Un des constats que l'ont peut effectuer en ce qui concerne les RPG des années 90, c'est que plus une console en accueillait au sein de sa ludothèque, et plus elle aurait de succès. Cela s'est particulièrement illustré au Japon notamment avec la SNES et la PS1 qui encore aujourd'hui dispose de quelque plus flamboyant nom du jeu de rôle japonais.
Et il y a de ces consoles qui malgré leur qualité technique indéniable ont été boudé par les RPG et on eu un succès commercial minime. Comme la GameGear de SEGA, petite bête de puissance pour une console portable de l'époque, immensément plus évoluée qu'une ancestrale Game Boy (c'est un peu la VITA des années 90 en fait) en ce qui concerne la palette de couleur développée et l'affichage du nombre de sprites à l'écran (64 pour la GameGear contre 32 à 40 pour les jeux les plus performants de la Game Boy) mais pourtant très peu soutenu par quelques licences fortes qui l'aurait aidé à lutter face au Zelda, Pokémon et autre Mario de la concurrence.
Mais comme il y a toujours une lueur d'espoir même dans les ténèbres les plus sombre, un petit oasis même dans les désert les plus aride et immense, la GameGear aura bénéficié de la présence de très rares RPG certes, mais d'une qualité indéniable. Aujourd'hui, c'est l'un d'entre eux qui nous intéresse : Defenders of Oasis.
Développé par une équipe interne de SEGA Japan (réunissant en son sein quelque un des développeur de Phantasy Star de 1987 entre autre) et plus connu sous le nom de Shadam Crusader: Harukanaru Oukoku chez nos amis nippons, il est sorti en fin d'année 1992 en Europe, fait rare pour un RPG si peu plébiscité alors que même les rois du genre comme Dragon Quest et Final Fantasy boudaient les USA !
Il y a bien longtemps, à une époque oubliée, Jamseed triompha du sorcier des ténèbres Ahriman grâce à trois anneaux symboles du pouvoir de la lumière. Il bâtit le royaume de Shanadar avant d'être lui même vaincu par le roi serpent Zahhark, serviteur d'Ahriman. 1000 ans de ténèbre succédèrent avant qu'à son tour il ne soit tué par Fallidoon. La paix régna de nouveau, jusqu'à aujourd'hui, alors qu'émerge un empire du nom d'Eflaat.
À part le fait que le jeu semble nous proposer tout un tas de nom mélodieux qui va nous envahir les oreilles, il y a une chose de charmant à mettre au compte de Defenders of Oasis, c'est son univers 1001 nuits qui tranche assez efficacement avec les autre RPG heroic-fantasy (voir dark fantasy pour les Ultima et autre Black Crypt de l'époque) qu'on avait l'habitude de recevoir sur les consoles 8 et 16-bits.
En vue du dessus, on parcours donc un monde typé arabo-persan coloré et avec tout ce que la simplicité d'une 8-bits peut offrir, tout en bénéficiant de l'expertise de SEGA pour créer des interfaces claires. Ainsi, l'analogie à Phantasy Star n'est pas fortuite lorsque l'ont débute son 1er combat et que l'ont remarque que nos personnages disparaissent pour faire place aux ennemis en vue de face, un peu comme dans un Dragon Quest. La culture riche des contes de la mythologie arabe illustre à merveille cet univers enchanteurs bien trop peu usité dans les RPG quelle que soit l'époque. Pour une portable de l'époque, la palette de couleur est très appréciable (surtout comparé au grisonnant sprites de la GameBoy), quand bien même il ne s'agit là que d'un jeu 8-bits (Phantasy Star faisait mieux sur master System, avec des arrière plan lors des combats par exemple). Les limitations techniques de la machine (surtout la mémoire qui ne permet pas d'affiché énormément d'élément) sont palliées par une créativité (dans le bestiaire notamment) tout à fait plaisant. Ajouter à cela des musiques parfaitement dans le tons (avec en sus cette patte inimitable de son bontempi dont est déjà capable la Master System, jouait aux shmup de la console et vous saurez de quoi je veux parler) qui contribue à construire un environnement dépaysant au possible.
Côté déroulement du jeu, on a le droit à quatre personnages principaux tout à fait intéressants en la présence de : Prince qui se lance dans cette aventure un peu malgré lui, le Génie de la lampe (original !) qui combat aux côtés de son maître, Saleem aventurier des mers qui veut venger son père et Agmar, voleur ironique libéré accidentellement par le Prince. Chacun possède évidemment des caractéristiques différentes mais donc également une technique de combat spécifique: Agmar peut se cacher pendant un tour pour attaquer violemment au suivant, Saleem peut exécuter une Danse de la Mort qui répartit les dommages entre chaque adversaire, le Génie lui est un cas à part car ses caractéristiques augmentent grâces à des items et non par expérience mais en compensation lui seul peut se servir de la magie, quant au Prince, sa technique spéciale, c'est... la fuite ! Pas très glorieux pour du sang bleu.
Le jeu est relativement classique et se sépare en chapitre. Chaque partie se découpe globalement en une visite de village, de l'exploration et des combats d'abord en extérieur puis en intérieur, dans un palais construit comme un labyrinthe avec un boss de fin de niveau. La routine ne s'instaure pas grâce à quelques rebondissements dans le scénario et de petites idées, souvent amusantes, qui enrichissent l'histoire: le déserteur dans un coin de Mahamood, la caverne d'Ali Baba, etc... On est quand même très loin des idées de Square et le jeu mise en priorité sur l'action. Le principe commence à s'user vers la moitié du très long chapitre 5 où, parce que les combats n'ont de cesse de se succéder, le charme du jeu s'estompe.
Malgré cela, le soft dispose d'un charme indubitable et d'une petite fournée d'idée vraiment sympa comme la sauvegarde, on ne peut plus simple puisque s'activant automatiquement dés lors que l'ont éteint la console (de soi-même ou à cause d'un manque d'énergie). Et croyez moi bien, jamais je n'ai eu de bug avec ce genre d’expérience, le système fonctionne à la perfection ! N'ayez donc aucune crainte, vos données ne se volatiliseront pas comme par enchantement en éteignant un peu sauvagement votre machine. À noter aussi le nom des sorts qui même si ils sont un poil compliqué à retenir au départ, nous mette dans l'ambiance comme jamais. Raag, Hawltart, Ashawan ou encore Kshasla seront les sorts classiques de feu, foudre, glace et terre des autres RPG. Aussi, la monnaie du jeu étant le dinar, comme dans les pays arabo-musulman (et dans une moindre mesure quelques pays de l'Est), immersion assurée. Le système de combat, enfin, basé sur les capacités exclusives de chaque protagonistes offre juste ce qu'il faut de stratégie avec un bestiaire varié et qui demandera d'utiliser des attaques spécifiques pour pouvoir en venir à bout relativement facilement.
Seul chose que l'ont pourrait peut-être lui reprocher, c'est la fréquence des combats aléatoire qui dans certain donjon peut devenir infernale. Un soucis typique des jeu de rôle japonais d'hier et d'aujourd'hui.
Petit jeu de rôle sans grande prétention, Defenders of Oasis dispose d'un capital sympathie solide et d'une réalisation très honnête. L'univers frais et original contribue grandement à faire de ce soft un des grand jeu de la pauvre GameGear qui fut tant malmené par la puissante Game Boy de Nintendo.
En bref, si vous en avez l'occasion, vous autre amoureux du rétro gaming, surtout, n’hésitez pas ! Jetez vous sur Defenders of Oasis !