On peut dire qu’il aura réussi à se faire attendre celui-là. D’un Kickstarter validé en 2014, la promesse était donc d’y goûter aussi bien sur PC que sur Wii U en 2015, jusqu’aux habituels reports, conduisant en cours de route à une annulation sur la console au Gamepad de la malédiction pour privilégier la « Next Gen » de Nintendo. Nous voilà début 2017, le jeu sort sur PC, les critiques sont excellentes et la petite équipe australienne de
Team Cherry annonce que les joueurs Switch y auront droit « peu après le lancement de la machine », donc pour un vague printemps. Mais les mois passent, le développeur se démène pour revoir son code à zéro et assure qu’il est hors de question de le sortir sans être dans un état irréprochable. On fait confiance, le temps passe, et c’est donc durant le Direct E3 2018 que l’annonce tomba sans prévenir : il est disponible. Bien.
Mais on a bien fait d’attendre, vraiment. Avec une version PC jonchée de micro-freezes à la sortie (assez vite corrigées), il y avait des craintes légitimes pour ce portage Switch mais sachez que le travail est admirable, ou tout simplement comme
Team Cherry le souhaitait : irréprochable. Certes, ce n’est pas le jeu le plus gourmand du monde mais quand on sait que certains arrivent encore à se foirer pour pas grand-chose, on ne peut que applaudir cette volonté de bien faire les choses pour un résultat sans le moindre ralentissement, sans temps de chargement vraiment notables, et en 60FPS.
On pourrait s’arrêter là pour les joueurs PC qui souhaitent se replonger dedans en mode nomade mais pour les autres, sachez donc que
Hollow Knight, c’est le mélange entre un Metroidvania et du
Dark Souls. On sait que ce dernier terme devient un peu pompeux avec le temps mais c’est difficile de décrire les choses autrement tant certaines des mécaniques sont purement identiques, jusque dans l’un des seuls points à même de diviser le public : une progression vers l’inconnu, sans le moindre objectif indiqué, et surtout un scénario qui aurait pu être intéressant s’il ne serait pas aussi évasif dans sa narration et les dialogues. Mais ça, ce n’est pas uniquement une marque Souls-esque : les indés en sont spécialistes depuis bien longtemps.
Un petit village qui petit à petit va se fournir en marchands, et un trou pas loin. Voilà la base de l’aventure où, une fois plongé dans ce dernier, c’est l’exploration à l’état brut où l’on pense être un grand habitué du genre (avec toujours des tas de raccourcis à débloquer et une brouette de secrets) mais de suite une stupeur pour les joueurs qui n’étaient pas au courant : pas de map. Pas tout de suite du moins et c’est déjà sur ce point que
Hollow Knight va montrer tout son vice puisque là où le dressement de la carte est automatique dans quasiment tous les Metroidvania existants, ici, dans chaque zone, il faudra au préalable trouver le cartographe sans avoir la moindre indication si ce n’est parfois la présence de quelques feuilles sur le sol, montrant qu’il n’est plus très loin.
Le pire est que même une fois la carte à votre disposition (en prenant en compte qu’il faudra renouveler l’opération dans chaque zone), c’est bien loin d’être fini puisqu’elle est incomplète : le cartographe n’a indiqué que les choses qu’il a vu sur son chemin. Et pour la remplir ? Voilà à quoi vous allez dépenser la totalité de votre pognon dans les premières heures puisqu’il faudra acheter chaque type d’icônes utiles (sources chaudes, point de sauvegarde, PNJ…) et surtout en top priorité la plume qui vous permettra de compléter vous-même votre carte. Et il reste un vice : les recoins visités une première fois ne seront affichés sur votre papier qu’une fois retourné à un point de sauvegarde, votre petit héros ne pouvant évidemment pas dessiner tout en combattant.

Heureusement, hormis la carte à récupérer à chaque nouvelle zone, tout le reste (les icônes) n’auront besoin d’être acheté qu’une seule et unique fois mais voilà tout de même une entrée en matière qui sert à faire comprendre où vous avez mis les pieds : on est pas là pour vous aider, et vous allez en chier. Pas seulement dans l’exploration d’ailleurs, mais les combats ne font jamais dans la rigolade et même si vous êtes rapide pour placer vos estocs, le moindre petit ennemi peut vous démolir sans problème dès que vous faîtes n’importe quoi. Il faut jouer la finesse, y allant tranquillement en observant chaque pattern, et ça vaut d’autant plus à chaque nouvel ennemi, particulièrement quand vous allez aborder au bout de quelques heures certaines pourritures qui adorent se faire exploser, et votre barre de vie avec. Quant aux boss qui peuvent débarquer au moment où on s’y attend le moins, ils ont beau être une réussite esthétique en plus d’offrir de superbes musiques derrière, ils restent quand même là pour vous faire souffrir.
Et tiens, mourir n’est pas forcément rageant. C’est mourir à nouveau dans la foulée qui le devient. Car comme dans
Dark Souls, votre pécule d’argent (seule denrée à conserver puisqu’il n’y a pas d’expérience) ne sera pas définitivement perdu au premier échec, restant à l’endroit de votre trépas aux cotés de votre propre ectoplasme à détruire en deux petits coups pour à la fois récupérer votre gain mais aussi votre jauge de magie complète, elle aussi indispensable, notamment pour le système de soin. Par contre, si sur le chemin vers votre fantôme, vous mourrez à nouveau, alors pleurez : vos milliers de piécettes durement acquises viennent de s’envoler dans le néant. Mais au cas où, il y a toujours une banque pour déposer votre pognon, juste qu’il faut avoir le courage d’y retourner de temps en temps.

Des mécaniques simples au challenge certain, qui vont pousser le joueur à la concentration et surtout un regain d’envie d’explorer tranquillement. Car même s’il n’y a pas d’expérience, cela ne veut pas dire que votre héros ne va pas augmenter en puissance. Outre les nouvelles compétences vitales qu’il trouvera sur son chemin (dans un ordre non défini, pour une progression qui le sera tout autant), vous aurez droit à l’équivalent de quart de cœur et surtout des charmes, sorte de petites capacités à équiper et qui peuvent dans certains cas réduire comme il faut le défi de la zone en cours. Et vous avez d’ailleurs intérêt à trouver des socles qui permettront d’en équiper encore plus, surtout que la plupart réserveront dès le départ une place au charme qui permet quelque chose de commun ailleurs mais totalement optionnel dans ce jeu : afficher votre position sur la carte. Important non ?
Et voilà comment on en est à rester happer environ une quarantaine d’heures dans cet univers aux décors variés, fait de mélancolie et pourtant tellement joli à regarder. Rageant il est vrai mais rarement pour les mauvaises raisons tant, hors boss (le temps de saisir chaque faille), la mort est souvent la cause d’un joueur trop pressé ou n’ayant pas pris son temps pour maîtriser quelques mécaniques de gameplay pourtant simples. C’est les raisons d’ailleurs qui poussent à y revenir à chaque fois, à tenter jusqu’à ce que ça passe, et ça finit toujours par passer. En bref, un véritable bijou dans sa prise en main comme son level-design, d’une générosité effarante (incluant les DLC qui ajoutent plusieurs boss et des zones), et tout ça pour 15 misérables euros. Encore une fois, on a bien fait d’attendre.
Il n'est sorti que sur PC pour l'instant (aucune info sur les ventes).
Pas encore annoncé sur PS4 & One.
Un jeu incroyable ! Des musiques de ouf ! Une ambiance de dingue...
D'ailleurs, hier, pendant que j'y jouais, je me disais tellement que les mario 2d devrait maintenant évoluer sur ce terrain...
Great critique... pas la perfection comme jeu, mais on y est proche...
Bon test comme d’habitude sinon
Je me retiens de me jeter dessus sachant qu’il y a 80% de chance qu’il sorte en boîte.
L’attente va être longue
Je ne me vois pas y jouer sur Switch avec les joy-con.
Certains passages et défis m auraient fait balancer la console.
Bon test.
C'est embêtant ça... J'hésite à le faire sur PC maintenant
En tout cas c'est l'un de mes meilleurs jeux solo de ses dernières années sans problème qui tabasse la très grande majorité des AAA qui privilégient la forme au détriment du fond.
Ici on a tout, un jeu superbe pour les oreilles et les yeux, au gameplay profond, avec des dizaines et des dizaines de boss variés conjugé avec un vrai challenge.
Une tuerie
Perso, je l'ai fini déjà deux fois à 100% (à l'époque il n'y avait pas encore les dlc) et j'ai dû mettre pas loin de 50 heures sur le 1er run. Ca vous laisse imaginer la durée de vie
Je vais patienter pour une definitive edition en boîte et avec tous les dlc car je suis convaincu que ça va arriver
Un Metroidvania de +, certes, mais il est dans le haut du panier, largement !
Attention : la très grande sensibilité du stick gauche (joycon) peut parfois conduire à de malheureux échecs
Gné ? Aucun souci en mode portable, au contraire la maniabilité est au poil.
51love En tout cas c'est l'un de mes meilleurs jeux solo de ses dernières années sans problème qui tabasse la très grande majorité des AAA qui privilégient la forme au détriment du fond.
Euh...C'est que...Je...En fait....Non...Rien...
j'ai souvent rencontré quelques problèmes lors des phases où il faut "rebondir" contre les ennemis (ceux qui sont passés par là savent très bien de quoi je parle).
Le stick étant petit et sans grande fermeté, le moindre petit écart vers la diagonales gauche ou droite (puisque tu dois bouger en même temps) va faire que le jeu ne prendra plus en compte la direction bas au moment où tu vas faire ta frappe. Et là... c'est forcément le drame
Il a aussi une course très faible accentuant l'imprécision sur certaines phases. Syndrome PSVita.
Ben j'ai des gros doigts faut croire : (
archesstat la team Cherry avait évoqué cette possibilité il y a quelques temps. J'imagine que c'est toujours dans les tuyaux et arrivera une fois le dernier DLC sorti : http://www.gamekyo.com/blog_article409450.html
Même si les mécaniques Metroidvania sont les mêmes, il y a de grosses différences dans le style.
Hollow Knight met beaucoup plus en avant les combats (malgré la présence de petites énigmes liées à l'exploration).
Le trailer est je pense suffisamment parlant et encore une fois, ça ne coûte que 15€ hein
Y'a Celeste sinon. J'ai tellement apprécié le gameplay de Ori j'ai envie d'avoir un truc similaire.
Merci mrvince. J'hésite toujours un peu avec Celeste mais je le ferai c'est sûr.