ici le loisir de contourner l'ESRB (évitant au passage l'ajout d'un disgracieux logo sur l'illustration de couverture). La donne est désormais différente, puisque les développeurs qui désirent faire fabriquer une copie boîte sont désormais obligés de verser 3 000 dollars à l'ESRB. « Je n'ai pas de problème avec les intentions de l'ESRB, mais on ne peut pas nier que ces évaluations vont faire mal à nos développeurs de la façon la plus importante, en prenant directement l'argent de leurs poches. Et c'est une somme significative : 3 000 dollars, c'est un mois de nourriture et de loyer », explique John Fairhurst, cofondateur de Limited Run Games.
La fin:
https://www.gamekult.com/actualite/la-nouvelle-taxe-de-l-esrb-complique-la-mise-en-boite-des-petits-jeux-3050799927.html?utm_term=Autofeed&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#link_time=1510722178
C'est comme tous ces trucs genre frais de dossier ou frais de resiliation des trucs d'enculés pour pomper du fric, mais ici c'est encore pire.
Est-ce qu'on sait comment ils évaluent le jeu ? Ils lisent TOUS les textes et voient TOUTES les images du jeu ? :0