Tout nouveau, tout chaud, notre dernier dossier sur une série émérite du JPRG : la série SaGa!
Comme d'hab' je mets le début du dossier ici, la suite est à lire sur gameforever.
Bonne lecture !

Il est des séries qui demeurent injustement méconnues, dissimulées dans l'ombre de grands noms ne laissant aucune chance à la simple créativité. Certains se remémorent le temps passé où une unique idée suffisait à réaliser un chef d'œuvre. Et pourtant, cette époque désormais lointaine comportait elle aussi ses restrictions. Il en fut ainsi du sort de cette série méconnue de Squaresoft, sans doute porteuse de beaucoup trop d'ambitions. Pour des raisons commerciales, elle subit même l'offense de porter le nom de Final Fantasy pour ses premiers épisodes à leurs sorties sur les marchés occidentaux, cachant ainsi un secret. Ce secret se nomme en réalité SaGa, ou l'ambition d'un homme qui, alors que le RPG nippon n'en est qu'à ses balbutiements, souhaite déjà changer les choses. Résolument en avance sur son temps, il rêve de monde ouvert, de création de personnages, d'un mélange habile de ce que les cultures orientales et occidentales font de mieux en termes de jeux de rôle. Nous sommes en 1989.
Cet enthousiasme ne sera évidement pas considéré à sa juste valeur. Tantôt amoindri par des supérieurs permettant uniquement ces expérimentations pour le profit de leur série phare, tantôt par un public difficile reprochant une difficulté prononcée et un éloignement trop conséquent des standards nippons. Les conséquences se feront évidement sentir durant une longue période. Il faudra ainsi attendre les années 2010 pour voir arriver jusqu'à nous certains des remakes de qualité (et traduits en anglais) longtemps réservés au Japon, tandis qu'un seul jeu a connu une traduction française (SaGa Frontier 2). SaGa n'est donc certes pas destiné à occuper le premier plan mais, espérons-le, ce dossier saura peut-être lui rendre honneur et vous convaincre de la qualité de cette série d'exception.
> Brève description de la série
SaGa est issu de l'imagination d'Akitoshi Kawazu, employé chez Square-Enix connu dans nos contrées pour être le producteur de jeux de rôle tels que The Last Remnant, Final Fantasy Crystal Chronicles ou encore Final Fantasy XII (production qui lui fut confiée après le départ de Yasumi Matsuno).

C'est en 1989 que cette folle épopée débuta. Alors que la Game Boy rencontre un succès astronomique, le Président de Squaresoft compte bien profiter du phénomène et décide de confier le développement d'un jeu portable à l'une de ses équipes qui sera, entre autre, composée de Nobuo Uematsu (que l'on ne présente plus) et bien sûr Akitoshi Kawazu comme chef de projet, scénariste, game designer et responsable du battle system. Ce dernier possède une ambition de taille, et dispose de nombreuses idées que le support ne lui permettra malheureusement pas d'exploiter à sa convenance dans un premier temps. Néanmoins, ses créations resteront très éloignées des codes de l'époque et dotées d'une très grande originalité. Au fur et à mesure, différents protagonistes vont venir se greffer à l'équipe. Parmi les plus notables, les célèbres Kenji Ito au poste de compositeur dès le second épisode (à qui l'on doit les musiques de Mystic Quest sur Game Boy, Shadow Hearts 2, Sword of Mana...) et Tomomi Kobayashi, qui sera quant à elle responsable de l'identité visuelle de la série à partir de Romancing SaGa.
> The Final Fantasy Legend
Makai Toushi SaGa (que l'on peut traduire par SaGa: La Tour du Monde des Esprits) paraît tout d'abord au Japon le 15 décembre 1989, puis aux Etats-Unis le 30 septembre 1990 où il sera distribué sous le nom de The Final Fantasy Legend.
Le scénario se révèle des plus simplistes, et met en scène un groupe de héros partis explorer une gigantesque tour censée mener au paradis. Etage après étage, ils découvriront différents mondes aux ambiances diverses et réaliseront qu'ils sont en fait prisonniers d’une terrible menace. Si l'idée peut sembler intéressante, la trame est pratiquement inexistante. Quant à l'aspect technique, les décors sont terriblement vides et indignes de la portable. Le principal intérêt du jeu est en réalité son gameplay innovant, qui tranche radicalement avec les productions de l'époque. Dans un premier temps, celui-ci semble s'inspirer de Dragon Quest III, en permettant au joueur de se rendre dans une guilde où il aura l'occasion de constituer le quatuor de son choix. Mais plutôt que de proposer les traditionnelles classes, c'est ici le principe de races qui est mis en avant, chacune comportant des caractéristiques bien précises et une manière d'évoluer différente:
Les humains sont les plus forts et peuvent porter jusqu'à huit objets dans leur équipement. Ils évoluent en achetant trois sortes de potions influant sur leur force, leur agilité et leurs points de vie.
Les mutants ne sont capables de porter que quatre objets, mais peuvent avoir recours à la magie par le biais de grimoires et leur évolution dépend du type d'arme utilisée. Ainsi, utiliser des couteaux ou des armes à feu augmente l'agilité, les épées lourdes et les arts martiaux développent la force tandis qu'une utilisation abusive de la magie permet l'apprentissage de nouveaux sorts.
Les monstres constituent une certaine prise de risque comparé aux autres. Lorsque vous remportez des combats, certains ennemis laissent tomber un morceau de viande que vous pouvez dévorer. Grâce à cela, votre monstre adoptera une nouvelle apparence aléatoirement. Celle-ci peut donc être beaucoup plus puissante ou, au contraire, terriblement faible.
Autre concept totalement nouveau mais cauchemardesque pour beaucoup de joueurs : la mort de vos équipiers. Contrairement à la tradition en vigueur, où dormir dans une auberge ressuscitera indéfiniment les guerriers tombés au combat, vous disposez ici de trois vies par personnage, symbolisées par des cœurs. Chaque fois que l'un d'entre eux est ramené parmi les vivants, il en perd un et s'il n'en possède plus, il meurt définitivement. Déjà abominablement ardu à quatre, imaginez donc avec des partenaires en moins ! Pour ne rien arranger, vos armes disposent d'un nombre d'utilisations limité et se rachètent à un prix exorbitant. Vous l'aurez compris, votre progression est loin d'être évidente et constitue un véritable challenge avec perte de cheveux assurée.
En conclusion, The Final Fantasy Legend est difficilement appréciable à l'heure actuelle tant il est archaïque, frustrant et complexe. Un pari osé qui mérite néanmoins le respect pour sa volonté d'innovation précoce. A réserver aux curieux.
> Final Fantasy Legend II
SaGa 2: Hiho Densetsu (littéralement, SaGa 2: Le Trésor Légendaire) est sorti le 14 décembre 1990 au Japon et en novembre 1991 sur le sol américain où il adoptera, en toute logique, le nom de Final Fantasy Legend II. Cet épisode marque l'arrivée de Kenji Ito, qui remplacera Nobuo Uematsu au poste de compositeur.
A nouveau, il sera question d'explorer différents mondes connectés entre eux. Vous incarnez un jeune garçon parti à la recherche de son père et qui reçoit pour mission de récolter les 77 fragments de la statue d'Isis dispersés à travers de multiples univers. Sans grande surprise, ce deuxième épisode se présente comme une copie de son prédécesseur. Le contenu suivra donc exactement la même voie en reprenant un système identique, mais y apportera tout de même son lot de nouvelles idées.
On notera donc l'apparition d'éléments tout neufs, dont une nouvelle race, les robots, puissants et dotés d'une bonne défense physique mais qui possèdent un défaut majeur : chaque fois que vous leur enlevez une arme, les utilisations restantes sont réduites de moitié. Ensuite, pour la première fois dans un RPG, des personnages non-joueurs rejoindront votre équipe pour vous prêter main forte. Un fait banal de nos jours, mais complètement révolutionnaire à sa sortie. Enfin, il est possible d'équiper les fragments de statue récoltés (appelés MAGI) afin qu'ils vous accordent de nouveaux pouvoirs. Un principe que l'on pourrait considérer comme l'ancêtre rudimentaire des matérias de Final Fantasy VII. Quelques améliorations ont aussi été apportées, principalement en ce qui concerne l'ergonomie et la suppression du système de vies qui rendait le premier épisode beaucoup trop complexe.
Au final, ce second épisode est nettement plus appréciable. Final Fantasy Legend II gomme les défauts irritants de son grand frère et n'en conserve que les qualités, auxquelles il rajoute une poignée d'excellentes idées. Il reste néanmoins très difficile, mais s'impose comme un choix beaucoup plus judicieux pour qui souhaiterait aborder la série sur portable.
[SUITE]
Je lirai ça attentivement ce soir
Bref j'avoue que ça me trottait aussi dans le tête de faire un dossier là-dessus, mais pas grave, un dossier pour parler de cette excellente saga (huhu) ça ne se refuse pas, merci !
Bonne lecture à vous! N'hésitez pas à nous faire des retours! Ce dossier revient de loin!
http://www.gameforever.fr/forum/viewtopic.php?t=1183
Bon, par contre, la difficulté était effectivement abusée.
eldrick Il était sur Scarlet Grace récemment, vas savoir si il l'a fini.
Hyoga57 Viens au lieu de faire l'absent !
Et tu te trompes également concernant les Atelier, puisque je n'ai pas fini les trois derniers opus et que cette saga m'intéresse de moins en moins vu les tarifs de pute de leurs DLC.
testament Ouais, j'étais dessus récemment et je le suis toujours. Même si j'avoue que c'est loin d'être ouf. Je préfère limite Unlimited SaGa à ce SaGa Scarlet Grace.
Et franchement, chapeau à l'auteur, le dossier condense l'essentiel sans trop en dire et donne vraiment envie de jouer aux jeux, tout en rappelant l'importance de la série chez Squaresoft (il faut se rappeler que les Romancing se sont écoulés à plus d'un million chacun rien qu'au Japon, ce qui en faisait la troisième grosse licence de RPG sur SNES avec DQ et FF !).
Bref, j'aurais voulu faire pareil que j'aurais pas fait mieux
Je note quand même deux-trois "erreurs", comme par exemple pourquoi ne pas avoir donné son nom complet au remake PS2 : Romancing Saga Ministrel Song ? Et Kenji Ito signe à nouveau la bande-son (avec Tsuyoshi Sekito), donc il a bien bossé sur un Saga entre Frontier 1 et Scarlet Grace
Bon après, c'est un détail...
Merci encore pour ce partage, ce fut fort intéressant, même si dans le fond ce sont des infos que je connaissais déjà, ça m'a permis de me rafraîchir la mémoire d'autant que malheureusement, je ne me suis encore jamais pleinement investi dans la série ^^' Mais ça reste une série que j'aime beaucoup pour ses innovations et sa volonté à ne pas faire du JRPG "classique", donc c'est toujours cool qu'on en parle !
(et je me corrige au cas où : C'est "Minstrel Song" et pas "Ministrel Song"