Le 24 Février 2017 sortait Hollow Knight sur PC. Le tout premier jeu indépendant de la petite équipe australienne de Team Cherry, et fruit d'un financement participatif sur Kickstarter. Pile 4 ans après sa sortie, voici mon ressenti sur un opus que j'ai découvert cette année et que je ne suis pas prêt d'oublier.
Si je devais utiliser un seul adjectif pour décrire l'atmosphère et l'ambiance si singulière du royaume d'Hallownest, ça serait "froid". Une froideur que j'ai ressenti tout le long du jeu d'abord à travers son environnement chargé d'histoire à la fois organique et géologique. Nous faisant passer par des villes plus ou moins fantômes. Ruines de civilisations autrefois prospères, aujourd'hui éteintes. Cavernes, forets et bien plus encore.
Une froideur qui émane aussi des créatures insectoïdes constituant le plus gros de la population. Des nombreux cadavres jonchant les sentiers, aux bêtes sauvages hostiles et dénués de volonté propre, totalement ravagés par l'influence d'un fléau qui semble consumer un royaume en décrépitude.
Et surtout, une froideur qui transparait par la teinte globale du jeu. Souvent terne, sombre, et à l'image des lieux visités qui ont chacun leur propre couleur. Le tout est appuyé par cette direction artistique soignée me faisant penser à une Bande Dessinée macabre.
Au fur et à mesure que l'on s’enfonce dans les profondeurs du royaume, on réalise à quel point cet univers qui paraissait si "mignon" en surface, est en réalité ténébreux et glauque à souhait. Certains lieux étaient tellement oppressants pour moi que j'étais mal à l'aise rien que d'y être.
Esprits rêveurs
Mais tout n'est pas noir à Hallownest. On le voit "à travers le masque" de personnages parfois attachants, et parfois détestables que l'on croisera. Personnages qui sont tous doublés dans un dialecte leur étant propre, permettant de mieux cerner leur caractère. Pour certains d'entre-eux, leur destin dépendra grandement de nos actions, parfois sans qu'on s'y attende vraiment. On est donc loin des simples PNJ qui ne sont que de passage.
Qu'il s'agisse de marchands, rivaux ou simples voyageurs, certains se révèleront être d'une grande aide et auront beaucoup de choses à nous apprendre sur ce monde à travers leurs témoignages, les rares quêtes annexes qu'ils nous confieront, leurs combats, et aussi leurs rêves. L'accès à ces derniers via l'aiguillon des rêves, nous permet de sonder leurs pensées profondes afin de mieux les connaitre. Ce qui m'amène à dire que l'écriture de ces personnages est de très bonne facture.
Mention spéciale à Cloth la brave guerrière. Quirrel l'explorateur qui apparait dans la BD officielle du jeu. Cornifer le cartographe souvent bien planqué. Et bien évidement Hornet qui manie l'aiguillon comme personne, et que j'ai hâte de revoir dans l'opus Silksong où elle aura le premier rôle. Grâce à eux, on se sent un peu moins seul à Hallownest.
Exploration dangereuse
Pour ma part, je suis assez familier avec le genre Metroidvania qui caractérise ce HK. Rendant de multiples hommages à des sagas phares du genre comme les Metroid, Castlevania,Ori, et même les Souls. Ce dernier ayant certaines similitudes avec HK mais j'y reviendrais plus bas.
Pourtant, mon exploration d'Hallownest s'est avérée plus compliquée que prévue. La faute à une carte du jeu qui ne se complète non pas en temps réel selon nôtre avancée, mais via les bancs constituant le point de "repos". C'est seulement là que vont se dessiner les zones découvertes pour peu qu'on ait déjà acheté la carte de la région auprès de Cornifer. Et tant qu'on ne l'aura pas récupéré, on sera forcé d'explorer "à l'aveugle" sans savoir ni où aller, ni les dangers qui nous attendent sur le chemin.
Mais même en l'ayant sous mes yeux, ça ne m'aura pas empêché de me perdre de nombreuses fois. Et de perdre de nombreuses heures de jeu à fouiller partout pour trouver les objets manquants sans lesquels je ne pouvais pas progresser. Certaines zones ou passages demeurent tellement bien cachés qu'ils n’apparaissent même pas sur la map.
Pour faciliter le voyage, on aura à notre disposition très tôt dans l'aventure du Dernier Coléoptère. Celui que je considère comme étant notre guide touristique personnel du Royaume, et qui nous fera voyager de station en station pour peu qu'elles soient déjà découvertes.
Pas de doute on est sur du bon Metroidvania à l'ancienne sur ces aspects. Avec un level-design très bien construit et des niveaux en parfaite cohésion s'enchainant naturellement.
C'est le genre de jeu où on ne te dit jamais où aller et comment, et où tu dois te débrouiller par tes propres moyens pour avancer dans ces dédales que j'ai aimé (et détesté) parcourir avec les différents pouvoirs et objets acquis au fil de ma progression. Une progression qui a été mise à mal un nombre incalculable de fois à cause de ces saletés de ronces et autres obstacles dangereux.
À ce propos, il existe dans le jeu une zone cachée nommée le "Sentier des Souffrances" qui est constitué quasi intégralement de pièges sur le chemin. Et pour l'avoir parcouru dans sa totalité, je peux dire qu'elle porte très bien son nom. À croire que les développeurs prennent plaisir à voir leurs joueurs souffrir...
Maître de l'aiguillon
Le gameplay de HK est l'une de ses plus grandes forces. Vif et très exigeant, même si assez peu de boutons sont mis à contribution et qu'il n'y a aucun système de combos. La difficulté ne sera pas de le prendre en main, mais de le maitriser au mieux pour triompher des plus puissants boss et des obstacles les plus dangereux.
Pour ça, il faudra s'approprier les techniques liées à l'aiguillon du chevalier qu'on incarne. Aiguillon que l'on pourra améliorer au prix de quelques geos (la monnaie du jeu), et certaines ressources. Chaque coup asséné à un ennemi par cette arme provoquera un léger effet de recul et remplira notre jauge d'âme dans laquelle on puisera pour réaliser des attaques spéciales et se soigner. Cette dernière action nous forcera à rester immobile le temps du rechargement, nous laissant à la merci des attaques adverses.
Concernant l'aiguillon, je ne peux passer à côté la technique signature de ce HK qu'est le "Pogo". Consistant à rebondir continuellement sur un ennemi ou un obstacle en lui donnant des coups vers le bas depuis les airs. Je la trouve assez jouissive à utiliser et ça change grandement la donne en combat une fois bien maitrisée.
Si on a une bonne gestion du timing, il y a aussi la parade qui s'enclenche dès que notre arme et celle de l'ennemi s’entrechoquent. Laissant un bref instant de répit pour contre-attaquer et donnant l'impression de jouer à un jeu d'escrimes.
En plus de l'aiguillon, on peut gérer différents charmes qui nous octroieront diverses capacités qui pour certaines seront utiles en combat, et pour d'autres en exploration. L'assignement s'effectue sur les mêmes bancs d'où on gère la carte, mais servant aussi pour récupérer de ses blessures et sauvegarder.
Car à chaque mort du chevalier, celui-ci réapparaitra sur le dernier banc sur lequel il se sera assis. Mais en contrepartie, il aura perdu temporairement tous les geos accumulés jusqu'alors. Pour les récupérer, il lui faudra retourner sur le lieu de défaite pour affronter un esprit à son image et récupérer son dû. Et s'il meurt à nouveau en chemin avant d'y parvenir, alors les geos sont perdus à tout jamais. Un aspect qui n'est pas sans rappeler la série des Souls pour ne citer qu'elle.
Challenge sans fin
HK est un jeu difficile comme c'est pas permis. Je l'ai constaté dès le début de l'aventure face aux premiers boss qui ont déjà donné du fil à retordre avec le peu de santé et de techniques de combat dans mon répertoire. On pourrait penser qu'au fil de la progression et des techniques acquises, le jeu deviendrait plus simple. Bien au contraire ! Car cette escalade de la difficulté ne s'arrête pour ainsi dire, jamais.
Entre certains boss que l'on peut ré-affronter dans leur forme Rêve et qui demeurent beaucoup plus puissants et rapides. Le Colisée des Fous où on y affronte des vagues d'ennemis par dizaines. Ou encore le contenu des DLC gratuits avec d'abord un certain Grimm et ses faux airs de Dracula qui m'aura donné des sueurs froides dans sa forme cauchemardesque. Et ensuite la Maison des Dieux qui permet d'affronter à nouveau l'intégralité des boss du jeu à la chaine. D'ailleurs à l'heure où ce test est publié, j'essaie de venir à bout du 5ème Panthéon qui est de loin le défi le plus corsé du jeu.
Concernant les boss, j'en avais pas gardé un très bon souvenir à mes débuts. Beaucoup étaient assez ardus d'entrée de jeu, et j'ai dû prendre mon mal en patience pour en venir à bout. À constamment étudier leur pattern et adapter mes techniques en fonction. Puis le temps passait, les combats s'enchainèrent, et je commençais à prendre plaisir à les affronter.
Je pense que si j'ai changé d'avis en cours de route, c'est grâce aux DLC dont j'ai déjà parlé plus haut. Au point où aujourd'hui je ne galère presque plus face à des boss que j'arrivais à peine à toucher et à esquiver des dizaines d'heures de jeu plus tôt. À l'issue d'un combat où j'ai tout donné, le sentiment de puissance et surtout de satisfaction que me procure une victoire est indescriptible. Et c'est précisément pour ça que je suis allé aussi loin malgré la difficulté.
Puis faut dire que la mise en scène de ces batailles est souvent spectaculaire. Avec une musique parfaitement adaptée en arrière-plan qui rend le tout encore plus grisant. D'ailleurs il est temps d'en parler.
Symphonie chevaleresque
Avant de conclure je tenais à toucher quelques mots sur la composition de Christopher Larkin qui est tout simplement grandiose. Peut-être l'une des plus belles que j'ai pu écouter dans un jeu du genre avec les Ori. Constitué en majeure partie de pianos, violons, d'orgues et de cuivres comme pour rappeler l'ambiance moyenâgeuse et héroïque du titre. Avec une teneur globalement mélancolique, sublimant la beauté et l'atmosphère des contrées visitées. Voici ma petite sélection des morceaux qui m'ont le plus marqués.
City of Tears
Crystal Peak
Soul Sanctum
Sealed Vessel
Dream battle
Grimm
Conclusion
Hollow Knight m'aura mis une sacrée baffe. Au sens propre comme au figuré. J'ai été happé par son ambiance ténébreuse, et ses bribes d'une histoire qui pour peu qu'on s'y intéresse, révèle un lore d'une richesse insoupçonné. Lore qui doit énormément à des personnages hauts en couleurs qui m'auront marqué. Sans oublier son gameplay exigeant, mais jouissif avec l'aiguillon et les charmes. Et sa bande-son sans aucune fausse note pour ma part.
Ceci dit, c'est un jeu qui ne fait aucun cadeau et qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Sa difficulté croissante en est la principale raison, et les morts liés aux boss et à l'environnement sont innombrables. Pourtant et à ma grande surprise, ça ne m'aura pas empêché de dépasser largement les 100% de complétion du jeu. Chose qui m'aura pris une soixantaine d'heures. Une aventure que je ne pensais pas aussi longue pour un jeu du genre.
À défaut de réinventer le Metroidvania, ce jeu le sublime en y ajoutant sa propre patte. Le plus incroyable c'est de se dire que le nombre de personnes ayant bossé dessus se compte sur les doigts d'une main. Un grand bravo à la Team Cherry d'avoir sorti une telle pépite en tant que premier jeu du studio.
En 2014, la saga The Legend of Zelda s'essaya pour la première fois au genre hack 'n' slash (ou Musō en japonais) avec le spin-off Hyrule Warriors premier du nom sur Wii U, qui fut porté par la suite sur 3DS et sur Switch. Il aura fallu attendre le 20 Novembre 2020 pour que la formule revienne sous le nom de L’Ère du Fléau, et qui sera l'objet de ce Test.
Me concernant, je n'avais qu'une vague expérience du genre avant cet opus. D'abord via de courtes sessions sur d'anciens jeux Samurai Warriors, et par le premier HW que je n'ai pas possédé mais auquel j'ai pu jouer durant des salons. Je ne pourrai donc pas comparer cet opus avec son prédécesseur et les autres jeux du style. À une exception près.
Cette exception étant Breath of theWild. Qui certes n'est pas un Musō, mais dont s'est totalement inspiré ce deuxième HW retraçant "plus ou moins" les évènements antérieurs à cet opus. Dont l'attaque du Fléau Ganon qui aurait mené le royaume d'Hyrule au bord de l'anéantissement. Un contexte qui fut la principale raison m'ayant motivé à faire ce nouvel opus. Car même si le genre était radicalement différent, je ne pouvais pas résister une nouvelle fois à l'envie de replonger dans l'univers d'un jeu qui m'a profondément marqué il y a bientôt 4 ans.
Breath of the Warriors
Le gameplay est pour moi l'une des plus grandes qualités de cet opus. Accessible, varié, et reprenant habilement des mécaniques de BotW tout en conservant la sauce Warriors.
Tout d'abord en nous faisant jongler entre les différents modules de la tablette Sheikah pour percer la défense ennemie, et les baguettes élémentaires faisant de lourds dégâts face à des ennemis ou sur des zones sensibles. Comme un Moblin de feu face à une attaque de glace, ou une attaque électrique sur un plan d'eau.
Pour l'aspect Musō, j'ai beaucoup apprécié le fait que les combos s'effectuent de la même manière pour des combattants tous différents. Qu'il s'agisse des attaques standards suivis d'une attaque forte, les coups critiques, ou attaques spéciales, aucun ne se ressemble et tous sont très plaisants à regarder. Et même si ça ne figure pas dans le jeu, j'aurais tellement aimé voir des attaques combinés entre combattants.
Mais l'influence de BotW n'est jamais loin avec le retour des esquives au dernier moment permettant la contre-attaque. Et les parades au bouclier pour les combattants qui en possèdent un. Cela apporte une dimension beaucoup plus stratégique au combat, nous forçant à analyser le pattern adverse pour mieux se défendre.
Dommage que la caméra manque parfois de recul et a tendance à n'en faire qu'à sa tête dans des endroits exigus. Ça rend les combats encore plus brouillons qu'ils peuvent l'être en temps normal surtout face à une horde. Heureusement qu'on peut verrouiller les adversaires puissants.
Reconquête d'Hyrule
Il existe trois types de missions. Les batailles suivant la trame principale, les missions de combats "annexes", et les missions en Hyrule. Toutes sont représentées par des icônes sur la même carte que BotW, et demeurent tellement nombreuses que même compter les moutons serait un jeu d'enfant à côté. Mais pour ne pas s'y perdre, on peut consulter le tout par chapitres, niveaux, ou personnages.
Concernant les deux premiers types de missions, je dois reconnaitre que c'est moins répétitif que je ne l'aurais imaginé. Les situations étant assez variés avec des avant-postes à prendre ou à défendre, éliminer des ennemis spécifiques, ou tout autre tâche à effectuer avant la fin du temps imparti. Nettoyer entièrement la carte de ses ennemis n'a donc pas vraiment d'intérêt à part augmenter la durée de la mission.
Pour mieux s'y préparer, on peut même préparer à l'avance des plats qui octroieront divers bonus d'attaque, de défense, ou divers. Exactement comme dans BotW.
En revanche, c'est un jeu qui nous incite à explorer chaque recoin de la map. Pour dénicher des coffres, et ces bon vieux Korogus toujours aussi bien cachés et heureusement moins nombreux qu'auparavant. D'ailleurs à l'heure où ce test est publié, cette chasse aux noix est la dernière chose qui me reste à faire pour compléter le jeu à 100%. Et bien que la topographie soit quasiment la même que dans BotW, impossible d'aller au déjà des chemins prédéfinis pour la mission en cours. Frustrant, mais compréhensible vu le style de jeu.
Pour le dernier type de mission, ça ne se passe pas directement sur le terrain mais depuis la carte. On les complètera en apportant les ressources demandées qu'on aura dûment acquises au cours des combats, ou achetées dans les différents relais. Avec comme récompenses à la clé, des améliorations pour le personnage concerné. Ici le détecteur sera votre meilleur ami, car il indiquera directement où se trouvent les ressources que l'on cherche.
Et ça ne s'arrête jamais, même après la fin de la trame principale. Car chaque mission débloquée en fait apparaitre une autre sur la carte et ainsi de suite. Pour ma part, j'ai systématiquement fait les quêtes secondaires qu'il me restait avant d'entamer la prochaine mission principale. Autrement, je ne m'en serais pas sorti.
C'est en forgeant qu'on devient forgeron
De tous les objets et ressources que l'on récupère, les plus importants sont les armes. Qui cette fois ne sont plus "cassables" comme dans BotW pour mon plus grand soulagement. Armes que l'on pourra améliorer par la fusion au sein d'une Forge déblocable très tôt dans l'aventure. Ceci dit, j'aurais aimé avoir plus d'explications au sein du jeu sur les effets et le cumul des sceaux apposés aux armes. Car j'ai dû voir un tuto sur le net pour en comprendre toutes les subtilités.
Et compte tenu du très grand nombre de fusions, montées manuelles de niveau et bien plus encore à faire, vaut mieux prévoir pas mal de côté car les rubis partent très vite.
Un Prodige peut en cacher un autre
Autre grande qualité de ce HW, son casting très éclectique et qui m'a agréablement surpris dans sa globalité. Sans spoil, y en a dans le lot que je ne m'attendais pas à jouer. En revanche, il y a des personnages "cachés" qui pour moi n'ont rien à faire là. Dont un en particulier qui prend tellement de place à l’écran qu'on ne voit même plus les adversaires qui nous font face.
Pour ceux vus dans les trailers, j'ai apprécié la polyvalence de Link et le fait qu'il puisse manier trois types d'armes différentes. La subtilité de Zelda qui compense ses lacunes (temporaires) au combat par sa maitrise avancée de la tablette Sheikah. Le feu d'artifice visuel des attaques ultrarapides d'Impa. Et les attaques de de zones de Mipha et d'Urbosa. En revanche je suis moins fan du gameplay aérien de Revali, et de Daruk qui puise sa force dans le magma.
Des personnages tous interchangeables en pleine mission, et que l'on voit parfois s'encourager. Quand on connait leur histoire, c'est le genre de clin d’œil qui fait plaisir.
La plus grosse ombre au tableau demeure l'antagoniste principal qui est un cliché ambulant et manque cruellement de profondeur à mes yeux.
Et à l'exception de Link pour des raisons évidentes, tous les personnages sont à nouveau doublés par le même cast que BotW. J'ai fait une grosse partie du jeu avec des voix françaises plus que correctes pour la plupart. Avec Adeline Chetail entre-autres qui a rempilé pour incarner la princesse Zelda.
Vah-t-en-guerre
Quand j'avais vu le trailer montrant qu'on pouvait piloter les Créatures Divines, j'étais comme un fou. D'autant plus que ça fait sens vu le contexte du jeu, puisque ce sont les Prodiges qui sont chargés de les piloter en vue d'affronter le Fléau.
Et autant sur le papier ça donnait envie, autant en pratique c'est mitigé. Certes y a un côté jouissif de pouvoir contrôler ces colosses et tout ravager sur son passage à coups de projectiles et rayons surpuissants, mais ce ne sont pas les phases les plus intéressantes du jeu. À ce propos, j'ai un grief envers les phases avec le Vah Rudania de Daruk, qui a la pire défense de toutes les créatures. Puisqu'au lieu de générer un bouclier comme tout le monde, on ne peut qu'intercepter les gros projectiles dans l'optique de les renvoyer. Faisant de nous une cible facile pour le reste.
Esthétique
Visuellement, c'est assez inégal. Bien que le jeu ait repris le moteur graphique de BotW, ce qui n'est pas pour le déplaire, sur le plan purement technique y a encore du boulot. Et ce aussi bien durant les phases en Créature Divine qu'à même le sol. Avec des textures souvent grossières, du clipping, et surtout de violentes chutes de framerate dès lors que ça s'agite à l'écran. Au point où parfois on est largement en dessous des 30 fps.
Un tel résultat sur une console bientôt vieille de 4 ans c'est tout bonnement inadmissible et ça voudrait dire deux choses. Soit le jeu n'est pas suffisamment optimisé pour la Switch, soit la console a atteint ses limites. Rien que pour ça, une version améliorée de la machine me semble nécessaire. Et si c'est trop demander, au moins un patch correctif comme ça a déjà été fait pour BotW à ses débuts.
Heureusement que les très nombreuses cinématiques rattrapent le tout. Et qui sont à un niveau largement au-dessus de celles de BotW et ses DLC en termes de qualité, d'impact et de mise en scène. Un régal pour les mirettes.
Certaines zones du jeu en pleine mission m'ont rendu nostalgiques de BotW à plus d'un titre. Rien que pour ça je regrette l'absence d'un mode photo pour immortaliser ces moments. D'ailleurs en parlant de photo, pourquoi à chaque capture d'écran prise depuis la Switch on doit se farcir le nom de l'éditeur et du développeur en filigrane en dessous ? Je ne comprends pas l’intérêt et ça gâche le tout.
Musiques
La bande-son est excellente, et puise là aussi son inspiration de BotW qui fut composée par une équipe différente. Là où les musiques de ce dernier étaient majoritairement calmes pour coller à l'ambiance (à l'exception des combats de boss), dans ce HW on est dans un style totalement différent, plus guerrier. Qu'il s'agisse des nouvelles pistes ou des remix, un paquet d'entre-elles sont bien entrainantes. Certaines évoluent même selon l'action où le moment. Le meilleur exemple étant la musique qui s'emballe lorsqu'on est sur le point de porter un coup critique à l'ennemi.
Pour illustrer à quel point le travail sur cette OST est remarquable, j'ai mis en confrontation la musique des Bois Perdus de BotW, et sa variation version HW. Je suis subjugué par la manière dont les compositeurs ont su rendre épique, un thème qui ne l'était pas du tout de base.
Un grand bravo à Haruki Yamada, Kumi Tanioka, Reo Uratani, et Ryotaro Yagi pour leurs travaux.
Retour vers le futur d'Hyrule
Avant de conclure, il est temps de parler du scénario qui a fait tant débat. Le tout en étant le plus évasif possible afin de ne pas spoiler. De base, Nintendo avait vendu le projet en tant que "préquelle". Sauf que plus on avance dans le jeu, plus on constate qu'on est davantage sur du "spin-off".
On aurait pu s'en douter par la simple présence de RD2... Du mini-gardien qui n'existait pas dans BotW. Et qui est bien plus important que je ne le pensais. J'ai été surpris de la manière dont il avait été traité dans le scénario, surtout vers la fin du jeu avec quelques moments forts.
D'ailleurs c'est ce même gardien qui sera responsable du plus gros twist scénaristique. Qui a lieu durant deux (interminables) missions "parallèles" vers les trois quarts du jeu. Même si je me doutais bien que ça allait se passer différemment, j'étais absolument pas préparé à ce que ça se fasse de cette manière.
Un parti pris qui a fait jaser et je peux le comprendre. Mais après tout je me dis que si ça n'était pas arrivé, l'histoire se serait terminée beaucoup plus tôt et il n'y aurait eu aucune surprise. Puis vu ce qu'on y gagne après, je ne vais pas m'en plaindre.
Conclusion
À ma grande surprise, cette Ère du Fléau fait partie des jeux de 2020 que j'ai le plus apprécié faire. Si j'avais su que j’allais dépasser la centaine d'heures pour un jeu de ce style, surtout en connaissant mon passif avec les Musō.. J'ai eu affaire à un titre ultra généreux par son contenu, et surtout diablement addictif. Quand il y en a plus, il y en a encore.
Mais je ne l'aurais peut-être pas autant apprécié s'il n'avait pas rendu aussi brillamment hommage à Breath of the Wild. Par son style graphique, ses mécaniques de gameplay, ses personnages jouables ou non, ses musiques et bien plus encore. L'aspect fanservice était très présent, surtout là où on ne s'y attendait pas. C'est vraiment dommage que la technique et le framerate ne suivent pas car pour moi ça aurait été un quasi sans-faute.
En tout cas le mélange des genres a opéré avec brio. L'apéro parfait en attendant BotW 2 qui je l'espère, sortira en 2021 pour les 35 ans de la saga.
Le 25 Septembre 2019, Mario Kart Tour faisait entrer la saga sur smartphones. Pile un an plus tard et après pas mal d'évolutions au sein du jeu, retour sur un opus qui aura fait couler beaucoup d'encre, et à juste titre.
Depuis 1992, chaque Mario Kart avait apporté quelque chose de neuf dans la série que je vais répertorier de manière non-exhaustive. Pour l'opus 64, c'était la 3D, cette satané Carapace Bleue et le mode Miroir. Puis Double Dash, amena les deux pilotes par kart ainsi que les objets spéciaux et bolides propres à chaque personnage. L'épisode DS, avait le mode Missions et le premier mode en ligne de la série. Sur Wii, les motos firent leur apparition. Celui sur 3DS imposa le Deltaplane et les courses sous-marines. Enfin les versions Wii U / Switch apportèrent l'anti-gravité.
Tous ont posé leur pierre à l'édifice, sauf ce Mario Kart Tour ne faisant que reprendre presque tout ce qu'ont fait ses prédécesseurs sans bouleverser la formule. À l'exception de deux nouveautés notables. La première étant l'apparition des courses inversées, impliquant de parcourir un circuit dans le sens inverse mais avec des ajouts de tremplins pour certains passages normalement à sens unique. Une bonne idée que j'aimerais bien revoir dans un éventuel Mario Kart 9.
Le second est la Frénésie. L'évolution de l'étoile de puissance qui se déclenche totalement au hasard en faisant apparaitre une myriade d'objets de la même catégorie autour du bolide pendant une courte période. La première fois que j'avais entendu parler de cet objet, j'ai eu très peur que ça déséquilibre totalement l'expérience de jeu. Au final c'est moins pire que prévu surtout que cet objet n'apparait que très rarement. Toutefois, une frénésie d'Éclairs, de Bleues ou de Bill Balle, ça calme direct.
Gameplay au doigt et à l’œil
Version mobile oblige, la jouabilité n'est plus la même que sur consoles et le gameplay a dû s'adapter en conséquence, mais au prix de certaines concessions. Avec un doigt pour piloter les Karts, les possibilités sont forcément réduites. Karts qui dans cet épisode, avanceront d'eux-mêmes sans action de la part du joueur. Tout ce qu'il aura à faire c'est d'orienter le kart et balancer les objets. Simple, accessible, et efficace.
Sauf que durant les premiers mois de lancement, ce jeu n'avait rien à voir avec celui d'aujourd'hui. Avec d'abord l'impossibilité de bouger autrement qu'en dérapant. Ce qui était très handicapant jusqu'à la venue de la mise à jour ajoutant la possibilité de simplement tourner.
S'ajoutant à cela que le jeu était jouable uniquement à la verticale jusqu'à très récemment. Personnellement depuis le passage à l'horizontale, je ne me vois pas revenir en arrière en termes de jouabilité. Plus confortable et mes doigts souffrent moins. Pourquoi ne pas avoir intégré tout ça d'emblée ?
Toujours dans la simplification à l'extrême, il est quasi impossible de tomber dans le vide ou faire du hors-piste (merci les murs invisibles) à moins de le faire exprès ou d'être touché par un objet au mauvais moment. J'ai trouvé déroutant au départ que le nombre de tours soit réduit de 3 à 2 par course, mais au final ça va bien avec le style du jeu pensé pour être joué durant de courtes sessions.
Multi tardif
Sortir un jeu Mario Kart sans son mode multijoueurs, c'est presque suicidaire pour la pérennité de ce genre de jeu. C'est d’ailleurs l'attente de la venue de celui-ci qui m'a fait rester sur MKT. Autrement j'aurais déjà lâché l'affaire depuis une belle lurette.
Non mais à quel moment chez Nintendo ils se sont dit que ça serait une bonne idée d'esquiver temporairement le mode emblématique de la série ? C'est son essence même et la raison de son succès interplanétaire. Un Mario Kart sans multi, c'est un jeu qui devient ennuyeux et très frustrant à la longue. La faute à une IA des plus sournoises dont le seul et unique objectif est de te mettre des bâtons, ou plutôt des carapaces dans les roues.
Le fun était mort très clairement. Jusqu'à ce que ce fameux mode arrive enfin et me redonne goût au jeu. Pour moi c'est ce qui a sauvé ce jeu de la noyade même s'il aurait du être là dès le départ. Un Multi qui fonctionne plutôt bien sous réserve d'avoir une connexion stable (Wifi de préférence).
L'appel de l'argent
Si ce MKT se serait arrêté là, il m'aurait laissé le souvenir d'un bon petit jeu sympathique à jouer et avec des sensations proches des opus de la série. Sauf qu'il a fallu que Nintendo transforme leur jeu en machine à sous en intégrant des microtransactions à tout va, et un système de "pay to win" qui désavantage sévèrement ceux qui ne désirent pas aligner la monnaie. Je m'explique.
De base, l'objectif du jeu est de gagner des étoiles, dont la quantité obtenue dépend du nombre de points gagnés durant les courses, et des objectifs / défis remplis. Points qui dépendent du classement, nombre de figures réalisées, ennemis touchés, combos et etc.
On pourrait se dire que c'est suffisant mais même pas. Car certains scores ne sont atteignables qu'avec des personnages, karts, et deltaplanes spécifiques que l'on ne choisit plus comme c'était le cas avant, mais qu'on nous impose à chaque course. Les trois captures ci-dessus illustrent bien le problème. Si je veux taper le meilleur score, je suis forcé de le faire avec des éléments que je n'ai pas forcément sous la main, et que je n'obtiendrai jamais à moins d'avoir de la chance avec les Tuyaux permettant d'en gagner. À moins de lâcher beaucoup d'argent (réel) dans des items ou souscrire au Pass Or. Parlons-en d'ailleurs.
Pour résumer simplement ce qu'est ce Pass, c'est un abonnement de 5,49€ par mois qui te donne accès à une grosse partie du contenu restant du jeu. Comme l'option "course dorée" en multi qui offre les 3 emplacements d'objets par personnage et la cylindrée 200cc, et à un tas de cadeaux contenant des objets rares ou ultra rares qui sont tout simplement verrouillés si on a pas le précieux sésame. On en est là.
Conséquence, ça crée un énorme fossé entre ceux qui payent, et les autres. Une différence que l'on voit très nettement dans les classements inter-coupes. On aura beau fournir tous les efforts possibles, jamais on ne pourra rattraper les autres sans passer par la case cash. Là j'ai parlé du Pass Or, mais pour le reste c'est pas mieux. Comme la quantité affolante de thune qu'il faut lâcher pour certains packs et des rubis.
Il est là le principal problème de ce jeu. Malgré le fait qu'il soit gratuit à l'achat, on nous incite constamment à payer. Je trouve ça triste que la firme se soit abaissée à ça même si cette pratique est devenue monnaie courante dans le milieu des jeux mobiles d'aujourd'hui. Qu'on soit clair, j'y joue depuis sa sortie et je n'ai pas dépensé un seul centime là-dedans, et jamais je ne le ferais. Je n'ai même pas prolongé la période d'essai gratuite de deux semaines du Pass. Je préfère encore acheter un vrai jeu voire même une console, plutôt que ce genre d'artifices et encourager ces pratiques douteuses.
Conclusion
Ce Mario Kart Tour se situe vraiment entre deux chaises. Autant je salue l'effort concernant le suivi sans faille du jeu avec l'ajout continu de personnages plus ou moins inédits, d'anciens et nouveau circuits, et d'améliorations diverses. Autant je crache sans vergogne sur la politique tarifaire à base de micro-transactions et incitant à payer pour avoir ce dont on a besoin. Ça tue le fun et rend le tout très frustrant.
Pourtant, ce n'est pas ce qui m'a empêché d'y jouer grâce au multi principalement, et aussi car l'esprit de la série est présent au sein d'un jeu dont la jouabilité est aujourd'hui bien adaptée au support. En plus de ça, le jeu est très propre visuellement et d'une fluidité royale en toutes circonstances. Reste à voir comment le jeu évoluera encore.
Il y a 5 ans le 1er Septembre 2015 sortait le chapitre final d'une des plus grandes épopées du Jeu Vidéo et pionnière des jeux d'infiltration. L'occasion pour moi de faire un gros retour sur cette ultime contribution de Hideo Kojima chez Konami à travers ce Test.
Pour ce point, autant y aller franco. Encore aujourd'hui je trouve que ce MGSV a le Gameplay le plus complet jamais vu dans un jeu d'action TPS. Rarement on aura proposé autant de possibilités d'actions dans un jeu du genre. Donnant au joueur une liberté quasi absolue sur la manière d'appréhender une mission. Il suffit de voir toutes les intéractions possibles avec le fameux carton sur lequel on peut même "surfer". Sans compter la richesse du moveset de V-Snake, et la variété des très nombreuses armes et gadgets qui contribuaient grandement à l'expérience.
Mais de tous les éléments du gameplay, le plus intéressant et le plus fun de tous était de loin le Ballon Fulton. Déjà présent dans l'opus Peace Walker mais amélioré ici. À l'origine, c'était un dispositif datant de la Seconde Guerre Mondiale constitué d'un harnais avec un ballon auto gonflant permettant littéralement "d'envoyer en l'air" tout ce qui était transportable. Cela incluait dans le jeu, alliés, ennemis, véhicules, matières premières, armes terrestres et même des (pauvres) animaux. Le tout était acheminé directement vers la Mother Base dans l'optique de l'améliorer.
On saluera l'IA du jeu qui même si son comportement était perfectible, aura eu au moins le mérite d'évoluer en fonction de notre façon de jouer. Si on "fultonnait" trop souvent, les gardes devenaient plus attentifs et n'hésitaient pas à éclater le ballon à vue. Trop de tirs à la tête et ils portaient des casques lors de nos prochaines excursions, et ainsi de suite.
Pour les points qui fâchaient, petite déception pour les combats de boss car trop peu nombreux et peu inspirés. Exception faite du Metal Gear dont l'affrontement figurait parmi les meilleurs moments du jeu. Le système de couverture qui était tout sauf intuitif. Il suffisait normalement de se coller contre un mur mais ça marchait assez mal. Une simple pression sur un bouton aurait largement suffi à mon sens. Y avait aussi les sauvegardes qui étaient exclusivement limitées aux checkpoints du jeu. Pénible dès lors qu'il nous fallait recommencer un pan entier d'une mission en cas de bourde.
Le temps c'est vraiment de l'argent
Un cycle jour/nuit était présent, et il n'était pas là que pour faire joli. Car l'heure impactait directement l'environnement du jeu. En pleine nuit, la visibilité était largement réduite, les gardes qui ne dormaient pas changeaient d'emplacement et etc. En étant assez malin on pouvait même anticiper l'heure d'arrivée d'un véhicule ennemi pour mieux le piéger.
En plus de cela, le jeu intégrait aussi une météo dynamique. Qu'il s'agissait de pluie ou tempête de sable, ces changements climatiques bouleversaient complètement l'approche. Par exemple en cas d'averses, les bruits de pas étaient étouffés par la pluie rendant l'infiltration plus fluide. Par contre dès lors que le sable se déchaînait, zéro visibilité pour quiconque. Une situation que l'on pouvait tourner à notre avantage en pleine infiltration d'une base ennemie, mais qui pouvait se révéler très handicapante au volant. Une chute dans un ravin étant vite arrivée.
Et si on était suffisamment avancé dans le jeu, on pouvait même demander depuis l'iDroid en moyennant une certaine quantité de PIM (la monnaie du jeu), une pluie ou tempête de sable sur commandes.V-Snake qui se prenait pour Link d'Ocarina of Time, se servant de son iDroid comme un Ocarina pour manipuler le temps. Ça aurait même pu donner : The Legend Of Snake : Ocarina of Pain. Non ? Ok passons...
D-Coéquipiers
On avait le choix parmi 5 soutiens différents, qui étaient réellement efficaces pour peu qu'on savait s'en servir. D'abord l'Hélicode combat qui en plus de nous déposer et nous exfiltrer de la zone de mission, pouvait nous servir de soutien aérien en bombardant une cible définie.
Ensuite venait le D-Horse, qu'était le premier "vrai" coéquipier à nous accompagner. Idéal pour manœuvrer sur des routes étroites, ou tout terrain. En fonction du niveau d'entente (valable pour tous les partenaires), on pouvait lui attribuer davantage d'ordres et il gagnait en efficacité. Le plus drôle était la possibilité de le faire déféquer sur commande. N'importe quel véhicule qui avait la (mal)chance de rouler dedans se retrouvait dans la merde (au sens propre comme au figuré) et partait en tête à queue. C'était l'équivalent en plus WTF de la Banane de Mario Kart. Sacré Kojima...
Le 2ème et dernier animal était le D-Dog (qui ressemble plus à un loup mais passons). Lui, il repérait tout grâce à son flair. Ennemis, prisonniers, animaux, mines, c'était vraiment le compagnon idéal pour la reconnaissance de terrain. Mais il était aussi à double tranchant car attirant assez souvent l'œil de l'ennemi, V-Snake avait plus de chances de se faire repérer à cause de lui.
Le D-Walker quant à lui était un mini-Metal Gearsur pattes clairement pensé pour l'assaut d'une base ennemie ou un combat de boss. C'était un peu le mix entre le D-Horse et l'hélico d'abord parce qu'on pouvait l'appeler à tout moment et demeurait plus rapide qu'une Jeep. Et aussi grâce à son arsenal de guerre comprenant sulfateuse, lance-missiles ou lance flammes. Autre avantage non négligeable, on ne subissait jamais de dégâts de chute à son bord.
Be Quiet
Le dernier soutien (et de taille) était "L'assassin silencieux" comme on l’appelait dans le jeu. Quiet était naturellement dotée d'un don aussi bien pour le combat rapproché qu'à longue distance. Sa précision inhumaine au sniper le prouvait. Et c'est ainsi qu'elle nous épaulait en shootant sur commande les ennemis choisis. Autant dire que les missions demeuraient beaucoup plus faciles en sa compagnie.
Mais plus en tant que coéquipier, c'est en tant que protagoniste que Quiet se démarquait. Au-delà de sa plastique, c'était un personnage beaucoup plus complexe qu'on pouvait l'imaginer et tenait une place clé dans le scénario. Deux missions étaient très importantes à son sujet. La Mission 11 où la décision prise par le joueur était cruciale, et la Mission 45 qui se débloquait sous certaines conditions. Valait mieux ne pas avoir de regrets avant d'entamer cette dernière mission.
Les personnages crées par Kojima avaient souvent une particularité étant lié intrinsèquement à leur nom. Et Quiet ne faisait pas exception car comme son pseudo l'indiquait, elle ne parlait pour ainsi dire jamais. La raison fut expliquée dans l'intrigue mais même ainsi pour ma part, elle restait attachante. Parfois, il n'y a pas besoin de mots lorsque les actes parlent pour nous. Et ça, elle l'avait très bien compris. Les personnages muets qui marquent les esprits, ça ne manque pas dans le Jeu Vidéo. Mais le cas de Quiet était encore plus particulier, surtout vers la fin. Un personnage réussi pour ma part.
Un monde ouvert inutile
Un jeu d'action / infiltration dans un monde ouvert aux possibilités presque infinies, ça donne envie sur le papier. Mais dans la pratique, c'était loin d'être parfait avec ce MGSV.
Sans compter la séquence d'intro du jeu et la Mother Base, seuls le désertique Afghanistan et la luxuriante végétation d'Afrique étaient explorables. Dit comme ça, le manque de variété se fait cruellement ressentir. Pourtant, ces deux territoires étaient extrêmement vastes. Tellement que la topographie pouvait changer du tout au tout d'un bout à l'autre de la carte. Et ce, sans aucun temps de chargement. Il était possible d’enchaîner multiples missions annexes sur un même territoire sans avoir besoin de remonter à l'hélico. À condition d'être bien véhiculé..
Autre problème, c'est que ça manquait clairement de vie là-bas. À part les gardes et les animaux sauvages, y avait pas grand-chose. On notera aussi l'absence étonnante de civils et de villes. Même hors mission cela aurait apporté un plus dans le background. Au final j'aurais préféré plus de dépaysement avec des zones moins grandes (comme la base de Ground Zeroes), mais plus nombreuses.
MotherDroid
Personnellement, j'ai dû passer au moins une bonne dizaine d'heures sur cet outil indispensable qu'est l'iDroid. Son utilisation se répartissant sur 3 grands onglets.
D'abord la carte du jeu, délimitant la zone de mission (à ne pas dépasser), ainsi que l'emplacement des objectifs et de nos propres marquages. Ensuite l'onglet Missions où l'on pouvait entre-autres, consulter tous les détails des objectifs en cours, écouter les cassettes pour en apprendre plus sur le scénario, ou pour se détendre les oreilles avec des sons d'époque.
Et enfin l'onglet de la Mother Base, le plus intéressant car toutes nos actions importantes étaient effectuées d'ici. C'est ici qu'on développait les armes & gadgets (chose qui pouvait prendre jusqu'à plusieurs heures RÉELLES), l'assignation du personnel préalablement fulto... Recruté en fonction de leurs compétences, et les plateformes de la base. Le tout était ultra complet et plus ou moins bien organisé. Fallait un certain temps pour prendre ses marques.
Concernant la Base en elle-même, même constat que pour les territoires de mission. Pas assez "vivante" et aucune animation en dehors des cinématiques. Certes, on verra de temps à autre quelques membres du personnel vagabonder sans manquer de nous saluer à chaque passage. D'ailleurs, ces même membres sont les PNJ les plus loyaux qu'il m'ait été donné de rencontrer dans un Jeu Vidéo. Ces types peuvent se faire tabasser par leur boss, ils continueront à le saluer quand même. Des masos.
Scénario
Certainement le point qui avait fait le plus débat à propos de ce jeu, parce que trop différent des anciens épisodes selon certains. Comme MGS4 sorti 7 ans avant lui et qui concluait la trame scénaristique de la saga. Et effectivement, l'écriture n'a rien à voir entre ces deux épisodes. Mais est-ce un mal pour autant ? Pas tout à fait.
Par ce que le problème de MGS4, c'était l'extrême longueur de ses cinématiques. De mémoire, il fallait compter 1h pour l'intro et un peu plus pour la cinématique de fin, sans parler du reste. Je dis "problème" mais moi ça ne m'avait pas particulièrement gêné tant la mise en scène envoyait du lourd à l'époque et encore aujourd'hui. Mais je comprends parfaitement que cela ait dérangé certains. Quand on joue à un jeu vidéo, qui est un média interactif, c'est pour "jouer" à priori. Sinon autant regarder un film non ?
Mais au moins ces grosses cinématiques avaient le mérite de développer le scénario. Ce qui n'était pas le cas de MGSV, car les infos il fallait les chercher dans les cassettes, et c'était problématique. Car le joueur qui ne pensait pas à les écouter loupait 70% de l'intrigue sans le vouloir. Pourtant, ce système remplaçait très bien les Codecs des anciens épisodes car on pouvait les écouter en pleine mission. Sauf lorsqu'un ennemi décidait de gueuler et dont on se serait bien passé de ses sous titres alors qu'on était tout juste en train d'écouter un briefing.
L'histoire était répartie sur deux grands chapitres d'une qualité assez inégale. Autant le premier était assez bien construit avec un boss de fin franchement classe. Autant le second donnait l'impression d'être fini à la va-vite. C'était quand même culotté de réutiliser la même cinématique d'intro à la toute fin du jeu. Une fin avec une révélation que je n'avais pas vu venir d'ailleurs.
Et le pire dans tout ça c'est qu'il manquait au moins une mission, la #51 (comme la fameuse zone au même numéro que certains ont tenté "d'envahir" y a pile 1 an). De base, elle était incluse dans le collectorBlu-Ray du jeu, mais le script de cette mission est intégralement disponible sur Youtube dans la vidéo ci-dessous. Et à en croire les visuels, c'était loin d'être fini. Cela est sans doute lié au différend qui avait eu lieu entre Kojima et son ancienne boite, qui l'ont mis à la porte après près de 3 décennies passés au sein de la boite, pour une raison encore mystérieuse aujourd'hui.
Pour rester sur les missions, leur diversité laisse globalement à désirer. Ça peut encore passer pour les principales dont la #43 qui m'a mis par terre tellement elle était incroyable. Mais les secondaires sont ultra répétitives et se ressemblent toutes. Un des problèmes majeurs de tout open-world et encore d'actualité aujourd'hui.
Esthétique
Visuellement ce MGSV tient encore la route aujourd'hui. Avec des effets d'ombres et lumières bien gérés, en particulier les (nombreux) flares en plein jeu et durant les cinématiques enplan-séquence, mettant en évidence certains éléments au moment opportun. Un bon plus pour la mise en scène.
Mission #43
L'horreur de la guerre était retranscrite avec brio avec un décor très oppressant voire sanglant par moments, et quelques scènes d'une rare violence. Les effets météorologiques cités en amont ainsi que la faune et la flore étaient tous très bien rendus.
La modélisation des personnages (principaux et secondaires) était déjà impressionnante pour l'époque. D'ailleurs, tous les soldats de la Mother Base ont un faciès différent. Et on pouvait même créer notre propre avatar par le biais d'un éditeur assez complet.
Cela dit, tout n'était pas parfait. Le clipping restait assez présent et la distance d'affichage bien que très grande, nous montrait certaines faiblesses visuelles avec des textures grossières de loin.
Bande Son
Produite par Harry Gregson Williams qui n'en était pas à son premier MGS, d'autres y ont apporté leur contribution comme Ludvig Forssell, Daniel James et Justin Burnett en tant que compositeurs, ainsi que Stefanie Joosten (Quiet) et la chanteuse Donna Burke (voix du iDroid), en tant qu'artistes.
L'OST bien qu'assez discrète en plein jeu, restait d'excellente facture avec quelques thèmes originaux qui sortaient du lot comme "V Has Come To", "Sins of the Father", "Quiet's Theme", "Afghanistan's a Big Place", "Shining Lights, Even in Death" ou des musiques déjà connues (mais d'époque) comme "The Man Who Sold The World"ou "A Phantom Pain" écoutables via les cassettes disséminées un peu partout dans le jeu.
Casting
Et concernant le casting dans la version américaine, Snake était doublé par Kiefer Sutherland qui avait remplacé David Hayter. Un changement assez radical mais qui ne m'avait pas dérangé. D'autant plus que V-Snake était assez peu bavard dans le jeu. Ce qui rendait certains moments un peu "cringe" comme cette cinématique sur une Jeep avec le personnage de Cipher où il devait bien s'écouler 5 min sans que personne ne parle...
On retrouve aussi Troy Baker et Robin Atkin Downes incarnant respectivement Ocelot et Miller, et qui ont tous deux un CV de doublage JV encore plus long que cet article. Et encore une fois Stefanie Joosten qui incarnait aussi bien physiquement qu'oralement, Quiet.
Durée de vie
En rushant l'histoire, cet opus prend une quarantaine d'heures. Mais me concernant, j'avais mis 84h (avec beaucoup de quêtes annexes) pour le finir, pour un taux de complétion à 58% seulement. Ce qui fait de cet épisode, le jeu d'infiltration le plus long auquel j'ai jamais joué encore aujourd'hui.
C'est assez rare pour un jeu du genre de proposer une telle durée de vie et d'offrir un contenu aussi dense. Et c'est d'autant plus drôle quand on sait que sa préquelle Ground Zeroes, se finissait en moins de 2h sans fouiller. Mais pour moi, aussi bonne que fut l'expérience, c'était bien trop long.
Conclusion
Le jeu est loin d'être parfait. Il suffit de voir l'open world sous-exploité, les soucis de rythme et de diversité des missions, et un scénario loin d’être époustouflant (même si la révélation finale est assez dingue).
Pourtant ces tares sont contrebalancés par un Gameplay quasi parfait, une excellente gestion de la base et de ses coéquipiers, une mise en scène du tonnerre et un casting de très bonne facture aussi bien du côté des personnages que des acteurs qui ont fait le taf derrière. Le jeu proposait aussi une excellente jouabilité et demeurait magnifique visuellement en plus d'être parfaitement optimisé aussi bien sur la 7ème que la 8ème génération de consoles.
Ce Metal Gear Solid : The Phantom Pain est pour moi un grand jeu mais pas mon préféré de la franchise. MGS3 et MGS4 étant au dessus pour moi.
Suite directe d'Ori and the Blind Forest par les Autrichiens de chez Moon Studios, voici mon Test sur Ori and the Will of the Wisps. Certainement un des jeux que j'ai le plus attendu ces trois dernières années. Mais est-ce que cette attente en valait la peine ?
Concernant le premier opus, il fait partie des jeux qui m'ont le plus marqué sur cette génération de consoles. Par son ambiance onirique, son gameplay exigeant, et sa bande-son majestueuse. Vous n'imaginez même pas ma joie et mon impatience dès lors que sa suite fut annoncée.
Autant vous dire que depuis le sublime trailer de l'E3 2017 ci-dessus qui l'a révélé aux yeux de tous, je n'ai cessé de compter les jours les séparant de sa sortie repoussée à maintes reprises. Autrefois fixée au 11 Février de cette année, pour être finalement décalée 1 mois plus tard au 11 Mars 2020. Le hasard du calendrier faisant que ça tombait 5 ans jour pour jour après la date de sortie du 1er opus. Mais si vous voulez mon avis, il aurait gagné à être repoussé encore un peu plus mais ça j'y reviendrai.
Level design intelligent
Ori 2 est un jeu de plate-formes 2D qui fait honneur à son statut de "Metroidvania". Avec des zones qui deviennent accessibles au fur et à mesure des compétences acquises au cours de notre progression. Parfois, il faudra être assez habile de la manette (ou du clavier c'est selon) pour accéder à certains endroits soient bien cachés, soient bien perchés. Combien de fois j'ai dû me creuser la tête en me demandant comment j'allais bien pouvoir franchir tel obstacle, ou atteindre telle plateforme, avec telle capacité ?
La réponse tient en ce level-design "intelligent" comme je l’appellerais. Très recherché et forçant le joueur à s'adapter à l'environnement et vraiment réfléchir sur comment progresser. En plus des quelques énigmes à résoudre, dont une en particulier avec des pierres et des cloches que j'ai mis pas mal de temps à comprendre. Beaucoup de secrets demeurent bien cachés au sein d'un jeu nous incitant à fouiller partout, et nous gratifiant en conséquence avec des objets de quêtes, fragments, ou lumières spirituelles à la clé.
Mais après avoir fini le jeu et sans aucun spoiler, j'ai constaté qu'il manquait la zone du chariot minier vue dans cette capture du trailer de l'E3 2018. Le genre de niveau incontournable dans un jeu de plateforme 2D à la Donkey Kong Country, et que je trouve dommage de ne pas retrouver ici. Et à mon avis, il ne faudra certainement pas s'attendre à un DLC pour ce Ori 2.
Rien n'a été laissé au hasard dans ces dédales labyrinthiques qui ne sont pas sans rappeler les anciens jeux Castlevania et Metroid qui constituent le mot-valise cité plus haut. D'ailleurs pour la série de Nintendo, l'un des game-designers de Ori 2 un certain Milton Guasti, fut la personne à l'origine d'AM2R (A Metroid 2 Remake) en 2016. Un remake officieux de Metroid II: Return of Samus (1992) sur Game Boy, que j'ai beaucoup apprécié mais que la firme au plombier a fait interdire l'année de la sortie du vrai Remake Metroid: Samus Returns en 2017 sur 3DS. Le bon côté de la chose étant que ce qu'il avait perdu en se faisant déposséder d'AM2R, il l'a gagné en intégrant un studio désormais prestigieux qui a reconnu son talent.
Et histoire de savoir où on se situait, je n'aurais pas été contre une mini-map sur un coin de l'écran qui nous aurait évité beaucoup d'allers retours intempestifs entre le jeu et le menu de la carte. Car ça casse pas mal le rythme.
Gameplay spirituel
Y a pas à dire, le gameplay s'est bien enrichi depuis l'opus précédent où on ne pouvait qu'attaquer indirectement avec des orbes de lumière. Maintenant, Ori s'est doté d'un véritable arsenal de guerrier avec entre-autres une Lame spirituelle pour le corps à corps, un Arcspirituel pour tenir les ennemis à distance. Et leurs versions "améliorés" respectives avec le Marteau plus lent à manier mais faisant de gros dégâts aux créatures et au décor désormais destructible. Et la Lance faisant encore plus de dégâts mais dépensant une grande quantité d'énergie. Manquerait plus qu'un bouclier tiens.
Ce renouvellement du gameplay a également eu pour conséquence d'élargir sensiblement la zone d'exploration du jeu avec l'ajout de compétences de "terrain". Comme l'incontournable Grappin pour activer des mécanismes, ou s'accrocher en hauteur pour se balancer de fil en fil à l'image de nos cousins simiesques le faisant de liane en liane. Ou la Foreuse nous permettant de se déplacer librement dans le sable et se défendre contre les créatures qui s'y terrent.
Histoire de renforcer nos capacités, on peut assigner des Fragments Spirituels achetables et améliorables grâce à de la Lumière Spirituelle. La monnaie d'échange du jeu qu'on trouve un peu partout et qu'il faudra farmer à tout prix. Une gestion de l'arbre de compétences plus poussée qu'auparavant, mais qui reste totalement optionnelle pour les joueurs les plus débrouillards. D'ailleurs les développeurs ont pensé à eux avec des succès à débloquer où il faut finir le jeu sans s'équiper de fragments, ou sans dépenser de lumière spirituelle. Bon courage.
Mais malgré tous ces ajouts, le feeling reste globalement le même et les habitués ne perdront pas trop leur repères. Il sera toujours possible par exemple depuis les airs, d'utiliser les ennemis ou leurs projectiles comme "tremplins" pour s'orienter dans la direction choisie. Ce qui a pour conséquence de figer le temps et laisser un moment de répit souvent bienvenu durant des situations tendues. Comme durant les combats de boss par exemple.
Wallpaper vivant
Le premier opus avait déjà placé la barre très (très) haute sur le plan visuel. Ori 2 se paye le luxe d'aller encore plus loin avec des décors encore plus beaux souvent à en pleurer, plus riches en détails avec un bel effet de profondeur, et surtout plus grands. À tel point que parfois, on a juste envie de s'arrêter quelques instants pour contempler ce monde onirique, et s’imprégner de cette atmosphère si caractéristique.
Pour moi, n'importe quel plan du jeu est éligible en tant que fond d'écran. Surtout durant les somptueuses cinématiques. C'est ce que j’appellerais un "Wallpaper vivant". Le genre de style graphique qui n'est pas prêt de vieillir. Rien que pour ça j'aurais apprécié qu'on puisse masquer manuellement la barre de vie et d'énergie en bas de l'écran pour gagner en immersion. Un gros boulot a été fait au niveau des animations également. Pour Ori en premier lieu qui se déplace de manière plus fluide et plus gracieuse. Mais aussi pour tout le reste avec une physique présente même dans les décors avec des feuilles qui réagissent au vent.
L'animation des créatures et des boss, qui parfois se fait simultanément au premier et en arrière-plan. Et concernant ces maitres des lieux, tous sans exceptions sont incroyablement bien foutus. Imposants et inspirants le danger en leur présence, mais dont les affrontements sont d'une difficulté inégale. Comme pour l'araignée Mora ci-dessus qui m'a vraiment donné du fil à retordre comparé aux autres, même le boss final. C'est dans ces moments qu'on retrouve à nouveau les fameuses phases "d'escape" si caractéristiques de la licence. Avec la mise en scène et la musique faisant le reste. D'ailleurs parlons-en.
Musique spirituelle
Pour sa seconde contribution dans la série, Gareth Coker s'est surpassé avec une bande-son encore plus incroyable que dans le 1er. À tel point que je la considère comme étant une des meilleures OST de Jeu Vidéo de cette génération.
En plus d'épouser parfaitement l'ambiance des lieux que l'on explore, elle évolue selon l'état des lieux. Et pour peu qu'on soit un peu sensible à la musique en général, ce compositeur à cette faculté de faire ressentir des émotions à travers ses instruments, et nous faire deviner le type d'environnement joué. Et bien qu'il ne soit pas le seul à savoir le faire, il s'en sort avec brio. Comme pour la musique chaleureuse des Clairières de la Source, ou encore la mélancolie ambiante qui se dégage des Bois du silence. Sans oublier les puissantes musiques des combats de boss ou de leurs échappatoires dont je viens de parler, et qui nous font monter en adrénaline.
D'ailleurs je sais pas pour vous, mais je trouve que la musique du boss araignée s'inspire beaucoup des films Spider-man.
Bien que j'avais déjà un très grande estime de ce monsieur avec le premier opus, Gareth Coker vient avec cet Ori 2, d'entrer définitivement dans le panthéon des plus grands compositeurs du milieu aux cotés de Yoko Shimomura (Xenoblade), Nobuo Uematsu (Final Fantasy), Harry Gregson-Williams (Metal Gear Solid) ou encore David Wise (Donkey Kong Country).
En vrac
Autre évolution par rapport au précédent opus, c'est qu'on est plus tout seul dans cette quête pour les "Feux Follets" (Wisps en Anglais). Car on sera amené à croiser, aider, et marchander avec de nombreux PNJ pour la plupart très attachants. Certains d'entre-eux nous proposeront des quêtes annexes qui se limitent pour la plupart à la récupération ou l'échange d'objets. Mais d'autres vont un peu plus loin comme une quête en particulier intitulée "Réunion de Famille". Que je ne spoilerai pas mais qui est tout simplement déchirante.
La plupart ont élu domicile aux Clairières de la Source. L'unique village du jeu qu'il faudra reconstruire et repeupler. Ceci faisant qu'on se sent davantage acteur d'un monde plus "vivant" qu'à l’accoutumée.
Même si le challenge est moins relevé par rapport au premier opus (merci la sauvegarde automatique), la progression dite "par l'échec" est toujours présente et pourra rebuter les moins acharnés. Cette capture avec le nombre de morts que j'ai subi par l'environnement (152) comparé au nombre de fois où j'ai succombé face à un ennemi ou un boss (27) peut en témoigner. Comme quoi le vrai danger ne vient pas toujours de là où on le pense.
L'histoire quant à elle est ultra classique et tient littéralement sur un post-it. Puisque tout tourne autour de l'amitié très forte de l'émouvant duo que constitue Ori et Ku. Mais ce n'est pas là qu'on attendait ce jeu surtout quand la narration fait le café. Surplombée par la même voix-off de narrateur que dans le premier Ori. Aussi rassurante que mystérieuse...
Coup de gueule
Cet opus aurait pu s'en tirer avec un sans-faute si je n'avais pas fait face à autant de soucis d'optimisation ayant entaché mon expérience de jeu. Avec un framerate très souvent à la ramasse. Des bugs d'affichage avec des textures qui ne s'affichent pas ou qui s'affichent mal. Le son ambiant qui disparait sans raison aucune et etc. Je ne vous cache pas que ce fut assez pénible de jouer dans ces conditions. Des témoignages que j'ai recueillis çà et là, j'étais loin d'être le seul à avoir eu des problèmes de ce genre quel que soit le support et la configuration matérielle.
Et c'est là que je me dis qu'un report supplémentaire n'aurait pas été de trop même si ça m'aurait fait mal. Pour un jeu de cette trempe surtout en 2020, c'est inadmissible et on aurait mérité bien mieux que ça. Espérons qu'un patch corrigera tout ça à l’avenir.
Conclusion
Pour répondre à la question que j'ai posé en début de Test, bien évidemment que l'attente en valait la peine. Tout ce que l'excellent premier opus faisait, Ori and the Will of the Wisps le fait en encore mieux. Level-design plus recherché, gameplay qui se renouvelle davantage, esthétique léchée, bande son de maitre et plus encore.
Pourtant, on n'est pas face à un jeu "révolutionnaire" surtout quand on connait déjà Ori 1 et le genre en lui-même. Il n'invente rien mais tout ce que cet opus fait, il le fait avec brio. C'est pour ça que sans me laisser indifférent, il m'aura toutefois moins marqué que son prédécesseur. L'effet de surprise étant déjà passé par là forcément.
Et au-delà même du jeu, je tiens à dire qu'il est arrivé au bon moment même si ses problèmes d'optimisation auraient bien valu un autre report. Car vu la situation dans laquelle nous sommes tous confrontés au moment où j'écris ces lignes, c'est un jeu qui m'a fait énormément de bien. L'espace d'une grosse vingtaine d'heures, il m'aura permis de me changer les idées, m'évader, et surtout de rêver. Et rien que pour ça, un immense merci à toutes les personnes de chez Moon Studios impliquées dans ce projet pour nous avoir pondu ce chef d’œuvre.