Rhapsody : A musical Adventure
Titre original : Māru-ōkoku no Ningyō-hime (The Puppet Princess of Marl Kingdom)
Consoles : Playstation (porté par la suite sur DS)
Développé par : Nippon Ichi Software
Sorti en : 1998 (Japon), 2000 (USA)
Bonjour Gamekyo !
J’espérais bien reprendre la plume (virtuelle) avant la fin de ce mois d’octobre, c’est donc chose faite ! Allez, on va dire que je posterais un test découverte de RPG par mois jusqu’à la fin de l’année

(en vrai, je ne suis même pas sûr d’y arriver... ne rêvons donc pas trop).
Aujourd’hui, c’est au tour d’un RPG que je connais depuis longtemps, mais que je ne me suis réellement décidé à terminer que cet été, il s’agit donc de Rhapsody : A musical Adventure. Un jeu qui fait définitivement partie de mes coups de cœur, je me devais donc d’en parler un jour ou l’autre. Certains le connaissent peut-être, soit parce qu’en tant qu’amateur d’import, vous avez sans doute dû entendre parler de lui parmi tous les J-RPGs atypiques qui foisonnaient sur PS1, soit parce que vous avez eu la curiosité de toucher à son portage amélioré sur DS, permettant au jeu d’être enfin disponible en France.
Pour ma part, j’ai joué à la version américaine sur Playstation, c’est donc principalement d’elle dont je vais vous parler.
Pour ceux qui ne connaissent pas, résumons l’univers et l’intrigue du soft : vous suivez donc les aventures de Cornet, une jeune fille qui ne rêve que d’une chose : rencontrer son prince charmant... attendez ne partez pas !! Rassurez-vous, le jeu est un peu plus sympathique qu’il n’en a l’air.
L’univers du jeu est effectivement très porté sur les contes de fées, et les couleurs vives et chatoyantes des décors le rappellent bien. A cela s’ajoute le fait que Cornet possède la capacité de parler aux poupées, et notamment à Kururu qui chambrera Cornet à la moindre occasion... je veux dire, jouera le rôle de présence bienveillante durant toute l’aventure (heureusement, les gens se sont habitués depuis le temps à cette pauvre fille un peu timbrée qui parle à ses poupées, vous ne choquerez donc pas grand monde). Mais la grande originalité du titre, et qui prouve définitivement que le soft est très inspiré des productions Disney, sera qu’à diverses occasions, les personnages pousseront la chansonnette, façon comédie musicale. Vous voici prévenus. (Et au passage, les voix japonaises comme les voix anglaises sont très chouettes lors des passages chantés !)
Après une rencontre à peine fortuite, ce sera à Cornet d'aller sauver son prince charmant.
Bref, on pourrait croire au premier abord que ce jeu coloré et mignon tout plein s’adresse aux enfants. Il n’en est rien (enfin si un peu quand même, mais faites un effort quoi !), et ce serait oublier trop vite que l’équipe derrière le jeu est celle de Nippon Ichi Software à ses débuts. Au final, on comprend très vite que le soft ne se prend pas au sérieux, et que l’univers est un prétexte à tout un tas de situations plus farfelues les unes que les autres. On retrouve donc parfaitement l’humour typique de Nippon Ichi, qui sera sublimé ensuite dans des jeux comme Disgaea : Cornet qui doit passer le concours pour être la prétendante du prince dans un costume ridicule, Marjoly qui se fait vanner par ses sbires sur son âge et échoue ses sorts (on n’échappe pas non plus aux blagues sur son physique sulfureux...), les super attaques basées sur les gâteaux, Etoile qui se bat à coup de fusils et mitraillettes en totale contradiction avec son image de fille de bonne famille, et Cornet elle-même qui se bat à coup de trompette…
Cerise sur le cheesecake, on sent même que les traducteurs US ne se sont pas pris au sérieux non plus et ont profité de l’autodérision du soft pour placer quelques passages qui brisent allègrement le quatrième mur

La traduction est d’ailleurs globalement de bonne qualité.
Bref, le mélange entre « univers enchanteur de conte de fée » et « humour absurde » prend bien, et, il faut le dire, représente à lui seul la moitié de l’intérêt du jeu. Mais l’équipe de NIS a su aussi proposer des personnages bien campés et attachants, avec des moments très touchants durant l’histoire, en prenant systématiquement à contre-pied les clichés banals des contes de fées à la Disney, quitte à tomber dans d’autres clichés plus propres aux productions otaku... je pense par exemple à Etoile, qui incarne parfaitement le stéréotype de la rivale autoproclamée de l’héroïne (qui généralement ne la considère même pas comme une rivale) issue d’une famille riche et qui a tellement de fierté qu’elle n’ose pas admettre qu’elle se soucie de l’héroïne, mais agit tout de même dans ce sens…
J'en connais une qui va bientôt regretter ses paroles (ou pas !)
Pour finir sur l’ambiance du titre, si le jeu se défend bien graphiquement, avec de jolis décors pastels et de nombreuses animations pour les sprites (mais bon rien d’extraordinaire, surtout que le titre est sorti vers la toute fin des années 90), le tout est parfaitement soutenu par les musiques féériques -mais peu nombreuses- de Tenpei Sato, compositeur attitré du studio. Bien sûr, tout n’est pas parfait, et certaines musiques ou certains décors ne vous marqueront pas (les donjons en premier lieu), mais dans l’ensemble, le jeu en vaut la chandelle pour son univers attachant et son humour. Peut-être moins pour le reste, malheureusement.
Premier point noir, le jeu est très court ! J’ai mis moins d’une douzaine d’heure pour le finir, en prenant le temps de fouiller un peu. Il existe certes quelques quêtes annexes, peu nombreuses et évidemment signalées nulle part, qui vous permettront surtout de recruter des poupées optionnelles sympas mais dispensables. Dans l’absolu, le monde est suffisamment vaste pour un petit RPG de l’époque, mais la petitesse des villes et des donjons joue en sa défaveur, ce qui fait que les environnements se parcourent très vite (sauf pour les donjons, où toutes les salles se ressemblent ou presque, et vous n’avez aucune carte dans le jeu pour vous repérer !). D’autant que le jeu est aussi très facile, la montée de niveau se faisant très vite, le but étant sûrement de pouvoir changer souvent et facilement son équipe (les personnages en retraits ne gagnent pas d’xp, évidemmment) sans être pénalisé. Quelques combats suffisent pour amener à un niveau raisonnable un personnage qui vient d’être recruté. Mais de toute façon, ni les monstres de base, ni les rares boss ne vous opposeront une grande résistance, à moins que vous ne jouiez vraiment comme un manche (désolé pour vous...)
Si je parlais de recruter des poupées, c’est parce que Cornet a la capacité d’animer les poupées grâce à sa trompette et de les faire combattre à ses côtés (en gros, ce sont les autres personnages à jouer en combat, Cornet étant majoritairement seule durant l’aventure). Vous rencontrerez quelques poupées directement sur votre route, et le jeu est tellement facile que vous pourrez très bien vous contenter de celles-ci pour venir à bout de l’aventure. Les autres poupées, comme je le disais, nécessiteront de fouiller un peu plus les donjons et de faire les quêtes annexes.
Occasionnellement, il est aussi possible de recruter certains monstres en fin de combat, et de les équiper/faire monter de niveau comme n’importe quel autre personnage. Cela dit, ils sont généralement moins intéressants que les poupées, et disparaissent définitivement s’ils sont mis K.O.
En combat, Cornet possède 5 attaques spéciales dévastatrices qu’elle peut charger à chaque combat en jouant de la trompette (les fameuses attaques à base de gâteaux...). Toutes sont disponibles dès le début du jeu, donc Cornet n’a pas vraiment d’évolution, et elle reste surpuissante tout le long du jeu…
Trois slots d’équipements sont disponibles, mais seulement pour des accessoires, qui augmenteront les stats ou auront quelques effets spéciaux bien craqués (réduction de dégâts de moitié, etc.).
Je reconnais que les combats ne sont pas le point fort du titre.
Le jeu fait aussi étrangement le choix de déplacement en cases façon tactical pour les combats, sans que le côté tactique ne soit vraiment justifié : il faut juste faire attention au placement de ses personnages pour être sûr de pouvoir toucher l’ennemi avec vos attaques de zones, mais il n’y a pas de gestion du terrain ou autre fantaisie de ce genre. Cela dit on s’y fait, et on a presque la sensation de jouer un jeu au tour par tour classique ensuite. A noter que le système de combat sera modifié sur la version DS du jeu pour revenir à un système tour-par-tour classique, sans les déplacements façon tactical. Comme quoi...
En bref, le jeu ne brille pas par son gameplay très simple. Mais personnellement, ça ne m’a pas dérangé, puisque cela permet aussi de profiter de l’univers du titre sans se prendre la tête, et peut être parfait pour se détendre entre deux gros jeux. En revanche, il ne faut clairement pas mettre plus de 20€ si vous comptez l’acheter... L’autre point noir étant que même pour un jeu sorti aussi tard sur la console, il est très faible sur le plan technique (transitions d’écrans très rustiques, peu d’effets sonores différents, effets spéciaux lors des combats limités…) et donne vraiment plus l’impression d’un petit jeu fait par une équipe débutante qu’une grosse production qui doit en mettre plein la vue. N’attendez donc pas un jeu de l’ampleur d’un Final Fantasy. Il garde néanmoins un charme fou si l’on ferme les yeux sur sa facilité et ses défauts techniques, et peut même être une porte d’entrée parfaite pour toute personne qui souhaite s’initier au genre. Bonus : la version DS se permet même de corriger quelques défauts -quitte à rendre le jeu encore plus facile- en ajoutant par exemple une carte pour les donjons, et proposant surtout une traduction française !
Voili voilou, si vous n’avez pas eu l’occasion d’y toucher, je ne peux que vous conseiller chaudement de faire ce titre, si tant est que l’ambiance vous attire et que vous avez un minimum de temps à y consacrer. Quant à celles et ceux qui l’ont fait, j’espère que ça vous aura ravivé quelques souvenirs
Sur ce, je vous laisse avec une sélection de mes musiques préférées du jeu !
Rhapsody Afar
Little Love
The Wanderer
Let's Go On (Contest Version)
J'adore les test d'RPG pas trop connu
anakaris Carrément ! Même si j'ai conscience que c'est plus difficile de nos jours (principalement à cause d'impératifs commerciaux et de la quantité de moyens nécessaire pour développer un jeu qui correspond à peu près aux standards de l'époque), je regretterai toujours cette époque où chaque RPG en provenance du Japon avait son cachet, son gimmick ou son originalité qui le rendait complètement différent des autres, même pour des productions très petites. Alors qu'aujourd'hui les petites productions japonaises, RPG ou non, tournent sur les mêmes ficelles scénaristiques, les mêmes mécaniques de jeu, le même genre d'univers, et les mêmes stéréotypes.
J'étais comme à un fou à une époque en lisant des magazines comme Gameplay RPG et en allant sur certains sites de fans, de voir le nombre incroyable d'univers et de gameplay proposés dans les productions japonaises qui ont proliféré sur SNES, PSX, ou Saturn. J'avais envie de tous les faire XD (Spoiler : je n'aurais pas assez d'une vie pour jouer à tout T_T et comme tu dis, tous ne sont pas extraordinaires, certains m'ont même pas mal refroidit)
Triste aussi pour nous pauvres français de voir les meilleures de ces petites productions (comme ce Rhapsody) avoir le droit à une sortie américaine, mais pas européenne.
Soit dit en passant, je pars bientôt au Japon pour un temps assez long, et j'ai bien l'intention d'en profiter pour faire quelques unes de ces perles très méconnues, donc si tu en as à me conseiller, je prends !
Un jeu NISA en VOSTFR je suis toujours preneur^^ En plus c'est Sohei Niikawa le créateur de Disgaea qui a fait ce jeu donc que du bon !