description : L'idée de ce blog, c'est de parler des jeux « indépendants » (de notre volonté...à les faire connaître).
Ils prennent une place de plus en plus importante, sur tous les supports, donc nous parlerons des jeux « indés » qui sortiront quelque soit le support (qu'il soit « exclusif » - temporaire ou pas - ).
Bomb Chicken est sorti durant l’été, au milieu de la foule d’indés qui ont débarqué sur Switch durant la période. Développé par les anglais de Nitrome, responsables de nombreux jeux mobiles et pour navigateurs, le titre est une exclu temporaire, qui devrait sortir à terme sur PC.
Bomb Chicken est un jeu de plateforme/puzzle qui semble de prime abord tout ce qu’il y a de plus classique, mais avec un twist intéressant cependant : vous ne pourrez sauter et le seul moyen de vous élever sera d’utiliser le pouvoir de l'animal incarné, à savoir pondre des bombes (notre héros ayant en effet subi une expérience qui l'a quelque peu changé). Sur cette subversion du genre, le titre va s’appliquer à utiliser tout le potentiel de cette spécificité à travers 29 niveaux soigneusement conçus et répartis dans plus ou moins 3 ambiances différentes.
Première chose qui frappera le joueur : le pixel-art employé est de toute beauté et voir le jeu en mouvement ne fera que conforter cette impression. Les animations et différents effets de lumières sont en effet un vrai plaisir pour les mirettes, sans parler de la colorimétrie qui arrive même à faire passer des teintes apparemment criardes pour le choix le plus pertinent qu’il ait été possible de faire. La réussite visuelle est totale et est un véritable délice pour les amateurs du genre. Les éléments du décor réagiront à l’explosion de vos bombes et on a vraiment l’impression d’évoluer dans un univers vivant, entre les différents comportements des travailleurs (en train de roupiller, de bosser, de jouer…) ou les divers graffitis présents sur les murs des zones industrielles.
Vous passerez en effet beaucoup de temps dans des usines : l’histoire du jeu fait fortement penser à Oddworld, avec un poulet ou une poule choisi par la destinée pour lutter contre une entreprise de malbouffe. Un environnement de type jungle sud-américaine sera aussi présent, avant d’aborder une zone qui vous fera fortement penser aux forteresses des Mario 2D.
En ce qui concerne les capacités de votre gallinacé, les boutons de la Switch ne vont pas être mis à rude épreuve : vous ne pourrez en effet que vous déplacez selon un axe horizontal et/ou poser des bombes donc. A partir de cette simplicité, les développeurs ont réussi, grâce à des niveaux foutrement bien construits, à offrir aux joueurs une variété et un renouvellement des situations constants qui ne manquera pas d’impressionner les amoureux du genre. Les poncifs du jeu de plateforme y passent tous mais grâce à l’impossibilité de sauter, tous prennent une tournure inédite et vont vous forcer à utiliser vos méninges plutôt que vos réflexes.
Parce que 30 secondes de vidéo résumeront mieux le jeu que le paragraphe à venir…
Si vous ne pouvez sauter, vous pouvez en effet prendre de la hauteur en accumulant les bombes (sans aucune limitation de quantité et rapidité si ce n’est les limites naturelles de l’environnement pour la première) pour franchir les obstacles verticaux (ou bien encore éliminer les ennemis en leur retombant dessus). Les débuts sont simples et vous demanderont juste d’accumuler quelques bombinettes sans qu’elles n’aient de conséquences négatives sur l’environnement, les derniers niveaux compliqueront cependant grandement leur utilisation avec des murs qui répercuteront l’explosion subie par exemple (et vous obligeront ainsi à déposer une bombe pour se surélever au dessus de l’onde de choc si vous vous trouvez sur cette surface particulière, ce qui répètera le cycle). Vous pourrez aussi pousser vos bombes pour qu’elles aillent exploser dans le sens voulu : comme précédemment, si les premiers niveaux vous demanderont juste de détruire quelques portes en bois ou ennemis par ce procédé, la seconde moitié de l’aventure exigera des mouvements plus subtils, comme accumuler 4 bombes et, lors de votre retombée, poussez les deux supérieures afin d’activer un mécanisme à distance (les bombes ne sont pas soumis à la gravité lorsqu’elles sont projetées ainsi).
Tout le jeu va être une montée progressive vers des situations de plus en plus complexes, avec des derniers niveaux qui vous arracheront un râle de soulagement lorsque vous réussirez à enchaîner la poignée de tableaux qui les composent. Boules de feu similaires à celles des châteaux de Bowser dans les Mario, plateformes qui disparaissent en quelques secondes ou roulantes, sols inflammables sur lesquels de gros blocs de pierre destructibles vous barrent la route, canons multiples dont les projectiles font exploser vos bombes dans une pièce avec 3 mécanismes à activer sur le plafond, ennemis bondissants ne pouvant être détruits que si ils se posent une bombe, flèches régulières vous obligeant à trouver le bon rythme pour traverser une zone… Vous allez en voir des vertes et des pas mûres sur la fin de vos pérégrinations, à fortiori si vous chassez les nombreuses gemmes présentes dans chaque niveau, que ce soit les plus visibles d’entre elles ou les secrètes, qui demanderont un niveau de maitrise et de réflexion beaucoup plus important que l’aventure normale, avec leurs mini-tableaux (souvent dissimulés) synthétiques et beaucoup plus ardus que le reste de l’aventure.
Gemmes qui seront échangeables à l’issu de chaque niveau contre une vie supplémentaire (représentée sous forme de cœur en haut à gauche de l’écran), si vous pouvez suivre la courbe exponentielle avec vos gains. En cas d’oubli, vous aurez toujours la possibilité de refaire le niveau de votre choix, avec une indication vous permettant de savoir si vous avez obtenu toutes les gemmes (les niveaux intégralement complétés auront une orbe bleue, les autres une verte).
Des boss seront aussi présents, où un examen final des capacités utilisées sur leur monde, avec toujours des petits plus qui rendront l’affrontement mémorable. Franches réussites, ils apportent une bouffée d’air frais supplémentaire à l’originalité de ce titre.
Des boss, grand classique aussi présent dans le jeu, mais subverti à la sauce BC.
Votre poule répondra extrêmement bien à vos commandes, fort heureusement pour vous : les masques de collisions, le tempo à adopter durant certaines épreuves l’exigent et les développeurs nous ont donc pondu un gameplay à la réactivité parfaite. Vous mourrez, mais vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même.
Un bug a été rencontré sur un tableau, mais une simple relance du jeu a permis de le faire disparaitre. Les temps de chargements sont rapides, une poignée de secondes au pire.
Au niveau musical, c’est assez punchy et certains thèmes évoqueront du Crash Bandicoot. Ca accompagne à merveille les séquences de jeu en tout cas, et les bruitages, bien que classiques, font le taf.
A la lecture, et pour les plus impatients d’entre vous qui ont déjà posé les yeux sur l’avant dernier-encart, vous vous demandez surement pourquoi ce jeu n’obtient pas une note plus élevée. La faute à son tarif (13,5€) et une durée de vie largement sous la dizaine d’heures, quelque soit votre talent manette en main, sans grosse rejouabilité en dehors des amateurs de speed-run.. Le bon côté de la chose, c’est que le jeu n’outrepasse pas la patience du joueur avec cette montée progressive et minutieuse, sans aucune redite ou temps mort jusqu’au feu d’artifice final. Pour les fans de « petits » jeux de plateforme/puzzle, vous pouvez cependant foncer sur le titre, qui vous octroiera quelques heures de plaisir sans aucun souci. Inutile de chercher des poils sur les œufs, Bomb Chicken est une franche réussite.
Bomb Chicken devrait ravir tous les amateurs de jeux de plateforme/réflexion. Pas question de jouer les poulets sans tête avec ce titre, les maigres capacités de votre gallinacé exigeront en effet d’agir judicieusement pour surmonter le très bon level-design des (courts) tableaux à surmonter. Mignons jusqu’au point de rendre la mort des ennemis rigolote, la DA, les animations et le pixel-art créé sont le second gros point fort du jeu. Un petit 7/10 mérité, en espérant que le jeu rencontre son succès et ne soit que le premier d’une longue série de jeux aussi bichonnés et amusants.
Les points AOC :
- Beau Pixel-art, soigné et animé avec humour
- Le principe de ne pouvoir sauter…
- … Et donc d’utiliser des bombes pour s’élever…
- … Avec des conséquences parfois mortelles
- Les gemmes secrètes qui poussent le level-design à son maximum
- Maniabilité au poil
popomolos 3 "ambiances" donc plus ou moins 3 mondes: en gros la zone industrielle, la jungle et la pyramide avec sa lave (sachant que y'a plus ou moins de continuité, que tu vas te taper de l'indus' un peu partout). Autant de boss. Le jeu est court mais y'a vraiment pas de gras inutile. nicolasgourry exact, leur jeu ne bat jamais de l'aile plbspopomolos y'a une vid' de suzukube sur les vingt premières minutes si ça vous intéresse.
nicolasgourry exact, leur jeu ne bat jamais de l'aile
plbs popomolos y'a une vid' de suzukube sur les vingt premières minutes si ça vous intéresse.