C’est le jeu offert ce mois-ci avec le
PlayStation Plus, et autant dire que je l’avais complètement zappé à sa sortie. L’occasion semblait parfaite pour rattraper mon retard, mais en toute honnêteté, je ne m’attendais pas à une expérience aussi… fade.
Le concept de départ laissait pourtant entrevoir de belles promesses, avec ce manoir de Derceto peuplé de personnages instables, plongeant sans cesse le joueur dans l’incertitude face à ce qui est réel ou imaginaire. Sans parler de la progression et du gameplay inspirés de
Resident Evil 2 Remake, devenu presque une norme pour les survival-horror à la troisième personne, et qui avaient donc de quoi séduire d’entrée de jeu.
Mais très vite, tout s’écroule. En quelques heures à peine, l’ennui s’installe. La réalisation frôle parfois la catastrophe, le rythme est en dents de scie et les énigmes sont essentiellement basées sur des puzzles répétitifs. Plus on progresse, plus le tout semble se casser la figure...
Les déplacements sont d’une lenteur frustrante, avec des animations qui mettent parfois plusieurs secondes à se déclencher. Les combats, mous au possible, sont desservis par un bestiaire rachitique que l’on peut compter sur les doigts d’une main.
Tout ce que le jeu tente d’accomplir est soit mal exécuté, soit d’un niveau très moyen. Même les deux campagnes proposées, censées offrir des perspectives différentes selon le personnage incarné, peinent à se justifier. Ce que vous vivrez avec Emily est quasi identique à ce que vous ferez avec Carbyn, à l’exception d’un passage exclusif pour chacun (syndrome des scénarios bis de
Resident Evil 2 Remake).
Il faut cependant reconnaître que tout n’est pas à jeter. Le scénario, centré sur le vaudou et la folie collective, s’appuie sur une narration fragmentée qui pousse le joueur à rassembler les pièces du puzzle pour comprendre l’histoire dans son intégralité (j’ai personnellement beaucoup apprécié). Cela change agréablement des twists à la
Silent Hill 2, devenus clichés dans le genre survival horror, ou des scénarios sans relief, qui dévoilent tous leurs secrets dans les toutes dernières minutes.
Pour résumer, le jeu n’est pas fondamentalement mauvais, mais il est terriblement moyen. Quel dommage...
Les plus :
-Une ambiance années 30 particulièrement réussie
-Un scénario solide, mêlant vaudou et folie collective
-Une direction artistique soignée
-Quelques décors très jolis pour un jeu de cette envergure
-Plusieurs fins possibles
-Une durée de vie dans la moyenne du genre
-Un gameplay inspiré de RE2 Remake…
Les moins :
-…mais terriblement mou et lent
-Un rythme trop irrégulier
-Des énigmes peu créatives, basées à 90 % sur des puzzles
-Une réalisation globale très en dessous des standards
-Un bestiaire famélique
-Un boss final complètement raté
-Deux campagnes bien trop similaires
-Une replay value plombée par les défauts précédents
Note : 5/10