Pardon pour la référence un peu facile, mais elle colle parfaitement à l’attitude de
Serge Hascoët au tribunal :
un ancien haut cadre d’Ubisoft qui reconnaît à peine ses erreurs, tout en jurant qu’il n’avait ni le pouvoir, ni la conscience de ce qui se passait autour de lui.
Après s’être attardé hier sur le cas de
Tommy François, l’ancien vice-président éditorial d’Ubisoft, le procès des anciens cadres de l’éditeur s’est également attardé ce mardi sur une autre figure majeure :
Serge Hascoët. Ex-numéro deux du groupe, cerveau créatif longtemps intouchable, il comparaît pour harcèlement moral, harcèlement sexuel et complicité. Et dès le départ, le ton est donné :
il ne savait pas. Il ne voyait rien. Et surtout, ce n’était pas à lui de gérer ça.
Pendant plus de sept heures,
Hascoët s’est efforcé de minimiser son rôle, entre maladresses gênantes et mémoire défaillante.
"Si j’avais su que ça dépendait de moi, je l’aurais fait", répète-t-il, comme s’il découvrait rétroactivement qu’un cadre dirigeant est censé encadrer. Il se présente comme un passionné un peu bizarre, débordé, dépassé et presque une victime de sa propre intensité de travail.
Mais les faits remontent vite à la surface.
Dans l’open space, des insultes fusent, les blagues sexistes pleuvent, et les humiliations sont monnaie courante.
À cela s’ajoutent des comportements troublants, comme ces fessées données à Tommy François en passant devant les RH, tout en criant "Harcèlement ! Harcèlement !" Un comportement qu’il finit par qualifier, du bout des lèvres, de
"très maladroit".
On lui rappelle aussi ses propos à propos d’une assistante :
"Il faudrait la baiser devant tout le monde, ça la calmerait." Il dit ne pas s’en souvenir. Il nie également avoir posé des questions déplacées à ses collaboratrices ou relativisé un baiser forcé avec un
"ce n’est que de l’affection". À chaque accusation, la même rengaine :
il ne pense pas avoir harcelé qui que ce soit. Il n’a "pas eu l’intention". Mais à force de ne pas voir, pas savoir, pas se souvenir, on en viendrait presque à se demander s’il était vraiment présent dans cette entreprise.
Le malaise atteint un sommet lorsqu’il évoque, presque par accident, le cas de Thomas G., ancien cadre accusé de viol par une stagiaire. Son nom revient à plusieurs reprises dans l’enquête, et une autre employée évoque une agression sexuelle en déplacement. Mais le parquet n’a engagé aucune poursuite, malgré la gravité des faits. Officiellement, pas de plainte. Officieusement, un silence lourd, que même le tribunal semble entériner. Et cette partie du dossier, la plus grave, est de nouveau balayée d’un revers de manche.
Le procès, qui devait être exemplaire, s’enlise dans une série de non dits et de trous de mémoire. Ce qui devait être une grande affaire du harcèlement sexuel au travail, où certains espéraient
un équivalent du procès France Télécom, laisse pour l’instant une impression de flottement et de déresponsabilisation généralisée.
À la fin de l’audience, quand le procureur lui demande s’il regrette quelque chose,
Hascoët répond en bredouillant :
"Oui, je referais… beaucoup de choses autrement. Les temps changent, j’ai probablement pas assez changé."
Une conclusion à l’image de son témoignage : floue, bancale, et bien loin de l’ampleur des faits.
M’enfin je n’en attendais pas moins. On risque pas grand chose à agresser sexuellement quelqu’un dans une grande majorité de pays
Il fallait que je la sorte
https://youtu.be/xZookBj_tQo?si=1HBCjvwTCjBv_VHM
Mais très classique malheureusement.
marcelpatulacci c'est normal vu que t'es gardien de la paix avant tout