Une chose est sure pendant la période des 32 et 64-bits, c'est que les beat them all bête et méchant du genre "moi j'avance , moi je tape" ont littéralement perdu toute reconnaissance, ne donnant plus signe de vie pendant plusieurs années. Les Playstation, Saturn et autre Nintendo 64 étant privées de quelque un des plus grands représentants du genre (Final Fight, Double Dragon et autre Street of Rage...), les jeux de combat 3D dans des arène fermée et à un contre un purent prendre leur envol, ainsi naquirent les Tekken et consort tandis que leurs illustre ancêtre tout de sprites vêtue furent mis sous silence. Aussi, Final Fight se sera prostitué en 3D en 2006 sur PS2 et XBOX, donnant l’infâme Final Fight : Streetwise, tandis que de nouveau challenger tentaient de se faire une place au soleil, tel que les relativement bon Fighting Force (il y a matière à débat) par les créateurs de Tomb Raider.
Toujours est-il que privé des capacités de générer des mondes en 3D comme les Playstation est consort, la petite Gameboy Advance présentait de fabuleuse prédisposition pour afficher une très belle 2D pour son époque (les portages de jeux SNES sur la machine, en plus de ses quelques exclusivités sont là pour le prouver). Ainsi, et tout naturellement, c'est quelques séries d'antan qui vinrent trouver refuge sur GBA. Tel Double Dragon avec son itération Advance, ou encore les Tortues Ninja toujours sous la houlette de Konami pour le « Double Pack » (puis Ubisoft pour l'opus tiré du film d'animation paru en 2007) et le Final Fight One de chez Capcom. Donc, au mieux des jeux sympathiques mais qui n'apporte rien ni au genre ni à leur propre séries, au pire des soft médiocres se basant sur une licence à peine vivante alors. Autant dire que ce fut, malgré tout une période de vache maigre pour les amateurs de la castagne 2D dans le but de libérer la petite copine ou ce genre de chose.
Le salut viendra d'un jeu plutôt paradoxal en soit. Les pro du beat them all le connaisse, les autres non, d'un coté on peut le considérer comme un nouveau venu, et d'un autre on sait que le nom de Gekido est déjà gage de qualité, chose rare pour une série qui jusqu'alors ne compte qu'un seul soft ! En effet, le Gekido qui nous intéresse ici n'est autre que le spin-off d'un autre beat them all 3D à la Fighting Force sorti sur PS1 : Gekido : Urban Fighter.
Ce dernier ayant été co-produit par la petite société Mad Genius (plus tard renommé NAPS) en compagnie de Gremlin Interactive (qui verra quelques un de ses anciens fonder plus tard Zoo Digital qui eux, enfin, viendront éditer Gekido Advance, ça va, vous suivez?), le jeu possède une petite particularité vis à vis de son design. Particularité qui à l'époque ne faisait probablement pas couler beaucoup d'encre, mais qui aujourd'hui peut avoir son interêt. En effet puisque le chara-designer de Gekido : Urban Fighter et donc aussi Gekido Advance n'est autre que Joe Madureira. Joe Madureira ? Un des cousins de Robert Rodriguez ou... ? Mais non ! Le co-fondateur de Vigil Games (paix à son âme, un studio tellement prometteur) et aussi chef designer de Darksiders 1 et 2 ! Ah, dit comme ça, ça calme non ? À la base auteur de comic de grand talent avec un subtil mélange de trait type US et de manga, le monsieur a su se forger un style unique et très attrayant visuellement parlant.
Voilà pour ce qui est de l'anecdote du jour, on passe au jeu en lui-même, bande de vieux lard ? Aller !
De son nom complet Gekido Advance : Kintaro's Revenge, la production des italiens de NAPS vous met dans la peau d'un élève en art-martiaux qui a la tatane facile nommé Tetsuo (le mec est un cliché à lui seul, un air de famille à Ryu, qui se ballade en survet' toute la journée, avec le signe "Evil" dans le dos à la Gouki quand il pète une crise... c'est sympatoche et sa touche la fibre nostalgique de ceux qui ont connu les beat them all et jeu de combat 2D des 16-bits) Ce beau gosse se verra confier une mission par son maître qui lui demandera d'aller enquêter et s'enquérir de la situation d'un village étrangement calme et dont personne n'a de nouvelle depuis longtemps. Tetsuo y découvrira avec horreur que les morts se sont réveillés et ont envahis les lieux. Il est l'heure d'enfiler ses mitaines de combat et d'aller botter des culs nécrosés et péter des gueules de véreux. Apportez votre vaisselle, ça va mousser.
Bon déjà, le scénario, pour un beat them all est cool, parce que évolutif et réservant 2-3 petites surprises. Vraiment, on en demandait pas plus pour un jeu de combat sur Gameboy Advance, et NAPS nous le file quand même, alors c'est un bon point pour cette petite production. D'autant que le récit est fait avec dynamisme et quelques artworks animé vraiment sympa.
La seconde grosse "surprise", c'est qu'il ne faut pas avancer bêtement et désarticuler tous les gars qui arrivent en face ! En effet, un minimum de recherche sera sollicité. Vous devrez faire plusieurs aller-retours afin de revenir aux passages inexplorés. Un système de clé est présent, un peu comme dans Duke Nukem où il faut la clé rouge pour ouvrir la porte rouge, la bleu pour la porte bleue, etc ... Dit comme ça, ça paraît chiant et fastidieux, mais il n'en est rien car ce n'est pas trop abusé et le soft ne réclame pas trop d'aller-retour intempestif. Des petites side-quest seront même proposés par les divers PNJ du soft (le plus souvent il faudra visités des lieux spécialement prévu à cet effet pour retrouver un objet à rapporter, un classique à l'état pur mais qui au moins donne la possibilité de voir des décors jolis, on en reparle plus tard). Mis à part ça, Gekido Advance reste tout de même un beat them all, et à ce titre il est bien élaboré puisque proposant des combo. On est pas dans Tekken non plus, mais pour un jeu disponible sur Gameboy Advance, c'est déjà franchement pas mal ! D'autant que la concurrence des beat them all 2D de l'époque ou de la période passée ne proposait pas mieux, alors ça reste un avantage à mettre sur le compte de la production de NAPS. Ainsi, des enchainements de plusieurs dizaines de coups sont possibles (perso mon record c'est 16 hits, vraiment, ça claque pas mal à l'écran!). Un peu plus de complexité est offert au système avec des orbes apparaissant sur le cadavre des ennemi bouté hors de votre chemin, ainsi les orbes « S » upperont votre vitesse, les « P » votre force de frappe, les « D » votre résistance aux coups, et il y a même les « R » qui inversent les commandes (la gauche qui devient droite, le pied qui devient poing...), déstabilisant et handicapant ! De quoi donner un peu de fil à retordre à ceux qui ne sont pas préparés. Un rush est possible, ce qui créer des joutes bien dynamiques avec en sus des effets spéciaux jolis et des bruitages très nerveux, et une furie est bien sur disponible, pompant un peu de votre vie à défaut d'avoir une jauge de puissance magique pleine.
Suite à ça, il faut être tout à fait honnête, Gekido Advance gagne particulièrement en interêt vis à vis de son ambiance et de son design d'ensemble. On va se le dire tout de go, c'est le plus beau beat them all que la petite console de Nintendo ai à proposer. Comme dit plus haut, le chara-design mi-comics mi-manga donne un dynamisme et une fraicheur totale aux personnages plutôt attachant, d'autant que l'animation de leur sprites est bien détaillées et que les effets spéciaux colorés en tout genre éclate bien à l'écran. Couplé à des décors variés (devanture de temple bouddhiste, village parfois fort chargés en PNJ animés, bibliothèque antique, le classique cimetière sous le clair de Lune, cachot souterrains... avec en sus des pièges qui vous tombe dessus de tout part) et un jeu de couleur chatoyant (pourtant, on m'avait dit que l'écran de la Gameboy Advance classique est pourri ? M'aurait-on menti?) donne une personnalité charmante au soft. Sans compter les petits éléments du décors qui apparaissent en premier plan (la forêt de bambou) sans trop se faire intrusif, mais au contraire complètement immersif, et ça compense le léger manque de variété dans le bestiaire à dézinguer à coup de high kick.
NAPS Team va plus loin encore avec la gestion de la lumière plutôt bien foutu lorsque vous visités certain intérieur équipé d'une lampe à huile. Ça, plus les sprites des combattants relativement grand (2/3 de l'écran), leur expressivité poussée et la fluidité de tout les instants des combats font de Gekido Advance un jeu fort solide sur la technique.
L'ambiance globale qui émane de ce jeu ne serait rien sans le superbe travail sonore dont dispose Gekido Advance ! Les musiques changent sans cesse en fonction de la situation, tantôt douces et mélancoliques pour montrer la tristesse de tout un village, tantôt mystérieuses et enivrantes lors des phases d'exploration ou encore soutenues et rythmées durant les combats. Mais en aucun cas, on ne perçoit de cassure direct entre chaque mélodie. Celles-ci s'estompent en douceur pour laisser place aux suivantes ou éclatent au grand jour en même temps qu'une horde d'ennemis ! Mention spéciale d'ailleurs aux musiques de combats, tout de guitares électriques bien mélodiques et batteries salvatrices faite, à la Guilty Gear ou BlazBlue.
Clairement, plus que sur son gameplay relativement classique mais bien construit, Gekido Advance repose sur son enrobage graphique et son ambiance tant visuelle que sonore. C'est le carton plein à ce niveau, et on voit mal comment les développeurs auraient put rendre leur travail plus attrayant. Malgré une certaine limitation dans l’intérêt intrinsèque d'un tel jeu, beat them all oblige, et quand bien même la durée de vie est plutôt moyenne (5 chapitres, mais la difficulté est de mise au moins au début, les ennemis sont nombreux et ils faut choper la technique des combo pour s'en débarrasser rapidement), le soft reste très honnête et sympa. Le pire, c'est que le soft sent bon la passion et le old-school quand on sait faire attention à certain détail. Par exemple, le 1er mot de passe du jeu (il n'y a pas de sauvegarde) est « TERRY »... Le combattant phare de la saga Fatal Fury, rien que ça. Bah oué les gars. En plus de ça, les sprites ont ce petit quelque chose propre aux bon vieux jeu Neo-Geo, quand j'vous dit que le jeu a son charme.
Se négociant entre 15 et 20€ en règle générale, et surement facilement trouvable en émulation (je n'ai ps vérifier puisque j'ai le jeu d'origine), Gekido Advance est clairement le meilleur beat them all 2D de la GBA, ne vous en privez pas ! C'est un sympa moment de pur gaming à passer en compagnie de la console de Nintendo. Du plaisir à l'état brut vous dis-je !
À savoir qu'une suite (ou spin-off ? On le saura jamais, et pour cause...) devait sortir sur PSP, toujours développée par NAPS Team. Susnommée The Dark Angel, la production italienne sera annoncée en 2004 pour une sorti courant 2006, et selon les screen diffusés à l'époque serait un Devil May Cry like (donc adieu les couleur éclatantes et les personnages mi-comics mi-manga, autant dire que le soft perd les trois quart de son charme...), il ne verra donc jamais le jour. Pourtant, à ce qu'il semble, NAPS Team n'est pas mort, mais alors ça ne tient qu'à un fil, d'après mes recherches, ils auraient développés un jeu foireux sur Wii nommé Boot Camp Academy (édité par Ubisoft) ou encore un certain Twin Strike Operation Thunder toujours sur Wii... De la merde sur disque en somme, très peu ambitieuse voir carrément honteusement médiocre... Dommage.
Excellent rétro-test. Ca résume tout, la prostitution en 3D de ce genre "en voie d'extinction" est un vrai massacre. D'ailleurs, en évoquant SOR, hormis le remarke réalisé par les fans, et des versions Dream et XBOX avortées, y'a vraiment plus rien...La GBA mine de rien, c'est la cure de jouvence de la SNES.
Ninja: comme le fut la DS pour la N64 mais je m'égare, je dis pas ça spécialement pour troller Big N mais c'est vrai, il faut ouvrir les yeux, beaucoup de soft de la GBA sont des portage SNES et beaucoup de soft DS sont des dérivés de concept 3D (Mario Kart 64 par exemple) adaptés à la DS.
Merci de l'avoir rappeler