The Order 1886 : sois beau et tais-toi ? [...] les transitions entre cinématiques et gameplay n'existent pas, et pour cause : dans The Order, le moteur de jeu assure le spectacle en toute occasion, si bien qu'il est parfois difficile de faire la distinction entre les séquences guidées et les passages interactifs [...] The Order nous rappelle une nouvelle fois les prétentions esthétiques, artistiques, techniques de ce qui s'annonce comme le nouveau mètre-étalon sur consoles. [...] avec ses expressions faciales criantes de naturel, son petit filtre visuel élégant tout en jeu de lumière légèrement saturées, pour mieux faire ressortir les particules de poussière de l'immense Zeppelin, théâtre victorien de cette démo.

[...] C'est vrai qu'avec un tel degré de finition, on en oublierait presque l'objectif. En gros une séquence d'infiltration à bord de l'Agamemnon, un abordage collectif pour les quatre chevaliers de l'Ordre, même si dans les faits, on n'incarne que l'un d'entre eux, Grayson, alias Sir Galahad. Alors apparaissent les premières fêlures derrière le maquillage. Sans trahir un secret, au terme de la mission, on comprend que The Order 1886 ne fait rien de plus qu'un TPS de l'ancienne génération. Il le fait simplement en plus beau. Les séquences d'infiltration du premier tiers sont un contre-modèle du genre : les gardes n'y voient pas à deux mètres, suivent leur ronde comme autrefois les chiens de Tenchu, mais le moindre QTE raté signifie la fin de la séquence sur un coup de tromblon à bout portant. Une mort aussi abrupte qu'incompréhensible, au vu du nombre de balles qu'est capable d'encaisser Grayson quelques mètres plus loin.

Avant de déchaîner les enfers au cœur du Zeppelin, il aura fallu identifier parmi la foule les quelques rebelles déguisés au fusil sniper, une séquence là aussi on ne peut plus guidée, puisqu'il suffisait de passer sur l'ensemble des icônes pour repérer les sans-grades. Au moins les sensations sont là une fois lâché parmi la meute : le pompe répond présent malgré sa zone de dispersion, le snipe fend les crânes, et les fusillades s'enchaînent comme dans le moindre TPS venu, mais avec toujours plus d'impact et de raffinement visuel. La dernière séquence dans la cuisine...fait valser casseroles et marmites dans un vacarme assourdissant. On peut même compter sur l'activation du Blackwater - les effets secondaires de l'elixir qui transforme la population en créatures hybrides - pour fusiller l'assistance avec ciblage automatique et petit effet de ralenti. Bref, le pari d'une mise en scène cinématographique semble tenu. Pour ce qui est du gameplay, on se permettra d'attendre la version complète pour juger.

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