Et si une page s’apprêtait à se tourner chez Xbox ? Depuis quelques jours, une rumeur gagne du terrain : Phil Spencer, visage emblématique de la branche gaming chez Microsoft et surtout de Xbox depuis maintenant plusieurs années, préparerait son départ, prévu après le lancement de la prochaine génération de consoles. Un bruit de couloir pas si nouveau, mais qui ressurgit dans un contexte pour le moins tendu.

C’est le leaker @TheGhostofHope qui a relancé la machine, affirmant que Spencer travaillerait main dans la main avec Sarah Bond pour organiser sa succession. Selon lui, tout serait déjà calé pour une transition en douceur, avec Bond aux commandes de Microsoft Gaming une fois l’ère Spencer révolue.

Mais cette version des faits n’est pas totalement partagée par tout le monde. Jez Corden, journaliste bien connecté du côté de Windows Central, a tenu à nuancer cette idée : “Chronologiquement, il partira évidemment après la prochaine console, mais le discours comme quoi un plan serait déjà en place maintenant est tout simplement faux.”

En somme, oui, Spencer partira probablement un jour car personne n’est éternel, mais parler de plan acté serait prématuré.

Même si tout cela reste officieux, le timing n’a rien d’anodin. Microsoft vient d’annoncer une nouvelle salve de licenciements, et la division Xbox est loin d’être épargnée. Près de 9000 postes sont supprimés au total, avec des conséquences directes sur plusieurs studios : The Initiative (Perfect Dark) ferme ses portes avec l'annulation du jeu, Rare enterre Everwild, Turn 10 voit son équipe fondre de moitié, et même les équipes liées à Call of Duty sont touchées. Le message est clair : l’heure est au recentrage. Brutal.

Dans cette ambiance de restructuration générale, le nom de Spencer revient avec insistance. Non pas comme fusible, mais comme figure d’un cycle qui s’achève. L’homme avait su relancer Xbox après la débâcle de la One, imposer une nouvelle philosophie avec le Game Pass, et ouvrir la marque à d’autres plateformes. Mais ces derniers mois, les choix stratégiques (fermetures de studios, virage multiplateforme, abandon progressif du hardware traditionnel) divisent, y compris en interne.

Si départ il y a, Sarah Bond apparaît logiquement comme la mieux placée pour prendre le relais. Déjà très en vue ces derniers mois, elle incarne le tournant de Xbox vers les services, le cloud, et un écosystème plus large que la console elle même. Une vision cohérente avec celle de Spencer… mais qui devra désormais prouver qu’elle peut survivre à sa figure fondatrice.

Au final, même si aucun calendrier officiel n’a été fixé, difficile de ne pas sentir que la page Spencer commence doucement à se tourner. L’homme est toujours là, mais le décor autour de lui change. Et tout porte à croire que son dernier grand acte à la tête de Xbox sera d’accompagner le lancement de la prochaine machine avant de passer le flambeau. Un départ sans éclat, mais hautement symbolique, qui marquerait la fin d’une époque pour Xbox… et peut être le début d’une nouvelle, encore incertaine.

Sources :
Insider Gaming
Jez Corden

Depuis plusieurs mois, Microsoft enchaîne les signaux laissant penser que la console Xbox, en tant que produit physique central, est en train de devenir secondaire. Le partenariat avec Asus autour de la ROG Ally “Xbox Edition”, l’intégration au Meta Quest 3S, ou encore le rapprochement stratégique avec AMD : autant d’initiatives qui n’ont plus grand chose à voir avec le lancement d’une machine propriétaire classique. Microsoft semble vouloir faire de Xbox une marque, plus qu’un hardware.

C’est une analyse que partage Laura Fryer, l’une des pionnières de la division Xbox chez Microsoft. Dans une vidéo récente, elle se dit inquiète de ce qu’elle perçoit comme un lent désengagement de la partie hardware. Elle parle même d’un “Xbox hardware mort”, et voit dans les récentes annonces une stratégie de sortie progressive du marché des consoles au sens traditionnel du terme.

Et les faits lui donnent en partie raison. La ROG Ally Xbox n’est pas une console, mais un PC sous Windows arborant une étiquette Xbox. Pareil pour les autres partenariats : on ne conçoit plus, on labellise. Le discours officiel a changé lui aussi. Fini l’idée d’un “nouveau modèle” successeur de la Series X : on parle désormais d’un “écosystème” où Xbox est présent via des services, des accords, des interfaces… mais plus forcément à travers une machine conçue de A à Z par Microsoft.

Le Game Pass devient le vrai cœur du dispositif. C’est autour de lui que tout s’organise : PC, cloud, appareils tiers… Avec à la clé une promesse simple : jouer à ce qu’on veut, où on veut, sur l’appareil qu’on a sous la main. Un modèle qui a ses avantages, mais qui soulève aussi des interrogations : qu’est ce qui distingue encore Xbox de Steam, du Play Store ou du cloud d’Amazon ? Où est la valeur ajoutée de la marque si elle ne repose plus sur un hardware dédié, une interface unique, une expérience singulière ?

En parallèle, le catalogue Xbox reste marqué par un certain immobilisme. Les grosses nouveautés tardent à convaincre, les projets les plus prometteurs restent au stade de teaser, et c’est souvent vers le passé qu’on se tourne pour occuper le terrain à l’image du remake d’Oblivion, cité par Fryer. Xbox capitalise sur des réussites d’hier, mais peine à dessiner un futur clair.

La marque Xbox survivra, sans doute. Mais sous quelle forme ? Une application sur PC, un service embarqué sur les téléviseurs, une option parmi d’autres dans l’univers Windows ? Peut être. Mais dans ce cas, il faudra accepter de dire adieu à ce qu’elle représentait pour toute une génération de joueurs : une vraie console, avec une identité, une ambition, une vision.

Le 25ème anniversaire de la marque approche. Ce sera peut être l’occasion pour Microsoft de clarifier sa direction. D’ici là, une chose est sûre : Xbox n’est plus un simple produit, c’est une transition. Reste à savoir si les joueurs accepteront ce virage sans se détourner.

Annoncée lors de la conférence Xbox du Summer Game Fest, la ROG Ally Xbox, conçue par Asus en partenariat avec Microsoft, est la nouvelle vitrine de l’expérience Xbox sur un appareil nomade. Interface optimisée, boutons dédiés, intégration poussée des services Xbox : sur le papier, elle coche presque toutes les cases.

Mais ne vous y trompez pas : ce n’est pas la console portable Xbox que Microsoft aurait pu sortir en propre. Car selon les informations de Tom Warren, journaliste bien informé de The Verge, le véritable projet de machine nomade Xbox aurait été récemment annulé en interne.

Cette machine portable Xbox était bien prévue en marge de la future génération de consoles. Un appareil maison, conçu pour offrir une expérience Xbox native en mobilité, et s’inscrivant dans la stratégie matérielle à venir du constructeur.

Mais ce projet aurait été mis de côté, Microsoft ayant préféré concentrer ses efforts sur le développement de sa nouvelle plateforme Xbox, pensée pour être ouverte, modulaire et multiplateforme.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la ROG Ally Xbox (et prochainement les autres machines nomades sous Windows). Ces machines ne sont pas de simples partenariats marketing, elles incarnent une vision plus large : faire de Windows et des partenaires hardware les vecteurs d’une expérience Xbox fluide, sans dépendre d’un matériel maison unique. Avec l’application Xbox sur PC, le cloud gaming, les sauvegardes synchronisées, et Xbox Play Anywhere, Microsoft tisse peu à peu un écosystème transversal où l’appareil importe moins que l’accès.

L’annulation de la console portable Xbox ne signifie pas que Microsoft renonce à l’idée. Mais elle traduit un changement de priorité : au lieu de miser sur une console supplémentaire à produire, la firme veut capitaliser sur le matériel existant, quitte à déléguer le hardware à des marques comme Asus, Lenovo ou MSI.

En parallèle, Microsoft planche aussi sur un projet à plus long terme : permettre de faire tourner les anciens jeux Xbox en émulation sur PC. Une équipe dédiée à la préservation des jeux a été créée début 2024, mais le chemin reste semé d’embûches techniques et juridiques.

Stephen Totilo, journaliste chez Game File, a récemment testé la fraichement annoncée Xbox Ally X, fruit de la collaboration entre Microsoft et ASUS. Ce nouvel appareil vise directement à concurrencer des poids lourds du marché portable tels que le Steam Deck de Valve ou la Nintendo Switch 2, tout en proposant une approche innovante de l’expérience utilisateur grâce à une optimisation poussée de Windows.

La grande force de la Xbox Ally X repose sur une interface logicielle spécialement optimisée pour le jeu. Contrairement aux précédentes consoles portables sous Windows, la Xbox Ally X n'affiche plus le traditionnel bureau Windows 11 au démarrage. À la place, elle propose une "expérience plein écran Xbox", pensée pour libérer un maximum de ressources système au profit du jeu. Cette suppression du bureau classique permet notamment d’économiser jusqu’à 2 Go de mémoire vive et de réduire significativement la consommation énergétique en veille, avec une consommation divisée par trois comparée à une session Windows classique.

La surcouche logicielle centralise une bibliothèque unifiée regroupant les titres issus de Steam, Epic Games Store, Ubisoft Connect, Battle.net, et Xbox Game Pass PC. Elle inclut également un système de badging précisant les modes d’accès possibles (local, cloud, remote play) et introduit un futur label de compatibilité pour jeux optimisés Ally, à la manière des jeux "Deck Verified" chez Valve.



Le bouton Xbox ouvre une version enrichie de la Game Bar, permettant un accès rapide aux jeux récents, aux applications, au chat vocal, à son profil, et au multitâche. Un bouton bibliothèque dédié donne un accès direct à tous les jeux installés, toutes plateformes confondues.

La Xbox Ally X est la version haut de gamme de deux modèles (l'autre étant la Xbox Ally). Les spécifications annoncées sont les suivantes :

Xbox Ally (modèle de base)
Processeur : AMD Ryzen Z2 A
RAM : 16 Go LPDDR5X
Stockage : 512 Go SSD (M.2)
Écran : 7 pouces, 1080p, 120 Hz, tactile
Batterie : 60 Wh
Poids : 670 g

Xbox Ally X (modèle avancé)
Processeur : AMD Ryzen AI Z2 Extreme
RAM : 24 Go LPDDR5X
Stockage : 1 To SSD (M.2)
Écran : 7 pouces, 1080p, 120 Hz, tactile
Batterie : 80 Wh
Poids : 715 g



Les deux modèles offrent un affichage 1080p avec écran tactile 120 Hz, mais Microsoft précise que l’expérience sur la version X vise le 900p à 1080p natif pour la plupart des jeux modernes. ASUS confirme que la machine est pensée pour offrir les meilleures performances, autonomie et rapport qualité/prix dans la plage de puissance des 15 à 20 watts.

Contrairement à la rumeur d’un projet de console portable Xbox native (qui aurait utilisé l’OS des Series S/X), la Xbox Ally X reste fondée sur Windows 11, avec un partenariat assumé avec ASUS. Microsoft mise sur une plateforme ouverte et évolutive, alignée sur son écosystème PC, plutôt qu’un hardware propriétaire cloisonné.

Le projet s’inscrit dans la stratégie Microsoft "Play Anywhere" : un achat donne accès à une version PC et Xbox d’un même jeu pour plus de 1300 titres compatibles, avec synchronisation des sauvegardes et succès.

La console permet aussi le jeu en cloud, le remote play depuis une Xbox locale, et peut se connecter à un écran externe. En revanche, aucun dock officiel n’a encore été annoncé.

Les ambitions de Microsoft sur ce segment restent prudentes. Les chiffres du marché des consoles portables sous Windows restent modestes : entre 1,5 à 5,3 millions d’unités vendues (Steam Deck et appareils similaires), loin derrière les 18,5 millions de PS5 vendues en 2024-2025. La Switch 2, plus puissante et capable de faire tourner des titres comme Cyberpunk 2077, vise 15 millions d’unités sur 9 mois.

Phil Spencer, en 2023, déclarait ne pas croire que ces appareils resteraient des niches. Pourtant, deux ans plus tard, ils n’ont pas encore atteint la masse critique. Microsoft semble néanmoins croire à un potentiel d’expansion, notamment grâce à la notoriété de la marque Xbox, perçue comme plus accessible que celle d’ASUS ou de ROG auprès du grand public.

Dernier point clé : l’interface Xbox plein écran sera portée à d’autres consoles Windows à partir de l’année prochaine. Microsoft a confirmé que cette expérience logicielle, conçue pour réduire la charge de Windows et maximiser les performances, sera d’abord disponible sur Xbox Ally et Ally X, avant d’être déployée sur d'autres appareils compatibles Windows.

La Xbox Ally X marque une évolution majeure dans la conception des consoles portables sous Windows. Grâce à une approche système repensée, un hardware performant, et une logique multiplateforme cohérente, Microsoft et ASUS proposent une alternative sérieuse au Steam Deck. Reste à connaître son prix, ses performances en conditions réelles, et la capacité de Microsoft à fédérer les éditeurs autour de cette nouvelle plateforme portable.