Il a quitté femme et enfants ce matin, sentant bien que ce ne serait pas sa journée mais bon, est-ce que sentir que ce ne sera pas sa journée est un motif pour ne pas aller au boulot ? Certainement pas. Vers 6:30 AM, Johnny Wormwood est donc monté dans sa voiture volante et a filé à travers la nuit éternelle qu’est devenu Chicago en 2023. La pluie, acide comme un yaourt, coulait sur son pare-brise. Connerie d’essuie-glace en panne, Johnny n’y voyait goutte, ça l’a mis en retard mais il a pu écouter jusqu’au bout l’émission où on parlait de fermer les magasins le dimanche.
Il est arrivé à l’immeuble DataDyne, gigantesque bâtiment de verre surplombant la métropole, vers 7:00 AM. Dans le hall d’entrée il a croisé tous ses collègues, Mark avec ses deux CMP150, l’air un peu fatigué derrière le casque qu’il portait sur le visage en toutes circonstances, Mike l’oeil rivé sur les deux ascenseurs arrivant sur le balcon à l’étage. Il est allé saluer les gars de la salle dite “des ordis”, remplie d’ordis et de types qui restent à côté de ces ordis toute la journée. En même temps il faut bien, c’est ces ordis qui contrôlent l’ensemble des communications externes de la DataDyne, et pour une société qui fricote avec des extraterrestres, c’est crucial. Il ne faudrait pas qu’une nana du genre Joanna Dark, la fameuse agent de l’institut Carrington, vienne mettre le boxon là-dedans.
Johnny Wormwood est-il au courant du complot que trame son entreprise avec les Skedar, ces aliens verts en guerre contre les Maians ? Franchement je ne sais pas, mais vu que DataDyne vend des armes, tout cela ne sent pas très bon. Johnny, lui, son travail c’est d’être installé derrière un bureau toute la journée, à l’avant-avant-dernier étage du building. Son ordi est bleu, comme tout le monde d’ailleurs, et en gros pour résumer il fait semblant d’écrire des choses dessus en gardant son CMP150 à la main au cas où, je ne sais pas, par exemple Joanna Dark arriverait.
Ben tiens la voilà qui arrive d’ailleurs. Elle est bien fortiche car elle a déjà dû dézinguer une dizaine de zigues pour parvenir jusque ici. Mais contrairement à eux, Johnny Wormwood aura le temps de voir le coup venir.
Ce matin à 7:34 AM, on croirait qu’il fixe son écran, mais il fixe en fait les grandes fenêtres du fond. A travers elles il distingue d’autres immeubles semblables au sien, quoiqu’un peu plus bas, qui se détachent dans la nuit ocre. Les voitures défilent, combien de taxis, combien de limousines emportant des gens importants vers les choses importantes qu’ils ont à faire ? Pas important lui, Johnny pense à sa femme et ses deux enfants, son CMP150 pointé vers le plafond. A sa gauche la porte coulisse. Il tourne la tête.
C’est Joanna Dark, bien sûr il n’a jamais vu son visage mais comment pourrait-ce être quelqu’un d’autre ? Tous les employés DataDyne ont été prévenus de son danger. Il se lève et veut crier She’s here ! pour avertir tout le monde mais ce n’est pas un cri qui sort, à peine une exclamation. Il pointe son CMP150 vers elle, elle est à quelques centimètres mais à peine a-t-il pu effleurer la gâchette qu’une sacrée manchette sur le bras lui fait lâcher l’arme.
Apeuré, il lève les mains. I’m only doing my job, se défend-il en tremblant, et c’est vrai, il ne faisait que son job, taper sur un clavier de pixels dans un univers de pixels. Mais Joanna aussi fait son job, et en plus elle a activé des cheat codes. Elle est invincible, armée jusqu’aux dents avec munition illimitées. Elle sort les mines télécommandées.
Quand la première mine vient se coller à sa poitrine, Johnny comprend le sort qu’elle lui réserve. Elle colle une deuxième mine sur sa jambe. Puis une autre sur l’autre jambe, puis les bras, puis la tête. Johnny Wormwood a du mal à respirer, il ne voit plus rien maintenant, ne peut qu’imaginer le visage de sa tueuse, plus rien ne sert de supplier maintenant qu’il a quatre kilos de mines sur lui. Il entend un bip et c’est fini.
Son corps carbonisé vole dans la pièce et passe par la fenêtre et file vers le pied du building. Il ne tombera même pas assez près de l’endroit où s’est posté Mike. Il ne touchera d’ailleurs jamais le sol. La mémoire de la console l’aura fait disparaître à peine la fenêtre franchie. Voilà la triste journée de Johnny Wormwood dans Perfect Dark 64, et le pire c’est que c’était la cinquante-quatrième fois au moins.
-Ennemis qui font des roulades pour esquiver et anticiper les tirs
(Bon y'a bien le dernier Halo ou les ennemis se plaquent ou esquivent à droite et gauche quand ils recoivent des trirs)
-en tirant sur leur bras ou mains ils lachent l'arme de douleur et essaient ensuite de la ramasser