Et Link apparut...
Le 21 février 1986 marque le début d'une saga majeure dans l'histoire du jeu vidéo, celle la série des Zelda.
C'est ce jour-là que parut The Legend of Zelda sous-titré succinctement au Japon "The Hyrule Fantasy" sur Famicom Disk System.
Le jeu atterrira en Amérique du nord bien plus tard, en août 1987, et encore plus tard en Europe, à savoir en novembre 1987.
Le titre bénéficiera d'une nouvelle sortie au Japon, sur Famicom cette fois, en fin de vie de la machine, en 1994.
Plus qu'une success story, The Legend of Zelda est devenu au fil du temps une véritable institution dans le paysage vidéoludique, symbolisant à lui-seul tout le savoir-faire et la créativité de Nintendo, et de son célébrissime créatif Shigeru Miyamoto assisté de Takashi Tezuka.
Retour donc sur les premiers pas de Link, et cela tombe à point puisque cet épisode, et plus globalement la série fête ses 30 ans cette année. 30 ans, déjà...
Dragon Slayer. Je sais que vous, les vrais, vous savez où je veux en venir en sortant ce nom, alors que les autres sont peut-être un peu perdus.
Lorsque les journalistes ont demandé à Shigeru Miyamoto d'où était venu son idée de créer ce jeu en question sur NES, il affirma assez honnêtement avoir été inspiré par des jeux micros de l'époque.
Et je suppose modestement que M. Miyamoto pensait tout particulièrement au titre de Nihon Falcom, sorti initialement en 1984 sur le micro-ordinateur de NEC, le PC-88.
Il faut bien savoir qu'à cette époque, les ordinateurs n'équipaient que faiblement les foyers japonais, et étaient destinés à un public très restreint. Il fallait débourser la bagatelle de 228 000 ¥ pour se procurer un PC-88 en 1981, soit une vraie fortune (autour de 1700 €) alors que la Famicom ne coûtait que 15 000 ¥ à sa sortie !
Tout cela pour vous dire simplement, que malgré un parc d'ordinateur restreint, Dragon Slayer fît un véritable carton en posant les bases d'un genre novateur, mêlant action, jeu d'aventure, du jeu de rôle avec une partie puzzle/énigme.
Ça ne vous rappelle rien tout çà ? Et oui, l'influence qu'a eu le titre de Falcom n'est pas à négliger et il était pour moi très important de commencer ce test en évoquant ce titre fondateur, qui aura pour suite d'ailleurs un certain Xanadu...
Mais on est quand même là pour parler du jeu de Nintendo, et surtout pas de faire injure à la firme de Kyoto en affirmant que The Legend of Zelda n'est qu'un vulgaire plagiat de Dragon Slayer. Jamais de la vie !
Même si il en reprend ses bases, le titre de Miyamoto va les moderniser tout y apportant une touche personnelle et surtout un univers singulier qui ne fera que s'enrichir au fil des épisodes et des aventures de Link.
En parlant d'aventure, le scénario de ce premier épisode pose vraiment les bases de la série.
Le Royaume d'Hyrule est une contrée paisible qui renferme toutefois la Triforce, un ensemble de triangles dorés aux pouvoirs mystiques réputés immenses.
Un jour, un être maléfique du nom de Ganon réussit avec ses sbires à s'emparer de la Triforce du pouvoir.
La princesse du Royaume, répondant au doux nom de Zelda a en sa possession la Triforce de la sagesse. Voyant le trouble arrivé, elle décida de briser sa Triforce en 8 fragments et les éparpilla aux 4 coins de Hyrule afin que Ganon ne fasse pas main basse dessus.
Emprisonnée par ce dernier, elle demanda à sa nourrice, Impa de s'enfuir. Cette dernière partit à la recherche d'un jeune guerrier suffisamment courageux pour contrer les plans du vil tyran.
Poursuivie par les acolytes démoniaques de Ganon, Impa réussit à être sauver par un jeune guerrier au courage hors du commun. Ce guerrier, c'est nous, Link. Impa expliqua rapidement la situation à Link, ce dernier acceptant de rassembler les 8 fragments de la Triforce de la Sagesse, et d'aller défier Ganon dans son repaire : la Montagne de la Mort.
Malheureusement, toute cette trame est contée dans le manuel du jeu, car à l'écran elle n'est pas du tout raconté. On baladera Link à travers les plaines de Hyrule, de donjons en donjons de façon mécanique, jusqu'à la scène finale où le mal est anéanti et où il sauve la princesse dans une fin des plus abruptes, typique de cette époque.
Comme tout le monde le sait, The Legend of Zelda est un jeu d'action-aventure vu du dessus, qui offrait aux joueurs de l'époque une grande liberté. En effet, point de chemin balisé, ici on peut aller où bon nous semble; explorer tout simplement.
Le gameplay est d'une simplicité enfantine. La croix directionnelle permet de faire déplacer Link, le bouton A permet de frapper avec notre épée alors que le bouton B de la manette NES permet d'utiliser les objets divers et variés que l'on obtiendra au cours de notre périple. Le bouton Start permet justement d'accéder à cet inventaire d'objet alors que le bouton Select met le jeu en pause.
Au début du jeu, notre héros de vert vêtu disposera de 3 pauvres coeurs, d'une épée en bois et d'aucun objet. Au fil de la progression, notre avatar pourra récupérer des fragments de coeurs, une meilleure épée ainsi que des objets ou magie, ou autres objets insolites comme un bout de viande !
La progression est simple, on parcourt le monde extérieur, peuplé d'ennemis et de pièges, afin de trouver les donjons qui renferment chacun un fragment de la Triforce de la Sagesse.
Pour mener à son terme sa mission, Link devra venir à bout de 9 donjons, plus ou moins labyrinthiques, disposant d'énigmes de difficultés variables mais surtout d'ennemis plus voraces qu'en extérieur ainsi que de boss de fin de donjons, qui font office de gardiens des fragments de la Triforce.
Ces boss sont Aquamentus, Dodongo, Manhandla, Gleeok, Digdogger, Gohma, et à nouveau Aquamentus. On les reverra tous dans un autre donjon, sachant que le gardien finale est Ganon.
Ce qui étonne dans ce jeu, et notamment en le replaçant dans son contexte historique, c'est outre son univers grand et libre, c'est bien sa richesse au niveau du game-system. C'est simple, Link aura accès à un inventaire complet d'objets qui lui serviront durant sa quête. On ne va pas tous les énumérer, mais dès ce premier volet, on retrouve les bombes, le boomerang, le bracelet de force, le radeau, les cartes, un arc avec ses flèches, des bougies, un sifflet, les fées qui nous font regagner de la santé, etc...
Les bases de la saga sont bel et bien là, seul l'arme principal de Link n'évoluera guère. Elle deviendra juste plus puissante, tout en étant capable d'envoyer un projectile quand notre barre de HP est pleine, que ce soit au début ou la fin du jeu.
N'oublions pas bien sûr les rubis, dont la limite maximum est de 255 (le binaire tout çà...) et que ces rubis serviront à faire des achats chez des marchands, parfois bien planqués.
Et là j'ai soudain envie de parler de tout ce qui est caché dans le jeu, de ses secrets, de ces types qui nous filent 100 rubis gratos, des ces papys façon Tortue Géniale qui nous prodiguent des conseils, ou de ses nombreux passages secrets.
Le jeu, un peu à l'image d'un Metroid, invite le joueur à explorer, fouiller et à le récompenser de sa fougue.
Cependant, et comme beaucoup de jeux de son époque, ce titre a les "défauts de ses qualités". Cette volonté de proposer un monde libre, avec des passages cachés, jusqu'à même des donjons bien planqués (sans parler des Bois Perdus qui peuvent devenir infernales si on n'a pas parlé à une petite vieille) fait que les joueurs peuvent éprouver un soucis au niveau de l'orientation, de la "route" du jeu.
Là où dans Zelda III, nous avons des fissures dans les murs qui suggèrent qu'ils sont destructibles, ici nous n'avons pas ce genre d'indication. Il faudra souvent essayer et voir. Cependant, en 2016, il est très simple de suivre une solution du jeu et vite le terminer.
Ce n'aurait pas été du luxe de baliser un chouïa le chemin, pour résumer ma pensée.
L'autre point négatif du jeu réside dans une mise en scène totalement inexistante, presque une absence de vie et une histoire totalement en retrait.
Nous n'allons pas nous éterniser sur l'aspect technique du jeu. Bien que satisfaisant en 1986, avec un bestiaire riche et varié, et peu de swap color finalement, le jeu accuse clairement son âge avancé. Le monde extérieur est très peu varié, très sommaire, et le constat est identique pour les donjons qui visuellement se ressemblent tous.
La musique de Koji Kondo est entré dans la légende, c'est le cas de le dire ! Même si le jeu dispose en tout et pour tout de 4 thèmes musicaux, il faut dire qu'ils ont été particulièrement soignés, même si le thème ouverture a été écrit et composé en une soirée dans l'urgence, par exemple.
Enfin, la durée de vie est plus que bonne, même si en connaissant la route parfaitement le jeu se termine en moins de 2 heures. Le jeu n'est pas si difficile qu'on le dit, les ennemis et boss sont abordables, et surtout les combats sont encore aujourd'hui amusants.
A signaler tout de même que The Legend of Zelda est le premier jeu de l'histoire à intégrer une pile de sauvegarde dans sa cartouche. Il est donc possible de sauvegarder et reprendre sa partie.
Bien qu'il pose des bases solides de ce que va devenir une grande saga du jeu vidéo tout court, The Legend of Zelda premier du nom a quelque peu perdu de sa superbe d'antan pour devenir aujourd'hui un titre vraiment désuet. Pour preuve, dans tous les sondages de fans, ce titre n'est jamais ou rarement cité parmi les épisodes préférés des joueurs. Depuis Nintendo a fait mieux, beaucoup mieux en développant autour de cette bonne base.
Titre incontournable en début de vie de la NES, voire dans les années 1980, The Legend of Zelda a bien vieilli et seuls les retrogamers purs et durs oseront s'aventurer avec plaisir dans cette ancienne plaine de Hyrule.
Fiche technique: Titre: ZELDA NO DENSETSU Développeur: NINTENDO R&D4 Editeur: NINTENDO Genre: ACTION-AVENTURE Année: 1986 Autres supports: FAMICOM DISK SYSTEM, BS SATELLAVIEW, GAME BOY ADVANCE Nombre de joueur(s): 1 Localisation:
NOTE PRESSE (Player One 008 - Avril 1991)
RESSOURCE PRESSE
Screenshots:
Bonus:
Pour une fois, je vous propose la publicité française du jeu, ainsi que de sa suite Zelda 2.
Sinon comme tu le soulignes très bien dans ton test, ce The Legend of Zelda est le premier jeu de l'histoire à intégrer une pile de sauvegarde dans sa cartouche (très peu de personnes le savent) soit l'une des features les plus révolutionnaires de l'industrie vidéoludique, et quand je pense qu'il y a des millions de gamers à travers le monde qui détestent Nintendo alors qu'ils ont sauvegardés des milliers de fois sur des jeux et consoles concurrentes sans leur dire une seule fois merci ...
eldren merci poto
Sinon comme tu le soulignes très bien dans ton test, ce The Legend of Zelda est le premier jeu de l'histoire à intégrer une pile de sauvegarde dans sa cartouche (très peu de personnes le savent) soit l'une des features les plus révolutionnaires de l'industrie vidéoludique, et quand je pense qu'il y a des millions de gamers à travers le monde qui détestent Nintendo alors qu'ils ont sauvegardés des milliers de fois sur des jeux et consoles concurrentes sans leur dire une seule fois merci ...
Autres supports: Famicom, Famicom Disk System, GBA, Satellaview, Gamecube (compilation), Wii VC, 3DS eShop, Wii U eShop