Succès surprise de cette fin d’année sur Switch (aka la console avec la plus grosse communauté marketing bénévole), entre ses positions dans le top des ventes sur e-shop et ses coulées de déclarations d’amour enflammées sur Internet (comme ici ou là), Golf Story a débarqué fin Septembre en exclusivité dans les chariots numériques du petit artisan.
Avec son concept inspiré du Mario Golf de Camelot, à savoir un RPG où les affrontements se régleront à coups de Fer 7 ou de Putter (voir même de frisbee, de tondeuses à gazon ou drone volant pour certaines quêtes plus originales), Golf Story a pu bénéficier d’une certaine hype chez quelques anciens qui ont quelque peu aidé à le situer sur le devant de la scène médiatique, perdu qu’il était au milieu de la diffusion Nindies.


Réalisé dans une 2D qui ne soulèvera pas les foules mais est suffisamment propre et variée pour ne pas inspirer de sentiments de redite (8 univers et autant de parcours différents vous attendent), le jeu vous place donc dans la peau d’un aspirant golfeur plaqué par sa femme vénale (pas vu de shitstorm numérique quant à ce point, curieux) qui va poursuivre ses rêves d’enfant et essayer de devenir pro malgré une forte opposition des PNJ qu’il rencontrera (ce qui deviendra d’ailleurs un petit peu complètement forcé à terme).


Pour ce faire, il devra donc s’imposer à la force de son swing et accomplir divers quêtes, suffisamment variées, succinctes et nombreuses pour ne jamais lasser le joueur tout au long du jeu.
Ces dernières seront toujours assez loufoques et prétexte pour des personnages excentriques d’abuser de la naïveté de votre protagoniste. Dommage qu’on ne puisse pas nommer son personnage, « paillasson » lui serait allé comme un gant (de golf bien évidemment).
Toujours est-il qu’entre l’étude d’herbes de qualité, une séance de Pac-Man géante, la mise au pas de taupes, la recherche archéologique, la constitution d’une armée de squelettes ou les différentes mini-épreuves de golf des divers PNJ, le jeu imposera un rythme parfaitement maîtrisé entre les différents tournois ou affrontements auquel vous participerez.

Pour cette partie golf, rien de compliqué : facile à prendre en main (Une jauge permet de régler la puissance de votre tir après sélection du club, de l’orientation et du point d’impact de la balle et la précision est décidée d’un point sur cette première lors de la redescente du curseur), elle demandera cependant une appréciation environnementale du terrain. Outre le vent et l’inclinaison des greens, chacun des univers aura en effet des risques ou bénéfices spécifiques. La glace transformera votre partie en jeu de curling, des oiseaux chapardeurs déplaceront vos balles, des tortues pourront venir à votre secours pour traverser des étendues d’eau…Vous aurez toujours quelque chose à prendre en compte qui vous empêchera de jouer de manière bourrine et renouvellera votre approche de jeu.
Vous pourrez aussi récupérer divers clubs au fil de votre progression améliorant votre efficacité sur certains points, comme un équipement de RPG classique, via dépense de vos deniers acquis à la force du poignet (En tournois ou lors de chaque quêtes).


Pour ce qui est de l’écriture, c’est gentillet et ça se laisse suivre sans souci. Les bulles de dialogue et leurs formes différentes permettent un dynamisme certain bienvenu. Certains échanges seront plutôt amusants (Mention spéciale aux « journalistes » et à une séance de rap surréaliste). Point positif du jeu, les PNJ récurrents disposeront d’une véritable évolution et n’oublieront pas les évènements passés. Le jeu est uniquement dispo en anglais, et mis à part les termes spécifiques au Golf, ça ne devrait poser de problèmes.

Niveau durée de vie, j’ai personnellement mis 18 heures pour arriver au bout de l’aventure avec toutes les quêtes réalisées, sans m’ennuyer une seule seconde, sans rencontrer de pics de difficulté (C’est très facile, ce qui est plutôt un bon point pour la détente neuronale). Le jeu est à faire en sessions d'une à deux heures par jour cependant, à déguster par petits bouts. Vu le prix demandé (15€), c’est donc plus qu’honnête.

Il y aurait aussi une vague de bugs, fatals pour votre avancée si l’on en croit certains retours sur la Toile, mais si j’étais mauvaise langue et vu mon expérience de jeu (Aucun rencontré), je dirais que ce sont sûrement des joueurs mettant en application la pub Mario Kart dans des conditions d’hygiène douteuse avec défaillances machine à la clé. Un correctif va cependant être apporté et on espère donc que cela réglera tous ces problèmes.


En résumé, c’est d’la balle. Pour une première, Sidebar Games a réussi son coup et son aventure charmera tous ceux qui désirent un J-RPG sportif. N’outrepassant jamais la patience du joueur, proposant toujours suffisamment d’amusement pour l’inciter à continuer sa partie, le titre est une exclu de qualité apportant suffisamment de fraîcheur pour s’émanciper de ses influences.
Pour le coup, c’est donc un Par 8 pour ceux à qui ce style de jeu parle et un Par 6 pour les autres.