Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Un proverbe plein de bon sens qui me permet de justifier habilement les sept mois qui séparent ce test de la sortie de l'extension dont il va être question ici. Sept mois, soit le double du temps qu'il m'aura fallu pour livrer mon ressenti complet quant à l'ultime épisode de la trilogie « Sorcelienne » (terme déposé). À l'aube de la sortie de sa petite sœur, Blood and Wine, le timing ne pourrait être plus parfait pour parler une ultime fois de Hearts of Stone et enfin livrer mon ressenti tout à fait personnel sur cette dernière. Parcequ'il devient rare de voir arriver une extension suffisamment riche en contenu pour en parler longuement, il serait dommage de s'en priver.
The Witcher 3: l'aboutissement d'une Saga (cliquez sur l'image pour y accéder)

-Si Hearts of Stone ne fait pas a proprement dit suite au troisième opus, l'article ici présent s'inscrit en revanche dans la continuité du test paru en août dernier. Cela implique une mise en page similaire (à quelques exceptions près) ainsi qu'une reprise du chapitrage instauré précédemment. Seul changement, et pas des moindres, l'absence de lecteurs audio pour accompagner la lecture, Soundcloud ne permettant plus ce type de partage. Triste.
-Après m’être accordé une petite pause pour m’intéresser aux personnages composant l'univers dans un premier temps, puis finalement au mini-jeu ultra addictif qu'on appelle le Gwent a l’occasion du test précédent, ce nouvel article fera la part belle aux antagonistes lors d'un encadré qui leur est spécialement dédié.
-Concernant le contenu même de l'article : le gameplay, la partie technique ou encore sonore ainsi que d'autres aspects propres à The Witcher 3 forment un tout sur lequel je ne reviendrais que peut voir pas du tout au cours des lignes à venir. HoS reprenant les mêmes bases tout en proposant bien assez de contenu original pour s'y intéresser longuement, inutile de verser dans la redite.
-Malgré la relative vieillesse de l'extension, j'ai tenté de faire de mon mieux pour éviter un maximum tout spoilers. Toutefois, si vous n'avez pas encore terminé ni même joué à cette extension, je ne saurai que trop vous conseiller de ne pas allez plus loin dans la lecture.
...Sortait enfin The Witcher 3 qui venait marquer la fin de trois longues années d'attente. Quatre runs et des centaines d'heures de jeu plus tard, je signais ici même mon test, un exercice m'ayant comme libéré d'un poids tant j'avais à cœur de retranscrire à l'exact ce que fut pour moi l'aventure The Witcher 3, que ce soit avant, pendant ou encore après sa sortie. Depuis mon avis ne différé pas d'un iota : Pas le « meilleur jeu de tous les temps » ni même le «meilleur RPG jamais créer », non « juste » l'aboutissement d'une Saga, ce qui, a mes yeux, le place bien au-dessus des deux statuts précités. Un titre qui aura su dépasser mes attentes les plus folles pour finalement venir apposer un formidable point final parfaitement en accord avec ma vision de la Saga dans sa généralité. Sachant cela, il n'est pas faux de dire que je n'ai jamais considéré ses deux extensions comme autre chose que du bonus : une sorte de dessert en conclusion d'un repas des plus copieux. C'est donc curieux mais pas forcément aussi impatient que par le passé que je me suis lancé dans la première d'entre elles dès sa sortie en octobre dernier.

Pour cette première extension, les développeurs ont opté pour une totale indépendance scénaristique. L'histoire de la trilogie ayant trouvée sa conclusion avec le troisième épisode, l'idée est donc ici d'explorer encore un peu plus l'univers déjà si vaste de la Saga en nous proposant de suivre les frasques d'un nouveau groupe de protagonistes. Une voie qui était loin d’être la plus facile en considération de la popularité de certains des visages iconiques de la franchise. Pourtant, si le casting change du tout au tout, la structure scénaristique ayant en grande partie contribué au succès du jeu de base reste profondément ancrée dans les fondations de cette nouvelle aventure.
Sorte de relecture sous hormones du classique « la Princesse est dans un autre château », le scénario de The Witcher 3 reposait en grande partie sur le personnage de Ciri et l'attente de ses retrouvailles avec un Geralt particulièrement déterminé. Chaque quête principale ou non menée à bien représentait donc un pas nous rapprochant encore un peu plus du saint Graal aux cheveux cendrés. Ceci pour un résultat faisant preuve d'une extrême cohérence servie par de véritables moments de grâce a un rythme presque insolent durant une grande partie de l'aventure, la dernière ligne droite héritant d'un inévitable coup de mou en prenant la suite de certaines des plus grandes séquences de la Saga.
Pour Hearts of Stone, les Polonais ne se sont donc évidemment pas privés de réutiliser une méthode ayant déjà fait ses preuves. Ainsi, si la structure reste en tout point similaire, c'est dû côté du casting intégralement renouvelé et de leurs rôles respectifs que se trouve l'originalité. Plus question de château et encore moins de Princesse ici, remplaçant la jeune Cirilla au poste de personnage central, Olgierd Von Everec emmène avec lui toute son histoire. Mais si l'intensive recherche liée au lionceau de Cintra constituait une constante progression vers l'avant, l'attrait principal du bonhomme se situe dans ses actions passées, lesquelles étant étroitement liées aux trois vœux qu'un malheureux Sorceleur de passage se verra contraint et forcé d'excausé.
À encore une extension de se voir plus ou moins définitivement mis a la retraite, le Loup Blanc joue ici un rôle volontairement, caractère moins personnel de sa quête oblige, plus en retrait mais non moins inintéressant. N'ayant de toute façon plus rien à prouver ni même a ajoutée a son sujet, l'écriture propre au personnage principal de la Saga relève une fois de plus de la perfection, encore plus quand il est question d'en faire un atout humoristique comme ce sera souvent le cas lors d'une aventure parfois plus légère qu'a l'accoutumée. Le côté « soumis » de sa quête est également un bon moyen de voir une facette de Geralt déjà présente dans les romans mais qui s'est faite un peu plus silencieuse par la suite : l'incompréhension et donc tout la colère que cela lui provoque, comme si ce dernier se sentait heurté de n’être que « secondaire » dans une intrigue à laquelle il n'aurait jamais dû être lié et qui le place d'office comme un simple pion.
Mais puisqu'il est question de nouveaux protagonistes, il était essentiel de lui donner une nouvelle compagne digne des précédentes. Une tache délicate reposant sur les frêles épaules d'un personnage déjà présent dans les romans ainsi que le premier opus sans jamais s’être réellement imposée face aux délicieux monstres de présence que peuvent être Triss et Yennefer. Ne pouvant de toute façon pas rivaliser avec ces dernières sur leur propre terrain, Shani est plus facilement remarquable pour son adorable naïveté témoignant d'une envie de toujours voir le bon quand la situation ne s'y prête pas forcément. Une originalité qui lui permet de marquer la totalité des passages la mettant en avant. Un pari réussi donc et qui confirme le talent des développeurs pour faire ressortir le meilleur des personnages que la Saga littéraire n'avaient pas toujours traité avec soin, faute a d'autres priorités.
Au Sorceleur et a la jolie donzelle au cheveux roux s'ajoutent deux nouveaux personnages s'assurant de faire vivre au mieux l'histoire offerte par cette extension. L'arrivée du maître Miroir étant tout simplement trop miraculeuse pour ne pas lui réserver l'honneur d'avoir son petit encadré, attardons-nous plutôt sur le cas Olgierd Von Everec, l'instigateur principal de toute l'aventure donc. Issue d'une famille de nobles Rédanienne, l'homme que l'on peut qualifier d'équivalent physique de David Beckham a la sauce The Witcher, n'est plus « que » le chef d'une compagnie libre lors de sa rencontre avec Geralt. Porteur de nombreux secrets dont l'un des principaux intérêts sera d'en découvrir toute la sombre substance, le monsieur entretient également une haine toute particulière pour le maître Miroir. Si la raison ne sera pas expliquée plus en détail ici, vœux de non-spoil obligent, il n'est en revanche pas interdit de rajouter qu'Olgierd est accessoirement porteur d'un don inestimable : l’éternité.
Quelque peu effacé à ses débuts, le personnage gagne en importance et donc en intérêt au fil des découvertes a son sujet. Mais sa principale qualité est également d'introduire de manière parfois indirecte d'autres protagonistes de passage. L'un d'eux aura déjà bien marqué les joueurs et je n'y ferais aucunement exception, je parle bien sur de son frère, Vlodimir, l'élément principal d'un, si ce n'est du meilleur moment de toute l'extension, à savoir un fameux mariage, sorte de condensé de tout ce que la Saga a su faire de meilleure en matière d'humour. Finalement la présence d'Olgierd relève plus du prétexte à introduire tout un lot de personnages qu'autre chose, mais le tout est si bien ficelé qu'il n'y a finalement pas grand-chose à en redire.

Il n'y a pas de héros sans une menace suffisamment importante pour justifier un tel titre. Une chose en grande partie vérifiable dans de nombreux récits et laquelle la Saga du Sorceleur ne fait pas exception. Toutefois, la notion d’héroïsme n'étant pas vraiment applicable à cet univers, du moins pas dans sa définition la plus juste, il est normal que les antagonistes soient également très différents des standards habituels.
Dans l’œuvre littéraire, chaque tome était l'occasion de découvrir un ou plusieurs de ces êtres machiavéliques ou non. Si l'apparition de certains ne dépassait pas le temps d'un chapitre, d'autres s'assuraient de prospérer le plus longtemps possible, au grand dam de nos personnages principaux. Loin d’êtres de véritables clichés ambulants du bad guy cherchant à conquérir le monde, tous avaient en eux un but, une raison de vivre qui les poussaient à agir au détriment des autres. C'est cela que Sapkowski a toujours su mettre en avant pour créer des personnages complexes capables de sombrer dans la violence totale puis d'en rire deux minutes après. L'excellence de leur écriture était elle qu'il devenait étrangement agréable de les retrouver au fil des pages, ne serait-ce que pour découvrir les limites de leur cruauté, chose qui l'était moins pour nos protagonistes.
Vilgefortz et Leo Bonhart : deux exemples de ce que la Saga a fait de meilleure en terme de saloperie vivante
Ce point fort propre aux romans n'a en revanche pas vraiment été porteur d'autant de succès dans leurs adaptations vidéoludiques. Un manque qui s'explique sans doutes par la nécessitée qu'a toujours eut la série de ne jamais trop s'attarder sur l'action se passant à l'écart de notre ami le Loup Blanc. Ainsi, Jaques d'Aldersberg et Azar Javed, les principaux antagonistes du premier épisode ne brillaient pas forcément par leur charisme. Quant à Letho dans le second opus, si l'idée d'opposer un Sorceleur face à l'un des siens était prometteuse, le résultat final laisse quelque peu sur sa faim. Sans doutes soucieux de produire un résultat enfin a la hauteur des romans, The Witcher 3 ramenait quant à lui Eredin ainsi que l'empereur Emhyr en personne. Malheureusement, autrefois tout sauf manichéens, les deux personnages deviennent un véritable cliché ambulant du « moi méchant, moi tuer » pour le premier, et un Caméo de luxe pour le second qui en profite pour perdre toutes les nuances qui contribuaient a sa personnalité d’autrefois.
Loin d'avoir renoncé à l'idée d'offrir un personnage pouvant rivaliser avec ses confrères littéraires, les Polonais reviennent donc à l'assaut avec un certains Gaunter de Meuré (pas de blagues), aussi appelé le Maître miroir ou encore l'Homme de Verre. Contre toute attente, ce nouvel essai se révèle être plus que concluant. Excellente, l'idée de l'avoir introduit de manière furtive dans le jeu de base rajoute une couche supplémentaire de mystère au personnage avant même de faire sa connaissance plus en détail. Prouvant que l'habit ne fait pas le moine, et encore moins le design somme toute assez banal, l'Homme de verre parvient à marquer de son empreinte chacune des scènes ou il apparaît. Plutôt du genre bavard, le « bonhomme » devient tout simplement génial dès lors que les mots ne suffissent plus. Histoire de pousser le bouchon encore un peu loin, les développeurs sont même allez jusqu’à l'inclure à des endroits cachés de l'aventure, une délicieuse initiative qui termine de faire de lui la véritable star de cette extension, et accessoirement le meilleur bad guy créer par CD Projekt jusque la.
Les présentations étant faites, passons au vif du sujet en abordant l'histoire introduite par cette extension. Pour cela je me dois de revenir une dernière fois sur la fameuse structure scénaristique propre au jeu original. La qualité première de cette dernière n'était pas tant l'excellence de son écriture que sa capacité a pouvoir se diluer sans temps morts ou presque durant plus d'une centaine d'heures. La recherche intensive de la fille adoptive de Geralt occasionnait ainsi autant de moments épiques que d'autres plus intimistes sans que cela ne sacrifie la cohérence générale. Ceci se retrouvait aussi lors des quêtes, rendant ainsi très mince la barrière séparant les intrigues principales des secondaires. Résultat, plus qu'une aventure faites de multiples quêtes, Wild Hunt n'en proposait en réalité qu'une seule et unique ponctuée de passages annexes.
En essayant de reprendre la formule a son compte, Hearts of Stone se montre en revanche bien moins impliqué. En choisissant de mettre l'accent sur les trois vœux de Von Everec, et donc sur autant de quêtes principales, elles-mêmes ouvrant la porte aux nombreuses intrigues secondaires, l'extension se perd beaucoup trop rapidement dans toute la surenchère scénaristique qu'elle entend proposer. Dans les faits, si des trois vœux permet de découvrir en long en large et en travers la vie du sir Von Everec, ceux-ci se chargent également de segmenter la narration, laquelle peine par conséquent à retrouver la cohérence qui faisait tout le charme du jeu de base.
Sur ce point, HoS m'a curieusement rappelé The Witcher 2 en son temps. Ambitieux à tous les niveaux, Assassin's of King multipliait les intrigues sans toutefois leur donner le même niveau d'attention. S'il n'est heureusement (ou pas, ce point ayant toujours divisé) pas question de politique avec cette extension, la sensation d'avoir un scénario inabouti est elle bien présente. Somme toute passionnante, la découverte des mystères entourant la vie du noble déchu doit composer avec d'autres histoires qui soulèvent plus de questions que de réponses. Rien de gênant si ces dernières ne s'imposaient pas au joueur. Résultat, il devient désormais possible de clairement différencier les quêtes dignes d’intérêts des autres, la cohésion de l'ensemble s'en voit donc inévitablement touchée.
Côté gameplay, Hearts of Stone propose a peu de choses prés une expérience similaire au jeu original, avec ce que cela comprend comme qualités et défauts. La principale différence vient donc de légers détails (un bestiaire plus conséquent notamment) mais aussi et surtout du rythme imposée par cette nouvelle aventure. Je passerais rapidement sur l'ajout d'une nouvelle mécanique de personnalisation que représentent les runes-mots, sympa sans être franchement indispensable, cette feature permet avant tout d'introduire la culture propre au pays d'Ophir par l’intermédiaire de marchands locaux.
Revenons sur la question du rythme donc. Encore une fois dépendante des fameux trois vœux, l’expérience se veut assez inégale. Globalement, les affrontements d'importance, qu'il s'agisse de boss ou bien de monstres via les contrats de Sorceleur s'en sortent tous très bien pour la plupart. Nécessitant un peu plus de stratégie qu'a l'accoutumée, les mener à bien ne sera pas toujours chose aisée. En jouant en marche de la Mort, cela se traduit par un retour quasiment inespéré d'une difficulté qui s'était faite discrète a mi-parcourt durant le troisième opus. Joie.
Malheureusement, l'équilibre exploration/dialogues/combats n'est pas toujours respecté comme il le devrait. L'introduction d'une toute nouvelle région étant réservée pour Blood and Wine, Hearts of Stone doit donc se contenter d'un petit élargissement de la map. Une chose a priori pardonnable qui le devient moins dés lors que les aller-retour se font de plus en plus fréquents. Soyons honnêtes, il y en avait déjà dans le jeu de base, seulement celui-ci pouvait compter sur deux régions pour pallier une quelconque lassitude. Ici, il est rare que HoS dépasse son cadre initial pour aller plus loin que les remparts d'Oxenfurt.
Finalement, quand l'extension daigne s'installer deux minutes dans un décor inédit, cela se fait quasiment toujours à l'avantage d'une boulimie de combat. Un exemple concret avec le manoir familial de Von Everec, touchante quoiqu'un peu dérangeante, l'histoire qui anime ses fondations se découvre au fur et à mesure d'une série d'affrontements, du classique qui ne l'est plus vraiment quand il est question de se mesurer non pas un boss, mais bien a trois dans un intervalle dépassant difficilement la demi-heure. Encore une fois, le plaisir d'un challenge rehaussé se fait ressentir, seulement cette séquence semble à elle seule contenir toute l'action qui fait cruellement défaut au reste. D'ailleurs toute la portion finale est elle aussi soumise au même problème. Intéressante dans son concept, elle ne trouve finalement aucune conclusion susceptible de marquer pour une raison ludique et non juste symbolique visuellement parlant.
Cette envie d'en proposer plus que de raison se retrouve également du coté de l'aspect fan service, pourtant l'un des gros points forts du jeu de base. Véritable mine d'or en référence envers le passif de la Saga, Wild Hunt était un source de bonheur pour les puristes. Jamais hors de propos, les différents clins d’oeil se voulaient sans cesse en accord avec la narration sans lui porter préjudice ni même mettre à l'écart les nouveaux venus. Si ce dernier avantage profite encore à Hearts of Stone (et à cette partie du public, ce qui est une bonne chose), le résultat final est en revanche bien plus brouillon, et surtout gratuit.
Cette fois, c'est principalement au tour du premier épisode de la trilogie vidéoludique d’être visé. Une initiative intéressante qui résulte donc du retour de l'ordre de la Rose Ardente. Potentiellement sympathique sur le papier, ces retrouvailles ne sont au final que prétexte a une poignée de quêtes pas spécialement passionnantes. Pire encore, les soldats dissidents ne font, a bien regardé, qu'office de remplaçants aux bandits du jeu original. Le summum du fan service bancal est atteint avec une lettre de l'ancien leader de l'ordre, Jacques d'Aldersberg. Trouvable comme n'importe quel autre objet de lecture, cette fameuse lettre arrive comme un cheveu dans la soupe sans que rien dans l'intrigue en court n'y soit lié. Là où certains n'y verront qu'une simple référence, d'autres se rappelleront que l'intrigue du premier continue encore de soulever bien trop de questions pour se contenter de simples mots qui n'apportent pas grand-chose.
Globalement, en mettant le fan service de coté, Hearts of Stone ne parvient pas à retranscrire toutes les qualités narratives de son modèle sans en perdre un peu en route. Excellente, la durée de vie (bien plus élevée que la dizaine d'heures promise soit dit en passant) et l'ampleur du contenu inédit ne fait pas, et surtout ne doit pas constituer le principal argument d'un jeu quel qu'il soit, et Wild Hunt le démontrait avec brio. En partant sur cette même base, HoS s’entête à vouloir impressionner sans se soucier de dépasser son statut d'extension. bien sûr il n'y a rien de catastrophique non plus, l'univers fait toujours mouche et le casting cinq étoiles se charge à merveille de pallier a l'absence d'anciennes gloires, ce qui n'était pas gagner d'avance. Seulement je n'ai pu m’empêcher de ressentir comme une impression « vite terminé, vite oublié » une fois l'aventure terminée. Chose qui m'est particulièrement nouvelle quand il est question de cette série....

Riche d'une durée de vie à en rendre jaloux un paquet de jeux modernes pour un prix tout à fait dérisoire en comparaison, Hearts of Stone a su se faire bien voir bien avant sa sortie pour son offre défiant toute concurrence. Pourtant un jeu au même titre qu'une extension se doit d'être jugée a son contenu et à la qualité de ce dernier, non a l’extrême bienveillance des développeurs. C'est dans cette optique que fut rédigé ce test, tous fanboyisme mis de coté. Dans les faits je serais bien incapable de juger cette extension comme mauvaise, simplement parce que ce n'est absolument pas le cas. Seulement je ne peux pas non plus la placer au même niveau que le jeu original. Ambitieuse, sans doutes un peu trop, la narration se révèle trop segmentée, un problème qui occasionne un rythme en dents de scie qui déteint également sur le gameplay. Pour faire court, Hearts of Stone prête bien plus attention a la forme qu'au fond, le contenu est conséquent et le tout se laisse jouer sans déplaisir. Il est seulement regrettable de voir trop souvent la trame principale pourtant prometteuse s'effacer au profit d'une envie de toujours en rajouter plus pour au final ne jamais aller réellement au bout des choses. Reste alors quelques très bon passage ainsi qu'un casting plutôt réussi, mais rien qui ne me marquera plus que ça, du moins pas autant qu'un épisode numéroté. Un avis final loin de porter atteinte à l'élan d'optimisme que je ressens envers Blood and Wine, j’espère seulement que cette dernière saura pleinement se reposer sur son aire de jeu inédite pour mettre en place une trame cohérente à l'image de l'originale.