Retranscrire un jeu de stratégie aussi complexe et complet que Warhammer en jeu vidéo semblait fort audacieux, mais Mindscape et Games Workshop ont tenu le pari avec ce premier volet d'une saga qui à l'aube de l'apparition des Command & Conquers et après le passage du fameux Warcraft 1er du nom (1994) semblait très prometteuse.
Le monde de Warhammer se situe à mi-chemin du moyen-âge saxon, du XIXème siècle et de l'heroic-fantasy pure. Le monde civilisé se divise en deux grandes sections à peine pas manichéenne que sont le Bien et le Mal, ou pas tout à fait puisqu'ici on a affaire à la Loi et le Chaos. L'Empereur Humain se trouve sans cesse menacer d'invasion des forces du Chaos, sans parler de rivalité territoriale propre à toute société organisée. Majoritairement peuplé d'Humain, l'Empire a en son sein aussi des minorité tel que les Elfes, Nains, centaures et autres Gnomes tandis que l'axe du Chaos se tape toute la vermine : Orques, Gobelins, Trolls, Nains du Chaos, mort-vivants (et leurs maîtres les sorciers nécromants) ou encore les fameux Skaven, race d'homme-rat répugnante qui constituera dans le jeu votre opposition principale.
Plus qu'un simple jeu de stratégie, Warhammer dispose d'un véritable environnement et d'un scénario se jouant comme une aventure avec plusieurs embranchements avec en sus des scènes intermédiaires dévoilant une intrigue plus complexe qui n'y paraît. L'utilisation de cinématiques simples mais efficaces et surtout de nombreux dialogues bien écrits (avec des voix bien foutues) plongent parfaitement bien le joueur dans l'univers du marteau de guerre..
En novembre 1995, les jeux de stratégie de type médiéval était parmi les laissés pour compte sur les PC, les amateurs de wargame préférant globalement s'adonner à leur loisir ludique favoris autour d'une table, avec quelques potes et des centaines de figurines peintes à la main ; ou quand bien même s'agirait-il de jeu vidéo préféraient-ils les réalités historiques (guerre Napoléonienne, Guerre Mondiale...) aux scénarios fantastiques créés de toute pièce par les développeurs. Mindscape et le créateur anglais de Warhammer : Games Workshop on pourtant prit le risque de lancer un projet de grande envergure avec une version tout de sprites fait de ce qui est encore à l'heure actuelle probablement le jeu de bataille sur table le plus populaire jamais produit. Pour l'occasion, le joueur y incarne un commandant de mercenaires au service de l'Empire Humain. Au fur et à mesure de l'accomplissement des missions, il ne tiendra qu'à vous, donc, d'engager ou de vous séparer d'unités sagement sélectionner afin d'affronter au mieux les missions suivantes, le jeu proposant de faire votre choix quant à votre carrière. Une notion de paye plus ou moins rondelette sera d'ailleurs à prendre en compte pour rémunérer convenablement vos troupes. Une bonne entente entre les deux sociétés fut requise pour respecter l'environnement du jeu de base qui dans sa mouture PC ici présente verra un bouleversement majeur dans son fonctionnement, à savoir les combat en temps réel !
En effet, la plupart des wargame et Warhammer y comprit se déroulant au tour par tour, ce qui certes permettaient de produire des stratégies pointues et des combats forts élaborés mais aussi obligé l'adversaire à patienter le temps que l'autre ai finit. Ici, comme dans Warcraft II, il faut se dépêcher, et le faire bien ! Malgré la pause du jeu possible pour réfléchir, il faudra surement plusieurs essais infructueux afin de maitriser l'interface et la vitesse de déplacement des unités qui est toute particulière. L'utilisation de la mini-carte et des diverses icônes d'ordre permet d'ailleurs un apprentissage tout en douceur. En outre, chacune des unités réagira au mieux de ses capacités dés lors qu'elle entrera en contact avec l'ennemi et ce de façon automatique. Comme dit légèrement plus haut, la lenteur manifeste des unités en déplacement s'avère être après observation un choix réfléchi de la part des concepteurs ; laissant ainsi une marge de manœuvre bien souvent non négligeable pour adapter sa stratégie de batailles aux variations de la mission. Aussi, le joueur devra anticiper les mouvements ennemis afin de ne pas exposer son dos à un blitzkrieg meurtrier ! Malgré tout, on remarquera qu'un petit groupe d'unités ayant reçu l'ordre de faire un demi tour express accusera une certaine latence qui quand bien même serait voulu par les développeurs, est handicapante. Une bonne gestion des formation de combat (colonne, tirailleur, en ligne, en flèche...) sera votre seul sauf-conduit. Toujours dans la même optique, il faut faire attention à ne pas lancer à l'aveuglette une unités esseulé, comme un cavalier qui ne bénéficierait pas d'un soutient d'infanterie, sous peine de le voir prendre en tenaille très facilement !
Comme dit précédemment, l'univers de Warhammer est ma foi un gros bordel entre toutes les races qui vivent plus ou moins en harmonie. Aussi, tout cela n'est pas qu'un prétexte à Mindscape pour dire « z'avez vu, nous aussi on a un univers heroic-fantasy vachement bordelique avec 119 races de créatures à montrer » loin s'en faut, ça sert aussi le gameplay ! Les conflits inter-ethnique entre donc en compte dans les missions, ainsi il sera difficile de tenir en ordre un groupe de Nains face à des unités d'Orques étant donné que ce sont leur ennemis naturels (comme c'est expliqué dans diverses autres œuvres tels Le Seigneur des Anneaux voir même Naheulbeuk). Pour bien s'imprégner et comprendre le monde de Warhammer, le joueur pourra consulter des documents sous forme de trois ouvrages directement numérisés et accessible via le jeu. Le journal des troupes et le bestiaire permettront, après les avoir rencontrés, de récolter de nombreuse informations sur les caractéristiques purement techniques des unités en question, afin de bien les utiliser, mais aussi beaucoup de donnée sur leur background. En dernier lieu, un troisième ouvrage dispensera d'informations sur les objets magiques et autres sortilège du monde de Warhammer. Avec à chaque fois une illustration en haute résolution 256 couleurs, le soin apporté au fond de la production de Mindscape force le respect.
On est loin du wargame classique où le scénario se résume à une bête suite de mission sans rapport les une avec les autres. Chaque action compte pour la suite. En effet, chaque unités perdues au combat ne sera plus utilisable la mission d 'après, à la manière d'un Fire Emblem. Sauf quelques renforts que l'on peut acheter dans les villes (pas des masses, évidemment, ça coute très cher!), il faudra donc apprendre non seulement à conserver en état de combattre ses troupes mais aussi analyser les missions proposer et accepter ceux qui sont jugées abordables par l'équipe actuelle. Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et accepter une mission pécuniairement intéressante mais trop difficile sera le maitre mot ! Par exemple, pour escorter une caravane de marchandise, vaudra mieux avoir en stock de la cavalerie et des unités rapide pour contre-attaquer efficacement ! Les unités sont très variés, tant par leur design que par leur spécificités en jeu. Fantassin, archer, hallebardier, cavalier, créature mythique (dragon, rat-ogre...) et surtout les Héros. Essentiels, les Héros sont là pour commander bien évidemment (la présence d'un Héros au milieux des troupes galvanisera vos unités à l'attaque) mais aussi et surtout servira à combattre des créatures un peu trop balèzes et effrayantes pour le commun des mortels (sans Héros, vos troupes de soldats normaux se carapateront à la vue d'un dragon par exemple!). Bien sur, chacune de ces unités dispose de divers caractéristiques, outre les classique force et vitesse on peut noter la capacité à commander, l'esprit d'initiative, le moral (qui s'apparente au courage, le moral à 0 et c'est la débandade de vos troupes).
Une fois le combat engager, la vue passe en 3D avec un système automatique de correcteur d'angle afin d'apprécier plus justement l'espace vous entourant selon le déplacement de votre groupe et celui adverse. À l'époque, l'optimisation était relativement bien foutue quand bien même il fallait au moins un Pentium pour pouvoir lancer le jeu avec toute les config au maximum, la jaquette faisant mention d'un 486 DX66 de façon un poil mensongère pour jouer convenablement au soft. Avant le combat, il sera possible de naviguer sur la carte avec tout un tas de rotation pour ainsi dispatcher comme on l'entend ses unités. Aussi, on se rend compte vite que pas mal d'autre facteurs autres que les unités elles-même sont à évaluer. Le relief influence sur la fluidité des mouvements et les capacités de combat, ainsi une unités qui se situe au sommet d'une colline aura plus d'avantages qu'une unités adverses qui essaye de grimper la dite colline ! Surtout si il s'agit d'un archer, je donne pas cher de la peau du malheureux qui croule sous les flèches en essayant de monter la colline. Idem pour les fantassins armés d'hallebarde ou de lance qui feront une excellente défense face à une charge de cavalerie.
L'interface clair et propre propose pour chaque unités des ordres spécifiques à leur nature (un ordre de lancer de magie pour un mage, de tirer une salve de traits pour les archers...) en sus de la capacité de contourner d'eux-même les obstacles rend les unités assez efficace en combat. La stratégie de base étant de bien les placer au début de la confrontation afin de les faire charger sur les flans du groupe adverse, ou encore mieux, dans leur dos, massacre garantie !
Quelques détails viennent parfaire cette réussite d'hors et déjà acquise (depuis taleur je suis très enthousiaste, z'avez qu'à suivre un peu!) et d'ailleurs appartenant au monde du RPG (d'où la désignation de STR/RPG dans l'encadré d'information au début de la review). Ainsi, des points d’expériences seront obtenus à chaque combat, améliorant à force les caractéristiques de vos troupes, au même titre que les Héros disposant d'objets magiques faisant varié leur capacités potion de soin ou de force, armure sacrée, épée magique, tout y passe (et surtout les clichés de l'heroic-fantasy, bien entendu). La diversité des missions est un autre argument à mettre au compte de Shadow of the Hornet Rat : escorte, sauvetage, défense, éradication, prospection et pacification de terres inconnues... le plus jouissif reste l'utilisation de la magie qui donne des capacités très variées. Limité mais cruciale, pour pourrez ainsi l'utiliser pour apeurer vos adversaires, téléporter vos unités, invoquer des bêtes légendaires..., en tout prêts d'une trentaine de sorts assez peu commun (bien qu'il y ai quand même les sempiternels brasier et poison) sont à disposition.
Mais alors, Warhammer : Shadow of the Hornet Rat est un sans faute ? Que nenni ! Les animations sont franchement ridicules et la 3D sommaire, les couleurs rendant le tout un peu terne. Les sprites quant à eux sont fortement pixelisés. Ajouter à cela la réaction des troupes (surtout lorsqu'elles sont regroupées) franchement casse-pied car faisant n'importe quoi, ou faisant ce qu'il faut mais avec une lenteur affligeante et un mode multi-joueur absent même en LAN (bon à l'époque c'était important, aujourd'hui on s'en cogne).
À mon sens, c'est la 1ere fois qu'on voit une adaptation de ce genre aussi bien foutue, et en sus un STR qui enfin, dans le même domaine peut rivaliser avec Warcraft. Possibilités immenses, scénario semi-linéaire, variété des missions et des unités, stratégie véritable, univers accrocheur, tout est réuni pour faire de Shadow of the Hornet Rat un cador du jeu de stratégie temps réel de seconde moitié des années 90. ce qu'il fut d'ailleurs.
Bravo pour le dossier (non je rep pas à cause du bide....quoi que ). Non franchement beau boulot, au moins sa change des articles avec un pauvres liens. En plus c'est sympa tu viens de faire connaitre un jeu....bon après j'y connais rien en Warhammer donc bon ^^" .
Y'aurais moyen de fr un jeu à la Dawn of war mais avec les Warhammer Battle. Si y'a bien deux univers qui pourrait (devrait?) être plus exploité dans les jeux vidéo c'est bien ceux de Warhammer Battle et 40k.
Aller j'arrête avec mes conneries de jeu rétro sur PC et j'vais taper dans le lourd un p'ti peu là: la SNES a des trésors
C'est sympa de parler de jeux inconnus mais ressortir les gros classiques ça fait plaisir aussi de temps en temps