L'antre du Loup Blanc.
Il y a huit ans jour pour jour, The Witcher était enfin disponible dans notre beau pays. Entant que groupe dédié a la saga, il était impensable que nous passions outre cette date ô combien importante à de nombreux égards. À la fois adaptation d'une saga littéraire a succès et fondateur d'une trilogie vidéoludique faisant encore parler d'elle aujourd'hui, The Witcher reste le pilier unissant les deux facettes d'un seul et même univers.
NOTE: Cet article n'est pas a prendre comme un test complet. Ce n'est même pas un test tout court d'ailleurs.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous propose de monter dans la Delorean pour faire un voyage à destination de l'année 2007. Souvenez vous, tout juste sortie, la
Wii de la firme au plombier moustachu cartonne, le grand public n'ayant d'yeux que pour elle. La
Xbox 360, quant à elle, poursuit avec succès l'opération séduction entreprise par Microsoft auprès des joueurs plus «classiques». Enfin, la toute jeune
Playstation 3 tente de prendre le rythme de sa concurrente Américaine après un lancement décevant. Une année importante donc, d'autant qu'elle va être le théâtre de nombreuses sorties et pas des moindres.
Assassin's Creed, Bioshock, Call of Duty 4, Uncharted, Super Mario Galaxy, Mass Effect… Un simple échantillon de tout ce que l'année 2007 a pu offrir de meilleur. De grands noms qui allaient tous ensemble et en compagnie de retardataire, définir les grandes lignes d'une génération critiquée sur de nombreux points, mais loin d’être avares en titres aujourd'hui devenus cultes.
De leur côté les joueurs
PC n'étaient pas en reste. Bénéficiant à quelques exceptions près des mêmes titres, ils pouvaient aussi compter sur quelques exclusivités, dont une prévue en octobre,
The Witcher. Avec pour seule et unique communication une poignée de vidéos, quelques images et autres previews pour la plupart flatteuses des professionnelles du milieu, le titre était parvenu à retenir l'attention d'un petit groupe de joueurs séduit par des promesses originales compte tenu du genre auquel il appartenait. Pourtant rien n'était gagné d'avance, développé depuis plus de cinq ans par un studio alors inconnu au bataillon,
CD Projekt Red, un studio Polonais aux ambitions élevées, beaucoup craignaient que tout ceci ne soit qu'un vaste écran de fumer, comme ce fut trop souvent le cas par le passé, peu importe le support.
Quand arriva finalement le titre, les tests s'accordaient pratiquement tous à parler du jeu en des termes particulièrement élogieux, pour beaucoup il n'en fallait guère plus pour mettre la main au porte-monnaie. Heureuse coïncidence, ce fut exactement mon cas. Étant sous le charme des quelques médias mis a disposition sur la toile, la curiosité m'avait poussée à m’intéresser de plus près à ce titre culotté se voulant proposé une alternative aux mastodontes de l'époque,
The Elder Scrolls IV : Oblivion pour ne citer que lui.
Un achat réfléchit bien qu'un peu hâtif de prime abord donc. Sans même avoir lancé l'installation, une chose retenait déjà positivement mon attention, la boîte contenant le saint Graal. Alors que d'ordinaire les petits bonus tels que l'ost ou encore un carnet d'aide aux quêtes ne sont réservés qu'aux versions collectors, les Polonais s'étaient déjà mis en tète d'aller à contre-courant des habituelles manœuvre commerciales de l'industrie en faisant de la seule édition disponible un véritable petit collector sans que cela ne s'en ressente sur le prix, un geste de grande classe d'ailleurs unanimement salué a l'époque et qui restera profondément ancré dans l'image de marque du studio.
Le jeu finalement lancé et la sublime cinématique d'introduction terminée, la surprise était cette fois toute autre. Entant qu’adaptations d'une saga littéraire réputée dans son pays natal comme fièrement inscrit au dos de la jaquette, l'aventure se basait donc logiquement sur un univers déjà établi. Hors cette fameuse saga était encore inédite en dehors de sa patrie, un détail fâcheux occasionnant un léger sentiment d'incompréhension face à des personnages ayant déjà un certains vécu. Alors que certaines clés de l'intrigue se mettent en place, dont l'amnésie du principal protagoniste, Geralt de Riv, les choses passent vite (sans doutes trop) a la vitesse supérieure en nous imposant un tutoriel directement dans le feu de l'action renforçant le côté laborieux de la chose. Arrivé à la fin de la première heure de jeu en prenant un minimum son temps, ce curieux prologue prend fin pour laisser une impression mitigée. Si l'irréprochable qualité technique, l'évident charisme ressortant de chaque personnages présents à l'écran, et une certaine pertinence dans l'écriture des dialogues rendent ce premier contact positif, le gameplay quant a lui vient ternir quelque peu l’enthousiasme général.
Pour déguster pleinement The Witcher il fallait pratiquer attentivement l'art de la persévérance, fort heureusement la délivrance arrivait dès le premier des cinq chapitres composant l'intrigue. Volontairement lent dans son rythme, ce chapitre réussissait précisément la ou le prologue avait échoué tout en faisant montre de la qualité de son background. S'inscrivant en apparence dans un registre médiévale fantastique tout ce qu'il y a de plus classique, l'intrigue ne tarde pas à faire preuve d'originalité en traitant de sujets matures à l'aide d'une écriture qui ne l'est pas moins, et c'est précisément tout ce qui va constituer le principal point fort du titre, sa narration.

Une narration qui sera d'ailleurs au centre de toute l'aventure (pour ne pas dire de la saga), mettant ainsi volontairement la liberté d'action de coté pour proposer un récit constitué d'un début, d'un milieu, et d'une fin, seule la façon d'y parvenir varie en fonction des nombreux choix offerts aux joueurs. Une ligne directrice voulue et assumée par les développeurs, quitte à laisser sur le carreau les joueurs soucieux d'avoir leurs mots à dire dans toutes les étapes de l'intrigue. Même chose pour le gameplay et l'évolution de son personnage, l'histoire se vivant à travers les yeux de Geralt, un personnage au Background déjà bien établi et non un personnage lambda créer de toutes pièces en début de jeu.
La construction du jeu lui permettait aussi de varier quelque peu les situations. Si le premier chapitre était donc synonyme de découvertes, le second, plus audacieux, proposait une vaste enquête liée à un personnage d'importance. Le troisième proposait justement de suivre les conclusions amenées par le chapitre précédent. Le suivant, de loin mon préféré, offre de purs moments de contemplation. Bien que les combats soient toujours présents, ils s'effacent au profit de séquences pleines de beautés comme seule la saga peut en offrir. Enfin, l'ultime chapitre résonne comme un avant-goût de ce que sera The Witcher 2 par la suite, beaucoup d'action menant à une conclusion épique.
Ce premier épisode, tout comme ses suites, comportait aussi un double sens de lecture basées sur nos connaissances vis a vis de la série de romans. À l'époque il était difficile de juger le jeu quant à la question de la bonne qualité d'adaptation, seuls les Polonais possédaient toutes les cartes en main pour donner un avis un temps soit peu satisfaisant. Bien entendu, avec les années, beaucoup n'ont pas hésité à relancer une partie après avoir terminé la lecture complète des romans. Au final si l'univers y est reproduit a la perfection, The Witcher reste l'opus le plus indépendant de tous. Et pour cause, point de Yennefer ni de Ciri (clins d’oeil mis a part) entre autres, l'intrigue suivait son propre chemin en proposant des substituts aux personnages iconiques, citons Alvin notamment, un jeu garçon aux aptitudes similaires au lionceau de Cintra. Soit dit en passant, dommage de ne pas avoir de réelles conclusions à son histoire.

Alors qu'il fête ses huit années d'existence aujourd'hui même, que dire de The Witcher. Déjà et c'est inutile de le cacher, le bougre n'a pas forcément été épargné par le temps, lui qui figurait pourtant dans le haut du panier à son époque, renforçant ainsi l'idée qu'il était primordial d'y jouer dans les temps pour réellement pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. En introduction j’évoquais le statut de pilier qu'avait ce premier opus pour tout le reste de la saga, et je crois que c'est la principale chose à retenir du jeu. Sans The Witcher et sa réussite aussi bien critique que commerciale, et bien que sa suite porte aussi sa part de responsabilité le dedans, jamais nous n'aurions pu connaître la magnifique Saga du Sorceleur, mais aussi et surtout ces deux suites, Assassin's Of King en 2010 et finalement Wild Hunt cette année.
Si The Witcher n'a aucunement révolutionné son genre, il a montré qu'il était possible de jouer la carte de la différence pour imposer une vision toute personnelle qui ne fera que gagner en profondeur avec le temps. Plus encore, il a montré le chemin à ces deux petits frères en offrant déjà à l'époque toutes les qualités qu'il est possible de retrouver en chacun d'eux. La qualité d'écriture du scénario et des personnages, un univers riche, mature, cohérent etc… Exactement tout ce qui place actuellement The Witcher 3 parmi les grands favoris au titre de jeu de l'année, tout ça était déjà présent en 2007 lorsque CD Projekt Red commercialisait avec fierté leur tout premier jeu. Dans une moindre proportion bien sûr, le temps ainsi que le budget ayant aidé à transformer les ambitions de jeunesse en quelque chose de concret.
Passée la toute relative satisfaction de dire « j'étais la dès le début » je reste toujours aussi agréablement surpris de voir qu'un titre que j'ai adoré au point de véritablement me passionné pour son univers soit parvenu à se faire une petite place au soleil pour donner vie au reste de la saga. Ceci-dit je pense que les premiers surpris restent les développeurs eux-mêmes, ce qui est bien normal. Pour terminer et en souvenir d'une de mes plus belles, si ce n'est ma plus belle découverte de ses dix dernières années, je souhaite un joyeux anniversaire aux premières aventures vidéoludiques du Loup Blanc, des centaines d'heures passés dessus que je ne regrette pas, loin de la. Comme quoi les achats compulsifs ce n'est pas toujours quelque chose de mauvais....

Bon j'ai pas connu le premier par contre mais dès que j'ai touché au 2, j'ai compris
Ceci dit il n'est pas impossible que l'auteur des romans se décide a écrire sa propre suite a sa saga, mais la je m'écarte de ta question.
On peut supposer que la mode Game Of Thrones y est pour quelque chose, mais je préfère croire que c'est l'excellence du projet qui s'est imposée d'elle même, et qu'il n'y a pas d'autre issu que d'en profiter pleinement.
Sacré saga en tout cas j'espère tout de même un 4 ème épisode un jour ^^
sinon tu as vu dans les jeux de gwynt de HoS Régis et Angoulême sont illustrés