Destroy them all!!
J'ai toujours pensé que Salamander (ou LifeForce) était la suite de Gradius (ou Nemesis chez nous). Alors qu'en fait non, la vraie suite se nomme bien
Gradius II: Gofer no Yabou ou (Vulcan Venture) et est paru en arcade en 1988, soit 3 ans après le premier Gradius (ou Nemesis).
Suite qui sera finalement adaptée sur peu de supports dont notamment une version remaniée sur Game Boy où son nom est pour le coup Nemesis II même au Japon.
Et oui, les années 1980 au niveau des noms de jeu, c'était vraiment un bordel infini...
D'abord on va esquiver toutes comparaisons avec Salamander, déjà pour la simple et bonne raison que je n'y ai pas vraiment joué à fond, et que Gradius II est comme vous allez le constater une suite vraiment directe du tout premier Gradius là où Salamander prenait un chemin assez différent.
Pourquoi dit-on que Gradius a innové le monde du shoot ?
Il faut se rappeler tout de même qu'en 1985, les gros succès du shooting game en arcade se nommaient
Super Xevious ou
Galaga 3 de Namco,
1942 de Capcom, et un peu plus tard le
Alpha Mission de SNK.
Bien que tous ces titres étaient bien solides, ils ne disposaient en aucun cas d'un système d'upgrade aussi poussé que dans Gradius.
On est quand même avant la sortie de R-Type, et disposer d'une jauge de sélection de plusieurs options en bas d'écran était tout nouveau.
Contrairement à ses concurrents, Gradius ne se contentait pas d'améliorer la puissance de feu de l'armement de son vaisseau.
Vous démarrez avec une espèce de "coquille vide" qu'il faudra améliorer coûte que coûte pour s'en sortir vivant de cet enfer vidéoludique !
Vitesse, tir principal, missile, module de bouclier, il faudra à chaque fois choisir quoi améliorer, quand améliorer et où améliorer.
Gradius ne se limitait pas au concours de shoot frénétique mais ramenait une dimension "réflexion" au shooting-game. Et c'est bien le premier à s'aventurer là-dedans d'où son statut de pionner.
Par la suite, les systèmes d'évolution dans les shoot them up continueront leur avancées pour aboutir à des titres comme Radiant Silvergun par exemple.
Une suite timide ?
Oui et non.
D'abord le titre nous remet dans la peau d’un pilote aux commandes de Vic Viper, où la mission est d'aller à nouveau sauver cette humanité pour qu'elle continue à surconsommer des choses dont elle n'a pas besoin, de regarder des télé-réalités où des mecs appellent leurs copines "frères" et j'en passe... Bref, il faut sauver ces gens, et heureusement que Vic Viper est là.
La principale nouveauté qu'amène cette suite est que désormais en lançant une partie, le jeu nous propose de choisir entre 4 types d'upgrade d'armements et 2 types de boucliers que je vous invite à constater juste en dessous.
Du coup vous avez la liberté de faire le jeu avec un tailgun plutôt qu'un double shoot, ou de zapper le laser pour opter pour le pulse par exemple. A vous de choisir la combinaison qui va vous satisfaire.
Le seul défaut que je trouve à ce système introduit dans ce 2e épisode, est l'impossibilité de changer de mode en cours de jeu. Quand vous choisissez un type d'armement, vous le gardez jusqu'à la fin.
Au rayon des nouveautés, on constate que les stages ont gagné en taille de manière vertical (bien que Gradius II soit un shoot horizontal, vous pouvez vraiment scroller de haut en bas sur plusieurs écrans).
Les stages sont aussi plus nombreux et plus longs.
Ces mêmes stages disposent désormais de boss dédiés, vous n'avez plus un boss récurrent comme dans le premier épisode. Vous avez même un boss Moaï dans cette suite !
Si au niveau sonore, le titre de Konami a toujours un soucis de mixage (les bruitages couvrent vraiment la musique qui brille par sa discrétion), on note l'apparition bienvenue de voix numérisées (avec le fameux Destroy Them All !!) qui nous mettent dans l'ambiance.
L'upgrade graphique est assez violente comparé au premier épisode. On retrouve les effets de flammes saisissants de Salamander, des boss de tailles colossales, ou encore des stages très fouillés comme les derniers.
Le jeu est toujours fluide, je n'ai constaté quasiment aucun ralentissement, là dessus la Gradius-team ne rigole pas et nous montre son aisance technique. Rappelons que c'est en grande partie cette team de Konami qui ira monter un peu plus tard le studio Treasure.
Mais là où le bas blesse, c'est au niveau de la
difficulté assez folle de ce titre. Le jeu réussit l'exploit (selon moi) d'être encore plus dur, encore plus hardcore que le premier qui était déjà bien balèze.
N'étant pas non plus un joueur hyper talentueux au niveau des shoots, je dois bien vous avouer que je n'ai pas réussi à le finir.
Perdre une vie est vraiment "mega-punitif". Le degré de stress que procure ce titre est tel qu'au bout d'un moment, lassé, j'ai lâché mon stick.
En vrai, si vous êtes un bon joueur, et que vous avez réussi à bien upgrader Vic Viper, j'ai presque envie de dire que le titre de Konami devient carrément une promenade de santé. Sinon, vous allez vous embourber dans ce jeu, car sans options, vous êtes aussi dangereux qu'un type armé d'une plume contre un autre armé d'un bazooka !
Gra[dur]is
Au final on va retenir quoi de cette suite ? La première chose c'est qu'elle trop sage, voire trop scolaire. Les fans du premier se sont retrouvés en terrain (très, trop ?) connu.
Néanmoins avec ce titre la série Gradius a gagné en possibilités, et surtout nous propose un aspect esthétique bien plus agréable que dans le premier, et qui mine de rien a plutôt bien résisté à l'épreuve du temps.
Cependant sa très grande difficulté a fini par me gonfler, pour parler très vulgairement.
A réserver donc aux pros du stick qui trouveront là un super challenge, je le déconseille formellement aux débutants ou joueurs moyens : passez votre chemin.
Fiche technique:
Titre original : GRADIUS II : GOFER NO YABOU (Vulcan Venture)
Développeur : KONAMI
Éditeur : KONAMI
Arcade System: KONAMI TWIN 16 HARDWARE
Genre : SHOOTING-GAME
Année de sortie initiale : 1988
Autres supports : Sharp X68000, Nintendo Entertainment System, Game Boy, NEC Super CD-ROM²
Nombre de joueur(s): 1
Localisation:
NOTE PRESSE (Sinclair User
076 - Juillet 1988 )
Screenshots:
Vive les jeux classique!
Perso je n'ai testé que le portage NES, et je ne suis pas allé plus loin que le premier niveau...
Une grosse grosse difficulté, mais la série a fait sa réputation là-dessus. La plupart des épisodes suivants suivront la même tendance, avec un final sur Gradius V lui aussi hyper costaud...
Et oui, les années 1980 au niveau des noms de jeu, c'était vraiment un bordel infini...
Tu m'étonnes... et encore, en général le problème vient surtout des localisations successives, donc des changements de noms pour le marché US ou Euro. Mais avec Gradius ils ont fait fort, parce que même au Japon les jeux pouvaient changer de noms d'un support à l'autre
Mieux, tu testes ici la version arcade de Gradius II, mais il existe une suite "parallèle" appelée Gradius 2 (note le subtil changement de chiffre) et assez différente sortie sur MSX je crois
Par contre, il me semble que le Nemesis II de la Gameboy est bien un épisode original et différent (pas les mêmes stages, ni les mêmes musiques, boss, etc.) quoique certainement inspiré par Gradius II dans l'esprit.
Sinon, tu dis que la suite est un peu trop scolaire, pourtant j'ai l'impression que ce Gradius II est souvent considéré comme le préféré (ou l'un des épisodes les plus cultes en tout cas) par les fans de la licence. Je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs, même si je vois très bien les choses qu'il a pu apporter (le choix des armes en début de jeu bien sûr, mais aussi la variété des stages, la taille des boss, le surcroît de difficulté, etc.).
Et merci du coup pour le petit paragraphe sur le côté novateur de la série, j'ai beau l'aimer beaucoup (sans avoir jamais fini un des jeux si ce n'est ceux sur GB
randyofmana Merci pour ton commantaire
e3ologue Jamais 2 sans 3
Tu t'en sortiras peut-être un peu mieux sur Gradius III, qui me paraît un peu moins dur. Enfin, peut-être... Que ce soit version SNES ou Arcade, je n'ai jamais pu dépasser le stage 4
A noter qu'il y a des différences entre la version Arcade et SNES, cette dernière comprenant moins de niveaux mais certains sont propres à cette version.
randyofmana merci pour ton partage d'expérience sur ces jeux, très sympa
L avant dernier niveau est une vraie torture, il faut enchainer les 6 bosses du gradius 1 de mémoire avec un super dur à la fin et là tu crois que c est fini, mais Non!! Tu rentres ensuite dans le big vaisseau d ou sortent les monstres et t as que dalle comme power up dans le niveau. Si tu perds ton équipement tu es condamné à refaire tout le niveau pour tenter de te réequiper…Bref j ai abandonné à l araignée rose qu on voit au dessus…Tellement dégouté , failli peurer devant ma nec !!! J etais en mode Normal je précise. Jamais autant peté un câble devant un shoot de mémoire (Pourtant j’avais fini super raiden trad il y a quelques semaines et c etait deja un fucking challenge). Bises à tous, amis rétro-gamers.Ps:excellent ton article, j ai adoré ton passage sur la surconsommation