Salut Gamekyo !
Je reprend la plume virtuelle pour parler d’un RPG que j’ai fini récemment... Enfin, plus précisément, d’une série de J-RPG, j’ai nommé Summon Night Swordcraft Story.
Spin-off de la série Summon Night (série de Tactical-RPG qui a eu sa popularité au Japon), il s’agit de 3 jeux très chouettes qui reprennent l’univers de la série mais avec leur propre gameplay A-RPG, pour en faire une sorte de mini-série sur GBA. Les trois jeux partagent une structure et un gameplay très proches, mais ont des histoires complètement distinctes (nouvel univers, nouveaux personnages). J’ai pu faire les trois, et je prend justement l’occasion de finir le troisième épisode pour un article découverte regroupant les trois en même temps. C’est ce qui s’appelle faire d’un marteau trois coups !

En soi, je pourrais détailler chaque jeu dans des articles à part, mais je préfère faire un article global car déjà ce serait bien long à écrire et je veux m’épargner cette peine, surtout connaissant la durée moyenne d’attention d’un lecteur de Gamekyo, c’est-à-dire environ une demi-ligne

(félicitations d’ailleurs, si vous avez lu jusqu’ici !)
Et ensuite, puisque les jeux se ressemblent beaucoup et présentent assez peu de différences entre eux (ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, hein), il est plus facile de faire un article global. Surtout que j’imagine que pas grand monde ici ne connaît les jeux, donc autant les présenter tous d’un coup.
Summon Night Swordcraft Story
Titre original : Summon Night Craftsword Monogatari
Consoles : Gameboy Advance
Développé & édité par : Flight Plan, Banpresto
Sorti en : 2003
Summon Night Swordcraft Story 2
Titre original : Summon Night Sword Monogatari 2
Consoles : Gameboy Advance
Développé & édité par : Flight Plan, Banpresto
Sorti en : 2004
Summon Night Swordcraft Story The Stone of Beginning
Titre original : Summon Night Sword Monogatari Hajimari no Ishi
Consoles : Gameboy Advance
Développé & édité par : Flight Plan, Banpresto
Sorti en : 2005
Trois jeux donc, sobrement intitulés Summon Night Swordcraft Story (Craftsword Monogatari en japonais… ouais ils sont nuls en anglais), Swordcraft Story 2, et Swordcraft Story 3… Ah, non, le dernier laisse tomber le numéro mais a droit à un sous-titre, « Hajimari no Ishi » (« la pierre du commencement »). Le premier sort en avril 2003 sur notre chère GBA, et les deux autres suivront sur la même console avec environ un an d’intervalle chaque (2004 et 2005, donc).
Certains d’entre vous connaissent peut-être ces jeux puisque les deux premiers ont eu droit à une sortie US (mais pas européenne, snif), le troisième n’ayant mystérieusement pas pu quitter le Japon (m’enfin il doit bien y avoir une fan trad anglaise qui traîne sur le web).
Pour les autres, des explications s’imposent : Malgré son rattachement à la série Summon Night, rassurez-vous, nul besoin de connaître la série tactical d’origine, la série Swordcraft Story ayant finalement très peu de liens avec cette dernière. Seul le principe de base de la série est présent, à savoir l’existence de « summons » et de « summoners » pour les invoquer. Et encore, on ne peut pas dire que ce soit vraiment exploité dans les jeux, à part de manière scénaristique. Pour le reste, tout se déroule dans des univers différents, et d’ailleurs les 3 jeux ne sont pas non plus liés entre eux par un quelconque fil scénaristique, donc vous pouvez les faire dans l’ordre que vous souhaitez (pour ma part, je les ai fait dans l’ordre chronologique).
Summon Night Swordcraft Story
Alors certes, ça se voit un peu au chara design général, on est plutôt sur des scénarios légers et personnages gentillets dans la veine d’un Tales of (mais quand même moins niais que dans un Tales of), avec moult dialogues et scénettes rigolotes pour les mettre en valeur. Et il faut dire que de ce point de vue, c’est super bien fichu ! Les jeux sont beaux, avec une 2D colorée qui en jette, des animations des personnages nombreuses et adaptées à chaque situation. C’est fluide, ça va vite, les repliques fusent, y’a du peps, bref, les dialogues sont très vivants, et même si on n’accroche pas forcément aux scénars finalement assez bateaux, ça rend la lecture très agréable et les personnages tout aussi attachants. Le tout étant évidemment saupoudré d’une bonne dose d’humour, les personnages n’hésitant pas à se chambrer entre eux.
Les musiques sont aussi très bonnes et très entraînantes, même si on sent malgré tout une faiblesse sonore, chose malheureusement récurrente sur GBA, avec un son presque GBC par moment. C’est très flagrant dans le premier épisode, et ça se sent encore dans les deux autres malgré une hausse de la qualité sonore. Pour ma part, je trouve au contraire que ça fait partie de leur charme
Dans les trois jeux, on suivra l’histoire d’un ou d’une apprenti(e) forgeron qui veut, évidemment, devenir le meilleur forgeron qui soit (enfin c’est surtout vrai dans le premier jeu, dans les autres on part un peu sur autre chose). En effet, on a le choix de l’un ou l’autre en début de partie, ça ne change rien à la trame principale mais peut changer certains dialogues dont bien sûr les discussions nocturnes. Autre grande feature de la série d’origine, on retrouve après chaque grosse étape du scénario (les jeux originaux sont divisés en chapitres, ce n’est pas le cas ici mais c’est tout comme) ces passages où votre héros/héroïne soliloquera au clair de lune, avant d’être rejoint par un personnage secondaire de votre choix, dans le but bien sûr de renforcer ses liens avec lui. Avec en récompense une fin différente par personnage selon celui avec lequel vous aurez gagné le plus d’affinités. Je vous arrête tout de suite, pour une fois il n’y a rien de fripon, on est plutôt sur des discours touchants sur l’amitié profonde. Bon ok, il y a quand même deux-trois dialogues un peu louches quand on a l’esprit mal tourné, preuve en est que les jeux ne sont pas aussi bon enfants qu’ils veulent le laisser paraître...
Deuxième choix qui vous est proposé peu après le début de chaque aventure : le Summon qui vous accompagnera tout le long du jeu et qui sera votre partenaire de forge. Chaque jeu propose ainsi 4 Summons dont la principale différence pour faire votre choix va tenir sur leur design et leur caractère respectif. Éventuellement, les magies (j’en reparlerai plus tard) que vous obtiendrez en prenant des niveaux seront obtenues dans un ordre différent selon le Summon choisi. Mais dans l’absolu, votre choix n’influencera pas la mécanique principale des jeux : la forge d’arme.
Summon Night Swordcraft Story 2
Mécanique centrale de chaque titre, on pouvait s’attendre à ce que le système soit assez poussé, et ça tombe bien c’est le cas ! Pour expliquer brièvement le concept, vous pouvez forger cinq types d’armes différentes : épée, hache, lance, poing et… foreuse (bah quoi, c’est une arme comme une autre, hein). Dans Hajimari no Ishi, on a même un sixième type d’arme qui fait son apparition, l’arc. Pour chaque arme que vous voulez créer, il vous faudra un matériau d’origine correspondant au type d’arme voulu, et un minerai que vous allez devoir récolter dans les donjons. Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez ensuite fusionner d’autres matériaux avec vos armes pour améliorer leurs stats ou leur ajouter des effets, ou « dissoudre » une arme et réutiliser son matériau d’origine pour en refaire une nouvelle, mais avec des stats légèrement améliorées.
Sans rentrer dans le détail du fonctionnement, c’est assez complet mais pas complexe, le tout est très accessible et sans prise de tête (oubliez le système de forge ultra-complexe de Legend of Mana…), si bien qu’on prend plaisir à forger et reforger ses armes pour en découvrir de nouvelles. Le gros souci étant que tout cela a un coût, et vous demandera soit de grosses sommes d’argent (que l’on ne peut gagner qu’en revendant objets ou armes, pas sur les ennemis), soit du farm en donjon...
Heureusement, dans les faits, on peut se contenter de fabriquer seulement quelques armes avec les matériaux que l’on trouve en avançant dans le scénario, mais c’est forcément passer à côté d’une partie du fun du jeu. Car si vous voulez vraiment vous amuser avec le système de forge, il y a de quoi faire, avec une quarantaine d’armes par types dont certaines que l’on obtient qu’en réunissant certaines conditions !
Je me rend compte en écrivant cette partie sur le gameplay que tout cela peut faire penser, en terme de découpage et déroulement du jeu, à d’autres jeux du genre comme les Harvest Moon ou même les Atelier, où l’on passe la majeure partie du temps à s’occuper de son métier (la ferme, l’alchimie, comme vous voulez) et à faire marcher son commerce plutôt qu’à explorer le monde. Il n’en est rien avec les Swordcraft Story, il faut vraiment les voir comme des RPG-aventure (on suit un scénario avant tout) avec la forge comme mécanique principale d’évolution (puisqu’on forge nos propres armes), en plus du gain d’xp classique. Au final, s’il est toujours possible (mais pas obligé) de revendre ses armes pour se faire des sous ou d’en réaliser pour quelques quêtes annexes, il n’y a pas ce côté gestion qu’ont les jeux pré-cités.
En revanche, même pour des jeux d’aventure, ils sont assez courts (20h environ en ligne droite pour chaque jeu) avec finalement assez peu d’environnements différents à visiter, une ville centrale (dans le dernier jeu, on en a un peu plus, 4) à partir de laquelle on accède aux donjons (un donjon central pour le premier épisode), avec néanmoins des petites énigmes pour éviter que les donjons ne soient trop barbants. De plus, chaque type d’arme est utilisable durant l’exploration pour récolter certains types de matériaux voire même franchir certains obstacles. A cela s’ajoute un petit nombre de quêtes annexes et mini-jeux sympas histoire de pousser encore un peu plus l’exploration et la collection. Avec en plus un contenu post-game assez conséquent, pour ceux qui aiment pousser l’expérience de jeu à fond avec donjons et boss optionnels. Bref, ça ne révolutionne pas le genre, mais ça reste complet et fun à jouer, et c’est tout ce qu’on demande.
Summon Night Swordcraft Story Hajimari no Ishi
Il en va de même pour les combats, qui s’inspirent de nouveau très fortement des Tales of : on contrôle librement notre personnage sur un plan 2D, avec un bouton d’attaque de base et un bouton pour les magies ou objets, préalablement ajoutés à la barre de raccourci, et la possibilité de switcher à la volée entre 3 armes de votre choix. Bien entendu, chaque type d’arme va avoir son propre gameplay, et là encore comme pour les Tales of, c’est l’épée qui remporte la place de la meilleure maniabilité, ce qui fait qu’il est tentant de n’utiliser que ces dernières au détriment des autres.
Surtout que mine de rien, si les combats peuvent paraître faciles durant les premières heures, les ennemis et surtout les boss commencent à faire très mal à partir de la seconde moitié du jeu, ce qui fait que vous ne pouvez plus seulement vous contenter de marteler la touche d’attaque comme un bourrin (bon OK, des fois ça passe). Les combats manquent tout de même de stratégie, et si vous vous faites rétamer lors d’un combat, cela signifie généralement que vous avez manqué de réflexes ou mal anticipé l’attaque d’un adversaire. Au pire, une petite séance de farm règle le problème. Tout ça pour dire que sans être supers exigeants, les combats ne seront pas non plus une promenade de santé, et je me suis même pris plusieurs game over rageants... car il faut dire que le système est parfois mal fichu, avec le fait qu’on ne touche qu’un seul ennemi si deux se superposent (mais les deux peuvent vous attaquer en même temps, évidemment), qu’on peut perdre bêtement la moitié de sa barre de vie sans pouvoir sortir d’un combo ennemi, ou encore que les ennemis volants sont juste ultra-relous à toucher (encore une fois, l’épée fait un peu mieux le job que les autres armes à mon sens).
Petite note avant d’en finir sur les combats, on est un peu triste dans les deux premiers jeux que le Summon qui nous accompagne ne puisse pas combattre avec nous (il n’intervient que lors des magies), chose corrigée avec le troisième opus, où il peut venir prendre la relève du héros/héroïne pendant un temps limité. Et ça, c’est cool !
D’ailleurs, même si je n’aborderais pas les différences entre les trois jeux parce qu’elles tiennent essentiellement sur des détails et améliorations tant la structure générale est la même sur l’ensemble des jeux, Hajimari no Ishi est sans doute le jeu le plus abouti des trois, avec pas mal de petites nouveautés agréables et une tonne de matériaux à forger pour les fous de la collection. Il n’en reste pas moins que les deux autres valent tout autant le détour si vous accrochez au style ! Pour ma part, j’ai largement apprécié les trois, mais je garde une petite préférence nostalgique pour le tout premier ^^
Voilà, je pense avoir fait le tour de cette « série dans la série » fort sympathique, et je pense que vous aurez compris qu’on a affaire là a de très bons jeux, très représentatifs de la bonne époque GBA et pourtant inconnus dans nos contrées faute de localisation. Si vous ne connaissiez pas les Swordcraft Story, je ne peux que vous conseiller d’y jeter au moins un œil pour vous faire une idée. Il faut bien sûr accrocher à l’univers et à la DA typiquement
anime, perso ça ne m’a pas dérangé autant que dans un Tales of tout simplement parce que les jeux ne se prennent pas trop au sérieux. Pour le reste, les jeux sont au top avec une technique impeccable pour la machine, une bande-son entraînante et un gameplay riche mais sans prise de tête. Alors, pourquoi s’en priver ?
Quand aux autres, bien entendu, n’hésitez pas à faire part de vos anecdotes sur le jeu en commentaire !
Sur ce, portez-vous bien, mais n’oubliez jamais les mots de votre maître :
« Le marteau, ça ne sert pas seulement à forger une arme… ça forge un homme !! »
(En vrai, il y a plein de petites scènes dans les jeux qui se veulent humoristiques, mais qui sont assez perturbantes quand on y pense ^^’)
Ce serait bien si cette saga revenait sur Switch, je ne serais pas contre.
Maintenant j'essaie quand même de faire un effort et de finir mes jeux, même si ça doit prendre 3 ans...
T'avais pu les avoir sur cartouche, ou seulement par émulation ?
J'ai bien peur qu'un quelconque remake/portage ou autre ne puisse arriver, vu que Flight Plan n'existe plus :/
Idem pour Banpresto, qui a été racheté par Bandai Namco et fusionnée avec Bandai Spirits en février dernier, vraisemblablement pour se concentrer sur l'édition de figurines.
Le dernier épisode de Summon Night remonte à 2016, et la série était déjà plus très vivante à l'époque ^^'
Ah c'est dommage, du coup les chances d'avoir un remake ou de nouveaux épisodes sont quasi nulles ^^'
Et effectivement, les Swordcraft Story sont pas trop compliqués pour ça, donc c'est cool ^^
Bon, pour garder un espoir, on a bien cru que Bomberman et les autres licences Hudson allaient tomber dans l'oubli une fois ce dernier racheté par Konami, et finalement la licence a fait son retour (bon ok, on attend toujours la résurrection des autres). Si Banpresto était détenteur à 100% de la licence et que c'est maintenant Bandai Namco qui la détient, y'a toujours moyen... Mais bon, il faudrait un gros retour de la série avant qu'ils se décident à ressortir les Swordcraft Story XD