Quand l'entité japonaise Sunsoft acquiert le droit d'exploiter la licence Looney Tunes (précédemment détenu par Kemco) sur consoles Nintendo, cela concorde avec un net bouleversement dans l'organisation de la firme. Les gloires d'antan, produits artisanaux maisons tels que le fabuleux Batman de la NES ( 1989 ) ou Blaster Master ( 1988 ) ne sont plus que de l'histoire ancienne. Sunsoft ouvre une filiale aux USA et en Europe et de petit studio de développement, il devient un éditeur qui délègue de plus en plus. D'ailleurs, c'est ce qui est arrivé à ce Taz-Mania, radicalement différent de son homonyme sur Megadrive. Sunsoft confiera la licence à l'éditeur américain THQ (grossière erreur, pourrait-on penser, quand on connaît le bilan désastreux de cette société ignoble...), qui eux-même balanceront le bousin à Visual Concepts, un jeune studio de San Rafael en Californie.
Déjà responsables de quelques petits jeux de commandes (des portages sur Gameboy) ou du douteux ClayFighter sur 16-bits, et en ayant en tête l'adage qui dit qu'une adaptation, qu'elle quelle soit, se doit d'être mauvaise, le pire était à craindre. Et pourtant. Visual Concepts pour Taz-Mania, c'est avant tout... un concept, justement ! Un concept qui, s'il est bien exploité peut donner un jeu honnête et franchement divertissant mais qui, s'il n'est pas utilisé avec imagination et bonne volonté peut donner un jeu ennuyeux et passablement pénible. Qu'en est-il alors de ce concept, et pi d'abord, qu'est-ce qu'on y fout dans ce Taz-Mania ?
Les plus attentifs auront déjà compris que Taz-Mania sur SNES n'a quasiment rien à voir avec l'autre sur Megadrive, comme dit plus haut. Le logiciel de SEGA opte pour la sécurité, un jeu de plate-forme dans un début de décennie où c'était (trop ? ) la mode et où des tonnes de mascottes et de personnages plus ou moins populaires ont tenté de se tailler la part du lion. Cela a donné un jeu sympathique sous bien des aspects mais aussi cruellement bourré d'illogisme et de défaut accablant dans son game design, comme le Joueur du Grenier a put nous le démontrer dans une ancienne de ses vidéos. De quoi est capable Taz, quelles sont ses principales caractéristiques ? Il court vite, souvent comme un demeuré, et il bouffe tout ce qui lui passe sous le nez. Bon ben voilà, vous l'avez votre jeu ! Allez salut, et à bientôt pour un nouveau test sur Retro Gamekyo !
Bon, je devrais p'tet développer un peu mon propos, nan ?
Taz a faim, alors, pour se sustenter, il se dit qu'un petit festin à base de kiwi ne serait pas de refus. Non, pas les fruits, mais les espèces de petits canaris jaunes qui bordent les routes qu'il sillonne inlassablement. Il sait qu'il ne pourra jamais se goinfrer de Titi, Grosminet et Mémé l'en empêcheront sûrement, alors il se rabat sur les pauvres piafs environnant. Et c'est parti, vue de dos, vous dirigez le diable de Tasmanie tel un Micro Maniacs, droit vers l'horizon. Le but étant de capturer autant de kiwi que le réclame le circuit avant la fin du temps imparti. Sur les vingt courses proposées, le nombre de kiwi augmentera crescendo. Enfin, si on peut appeler ça une course, puisqu'il n'y a aucun réel embranchement à emprunter, juste quelques virages et des dénivelés ma foi plutôt correctement réalisés. Globalement, le soft est joli, Taz bénéficie d'un gros sprite admirablement bien animé, dans la plus pure tradition du cartoon. Au gré de sa folle escapade, et outre les flaques d'huile et les crevasses, il croisera plusieurs obstacles tel un chauffeur de bus qui ne cessera de vouloir l'aplatir. Deux crocodiles dans un side-car tenteront de lui faire perdre son temps, un ptéranodon le saisira de ses serres acérées (jolie allitération, n'est-ce pas ?) pour le faire revenir en arrière et l'éloigner ainsi de ses précieux repas à plumes. Un aborigène essayera de lui carrer une flèches dans les fesses, un coyote s'agrippera à son dos pour lui cacher la vue (occasionnant une réelle obstruction de l'écran pour le joueur également ! ) et un dingo (espèce de chien sauvage très présent en Australie) en mobylette voudra lui donner un cadeau. Mais prenez garde, car nous sommes dans un jeu tiré d'un cartoon, et l'annotation ''ACME'' sur le paquet devrait vous mettre la puce à l'oreille. En effet, tantôt il s'agira d'un power-up qui rendra vigueur à Taz, tantôt il s'agira d'une bombe qui le ralentira ! L'obstacle le plus à craindre et à fuir comme la peste reste la femme de Taz, ou du moins la femelle qui essaye de lui foutre le grappin dessus. Si cette furie arrive à vous attraper, c'est pour ainsi dire le game over !
Tous ses obstacles donnent lieux à diverses animations rigolotes. Taz finit écrasé comme du papier à cigarette, explose, glisse, titube et tombe, englouti de sa gueule béante n'importe quoi, ses mimiques n'en finissant pas d'évoluer. Et c'est presque pour cela uniquement qu'on souhaite essayer tous les pièges qui nous passe devant les yeux. C'est presque plus drôle que de jouer le jeu et tenter d'attraper ces maudits volatiles, de plus en plus rapides et de plus en plus ardus à capturer. Pour l'aider dans sa quête, Taz peut néanmoins compter sur sa fameuse tornade qui lui octroie un boost salvateur, mais limité. Une barre d'endurance est là pour en témoigner. Et si elle descend trop bas, qu'à cela ne tienne, puisque Claude (oué, c'est son vrai nom, dévoilé dans le court-métrage d'animation Bedeviled Rabbit de 1957) pourra gober quelques proies au passage. Probablement moins alléchantes que les kiwis, mais suffisant pour lui donner un peu de peps et lui permettre de continuer de cavaler comme un maboul.
Voici le gros de Taz-Mania sur Super Nintendo. Si d'un côté le jeu se dote d'un visuel réussi et de par son principe bénéficie d'animations drôles et variés, on ne peut que déplorer le manque de profondeur de tout ceci. En effet, hormis pour le scoring et le défi grandissant, on a du mal à se sentir investit par un game design si simple. La surprise et l'amusement d'une nouvelle séquence animée où Taz encaisse un piège inédit passé, le plaisir de la découverte s'estompe. Pire, la difficulté devient vite assez sévère. Les circuits sont rapidement bourrés d'obstacles, on les prend dans la figure bien plus de fois qu'on ne le souhaiterait. Parfois, on en prend deux quasiment coup sur coup, si ce n'est plus. Au début, encore une fois, cela peut paraître rigolo. Mais quand c'est le douzième bus qui nous écrase et le cinquième dinosaure volant qui nous ramène en arrière, ça peut vite devenir très agaçant. Ce qui fait quasiment tout le sel du jeu, son aspect burlesque et les pièges qu'on prend plaisir pendant quelques minutes à tous découvrir, devient finalement un clou rouillé qui se planterait dans le cœur de cette cartouche Super Nintendo !
C'est léger. Trop léger, finalement on se demande si en lieux et place de ce concept amusant dix minutes et audacieux on n'aurait pas préféré un jeu de plate-forme. Déjà vu, mais valeur sûre. On savait déjà à l'époque que pas grand monde n'aurait put rivaliser avec Mario ou Sonic, mais peut-être que ce Taz-Mania aurait été divertissant un peu plus qu'un déébut d'après-midi. Taz-Mania est l'exemple qui nous fait comprendre que pour faire un bon jeu vidéo, il ne suffit pas d'avoir un bon concept. Il faut parfois savoir broder tout autour car un gameplay entier ne peut se permettre de tenir sur de si simples et fragiles fondations. Le concept de Taz-Mania aurait put constituer un mini-jeu solide et amusant, une fois intégré dans un ensemble plus grand, peut-être, mais en l'état, il ne peut pas constituer un jeu à lui seul, surtout vendu à l'époque entre 400 et 500 francs. C'est dommage, car dans le fond on se doute bien que les développeurs ne sont pas malhonnêtes et qu'il ne fut probablement pas de la volonté de Sunsoft de vendre un mini-jeu au prix fort pour amasser un max de pognon sur le dos d'une licence bien connue du grand public. Quand Sunsoft a une licence entre les mains, en général, ils savent s'y faire. En général, j'ai dis.
negan j'adore les Looney Tunes, je trouve qu'il y a une chaleur dans leur univers, c'est barré et drôle quoi, après quand on analyse à froid, beaucoup de leurs jeux sont vraiment pas terribles
Mais je n'ai pas joué à Escape from Mars, je le ferait un de ces jours
Au moins ils ne se sont pas foirés sur les animations, pour un jeu Looney tunes ça l'aurait fait mal !
Après pour le concept limité, finalement beaucoup de jeux "pour enfants" de l'époque n'étaient que des sortes de mini-jeu avec un concept simple que l'on fait en boucle (c'était surtout vrai sur NES, mais on a encore eu des jeux dans le genre sur les consoles suivantes), éventuellement avec une courte succession de niveaux (Donkey Kong, Pac-Man, Yoshi's Cookie...). Et à dire vrai, les premiers jeux de baston et jeux de course n'en sont pas très éloignés, car il n'y a pas vraiment de progression à proprement parler, à part faire des courses/enchaîner les combats... (avec un peu de chance, il y a un mode story pour faire passer la pilule en solo, sinon la seule chose qui nous sauve de la répétitivité sur ces jeux, c'est le multi).
Forcément, ça a largement évolué depuis et la plupart des jeux sont maintenant plus complets pour éviter l'ennui (encore que des jeux basés sur un unique concept, ça se faite encore sur smartphone ou même pour certains jeux indés), mais faut pas oublier que c'était monnaie courante à l'époque
Looney toon avec le foot americain et les niveaux/mini jeux variés, une belle surprise. Sinon, taz me rappel Road Runner's Death Valley Rallys, sur snes était sympa aussi, mais la difficulté, houla, j'ai galéré, surement un des rares jeux dure que j'ai fini.
erf, j'étais très jeune, je me suis permis de regarder sur youtube, effectivement, tout m'est revenu, je me rappel maintenant que j'adorais l'ambiance de chaque niveau, le train, la maison un peu "monstre", le foot us et comme tu dis si bien, la pression avec les lasers. Même la musique était pas mal pour l'époque, dans le thème du jeu, comme les graphisme. Non, j'en garde un très bon souvenirs, un jeu pas forcément le plus connu, à l'image de cybernator que j'avais adoré.
arf, Cybernator là je me rappel, avec la musique du dernier niveaux que je considère toujours comme une des plus belles de la snes. Puis ce tir qu'on pouvait changer l'angle, plus la glissade et la diversité des armes et des situations, un must de la snes, j'espère que tu as aimé si tu aimes encore jouer à la snes (j'avoue que le retro j'ai un peu moins envie en ce moment).
Mais je n'ai pas joué à Escape from Mars, je le ferait un de ces jours
anakaris Le looney Tunes Snes est une vrai pépite aussi
Après pour le concept limité, finalement beaucoup de jeux "pour enfants" de l'époque n'étaient que des sortes de mini-jeu avec un concept simple que l'on fait en boucle (c'était surtout vrai sur NES, mais on a encore eu des jeux dans le genre sur les consoles suivantes), éventuellement avec une courte succession de niveaux (Donkey Kong, Pac-Man, Yoshi's Cookie...). Et à dire vrai, les premiers jeux de baston et jeux de course n'en sont pas très éloignés, car il n'y a pas vraiment de progression à proprement parler, à part faire des courses/enchaîner les combats... (avec un peu de chance, il y a un mode story pour faire passer la pilule en solo, sinon la seule chose qui nous sauve de la répétitivité sur ces jeux, c'est le multi).
Forcément, ça a largement évolué depuis et la plupart des jeux sont maintenant plus complets pour éviter l'ennui (encore que des jeux basés sur un unique concept, ça se faite encore sur smartphone ou même pour certains jeux indés), mais faut pas oublier que c'était monnaie courante à l'époque
Looney toon avec le foot americain et les niveaux/mini jeux variés, une belle surprise. Sinon, taz me rappel Road Runner's Death Valley Rallys, sur snes était sympa aussi, mais la difficulté, houla, j'ai galéré, surement un des rares jeux dure que j'ai fini.
Quant à cet épisode, il est drôle cinq minutes, mais c'est tout...pourtant il côte un peu ce con
bien vu, c'est celui là qui m'a bien amusé.
erf, j'étais très jeune, je me suis permis de regarder sur youtube, effectivement, tout m'est revenu, je me rappel maintenant que j'adorais l'ambiance de chaque niveau, le train, la maison un peu "monstre", le foot us et comme tu dis si bien, la pression avec les lasers. Même la musique était pas mal pour l'époque, dans le thème du jeu, comme les graphisme. Non, j'en garde un très bon souvenirs, un jeu pas forcément le plus connu, à l'image de cybernator que j'avais adoré.
( c'est marrant que tu parles de Cybernator, je me le suis offert il y'a peu )
arf, Cybernator là je me rappel, avec la musique du dernier niveaux que je considère toujours comme une des plus belles de la snes. Puis ce tir qu'on pouvait changer l'angle, plus la glissade et la diversité des armes et des situations, un must de la snes, j'espère que tu as aimé si tu aimes encore jouer à la snes (j'avoue que le retro j'ai un peu moins envie en ce moment).