Conditions de test : effectué sur PlayStation 5, normalement dans de très bonnes conditions pour le genre mais la sensation de peur en JV m’a définitivement quitté depuis bien longtemps.
Je ne dirais pas me souvenir de chaque séquence du
Silent Hill 2 d’époque, mais je me rappellerais en revanche de l’attente que cette suite m’a procuré par ses fabuleuses bande-annonces, au point de pousser à l’achat Day One -ce qui était facile quand on revendait ses vieilleries d’occasion- et ensuite taper une nuit blanche dessus, faisant halluciner ma chère mère, choquée de me voir encore devant l’écran à 6h du matin devant cette expérience « avec des infirmières en porte-jarretelles qui bougent bizarrement ». Plus de 20 ans plus tard, et déjà ça pique psychologiquement, en voici donc le remake dont l’attente fut bien loin d’être identique et j’ose le mea culpa comme bien d’autres d’avoir tapé sur le jeu avant l’heure, pointant néanmoins pour ma défense des circonstances atténuantes : jusqu’à présent, le grand retour de
Silent Hill n’a donné qu’une expérience web oubliée et un jeu « heureusement » gratuit, et ce n’est quand même pas ma faute si
Konami a perdu depuis longtemps son art dans la communication, rien que par le premier trailer orienté action avec une vieille build. Mea culpa encore, mais on avait le droit de s’inquiéter. Quand même (merde).
Mais si les craintes étaient légitimes, c’est aussi parce qu’on parlait de
Silent Hill 2, considéré encore aujourd’hui par la majorité comme le meilleur épisode de la franchise et surtout celui doté du scénario le plus malsain si tant est que l’on parvient à s’attarder sur les sous-entendus. Instant contexte : vous incarnez James, veuf depuis 3 ans et incapable de se remettre totalement du décès de sa femme Mary. Et difficile de rebondir d’une façon ou d’une autre quand le plus improbable arrive dans votre boîte aux lettres, précisément une lettre (récente) de Mary, vous invitant à la rejoindre dans la bourgade touristique de Silent Hill où vous aviez passé auparavant de précieux moments. Qu’importe l’absurdité de la situation, qu’importe le fait que Silent Hill soit aujourd’hui abandonnée de tous ses habitants sans raison aucune : pour James, le désespoir devient une utopie et vous voilà aux abords de la ville maudite.
Remake oblige, surtout pour un produit aussi vieux, le rendu graphique n’a plus aucun rapport et c’est même un euphémisme tant Silent Hill 2 Remake fait partie des plus beaux survival-horror vus jusqu’à présent, doté d’une vraie proposition artistique certes aidé par le matériau de base que Bloober Team ne trahit que trop rarement. On n’a peut-être pas cette certaine froideur mélancolique mais on ne perd que peu au change pour ce qui est la plus belle copie fournie par le studio, même avec l’indispensable jeu du brouillard hautement angoissant faisant tout le sel de la franchise. Il est juste dommage que le titre ait un peu de mal avec le 60FPS, autant privilégier la Qualité d’ailleurs (jusqu’à la PS5 Pro, on commence à comprendre) et qu’il y a parfois un net abus sur l’éclairage : je ne vais pas cacher que dans certaines séquences, j’ai expressément poussé le curseur de la luminosité tant même la lampe torche ne semblait pas vouloir me sortir des ténèbres opaques.

Même sur les protagonistes, bien des craintes se sont envolées même s’il y a quelques mots à dire sur le sujet. Rien à signaler sur Laura qui reste elle-même, alors que Eddie devient un véritable repoussoir physique (c’est voulu), mais c’est clairement un échec pour Angela. Le personnage toujours aussi marquant est pourtant celui qui change le moins sur le doublage, mais jusqu’à la fin, impossible de ne pas voir un gros problème de proportion entre le visage boursouflé et le reste du corps. Incompréhensible. Le débat sera davantage ouvert pour Maria, indéniablement réussie il faut le reconnaître, mais qui a un je-ne-sais-quoi de différent, comme si plus mesurée dans son côté tentatrice. C’est en revanche un gros ouf de soulagement pour James et même les applaudissements pour le studio tant cette nouvelle version surpasse totalement l’original grâce à l’acteur Luke Roberts (doublage comme motion-capture) offrant une magnifique performance, notamment sur les nombreuses expressions faciales. Là encore, on a craché trop vite dans le velouté.
Abordons maintenant le jeu lui-même, là où l’on va retrouver bien des qualités, mais aussi quelques défauts entachant sérieusement la copie. Car déjà, il faut bien comprendre que même si l’on ne retirera à aucun moment le statut de remake, nous ne sommes pas non plus dans un travail de fond équivalent à ce que
Capcom fait avec
Resident Evil, avec ici un fil rouge identique et globalement sans surprise majeure pour celui qui aurait déjà retourné un paquet de fois l’original pour obtenir toutes les fins (d’ailleurs de retour en NG+, dont deux inédites).
Silent Hill 2 Remake a une structure résolument old-school mais pas forcément désagréable, où vous passerez déjà une partie du temps dans certains quartiers de la ville avec parfois une petite offre de liberté pour fouiner et obtenir munitions, soin et photos à collectionner (jamais plus, et il n’y a d’ailleurs pas de nouvelles armes dans cette version).
Et au milieu de tout cela les « donjons » car on peut limiter appeler ça comme tel. Des donjons naturels dans la forme (résidence, prison…), bien moins dans le fond avec des énigmes qui n’ont aucune logique avec le contexte mais nous sommes à Silent Hill donc c’est disons plus pardonnable que de devoir jouer le Da Vinci Code en plein commissariat de
Resident Evil 2. La progression est globalement agréable et on se plaît à fouiner chaque recoin en résolvant diverses énigmes bien que l’on reprochera un certain manque de modernité avec des allures de prétextes sous forme de boucle : entrée dans un « donjon », un mécanisme qui va vous demander de retrouver x éléments dans les différentes pièces, puis souvent une transition à la fin vers une version « dark » de l’endroit (principe très propre à la franchise).
La
Bloober Team a fait quelques efforts pour assouplir la progression et n’a surtout pas hésité à apporter de multiples modifications au-delà même des combats qui ressemblent maintenant à quelque chose, par des changements dans les puzzles, des boss plus intéressants et en fermant quelques portes de l’original pour en ouvrir d’autres. Très bonne idée d’ailleurs d’avoir mis des « souvenirs » à récupérer, qui sont en fait des clins d’oeil à ce que proposait la version d’époque. Malgré tout, si on a pris un pied inattendu au regard des craintes, à froid, l’expérience reste aujourd’hui perfectible notamment par un bestiaire très radin (mais les gambettes qui se cachent maintenant dans le décors, c’est quand même rigolo) et un rythme en dents-de-scie. Certains donjons sont inutilement trop longs (la prison…) et la séquence du « cube » vers la fin est clairement de trop, alors qu’il aurait été bien mieux de la remplacer par une zone inédite si les développeurs tenaient vraiment à fournir une durée de vie de qualité pour le genre (une quinzaine d’heures).
Mais le jeu est top
Je le prendrai en solde une fois la nouvelle gen de GPU sortie.
Par contre les combats sont vraiment trop réguliers.
A savoir que sur PC le jeu est facilement moddable, et qu'on peut mettre un nouveau visage à Angela, plus respectueux de la volonté artistique du jeu original. Ce nouveau visage s’intègre très bien ingame (et ne fait pas pouffer de rire).
Il existe aussi une Maria plus belle en mod, là aussi plus conforme à la volonté des créateurs du jeu original.
Aprés note honteuse évidement, mais je viens de comprendre que mon top 3 de cette année faisait 7/7/7 sur Gamekyo
kadaj68800 Pas "ils", "il"
Et dieu inventa les mods
Je plussoie, et comme RE4 remake, cette tendance à vouloir rallonger la sauce n'est pas plaisante
Par contre, autant la reprise de « Promise » est excellente, autant pour le Thème de Laura est c’est une catastrophe. Comment Yamaoka a pu se foiré autant?
Si tu as entendu le thème de Laura, ça voudrait dire que tu as eu la fin normal. Moi j’ai eu la fin dépressive sans savoir comment j’ai fait. C’est pour ça que j’ai eu Promise comme thème de fin.
Moi qui suis un antiwok, j’ai pas compris la fixette sur l’apparence d’Angela? Je la trouve normal, rien de quoi crier au wokisme.
Au sujet de James, il est vraiment mieux que l’original. Le côté calme de son doublage et son côté compatissant avec les autres lui donne un aire de psychopathe. Alors que l’originale ressemblait plus un pleurnichard avec son doublage.
Aurait merité un peu de travail sur la gestuel du perso tout de meme. Autrement, ambiance et graph au top.
Dans RE3 Remake par contre c'etait bien mieux la dessus.
madd c'est plus le design de Maria qui choque, ils l'ont refaite (oula voir un nombril c'est trop choquant) alors qu'a la base elle est censée etre un objet de fantasme pour James. D'une maniere generale sur ce remake les designs sont ratés, meme James a une tete de victime. Sa veste aussi je sais pas pourquoi ils ont enlevés les patch qu'il y avait dessus, ah surement un drapeau americain ca fait trop nationaliste, y a vraiment une brochette de debiles chez Bloober.
tokito
C’est plutôt le James original qui a une tête de victime.
5120x2880 ouais d'où l'intérêt d'attendre quelques semaines et de bénéficier des mods qui corrigent une bonne partie des défauts vanilla
RE 2 Remake par contre j'ai bien aimé le design de Claire ou Leon, meme Claire qu'ils lui enlèvement le mini short et mettent un jean je trouve ca logique pour une motarde, à l'epoque sur PS1 je me disais "elle fait de la moto en mini short ?".
Il y a aussi un mod pour Maria : https://www.dsogaming.com/mods/modders-have-changed-angela-maria-in-silent-hill-2-remake-to-make-them-more-beautiful-feminine/
"Chouïa" sévère là...
Bref, vivement le Remake du 3 puis le 1 si Bloober Team (et Konami
Apparemment il y avait trop de haters qui harcelaient le moddeur, afin que Nexus censure le mod.
Nexus n'a pour l'instant pas cédé, il vaut mieux faire vite cependant pour le choper, ce site a la censure facile d'habitude.
Très surpris par contre du débat sur les visages, on est pas dans RE où chaque protagoniste se doit d'être badasse.
Les protagonistes ressemblent (je ne parle pas de leur tenues) à des personnes banales que l'on pourrait croiser dans la rue et c'est justement, en ce qui me concerne, une force du jeu.
Et concernant Maria : la nouvelle je la trouve parfaite. Elle est charmante, un peu aguicheuse mais pas trop - juste ce qu’il faut pour James. Faut se rappeler que Maria avait quand même une tête qui faisait un peut flippé dans l’original.
C'est top 3 de l'année en ce qui me concerne
Concernant Nexus Mod, c'est devenu de la grosse merde, avec des mods qui se font censurés pour répondre aux demandes des pleureuses et des éditeurs, on l’a vu à l'époque avec le drapeau LGBT dans Spider-man, la version blanche de la gamine dans GOW Ragnarok ou encore le mod pour rendre Judy de Cyberpunk 2077 bisexuel afin d'avoir une relation avec elle même si on incarne un perso masculin.
Il m'a un peu moins marqué que l'original, la faute notamment a des musiques clairement un gros cran en dessous de celles de Akira Yamaoka même si elles s'en inspirent
Comme pour RE 2 remake, je paierai volontier pour un pack musiques originelles