La Gameboy a toujours été une console particulière. Déjà parce qu'elle est la première console portable a avoir eu un véritable succès populaire (la Microvision de MB est la première véritable console portable à jeux interchangeables de l'histoire, mais sa carrière fut assez confidentielle). Puis aussi parce que de part son aura et sa ludothèque fourmillante de bons titres, elle a sut faire naitre en nous de tendres souvenirs d'enfance ou d'adolescence. Son prix attractif et son côté « roots » en ont fait une console simple d'accès, que même ceux qui n'étaient pas mordus de jeu vidéo ont sut apprécier au détour d'un Tetris ou d'un Super Mario Land. Renvoyant le jeu vidéo à ses plus basiques fondamentaux en livrant des jeux au gameplay souvent simple mais efficace et en mettant en valeur le fun plutôt que l'aspect technique, la Gameboy bénéficie d'une clémence de la part des joueurs qui ont souvent sut s’accommoder de son hardware archaïque. Une clémence qui va nous aider à comprendre pourquoi le jeu du jour, nommé Solar Striker, est si sympathique.
Solar Striker est un des premiers jeux de la console. Il est par ailleurs le seul shoot them up traditionnel de Nintendo (on omet donc volontairement Star Wing). Conçu pour tester les capacités de scrolling du nouveau hardware portable de Nintendo, le jeu est, comme vous pouvez le voir, épuré. Les décors sont assez vides, il faut le reconnaître. Ce voile de blanc quasi immaculé du premier niveau a du mal à nous faire croire qu'en réalité l'action se passe dans l'espace. Le mode négatif où les couleurs s'inversent qu'on peut utiliser si on insère la cartouche dans une Gameboy Advance SP fera ainsi découvrir à de nombreux fans la vérité bien des années plus tard. En attendant, les stages suivants offrent un peu plus d’intérêt d'un point de vue visuel. On se voit ainsi voler au-dessus de ce qui semble être une cité avec ses longues routes rectilignes séparées par quelques arbres ; puis on traverse un désert aride écorché par d'immenses fissures à travers sa roche. En tout, c'est à 6 niveaux que nous auront à faire, parsemés de petits vaisseaux et monstres insectoïdes au design simple mais bien exécuté. Les boss, présents à chaque fin de level, comme le veut la tradition sont constitués de sprites plus gros et plus travaillés. Comme une sorte de récompense en soi, ils sont jolis et inspirés, on y reconnaitrait presque des grands classiques du shmup de l'Arcade.
Le jeu est relativement lent, le défilement vertical n'est pas foudroyant en raison des limites hardware évidentes. Cela contribue en outre à rendre le jeu assez aisé. Son gameplay est façonné de façon la plus artisanale qui soit pour apporter une essence absolue de simplicité à son jeu. Une seule arme upgradable est disponible. Le tir simple, bien vite insuffisant se transforme en tir double, puis en tir triple, couvrant un champ d'action plus large pour ceux qui visent sans arrêt à côté (genre Darksly avec sa femme ). Enfin, le tir se transforme en double laser qui, s'ils ne sont pas forcément plus précis que le triple tir ont au moins pour eux leur redoutable puissance, vraiment utile contre les boss du stage 4 à 6. Pour upgrader le canon, rien de plus simple, choper au vol les power up (les capsules avec un gros P inscrit dessus, simple comme bonjour, ou comme Power-up, justement). Mais là où on pourrait craindre un défi intransigeant avec ce Solar Striker, il n'en est rien.
Tout d'abord, lorsqu'on se fait toucher, certes on perd une vie, mais notre armement ne revient pas au niveau de base comme par enchantement. En fait, il chute simplement d'un degrés de puissance. Et comme chaque degrés de puissance du canon est constitué de deux paliers (il faut donc attraper deux power-up pour le faire monter au stade suivant), on garde toujours un arme un peu moins forte qu'avant mais tout de même pas trop pourrie en cas d'erreur de pilotage. Heureusement car dans les derniers level, des mid-boss font leur apparition et même certains ennemis de base peuvent s'avérer coriaces et réclament plusieurs tirs pour être détruits. La difficulté très bien équilibrée du jeu est également rendue toute relative par cette abondance de vie qu'on peut obtenir si on joue un minimum correctement. En effet, il faut savoir que tout les 50.000 points sur le cadran du high score, on obtient une vie. Les ennemis de base rapportent 200 points, mais certains autres un peu plus résistants en rapportent 1000 ou 2000. Quand à certains ennemis spéciaux qui nous foncent dessus en colonne, il suffit de se tenir au plus bas de l'écran et de les canarder. Si on connait le niveau à peu prêt par cœur et qu'on les attaque suffisamment tôt dés qu'ils apparaissent en haut du tableau, on est en mesure de les exploser juste avant qu'il s'écrase sur notre nez façon kamikaze. Ces unités adverses là rapportent chacun 5000 points et ils apparaissent par paire de quatre ou cinq. Autant dire qu'en assurant un minimum, on engrange facilement les bonus life !
Les niveaux, pas très longs sont par ailleurs pas très compliqués à mémoriser. Condition sine qua none pour être expert d'un shoot them up : apprendre par cœur les patterns souvent scriptés des vagues d'ennemis. Dans Solar Striker c'est abordable pour quasiment quiconque s'y essayerait. C'est une occasion d'admirer les paraboles des vagues d'ennemis qui ont chacun leur comportement propre. Certains ennemis foncent tout droit et ne semblent même pas vous calculer, même si vous vous placez à l'exact opposé de leur position ; pour finalement, au dernier moment, dés qu'ils arrivent en bas de l'écran, bifurquer brutalement en tentant de vous percuter de côté, là où votre canon ne porte malheureusement pas ! D'autres unités préfèrent exécuter des zig-zag, comme un handspiner à qui on aurait arraché une branche pour n'en faire qu'une hélice de biplan. Petite astuce pour ceux qui ne sont vraiment pas expert du genre mais qui aimerait tout de même visiter au moins le second stage : placez-vous dans le coin supérieur droite ou gauche de l'écran lorsque vous faites face au premier boss. Ce gland va se contenter de défourailler devant lui sans même s'apercevoir que vous avez disparu. Inutile de l'attaquer, de toute façon votre canon ne pourra pas le toucher dans cette position. Et au bout de quelques secondes, le boss s'arrêtera de lui-même et taillera la route (ou les airs plutôt) en vous laissant passer tranquillement au niveau suivant. Ça rapporte aucun point et donc aucune vie de le vaincre ainsi, mais bon.
Niveau sons, c'est également sans fioritures. Les 'brrsshh'' et les ''piou piou'' vont de paire avec les quelques sprites en pagaille très rudimentaires qui composent le jeu. Mais on n'en tiendra pas rigueur au jeu. En revanche, les musiques sont de bonnes factures. Si les deux premiers niveaux auraient put nous faire craindre le pire en pensant que Nintendo et le compositeur, Toru Osada, avaient été paresseux (oui car les deux premiers niveaux partagent la même musique, en fait), la musique évolue à partir du troisième stage. Le son mélancolique du niveau 3, le rythme martial du niveau 5 qui nous fait comprendre qu'on arrive au bout de l'aventure dans un dernier rush héroïque à travers l'armada ennemie... mais la meilleure petite ritournelle du jeu à mon sens reste celle du niveau 4 : entêtante, popisante à souhait, elle est enjouée et représente les racines d'un son chiptune typiquement 8-bits inoubliable pour les enfants des 80's et des 90's.
Proposant un concept de jeu qu'on qualifierait volontiers de sec et sans artifice, Solar Striker était, déjà en 1990 un jeu qui ne payait pas de mine. Son gameplay efficace mais d'une simplicité presque trop appuyée n'avait d'égal que sa réalisation d'une sobriété aussi morne qu'un mur de parpaing soviétique des années 60. Même pour ceux l'ayant connu à l'époque, je ne suis pas sûr que la pillule serait plus facile à digérer aujourd'hui. Et pourtant, Solar Striker, autant que la console qui l’accueille, réussi à tirer à lui notre sympathie, si pas au moins notre indulgence. Les racines d'un genre sont là : c'est divertissant à défaut d'être très profond, c'est fluide et facile d'accès, taillé pour faire des parties courtes, voire très courtes et offrir un challenge progressif. Le principe même du jeu à high score réside en sa capacité à offrir un défi que seul le joueur est permit de s'imposer comme bon lui semble. Évidemment, d'autres soft qui sortiront eux aussi sur Gameboy un tout petit peu plus tard, comme Nemesis et R-Type finiront par enterrer ce Solar Striker déjà naturellement pas très bien équipé pour résister aux affres du temps et à l'exigence grandissante des joueurs. Reste que sur le coup, le soft conçu par Nintendo et codé par Minakuchi Engineering propose une formule simple qui aura au moins le mérite de définir ce qu'un jeu vidéo devrait toujours être un peu au fond de lui : amusant et abordable pour tous.
Pour une fois, je ne vous met pas de vidéo de gameplay (les screens sont suffisamment éloquents je pense et le jeu n'est de toute façon vraiment pas compliqué). À la place je vous met la musique que je préfère dans toute la bande-son de Solar Striker
Je connais pas mais l'ost est vraiment géniale.D'ailleurs ce qu'on entend de 0:38 à 0:51,ça me dit quelque chose,mais impossible de retrouver quoi.
Un animé?Un autre jeu?Un générique?
Tin-tin-tin-tin.....tin-tin...tin-tin ♪♫♪
Un shoot-em up "classique" fait par Nintendo ! Je ne savais même pas que ça existait.
Les shmup, ça fait partie de ces genre de jeux que j'adore, tout en étant une quiche complet (comme les jeux de combats)
J'ai d'ailleurs toujours trouvé ça dommage que le genre se soit enfermé dans une sorte d'élitisme, on aurait pu avoir des jeux dans le genre qui restent accessible mais avec du challenge, et ne se concentrent pas que sur le scoring en proposant un univers, un scénario et une mise en scène poussées. Un peu comme les jeux Starfox quoi
Qu'on ne se trompe pas, j'aime beaucoup les shmup hardcore façon bullet hell et compagnie et je suis content que ça existe encore, juste qu'il aurait fallu à côté d'autres jeux plus "grands publics". Bizarrement, ça ne s'est pas fait.
Merci pour la découverte de ce Solar Striker, ça me fait beaucoup penser aux deux Nemesis de la console, eux aussi plutôt faciles au regard de leur appartenance à une série réputée difficile, à savoir Gradius.
Les graphismes (trop) sobres et épurés me dérangent pas en fait, du moment que l'action est lisible et qu'il y a une sorte de patte graphique, ce qui est le cas ici ! Je trouverais en tout cas dommage qu'on s'arrête à l'aspect graphique en berne d'un jeu pour prétexter ne pas vouloir y jouer ^^' Sinon je n'aurais jamais découvert cette magnifique série que sont les Ys, et dont on ne pouvait pas vraiment dire avant Ys 5 que les jeux étaient des claques graphiques XD (j'ai commencé la série avec le 3 sur SNES)
anakaris oh le trouduc le jeu est sympa, et surtout il est très abordable en occaz, après la console a tellement mieux dans le genre... Rien que du côté des prods Konami... Qui a l'époque ne se contentait pas de compter les billets rapportés par les salles de sport
darksly ouép, disons que comme tu me l'avais dit pour un jeu du premier cycle de vie de la console ça va, c'est honnête, pi toute façon même sur la longueur faut pas se leurrer la Gameboy c'est pas la meilleure console si tu veux te gaver de bons shoot them up. Du coup on prend Solar Striker comme il vient, sans prise de tête, et on s'amuse avec
randyofmana je ne m'arrête évidemment pas à l'aspect graphique, même si je pense qu'il peut rebuter les joueurs qui aimeraient le (re)découvrir, malheureusement ce constat est un peu identique pour tous les jeux rétro et en particuliers les jeux de la Gameboy, mais bon. J'ai surtout basé ma critique sur le fait que ce soit un jeu simple, mais pas simpliste (c'est pas fait pour les gogols quoi... ), abordable pour tous, qui offre un challenge progressif (et donc amusant sur une certaine durée) et qu'en tant que petit jeu Gameboy du tout début de vie de la console, c'est parfaitement honnête. Évidemment dans le genre il y a beaucoup mieux sur GB, mais ça arrivera un peu plus tard
anakaris Je ne parlais pas spécifiquement pour toi, mais pour les autres qui ont tendance à s'arrêter à l'aspect graphique justement
Après quand on est joueur rétro, c'est vrai qu'on a généralement l'habitude de laisser l'aspect graphique de côté.
Quand au shmups, il y a sûrement mieux sur la console (r-type ? Nemesis II était très chouette aussi), mais ne boudons pas notre plaisir, on ne peut pas dire que la portable ait été envahi par le genre (par rapport aux consoles de salons ou l'arcade, à l'époque)
Dédicace à darksly dans ce test !
Un animé?Un autre jeu?Un générique?
Tin-tin-tin-tin.....tin-tin...tin-tin ♪♫♪
Les shmup, ça fait partie de ces genre de jeux que j'adore, tout en étant une quiche complet
J'ai d'ailleurs toujours trouvé ça dommage que le genre se soit enfermé dans une sorte d'élitisme, on aurait pu avoir des jeux dans le genre qui restent accessible mais avec du challenge, et ne se concentrent pas que sur le scoring en proposant un univers, un scénario et une mise en scène poussées. Un peu comme les jeux Starfox quoi
Qu'on ne se trompe pas, j'aime beaucoup les shmup hardcore façon bullet hell et compagnie et je suis content que ça existe encore, juste qu'il aurait fallu à côté d'autres jeux plus "grands publics". Bizarrement, ça ne s'est pas fait.
Merci pour la découverte de ce Solar Striker, ça me fait beaucoup penser aux deux Nemesis de la console, eux aussi plutôt faciles au regard de leur appartenance à une série réputée difficile, à savoir Gradius.
Les graphismes (trop) sobres et épurés me dérangent pas en fait, du moment que l'action est lisible et qu'il y a une sorte de patte graphique, ce qui est le cas ici ! Je trouverais en tout cas dommage qu'on s'arrête à l'aspect graphique en berne d'un jeu pour prétexter ne pas vouloir y jouer ^^' Sinon je n'aurais jamais découvert cette magnifique série que sont les Ys, et dont on ne pouvait pas vraiment dire avant Ys 5 que les jeux étaient des claques graphiques XD (j'ai commencé la série avec le 3 sur SNES)
randyofmana je ne m'arrête évidemment pas à l'aspect graphique, même si je pense qu'il peut rebuter les joueurs qui aimeraient le (re)découvrir, malheureusement ce constat est un peu identique pour tous les jeux rétro et en particuliers les jeux de la Gameboy, mais bon. J'ai surtout basé ma critique sur le fait que ce soit un jeu simple, mais pas simpliste (c'est pas fait pour les gogols quoi...
Après quand on est joueur rétro, c'est vrai qu'on a généralement l'habitude de laisser l'aspect graphique de côté.
Quand au shmups, il y a sûrement mieux sur la console (r-type ? Nemesis II était très chouette aussi), mais ne boudons pas notre plaisir, on ne peut pas dire que la portable ait été envahi par le genre