Salut Gamekyo !
Je continue sur ma lancée en vous proposant des "tests" (je ne mets pas de note mais plutôt un ressenti, le but est surtout de faire découvrir un jeu avec ses bons et ses mauvais côtés, donc ce n'est pas vraiment un test) des jeux que j'ai fini récemment. Et ça tombe bien, c'était les vacances, et j'ai donc pu en faire quelques-uns ^^
Les vacances, c’est l’occasion de se détendre, mais aussi de faire le point, c’est l’occasion d’une introspection sur soi, sur son passé, un instant propice... à la nostalgie ! Souvenez-vous, en 2003, alors que vous gambadiez gaiement dans le jardin de la maison de votre grande tante habitant un humble hameau de Charente-Maritime, vous vous remettiez à peine du choc de deux générations de Pokémon qu’une troisième pointait le bout de son nez sur une certaine Gameboy Advance... Cette console, vous aviez tanné vos parents pour l’avoir à Noël (quand vous n’aviez pas directement liquidé tout votre argent de poche durement gagné pour l’acheter, en prétextant aux parents qu’un ami vous l’avais prêté, craignant leur courroux lorsqu’ils sauront que vos maigres économies sont parties dans une de ces nouvelles machines dont vous étiez « accro »... Hein ? non, je ne parle pas du tout de mon cas, voyons), et dans la foulée, vous aviez demandé Wario Land 4, Advance Wars, F-Zero Maximum Velocity ou Castlevania Circle of the Moon. Mais votre genre favori, c’était les RPGs, et après avoir dévoré les deux incroyables Golden Sun, vous revoilà sur votre faim, le genre étant encore assez peu présent sur la console. C’est alors que débarque un certain Lufia Ruins of Lore... Ah flûte, non, ça colle pas, il est sorti qu’au Japon et Etats-Unis :/ Comme tout le reste de la série d’ailleurs. Pff, et voilà, encore une intro gâchée pour rien...
Lufia, ça ne vous dit rien ? Vous êtes sûrs ? Mais siiii, ces deux RPG classiques de la SNES, avec ses personnages hauts en couleurs, ses puzzles et énigmes retors, ses combats avec des ennemis faussement statiques et le menu en croix... La quête d’un héros aux cheveux rouges pour sauver le monde et les générations futures... Bon d’accord, ça ressemble à n’importe quel autre RPG, et ce n’est pas sorti en France, normal que ça ne parle à personne. L’épisode 2 avait tout de même eu un petit succès d’estime au Japon et aux US. Mais chez nous, à part les quelques amateurs d’import, c’est le néant.
Lufia, donc (Estpolis Denki chez les japonais). Le premier épisode était sympathique, le second encore plus, et furent suivis par un épisode GBC, et un GBA dont il est question ici. Malheureusement cela n’a pas suffi à en faire une série qui a perduré dans le temps (malgré un remake étrange sur DS de l’épisode 2). Si vous en avez la curiosité, les deux premiers valent le coup. Je n’ai pas touché à l’épisode Gameboy Color. Quand à cet épisode GBA... nous allons voir ça. Je précise tout de même que je risque de spoiler un peu certains passages, mais ça reste très léger, pas de grosses révélations en vue. Mais vous êtes prévenus.
Fallait pas te regarder dans un miroir, aussi...
L’intrigue se situe plusieurs années après les évènements du 2, mais dans l’absolu, l’histoire n’a aucun lien avec les épisodes précédents. Hormis quelques noms de ville (Parcelyte, Gruberik...) et la présence de Dekar en tant que guest, le jeu ne partage pratiquement aucun lien avec les épisodes précédents. On peut donc y jouer sans craindre de ne pas comprendre le scénario. Enfin cela dit, le jeu se chargera lui-même de rendre son intrigue brouillonne à souhait et fort peu accrocheuse par manque de mise en scène.
Pour résumer l’histoire simplement : vous êtes Eldin, un jeune garçon -support GBA oblige, le héros est encore plus jeune que d’habitude- en apparence classique (courageux mais muet, donc), et c’est justement le jour où vous pourrez enfin devenir un Hunter comme votre père, grâce à la bénédiction du roi. Votre première destination est Gruberik, pour partir à l’assaut de l’Ancient Cave (on y reviendra), et c’est là-bas que vous ferez la rencontre de Rubius, qui a besoin de vous pour inspecter une tour antique menant aux terres sacrées. De fil en aiguille, vous devrez partir à la recherche de pierres et fragments magiques pour lever le secret de cette tour avec l’aide de vos amis d’enfance Torma et Rami (rejoints ensuite par Bau et Dekar), et contrer les plans de l’empire maléfique de l’empire Gratze, et de son dirigeant démoniaque Ragule.
L’histoire est simple et clichée, mais ça ne devrait pas être un problème dans la mesure où d’autres jeux ont pu se baser sur des ficelles similaires et réussir à créer un scénario accrocheur (au hasard : Secret of Mana). Pour ma part, j’avoue que ce genre de scénario ne me pose aucun problème, mais j’ai tout de même été surpris de mon manque d’empathie envers les différents personnages, tellement ceux-ci sont mal mis en avant. Rubius notamment, m’a donné l’impression d’être un personnage secondaire juste là pour faire avancer le début de l’aventure, et je pensais qu’elle partirait assez vite de l’équipe. Mais en réalité, elle est un des personnages centraux de l’histoire, et il va sans dire qu’elle a son importance jusqu’à la toute fin du jeu. Côté antagonistes, Ragule tombe comme un cheveu sur la soupe : on entend vaguement parler de lui à un moment donné, et malgré plusieurs confrontations face à l’empire de Gratze (contre des ennemis random, même pas un général ou autre soldat important pour étoffer un peu le background des méchants), on ne le verra qu’une fois l’accès vers les terres sacrées révélé, donc à la fin du jeu. Et très honnêtement, je crois que c’est le méchant le plus moche que j’ai pu voir dans un J-RPG...

Now I'M SCARED (devant tant de mocheté)
Bon, l’histoire et l’ambiance globales ne sont pas folichonnes, mais à la rigueur, on peut passer outre (et puis on a vu pire). Le déroulement de l’aventure se fait de façon classique, on assiste aux cutscenes en ville, puis on va sur la carte pour sélectionner sa destination (eh non, pas de world map où l’on peut se balader, comme pour les épisodes précédents...). Malheureusement, les objectifs sont parfois assez flous, et il arrive qu’on tourne un peu en rond avant de comprendre ce qu’il faut faire. De plus, le jeu peut se montrer particulièrement difficile : passé quelques heures de jeu, les routes et donjons deviennent très longs. Et bien que vous voyiez les ennemis sur la carte, vous laissant croire que vous pouvez les esquiver, ceux-ci font tout pour venir à votre rencontre, si possible en vous prenant par surprise (attaque sur le côté ou derrière), ce qui équivaut à un tour gratuit pour eux. On passe donc son temps à soigner ses persos après chaque combat, jusqu’à être obligé de retourner en ville car l’un d’eux est mort par manque de potions/MP. Les potions de vie sont assez rares, et vous n’avez aucun sort de résurrection pendant une bonne partie du jeu (et même quand vous en avez un, il coûte un bras en MP). Vous me direz que c’était la même chose dans les Dragon Quest, mais croyez-moi ici on est un cran au-dessus. Ajoutez à ça un leveling très lent, peu de nouvelles armes/armures pour booster vos persos, et la sauvegarde possible uniquement si vous rentrez en ville (les boss arrivent en plus sans prévenir), et vous verrez que vos chances de survie ne tiennent qu’à une bonne gestion de votre jauge de vie et des combats. Ah, et les ennemis repop à chaque changement de tableau, aussi...
Comme si cette difficulté dans les donjons ne les rendait pas déjà agaçants, votre progression sera régulièrement barrée par des « puzzles », ou disons des obstacles qui vous demanderons multiples détours pour être surmontés. Il ne s’agit plus ici de puzzles qui feront travailler vos méninges comme dans les épisodes précédents, mais de sempiternels blocs à pousser/leviers à activer/clés à trouver, en bref on sait assez rapidement ce qu’il faut faire, mais cela prend quand même du temps. Heureusement, les mécaniques utilisées sont suffisamment variées entre chaque donjon pour éviter une trop grande redondance. Il faudra aussi tirer parti des quatre capacités de chaque héros (l’épée pour couper l’herbe, la chaîne pour franchir des précipices, le briquet pour allumer et brûler, le marteau pour casser des murs), en sachant qu’il n’est pas toujours clair quand on doit les utiliser... Bref, ce qui pourrait s’avérer être un point fort en cassant la monotonie de la progression se retourne contre nous en rendant notre avancée plus pénible encore.

Euh, no, no, your flowers are beautiful, et Bryan is in the kitchen. Promis.
Que reste-t-il alors pour nous tenir en haleine alors ? Eh bien, le jeu a encore quelques atouts sympathiques, comme le retour de l’Ancient Cave (long donjon généré aléatoirement où l’on doit récupérer progressivement de l’équipement) si cher à la série, auquel j’ai à peine touché tellement ça demande d’investissement (et ce n’est paraît-il pas le meilleur de la série) ; le système de classe que j’ai à peine évoqué : assez tôt dans le jeu, vous pourrez attribuer une classe à chacun des trois héros (Bau et Dekar ne peuvent pas changer de classe) en parlant à des PNJ qui jouent le rôle de professeur. Vous gagnerez ainsi des compétences propres à chaque classe au bout d’un certain nombre de combat. Mais pourquoi diantre ont-ils autant abusés sur le nombre de combats à faire pour les classes de heal et mages (les plus importantes donc) quand à côté on plie la classe du moine et sa version supérieure en tout juste trente combats ?! Mystère...
Reste donc le principe des Disc Monsters, ayant un peu évolué depuis Lufia 2. Ici, on capture directement les monstres en combat via des « disques » (cela se fait relativement facilement, même pour des monstres de hauts niveaux), il faut ensuite les associer à un personnage et ils pourront alors se battre à ses côtés en combat. Mais là encore, le système a été mal équilibré, et les monstres, quels qu’ils soient, ratent la moitié de leurs attaques, où alors font trop peu de dégâts... Leur seul intérêt se situe dans le fait de pouvoir fusionner avec le monstre lorsque la barre d’IP est pleine, le personnage est alors invincible pendant 3 tours et lance une attaque qui, là encore selon les cas, sera efficace ou non. Amusant sur le principe mais trop peu utile au regard de la difficulté des combats, on aura vite fait de laisser les monstres sur le banc de touche une fois qu’on aura recruté Dekar et Bau, bien plus efficaces.
Que dire de plus ? Le jeu avait tout pour plaire, mais chaque aspect qui aurait pu être intéressant est gâché par ses défauts, et tout paraît en demi-teinte. Il en va de même des graphismes, tout juste corrects pour la console, ou des musiques sympas mais tout de même peu inspirées. À la rigueur, ils ont eu la bonne idée de reprendre le très chouette thème des combats de Lufia II... On aurait envie de se dire que l’équipe des dévs a fait au mieux avec ce qu’ils avaient, mais le jeu se permet aussi d’accueillir quelques bugs, heureusement peu gênants pour la plupart : les persos qui traversent les décors à certains endroits, la musique qui change sans raison après un changement de classe, ou plus drôle, mes attaques avec Eldin ont fait 999 de dégâts contre le boss final, sans que je puisse l’expliquer. Notez que ça ne l’a pas empêché de me pulvériser... Je n’ai plus eu les 999 de dégâts lors de ma deuxième tentative :’(
Le plus grand signe que le jeu a été fini à l’arrache ? Il n’y a pas de générique de fin. Tout simplement.
La fusion de monstre était cool sur le papier. Dommage que ce soit si peu efficace en combat.
Bon, au final, que penser de ce Lufia : Ruins of Lore ? Vaut-il le coup d’être joué ? Aussi étrange que ça puisse paraître après tout ce que je viens de reprocher au jeu, j’ai tout de même apprécié ma partie, probablement plus pour le plaisir de retrouver un univers et un gameplay classique que pour les réelles qualités du jeu. Si celui-ci vous tente, parce que vous êtes fan de rétro ou êtes curieux de connaître les épisodes méconnus des Lufia, vous passerez sûrement un bon moment, même si ce dernier ne sera pas inoubliable. Pour les autres, il vaut probablement mieux (re)jouer aux épisodes SNES !
Mon ressenti final : Sympa, mais bien content de le finir !
À bientôt pour une autre découverte RPGesque !

J'ai fait l'épisode GBC Legends Returns il y a quelques années et je pense que c'est le plus gros jeu que j'aurais pu faire. Un vrai gros RPG avec plein de persos, un bon scénario, du challenge etc. Le gros problème étaient le level design des donjons horriblement longs et peu inspirés (imaginez 20 étages identiques à parcourir).
eldren C'est clair qu'à côté de Golden Sun, ou plus tard de Sword of Mana ou FF Tatics Advance, il fait pâle figure... Le chara design ne me gênait pas, jusqu'à ce que je voie Bau et le méchant XD Cela dit, si j'étais tombé dessus à l'époque, je l'aurais sûrement pris aussi
maxff9 Les quelques avis que j'ai entendu sur l'épisode GBC n'étaient pas très positifs ^^' Mais j'ai quand même envie de l'essayer un jour ! Merci pour ton retour