Quoi qu'il arrive les efforts payent toujours et ce n'est certainement pas les membres de CD Projekt Red qui diront le contraire. Disponible depuis le 26 mai dernier, The Witcher 3 figure aujourd'hui parmi les meilleurs jeux de l'année. Une consécration pour le studio Polonais pourtant déjà largement habitué au succès avec les deux opus précédents. Si l'aventure n'est pas encore tout à fait terminée, les développeurs ont malgré tout tenu à remercier l'ensemble des joueurs pour leur soutien.

Le directeur du projet, Konrad Tomaszkiewicz s'est d'ailleurs fendu d'un petit mot pour l'occasion:



Je dois vous mettre en garde avant de passer au fameux trailer. Ce dernier, un montage de quelques scènes parmi les plus mémorables du titre, est susceptible de contenir de nombreux SPOILS!!

L'heure étant semble-t-il aux remerciements, je profite de cet instant pour vous remercier moi aussi. La barre des 400 000 visites ayant été dépassée il y a déjà quelques semaines.

Je ne peux qu'éprouver une immense gratitude pour tous ceux qui n'ont eu de cesse de suivre l'activité du groupe durant ses deux dernières années. Une activité dont est aussi largement responsable l'ami Ellie qui m'a offert une aide inestimable et que je remercie donc tout naturellement.

Un chiffre tout à fait relatif mais néanmoins d'une importance cruciale au moment de trouver la motivation nécessaire à faire les meilleurs articles possibles. Vous le savez, ce groupe n'est pour moi qu'un formidable espace d'échange où je peux en toute tranquillité continuer à abreuver ma soif de rédaction tout en parlant d'une saga qui me fascine depuis plus de huit ans déja. Après une légère perte de motivation à mettre sur le compte d'un disque dur foudroyé et une dizaine d'articles perdue à jamais, cette petite aventure a bien failli se terminer brusquement à quelques jours de la sortie de The Witcher 3. Contre toute attente l'évidente qualité de ce dernier aura été a elle seule suffisante pour me donner envie de me remettre a la rédaction.

Désormais et bien qu'elle sera sans doute moins constante qu'a l'accoutumée, l'activité du groupe se concentrera encore et toujours sur tout ce qui touche de prêt ou de loin a la série. Ce qui m’emmène a rapidement glisser un message a l'attention des quelques détracteurs reprochant au groupe son coté « élitiste ». Sachez que je n'ai pas attendu que The Witcher 3 soit dans la lumière pour commencer a parler de la franchise dans sa globalité, jeux comme romans. Mieux encore, ce groupe en parlera certainement encore longtemps après que le voile de la hype ne s'envole définitivement en direction d'un autre titre. Voilà qui est dit. Il s'agit de la première et dernière fois que je m'adresse a ce fameux type de membres. Néanmoins j'aimerai les remercier eux aussi, pour la simple et bonne raison qu'il est toujours plaisant de leur donner tort. Un petit "bonus" en somme.

Un petit mot au sujet du futur pour terminer. La seconde extension pour commencer, attendez vous la encore a un suivi complet de son actualité. J'en parle depuis des mois et bien que cela ne doit plus vraiment intéresser grand monde, sachez que la suite et fin des résumés des romans arrivera en début d'année prochaine. A ce sujet une petite surprise sera d'ailleurs révélée en temps voulu. Enfin il sera temps de parler plus en détail de Cyberpunk 2077.Discret pour ne pas dire mort dans l'actualité, l'univers duquel il est issu est lui suffisamment riche pour mériter quelques articles.

Mais la je m'égare. Je ne suis définitivement pas doué pour ça alors je vais me contenter de simplement vous dire ceci…

Tandis que l'actualité autour de la seconde extension pour The Witcher se veut toujours aussi discrète pour ne pas dire inexistante (en espérant que les prochains Game Awards règle ce problème), c'est désormais dû côté du septième art que le Sorceleur a choisi de donner de ses nouvelles. Après les premières annonces (disponibles a cette adresse) le temps est désormais aux précisions. C'est donc au micro de « Polskieradio » que Tomasz Bagiński, réalisateur de l'adaptation, revient rapidement sur le sujet en n'oubliant pas de délivrer quelques informations inédites au passage.

-Malgré une annonce l'an dernier et un retour surprise il y a quelques semaines, le projet reste encore au centre de nombreux mystères dont celui plutôt cocasse entourant le nom du film. Si tout le monde en parle entant que « The Witcher : le film » (cet article ne faisant pas exception), il n'est pas impossible que la décision finale s'en écarte totalement à en croire Bagiński, ce dernier déclarant avoir déjà plusieurs idées intéressantes sur le sujet.

-L'idée de créer un film basé sur les aventures du Sorceleur ne date pas d'hier. Si un très oubliable premier essai a déjà vu le jour en 2001, Bagiński à pourtant toujours souhaité offrir seconde chance a la saga. L'envie ne faisant pas tout, la mise en place du projet n'aura pas été des plus faciles. Pour preuve, il révèle que les premières démarches remontent à plus de six ans en arrière. Autant dire qu'il s'est armé de beaucoup de patience.



-Bagiński est également revenu sur la décision de faire appel aux services de Thania St. John pour l'écriture du script. Selon lui ce choix s'est imposé à lui après avoir passé en revue et recalé de nombreux candidats pourtant non dépourvus de talent. En le citant mot pour mot « elle est celle qui a le mieux compris le matériel d'origine ainsi que la franchise dans sa globalité ». Pour finir là-dessus il termine en précisant que le travail de la Dame ne s’arrête pas à l'élaboration du script, elle s'assure aussi que l'esprit des romans se retrouve directement dans l'adaptation.

-Une question obsède les fans de la franchise, à savoir celle du casting et plus précisément le choix de l'acteur qui incarnera le personnage iconique de la saga, j'ai nommé Geralt de Riv. S'il est encore trop tôt pour avoir une réponse claire et définitive là-dessus, Bagiński révèle que lui et son équipe ont au moins une trentaine de noms en tètent, dont certains « très cool » en citant ses propres mots. Toujours selon le futur réalisateur, sa préoccupation première consiste à trouver le meilleur acteur possible capable de personnifier au mieux le personnage tel que représenté a travers les romans. Le film n'étant prévu que pour 2017 (au mieux selon le réalisateur) le nom de l’heureux élu ne sera pas connu avant l'année prochaine.

Pour clore cet article je vous propose de mettre de coté cette interview pour revenir sur le sujet de l'acteur qui incarnera le Loup Blanc. À l'heure actuelle l'un d'entre eux fait plus ou moins l’unanimité sur les forums, le Danois Mads Mikkelsen. Comédien au talent mondialement reconnu, celui qui a entre autres incarné le terrible Hannibal Lecter dans la série éponyme fait aujourd'hui office de choix presque évident pour tous les fans de longue date. Un visage reconnaissable entre milles, une prédisposition a joué des personnages complexes ainsi qu'un charisme certains laissent à penser qu'il pourrait faire un Sorceleur tout à fait crédible. Vous voulez un argument encore bien plus parlant . Très bien, il vous suffit de simplement regarder cette image provenant du film « Michael Kohlhaas » réalisé par le Français Arnaud des Pallières.



N'y a-t-il pas comme un air de ressemblance ? Quoi qu'il en soit il va sans dire que le choix d'un bon acteur pour le rôle s’avère essentiel pour la qualité du produit final. Plus encore que dans la trilogie vidéoludique, toute la complexité propre au personnage de Geralt constitue l'une des préoccupations premières des romans. Le film en étant une adaptation, un acteur capable de retranscrire à la perfection l'étendue de la personnalité du Loup Blanc tout en ayant de bonnes prédispositions physique ne sera clairement pas de trop. Enfin, pour ceux n'étant pas forcément familiers avec la Saga littéraire, les personnages de Yennefer, Ciri, Triss, ou encore Jaskier ne devraient pas poser autant de problèmes. En effet si i l’adaptation se montre un tant soit peu fidèle envers le matériel de base (soit les nouvelles « Le Sorceleur » et « le moindre mal ») toute la joyeuse bande ne devrait pas être de la partie. Néanmoins si ces deux histoires mettent en scène des personnages qui, pour la plupart, ne reviendront plus par la suite, les considérer comme de simples seconds couteaux serait une erreur.

The Witcher sur grand écran ? Souvenez-vous, nous en parlions déjà l'année dernière (ICI). Si vous n'avez pas cliqué sur le lien (bande de Thug) voici une petite piqûre de rappel.

En septembre 2014, Platige image, studio Polonais spécialisé dans l'animation 3D et déjà responsable de l'ensemble des cinématiques de la trilogie The Witcher (trailers ou ingame) annonçait fièrement leur participation à l'adaptation des aventures du Sorceleur Geralt de Riv sur grand écran. Après un long silence radio, le studio vient de reprendre la parole tout en se montrant « rassurant » sur l'avancement du projet.



Première nouvelle, l'arrivée de l'entreprise The Sean Daniel Company (SDC) a la production. Déjà a l’œuvre sur la trilogie de film « La Momie », la compagnie est également responsable de la série « The Expanse » diffusée sur Syfy. Reprenant l'univers et les personnages créer par Andrzej Sapkowski, la trame du film reprendra l'intrigue des nouvelles « Le Sorceleur » ainsi que « Le Moindre Mal », toutes deux présentes dans le tout premier tome de la Saga littéraire. Réalisé par Tomasz Bagiński, nominé aux oscars pour son film « The Cathedral», l'adaptation cinématographique s'appuiera également sur le travail de Thania St. John, scriptwriter sur des séries comme « Chicago Fire », « Grimm » ou encore « Buffy contre les vampires ».

Présentée comme étant une introduction à l'univers du Sorceleur, le film devrait par la suite ouvrir la voie à une série à part entière. Prévu pour une sortie mondiale en 2017, le projet sera bel et bien un film live par conséquent joué par de véritables acteurs, Platige image intervenant principalement pour créer les séquences en images de synthèse. Ultime précision, CD Projekt Red ne prendra visiblement pas part au projet, leurs droits sur la franchise s’arrêtant a tout ce qui touche a leur trilogie (comics, jeux de sociétés...).

En attendant pourquoi ne pas savourer « l'excellence » de la première tentative d'adaptation des aventures du Loup Blanc sur le grand écran à travers un petit trailer qui donne envie. Du grand art !

Silencieux depuis la sortie d'Hearts of Stone, les Polonais de chez CD Projekt reviennent une nouvelle fois dans l'actualité par l’intermédiaire de Karolina Stachyra et Mateusz Tomaszkiewicz, respectivement Writer et Lead Quest Designer sur The Witcher 3. C'est ensemble qu'ils ont répondu aux questions du site « Pressea2join ». L'occasion pour eux de revenir sur l’après TW3, entre autres. L'interview étant assez imposante, point de traduction complète ici, juste un résumé des informations les plus importantes. Bien entendu rien ne vous empêche de vous rendre directement sur l'article original pour ne rien rater, l'adresse se trouvant Ici.



-Au sujet du succès commercial de leur dernier titre, miss Stachyra se dit bien sûr heureuse d'avoir vu The Witcher 3 dépasser les six millions de ventes en seulement six semaines. Pour elle il ne s'agit ni plus ni moins que d'une preuve de l’intérêt tout particulier que les joueurs portent à l'égard de leur vision du jeu vidéo. Vision notamment symbolisée par un boycott total des DRM ou encore du suivi à long terme envers leurs productions. Si elle reste consciente que cela n'est aucunement en accord avec les standards de l'industrie, elle déclare espérer que d'autres suivront le même chemin.

-Lorsqu'un journaliste commence à aborder le sujet d'Hearts of Stone, le nom de Blood Wine revient lui aussi inévitablement sur le tapis. Concernant cette seconde extension, la dame se dit incapable de pouvoir en révéler plus pour le moment, si ce n'est qu'elle proposera une toute nouvelle aire de jeu. Son conseil est donc de terminer le jeu de base au plus vite pour pleinement pouvoir se consacrer à cette nouvelle aventure.

-Il est bien connu que la série The Witcher s'adresse exclusivement à un public mature, et si pour beaucoup cela se traduit avant tout par des scènes à caractère sexuelles, Miss Stachyra n'est pas du tout de cet avis. Pour elle l’enjeu principal reste de créer des personnages crédibles. Pour se faire il est indispensable que chacun d'entre eux possèdent des émotions ainsi que des motivations qui leurs sont propres. Elle assure que si ce procédé valide en quelque sorte le contenu osé, il en est de même pour des thèmes matures tel que l'alcoolisme. Pour illustrer ses propos, elle prend en exemple le personnage du Baron Sanglant, l'archétype même du badguy au premier abord, mais en apprenant à le connaître nous découvrons son histoire ainsi que sa connexion avec Ciri. Elle termine en disant considérer ce style d'écriture comme quelque chose capable d'élever en douceur le niveau du genre pour que des sujets encore plus matures soient par la suite traités dans les jeux vidéo.





-Pour la question suivante, le journaliste revient brièvement sur The Witcher 2 et plus précisément un passage des plus loufoques. Sous l'effet d'une drogue hallucinatoire, Geralt voyait face a lui des poulets géants entourés d'arbres prenant la forme de champignon. Cette fois-ci Mister Tomaszkiewicz prend la parole pour simplement avouer que ceci n'est que le résultat de ce qui peut arriver après une dure journée passée à travailler sur des choses dites plus sérieuses. Le lendemain, quand le directeur du studio, Adam Badowski a remarqué ça sur l'un des écrans, il a immédiatement trouvé ça « cool » avant de valider l'ajout de cette séquence dans le jeu.

-Karolina Stachyra reprend ensuite la parole pour répondre à une question au sujet du Gwynt, le fameux jeu de cartes ayant déjà rendu accro de nombreux joueurs. Malheureusement et contrairement à une déclaration datant de septembre dernier (disponible a cette Adresse), rien ne semble prévu concernant l'arrivée d'un jeu à part entière. Pour mieux comprendre cela, elle explique que le Gwynt reste avant tout un jeu conçu pour une expérience solo exclusivement. Histoire de se faire bien comprendre, elle ajoute que le design du jeu en lui-même permet d’être quasiment imbattable à la fin de l'aventure, chose inconcevable dés lors qu'il est question de PVP.

-Décidément très bavarde, miss Stachyra conserve la parole quand arrive le moment d'aborder une éventuelle suite à The Witcher 3. Comme d'autres avant elle, elle confirme qu'il n'y a aucun plan à ce sujet, Geralt ayant besoin de repos selon ses propres mots.

-Enfin, pour l'ultime point, il est important de poser un petit peu le contexte. En 2011, lors d'une visite en Pologne, le Président Barack Obama recevait en cadeau un exemplaire de The Witcher 2 de la part du Premier ministre Polonais, ceci pour représenter le savoir-faire culturel de son pays. Trois ans plus tard, le Président des États-unis avouait ne jamais y avoir joué. Si le journaliste se dit triste d'une telle déclaration, la réaction est tout autre du coté de chez CD Projekt Red. Déjà largement honorés par le fait que le Président Obama cite de sa propre initiative TW2 en 2014, les propos qu'il a tenus a son encontre, notamment qu'il symbolise la place de la Pologne au sein de l'économie globale, mais aussi d'un hommage au talent et au travail d'une équipe, n'ont fait qu'amplifier la fierté des membres du studio…

Il y a huit ans jour pour jour, The Witcher était enfin disponible dans notre beau pays. Entant que groupe dédié a la saga, il était impensable que nous passions outre cette date ô combien importante à de nombreux égards. À la fois adaptation d'une saga littéraire a succès et fondateur d'une trilogie vidéoludique faisant encore parler d'elle aujourd'hui, The Witcher reste le pilier unissant les deux facettes d'un seul et même univers.








Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous propose de monter dans la Delorean pour faire un voyage à destination de l'année 2007. Souvenez vous, tout juste sortie, la Wii de la firme au plombier moustachu cartonne, le grand public n'ayant d'yeux que pour elle. La Xbox 360, quant à elle, poursuit avec succès l'opération séduction entreprise par Microsoft auprès des joueurs plus «classiques». Enfin, la toute jeune Playstation 3 tente de prendre le rythme de sa concurrente Américaine après un lancement décevant. Une année importante donc, d'autant qu'elle va être le théâtre de nombreuses sorties et pas des moindres. Assassin's Creed, Bioshock, Call of Duty 4, Uncharted, Super Mario Galaxy, Mass Effect… Un simple échantillon de tout ce que l'année 2007 a pu offrir de meilleur. De grands noms qui allaient tous ensemble et en compagnie de retardataire, définir les grandes lignes d'une génération critiquée sur de nombreux points, mais loin d’être avares en titres aujourd'hui devenus cultes.

De leur côté les joueurs PC n'étaient pas en reste. Bénéficiant à quelques exceptions près des mêmes titres, ils pouvaient aussi compter sur quelques exclusivités, dont une prévue en octobre, The Witcher. Avec pour seule et unique communication une poignée de vidéos, quelques images et autres previews pour la plupart flatteuses des professionnelles du milieu, le titre était parvenu à retenir l'attention d'un petit groupe de joueurs séduit par des promesses originales compte tenu du genre auquel il appartenait. Pourtant rien n'était gagné d'avance, développé depuis plus de cinq ans par un studio alors inconnu au bataillon, CD Projekt Red, un studio Polonais aux ambitions élevées, beaucoup craignaient que tout ceci ne soit qu'un vaste écran de fumer, comme ce fut trop souvent le cas par le passé, peu importe le support.

Quand arriva finalement le titre, les tests s'accordaient pratiquement tous à parler du jeu en des termes particulièrement élogieux, pour beaucoup il n'en fallait guère plus pour mettre la main au porte-monnaie. Heureuse coïncidence, ce fut exactement mon cas. Étant sous le charme des quelques médias mis a disposition sur la toile, la curiosité m'avait poussée à m’intéresser de plus près à ce titre culotté se voulant proposé une alternative aux mastodontes de l'époque, The Elder Scrolls IV : Oblivion pour ne citer que lui.



Un achat réfléchit bien qu'un peu hâtif de prime abord donc. Sans même avoir lancé l'installation, une chose retenait déjà positivement mon attention, la boîte contenant le saint Graal. Alors que d'ordinaire les petits bonus tels que l'ost ou encore un carnet d'aide aux quêtes ne sont réservés qu'aux versions collectors, les Polonais s'étaient déjà mis en tète d'aller à contre-courant des habituelles manœuvre commerciales de l'industrie en faisant de la seule édition disponible un véritable petit collector sans que cela ne s'en ressente sur le prix, un geste de grande classe d'ailleurs unanimement salué a l'époque et qui restera profondément ancré dans l'image de marque du studio.

Le jeu finalement lancé et la sublime cinématique d'introduction terminée, la surprise était cette fois toute autre. Entant qu’adaptations d'une saga littéraire réputée dans son pays natal comme fièrement inscrit au dos de la jaquette, l'aventure se basait donc logiquement sur un univers déjà établi. Hors cette fameuse saga était encore inédite en dehors de sa patrie, un détail fâcheux occasionnant un léger sentiment d'incompréhension face à des personnages ayant déjà un certains vécu. Alors que certaines clés de l'intrigue se mettent en place, dont l'amnésie du principal protagoniste, Geralt de Riv, les choses passent vite (sans doutes trop) a la vitesse supérieure en nous imposant un tutoriel directement dans le feu de l'action renforçant le côté laborieux de la chose. Arrivé à la fin de la première heure de jeu en prenant un minimum son temps, ce curieux prologue prend fin pour laisser une impression mitigée. Si l'irréprochable qualité technique, l'évident charisme ressortant de chaque personnages présents à l'écran, et une certaine pertinence dans l'écriture des dialogues rendent ce premier contact positif, le gameplay quant a lui vient ternir quelque peu l’enthousiasme général.

Pour déguster pleinement The Witcher il fallait pratiquer attentivement l'art de la persévérance, fort heureusement la délivrance arrivait dès le premier des cinq chapitres composant l'intrigue. Volontairement lent dans son rythme, ce chapitre réussissait précisément la ou le prologue avait échoué tout en faisant montre de la qualité de son background. S'inscrivant en apparence dans un registre médiévale fantastique tout ce qu'il y a de plus classique, l'intrigue ne tarde pas à faire preuve d'originalité en traitant de sujets matures à l'aide d'une écriture qui ne l'est pas moins, et c'est précisément tout ce qui va constituer le principal point fort du titre, sa narration.



Une narration qui sera d'ailleurs au centre de toute l'aventure (pour ne pas dire de la saga), mettant ainsi volontairement la liberté d'action de coté pour proposer un récit constitué d'un début, d'un milieu, et d'une fin, seule la façon d'y parvenir varie en fonction des nombreux choix offerts aux joueurs. Une ligne directrice voulue et assumée par les développeurs, quitte à laisser sur le carreau les joueurs soucieux d'avoir leurs mots à dire dans toutes les étapes de l'intrigue. Même chose pour le gameplay et l'évolution de son personnage, l'histoire se vivant à travers les yeux de Geralt, un personnage au Background déjà bien établi et non un personnage lambda créer de toutes pièces en début de jeu.

La construction du jeu lui permettait aussi de varier quelque peu les situations. Si le premier chapitre était donc synonyme de découvertes, le second, plus audacieux, proposait une vaste enquête liée à un personnage d'importance. Le troisième proposait justement de suivre les conclusions amenées par le chapitre précédent. Le suivant, de loin mon préféré, offre de purs moments de contemplation. Bien que les combats soient toujours présents, ils s'effacent au profit de séquences pleines de beautés comme seule la saga peut en offrir. Enfin, l'ultime chapitre résonne comme un avant-goût de ce que sera The Witcher 2 par la suite, beaucoup d'action menant à une conclusion épique.

Ce premier épisode, tout comme ses suites, comportait aussi un double sens de lecture basées sur nos connaissances vis a vis de la série de romans. À l'époque il était difficile de juger le jeu quant à la question de la bonne qualité d'adaptation, seuls les Polonais possédaient toutes les cartes en main pour donner un avis un temps soit peu satisfaisant. Bien entendu, avec les années, beaucoup n'ont pas hésité à relancer une partie après avoir terminé la lecture complète des romans. Au final si l'univers y est reproduit a la perfection, The Witcher reste l'opus le plus indépendant de tous. Et pour cause, point de Yennefer ni de Ciri (clins d’oeil mis a part) entre autres, l'intrigue suivait son propre chemin en proposant des substituts aux personnages iconiques, citons Alvin notamment, un jeu garçon aux aptitudes similaires au lionceau de Cintra. Soit dit en passant, dommage de ne pas avoir de réelles conclusions à son histoire.



Alors qu'il fête ses huit années d'existence aujourd'hui même, que dire de The Witcher. Déjà et c'est inutile de le cacher, le bougre n'a pas forcément été épargné par le temps, lui qui figurait pourtant dans le haut du panier à son époque, renforçant ainsi l'idée qu'il était primordial d'y jouer dans les temps pour réellement pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. En introduction j’évoquais le statut de pilier qu'avait ce premier opus pour tout le reste de la saga, et je crois que c'est la principale chose à retenir du jeu. Sans The Witcher et sa réussite aussi bien critique que commerciale, et bien que sa suite porte aussi sa part de responsabilité le dedans, jamais nous n'aurions pu connaître la magnifique Saga du Sorceleur, mais aussi et surtout ces deux suites, Assassin's Of King en 2010 et finalement Wild Hunt cette année.

Si The Witcher n'a aucunement révolutionné son genre, il a montré qu'il était possible de jouer la carte de la différence pour imposer une vision toute personnelle qui ne fera que gagner en profondeur avec le temps. Plus encore, il a montré le chemin à ces deux petits frères en offrant déjà à l'époque toutes les qualités qu'il est possible de retrouver en chacun d'eux. La qualité d'écriture du scénario et des personnages, un univers riche, mature, cohérent etc… Exactement tout ce qui place actuellement The Witcher 3 parmi les grands favoris au titre de jeu de l'année, tout ça était déjà présent en 2007 lorsque CD Projekt Red commercialisait avec fierté leur tout premier jeu. Dans une moindre proportion bien sûr, le temps ainsi que le budget ayant aidé à transformer les ambitions de jeunesse en quelque chose de concret.

Passée la toute relative satisfaction de dire « j'étais la dès le début » je reste toujours aussi agréablement surpris de voir qu'un titre que j'ai adoré au point de véritablement me passionné pour son univers soit parvenu à se faire une petite place au soleil pour donner vie au reste de la saga. Ceci-dit je pense que les premiers surpris restent les développeurs eux-mêmes, ce qui est bien normal. Pour terminer et en souvenir d'une de mes plus belles, si ce n'est ma plus belle découverte de ses dix dernières années, je souhaite un joyeux anniversaire aux premières aventures vidéoludiques du Loup Blanc, des centaines d'heures passés dessus que je ne regrette pas, loin de la. Comme quoi les achats compulsifs ce n'est pas toujours quelque chose de mauvais....

Un peu plus de deux semaines avant la sortie de Hearts of Stone, le 13 octobre pour être précis, le magazine Allemand «Gamestar» vient de lui accorder la couverture de leur dernier numéro ainsi que huit pages qui lui sont entiérement consacrées. Un très aimable membre du forum officiel ayant eu la gentillesse de traduire et de partager les principales informations, rien de plus normal que d'en faire de même ici, en Français tant qu'à faire.

Ce n'est désormais plus un secret, The Witcher 3 fait d'ores et déjà partie des gros cartons de l'année. Si Six millions d'exemplaires ont déjà trouvé preneur depuis le 19 mai dernier, un représentant de CD Projekt Red vient tout juste d'apporter quelques détails supplémentaires à ce sujet.

Ainsi les versions consoles s'accaparent à elles seules 70% des ventes, un chiffre étonnant pour une série autrefois exclusive au support PC. Une nouvelle victoire a ajouté au palmarès des Polonais pour qui l'aventure console n'a pas toujours été des plus faciles, la douloureuse annulation de Rise of the White Wolf étant là pour le rappeler.



Seconde information d'importance, 25% des ventes sont à mettre sur le compte du dématérialisé, si le chiffre ne l'indique pas, cela représente tout de même la moitié des revenues engendrés. Un détail s'expliquant entre autres par une distribution en ligne bien moins onéreuse.

Enfin, 80% du budget marketing a été fourni par les éditeurs, Namco Bandai et Warner Bros pour l'Europe et les USA notamment. Une aide bienvenue en somme.

Un bilan positif dont les Polonais peuvent êtres fiers. Souhaitons leurs au moins autant si ce n'est plus de succès pour les deux futurs extensions, mais aussi et surtout pour Cyberpunk 2077, le prochain gros morceau du studio.

Merci a l'ami Iglooo pour le partage.