Le vilain petit canard.
Il n'aura pas fallu attendu longtemps pour voir débarquer la suite du succès The Legend of Zelda sur NES. Effectivement, Zelda II: The Adventure of Link est sorti le 14 janvier 1987, soit un petit moins d'un an plus tard.
Ce qui est étonne d'abord dans ce jeu, qui je le rappelle, est toujours développé par Nintendo R&D4 sous la houlette de l'incontournable Shigeru Miyamoto, c'est son titre !
Exit "The Legend of Zelda", Link sera cette fois valorisé. Et ce n'est pas la seule chose qui étonne dans cet épisode, qui comment dire, est assez particulier.
Dans le test du premier épisode de Zelda, on avait parlé du jeu qui avait inspiré ce titre, à savoir Dragon Slayer de Nihon Falcom. Miyamoto l'avait d'ailleurs reconnu à demi-mots.
Cependant on ne dispose pour ce second épisode d'aucune déclaration officielle d'un membre du staff de Nintendo au sujet de l'inspiration de cet opus.
Je suppose donc, que là-encore Falcom est le fournisseur d'idées puisque Zelda reprend beaucoup de la suite de Dragon Slayer, à savoir Xanadu ainsi que son extension Xanadu Scenario II: The Resurrection of Dragon.
Vous pouvez voir sur cette vidéo que la ressemblance est assez nette, d'autant que ce jeu est sorti bien avant Zelda 2, en octobre 1985 au Japon pour être très précis et que son extension est arrivé un an après en octobre 1986.
Ce qu'il faut savoir c'est que Xanadu fût un succès monumental au Japon, puisqu'il s'était écoulé à l'époque à 400 000 exemplaires sur (principalement) PC-88 !! Par rapport au faible nombre de micro-ordinateurs installé à ce moment-là sur l'archipel nippon, le ratio est juste monstrueux. A ce sujet, ce record est toujours d'actualité puisque Xanadu occupe la 3ème place des jeux les plus vendus sur PC/Micro de tous les temps au Japon.
Tout cela pour dire, que le filou de Miyamoto avait tout intérêt à s'inspirer de ce cador, tout y amenant moult modifications, l'intégrer à la mythologie Zelda et surtout inverser le gameplay Xanadu à savoir :
- utiliser la vue latérale pour les phases de combats
- utiliser la vue du dessus pour les phases d'exploration.
Et oui, ce Zelda nouveau bouscule les règles établis par son aîné, en allant jusqu'à intégrer un système EXP tel un RPG, qu'il s'avère être d'ailleurs en partie.
Xanadu
Effectivement, Zelda II est le seul épisode de la série intégrant un vrai système d’expérience pour son héros. Bien sûr on y retrouve la quête des cœurs mais désormais Link pourra effectuer des montées en niveau et améliorer une compétence de son choix sachant qu'il y en a 3 :
- l'attaque qui augmente sa force.
- la magie permet de réduire le coût des sorts dans la barre de magie.
- la vie qui augmente sa constitution.
Les points d'expérience sont donnés par les ennemis, mais attention tous ne donnent pas de l'EXP. Et les rubis dans tout çà ? Et bien il n'y a en tout simplement pas. Contrairement à Xanadu (ou au premier Zelda), l'équipe de Nintendo a fait le choix que je juge judicieux, d'évacuer toute notion mercantile du jeu pour se concentrer sur le système d'EXP.
Nous n'avons pas encore aborder le scénario de cette suite. Pour résumer, le prince d'Hyrule (oui oui le frère de Zelda, appelé Hyro aussi) accède au trône et décide de rassemble la Triforce.
N'arrivant pas à rassembler la dite Triforce, le prince sous les conseils d'un vil magicien se trouva contraint de demander la localisation des fragments à la princesse Zelda, que elle-seule connaît.
Elle refusa de coopérer, et le magicien envoya un sortilège qui la fît plonger dans un profond sommeil.
Et Link dans tout çà? Et bien il fête ses 16 ans, et il est tiré de sa quiétude par une Impa inquiète qui va lui confier une quête importante, celle de trouver la Triforce du courage.
Elle se trouve au Grand Palais, mais pour avoir accès à cet endroit Link devra récupérer 6 cristaux et les poser sur les 6 statues des 6 donjons à visiter.
Un royaume d'Hyrule en ruine, des monstres qui prolifèrent et qui tentent de ressusciter Ganon (qui viendra vous "taunter" si vous faites Game Over), un prince meurtri, une Zelda qui roupille voilà ce qui attend notre héros de vert vêtu.
Une fois de plus, le Royaume d'Hyrule est assez vaste, mais cette fois-ci notre chemin sera plus balisé. Et oui, on peut enfin visiter des villages et parler aux autochtones qui nous donneront des indices (certes cryptiques par moment...) sur le prochain lieu à visiter.
Certains lieux ne seront pas accessibles, et le deviendront en récupérant certains objets comme le marteau par exemple.
Cependant, il y a toujours des endroits planqués de manière absurde et tordue, comme un village, la cabane d'un type, et je ne parle même pas des emplacements des vies supplémentaires... Oui il y a des vies dans ce Zelda !
Restons dans les villages, une jeune femme nous invitera à chacun d'entre eux à venir chez elle pour nous restaurer notre barre de vie. Que fait-elle à Link ? C'est une question que l'on se pose depuis près de 30 ans.
Il y a aussi un PNJ dans le premier village qui nous a sorti ce dialogue mythique "I am error". Où veut-il en venir ? C'est aussi une question que l'on se pose depuis près de 30 ans.
Enfin, à la même manière que la demoiselle, une mémé nous rendra à chaque village tous nos points de magie.
Hyrule
Dans quasiment tous les villages, vous retrouvez une vieille connaissance. Je ne parle pas Tingle, il n'existait pas à cette époque, mais bien du Père Fouras. Il aime beaucoup les caves humides (ne me demandez pas pourquoi) et filera systématiquement un nouveau sort à notre avatar.
Outre le Père Fouras, on trouvera parfois un maître d'armes qui nous apprendra une nouvelle technique de combat.
Aussi, et il faut le souligner, le nom des villages de ce jeu deviendra celui des 7 sages de Zelda Ocarina of Time (Saria, Darunia, Ruto etc...).
Concernant le gameplay, l'exploration se fait donc dans l'overworld vue du dessus, la vue change instantanément quand on passe en configuration combat, quand on entre dans un donjon ou dans un village.
Bref, lorsque vous n'êtes pas dans la carte, le jeu se passe en vue latérale tel un Super Mario. Les combats dans la map monde sont générés aléatoirement, tel un RPG à la différence près que l'on peut voir les ennemis dans la carte, ce qui n'était pas spécialement des JRPG de cette époque lointaine.
Il sera possible d'échapper à un combat aléatoire dans l'overworld si on se trouve dans une route, bien balisée.
Les quelques objets que Link trouvera lui serviront uniquement dans l'overworld, pour débloquer des nouveaux passages comme on l'a mentionné plus haut.
Ce qui nous amène à dire que dans les donjons, à savoir le cœur du jeu, Link n'utilisera pas d'objets mais des sorts.
Ce dernier ne changera jamais d'arme et d'équipements, la seule chose qui l'aidera dans sa quête, ce sont bien la puissance de l'arme grâce au points de la compétence "Attack", la résistance du héros avec sa compétence "Life" et surtout les sorts donnés par les Pères Fouras, ou les techniques apprises. Ces sorts ne sont actifs que dans une salle donnée.
Vous arrivez dans une salle, vous activez le sort, et il durera le temps que vous trouverez dans cette salle, une fois passée à la suivante le sort cessera de fonctionner automatiquement.
C'est pour cela qu'augmenter ses points de magie est important, puisque plus ces points sont élevés et moins ils consommeront de points de magie.
A ce sujet, le maximum de points que l'on peut atteindre est de 8 dans chaque statistiques.
Les donjons sont grands, parfois assez labyrinthiques mais surtout difficiles. Certains passages plateformes sont compliqués à négocier tout comme les ennemis particulièrement énervés dans cet épisode qui donneront au joueur de gros soucis.
Je ne citerai que le chevalier bleu qui est une véritable plaie, et qui reviendra un nombre incalculable de fois, notamment en mid-boss. Les boss des différents donjons sont dans l'ensemble assez durs, dans tous les cas bien plus durs que dans The Legend of Zelda.
Du coup, le jeu s'est forgé avec le temps, une réputation de jeu trop difficile et vraiment frustrant. Et selon moi, cette réputation n'est pas usurpée. Outre la difficulté réelle du soft, c'est l'aspect aléatoire du jeu qui s'avère vraiment dérangeant, et là je parle clairement des éventuels bonus droper par les ennemis vaincus.
Être dépendant d'un drop aléatoire d'un ennemi vaincu, est une chose que je n'aime pas vraiment dans un jeu vidéo. Il m'est arrivé souvent de tourner en rond dans une aile d'un donjon pour espérer qu'un ennemi me lâche une fiole de magie bleu ou rouge, histoire de me faire un soin complet pour ensuite affronter le boss Full Life.
C'est vraiment lourd, mais les jeux de cette époque était souvent ainsi.
Ce qui est le plus dérangeant au-delà de sa difficulté brute, ou sa "punitivité", c'est sa jouabilité franchement douteuse.
Link doit systématiquement faire quelques pas afin de prendre son élan pour sauter plus haut. Quand vous êtes dans un passage plateforme démoniaque, dans le sens où 150 monstres viennent vous agresser pendant que vous essayez de doser vos sauts pour pas ne tomber dans le vide, et bien ce genre de détail prend tout son sens de la manière la plus négative qui soit.
Autre point sensible, la hitbox de Link, et aussi des monstres qui donne pas mal de soucis.
Un problème qui retrouve principalement dans les affrontements contre les différents chevaliers et autres ennemis bipède en armes du jeu. Notre allonge est vraiment faible, sans compter que tantôt on touche notre adversaire et tantôt on n'y arrive pas, alors qu'on respecte à peu près les mêmes conditions.
Cependant, il faut saluer Miyamoto et son équipe pour leur exploitation intelligente du pad NES (les coups vers le haut et bas), pour le monster design qui est vraiment réussi, tout comme le layout des donjons d'ailleurs. Graphiquement, le titre assurait sur la 8 bits de Nintendo, on constate d'ailleurs très peu de clignotements de sprites.
La partie musicale assurée par Akito Nakatsuka est de bonne qualité, surpassant clairement le premier épisode puisque disposant de plus de thèmes, aux sonorités plus rythmés et plus travaillés.
On déplorera toutefois l'absence de quêtes annexes, sachant qu'un new game + est dispensable vu que le titre de Nintendo est suffisamment dur comme çà.
Finalement ce second épisode est un OVNI dans la série principale. On peut vraiment le considérer comme un titre expérimental, mélangeant les genres pêle-mêle de la plateforme, de l'aventure, de l'action assez intense et aussi un soupçon de RPG.
Le jeu fourmille de très bonnes idées, mais qui n'ont pas été suffisamment bien amenés à mon sens. La cause principalement à une jouabilité pas au niveau, qui renforce souvent la difficulté déjà grande du jeu.
Néanmoins, l'aventure de ce Link s'avère épique, en témoigne ce combat final contre ce dernier boss fort surprenant.
En définitive, je ne fais pas parti des joueurs qui ont adoré cet épisode, mais je ne fais pas parti de ceux qui le dénigrent. Je me situe plutôt entre les deux.
Fiche technique: Titre: THE LEGEND OF ZELDA 2: LINK NO BOKEN Développeur: NINTENDO R&D4 Editeur: NINTENDO Genre: ACTION-RPG Année: 1987 Autres supports: GAME BOY ADVANCE Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Joystick 005 - Mai 1990)
Screenshots:
Bonus:
La publicité française d'époque particulièrement drôle.
megaman merci megaman, çà m'intéresse pour le coup. lavignesony Le truc vraiment chiant et lourd du jeu, c'est les chevaliers bleus de merde. Après le reste est dur mais pas infaisable, çà va au bout d'un moment on s'en sort pas trop mal.
Je l'ai un peu joué plusieurs fois, mais jamais réussi à accrocher à celui-ci...il faudrait vraiment que je le réessaye une énième fois...si tant de joueurs l'ont aimé, c'est qu'il y a bien une raison...
eldrick Mon zelda coup de coeur aussi , même si je lui préfére quand même A link to the past.
Cette épisode me fait toujours pensée à Y's 3 de par la vue horizontale et car lui aussi est le mouton noir de la serie (alors que le 3 est mon préféré aussi)
alexkidd
Beau test l'ami mouton noir peut être, mais une belle expérience RPG pour cette licence
Cetait le genre de jeu auquel petit je jouait des jours...pis je bloquait grave ..pis jy jouait plus...etc etc...jai quand meme reussi a la finir...alors que javais deja la n64 ! ....
kabuki Paradoxalement , je n'ai pas spécialement aimé YS III(sauf l'ost qui est magique sur pc-engine et la voix anglaise hilarante de chester :P) qui est probablement l'épisode que j'ai le moins apprécié de la licence après le V et le VII.
eldrick
Même le remake Ys: The Oath in Felghana ?
Car pas mal de fan on pas aimé le 3 mais plus son remake... perso je prefere le remake de Taito sur PS2 qui repsecte la vue horizontale
L'ost , j'ai encore ma version Pcengine jap chez moi
kabuki Ah oui Oath in felghana c'est l'épisode que j'adore le plus de la série et c'est probablement le meilleur remake d'un jeu japonais à mon sens. Le remake PS2 est effectivement sympathique mais malheureusement je trouve que l'ost est clairement en dessous d'Oath ou YS 3 pc-engine ce qui me force à préféré ces deux versions .
ce jeu, c'est l'ancêtre de Dark Soul/Demon Soul. même principe de perte de l'XP et du retour au debut avec tout le chemin à refaire (mais vraiment tout) si on meurt, même ambiance sombre et deprimante, même gameplay rigide
alexkidd C'est toujours un plaisir a lire tes tests
J'ai eu beaucoup de mal avec ce Zelda que j'ai trouvé très dur la première fois que j'y ai joué. Puis je l'ai refais il y a quelques années sur GBA et l’expérience a été bien plus appréciable, par contre je crois que je ne l'ai jamais terminé.
lavignesony Le truc vraiment chiant et lourd du jeu, c'est les chevaliers bleus de merde. Après le reste est dur mais pas infaisable, çà va au bout d'un moment on s'en sort pas trop mal.
Cette épisode me fait toujours pensée à Y's 3 de par la vue horizontale et car lui aussi est le mouton noir de la serie (alors que le 3 est mon préféré aussi)
alexkidd
Beau test l'ami mouton noir peut être, mais une belle expérience RPG pour cette licence
Même le remake Ys: The Oath in Felghana ?
Car pas mal de fan on pas aimé le 3 mais plus son remake... perso je prefere le remake de Taito sur PS2 qui repsecte la vue horizontale
L'ost , j'ai encore ma version Pcengine jap chez moi
J'ai eu beaucoup de mal avec ce Zelda que j'ai trouvé très dur la première fois que j'y ai joué. Puis je l'ai refais il y a quelques années sur GBA et l’expérience a été bien plus appréciable, par contre je crois que je ne l'ai jamais terminé.
Ok tu font donc parti des fans qui ont préféré le remake a l'original
Je prefere l'original mais ouais le Oath est énorme